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Cold memories, hot coffee ; Chae Lin Kwon
Haru Takahashi
Membre de confiance de l'ordre occulte - Classe semi 1
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Lun 6 Nov 2023 - 16:22
On and on and on and on and on and on and on ♫

Haru a vraiment eu du mal à se lever ce matin. Petite gueule de bois en perspective, si bien que pour régler son mal de crâne, il sent que l'eau ne suffirait pas. Aussi a t-il englouti une aspirine en espérant calmer la douleur et cette barre entre les yeux. Son regard a moitié endormi scrute les buildings alentours. Son chat est resté à Kyoto. L'appartement est vide et silencieux. Il a quelques flashs de la soirée d'hier où il a certainement beaucoup trop bu.
Haru s'allume une clope, plus par habitude que par besoin.

Peut-être qu'une bonne douche lui ferait du bien ?
Le blond tire longtemps sur la cigarette, puis se dirige vers sa salle de bain. Il préchauffe l'eau, la laissant couler le temps de retirer ses vêtements -ceux qu'il utilise pour trainer au calme chez lui-, et un filme se dépose sur le grand miroir. Il se glisse dans la douche à l'italienne, pose son front contre les carreaux du mur et laisse l'eau chaude masser son dos dans un soupire détendu. C'est en frottant ses cheveux qu'il se souvient enfin qu'il n'a pas fait que boire la veille. Il a aussi consommé un peu d'herbe.
Ceci explique cela.

Bon, il se connait depuis le temps. Haru sait que les lendemains de soirée, comme ça, il aime bien se promener en ville, s'y perdre. L'esprit encore embrumé, mais le corps sain et propre, il enfile une tenue inspirée par JungKook : jean, bottines noires, t-shirt en col V auquel il agrémente ses fidèles colliers et bomber d'un kaki sombre. Et parce qu'il a une sale tête aujourd'hui qui ferait fuir n'importe quel être humain, il n'oublie pas de l'anticerne et un peu de fard d'une couleur chaude qu'il a estompé sur ses paupières.
En partant, casque sur les oreilles comme à son habitude, il attrape quelques grosses bagues qu'il enfile à certains doigts. L'appartement bien fermé à clef, il sort à l'air libre et la fraîcheur du jour le frappe désagréablement.

Haru laisse sa moto au garage et préfère les transports en commun pour se rendre dans un quartier qu'il apprécie bien pour flâner : Akihabara. De quoi fouiller quelques boutiques, peut-être se laisser tenter par un ou deux mangas, et surtout prendre un bon café.
Le jeune homme se fond dans la foule. Plus il y a de monde et plus il sait qu'il passe inaperçu. De toutes façons et même s'il est sur la liste de recherche des exorcistes, c'est comme chercher une épine dans une botte de foin. Tokyo est si grande...

Haru parcourt du regard les étalages de livres, d'un air absent. Son esprit accuse encore le coup de la veille et la drogue fumée. Il sent le besoin d'une boisson réconfortante et sort sans achat, se dirige vers un coffee shop qu'il connait et apprécie par ici.
Il y a un peu de monde qui fait la queue alors il s'y glisse à son tour. Patientant, son pied tapote doucement le sol au rythme de la musique dans son casque. Il dissocie, complétement ailleurs, ne remarquant même pas les pouffements des jeunes filles derrière lui qui le prennent pour un mannequin coréen.

A son tour enfin, et notre Haru commande un long et chaud americano of course. Et comme il est à la pointe de la technologie, il paye avec son téléphone. Bip, que ça fait. Manquerait plus qu'il soit interdit bancaire eh... Oh d'ailleurs, faudrait peut-être qu'il se penche sur une prime ou deux histoire de renflouer les caisses. Haru patiente à côté de la caisse en attendant son café.
Son regard vermeil se perd sur les gens aux alentours. Jusqu'à croiser celui d'une jeune femme qui le fixe. Vraiment. Longtemps. Il tique, quelque peu.
Elle lui dit quelque chose.

On l'interpelle pour lui donner sa boisson, et Haru remercie vaguement la personne avant de se diriger d'un pas trainant vers la jeune femme qui n'a pas cessé de le regarder. Il se plante devant elle, tente de boire une gorgée de café mais celui-ci étant brûlant, n'en laisse couler qu'une goutte dans son palais. Haru laisse glisser son casque sur sa nuque. C'est l'illumination. Il claque des doigts puis les pointe vers l'inconnue aux cheveux rouges.

« Chae Lin... ? » demande t-il, en fronçant les sourcils.

Si c'est vraiment elle, ça fait super longtemps qu'il ne l'a pas vue. Depuis le collège en fait. Et en plus, seulement une année. Haru a une bonne mémoire des gens et même si tous les deux ont beaucoup changé avec les années, il n'a pas pu oublier la petite à peine rentrée au collège qui en a pris plein la tronche par tout le monde... Et avec le recul et ses expériences en tant que manieur d'énergie occulte, de penser qu'il aurait peut-être été traité pareil s'il avait ouvert sa bouche à ce sujet à l'époque.
Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
Jeu 9 Nov 2023 - 11:37
Cold Memories
 Hot Coffee
Another story of the bitter pills of fate
Haru Takahashi

Chaque jour débutait de la même manière, inscrite dans une routine immuable. La jeune femme, enveloppée dans ses draps chauds, rechignait à quitter ce cocon de confort. L'étreinte du sommeil, partagée avec Cernunnos, procurait un bien-être particulier, une sensation qu'elle ne trouvait que rouler en boule sous les couvertures. Avec une nonchalance évidente, elle émergeait difficilement de son lit, confrontée à la froideur du sol sous ses pieds. Un frisson la parcourait, accompagné d'une grimace, mais elle se mettait en mouvement. Traversant la pièce attenante à sa chambre, elle atteignait sa salle de bain personnelle. Dans ce vaste édifice où elle cohabitait avec les autres membres du culte, dépourvu de famille, les figures de l'Astral avaient pris le rôle de tuteur, par conséquent, cet endroit était devenu son foyer.

Une fois les pieds dans la douche, elle tourna le robinet d'eau, eau gelée, froide puis qui commençait à tiédir pour enfin après quelque interminable secondes, devenir chaude, bouillante, brûlante, comme elle l'aimait. Les yeux fermés, elle laissait couler la chaleur, le long de son corps, pensant à rien d'autre que le chemin que se frayait chaque goutte sur sa peau. C'était un moment qu'elle appréciait, ou toute autre vie disparaissait où soucis et autres tracas pouvaient la hanter chaque jour, c'était quelques minutes de vide et de plénitude. Mais évidemment, elle ne pouvait en profiter éternellement, et s'est vêtue d'une simple serviette autour de son corps frêle, elle sortit de sa salle de bain, se laissant tomber sur son lit, offrant quelques mots matinal à son fléau de compagnie. Elle n'avait pas tellement envie d'aller s'entraîner, mais malheureusement pour elle, sa maladresse était quelque chose qu'elle devait corriger et l'entraînement devait servir à ça, enfin, selon les personnes qui l'obligeaient à le faire. Sauf que même après toutes ces années, l'entraînement était toujours aussi intensif, aussi douloureux. Et assise sur son lit, elle regardait ses jambes, ses bras, même l'entièreté de son corps couvert d'hématome, de cicatrices et de blessures plus récente, pour le plus grand nombre, c'était dû a l'entrainement, parce qu'ils ne "plaisantait pas", parce que c'était quelque chose de sérieux, et qu'ils "n'était pas des enfants" alors les entrainements était simplement des combats réel, qu'elle devait effectuer avec son entraineur, d'autres membres du culte. Peu importe, c'était des vrais armes, des vrais coups, des vrais blessures. Chae Lin se souvenait même avoir dû rester allongé dans son lit pendant des semaines après un entraînement, quand la lame de son adversaire, c'était planté dans son flanc, manquant de peu, de lui perforer le foie.

Les entraînements n'étaient pas sa tasse de thé, mais Chae Lin reconnaissait qu'ils l'avaient poussée à fournir d'énormes efforts et à devenir meilleure. Elle se préparait pour l'entraînement, prête à enfiler sa tenue, quand un coup à la porte la fit s'interrompre. Elle l'ouvrit, seulement vêtue d'une serviette, pour découvrir un homme qui semblait mal à l'aise devant la scène. "Quoi ?" Lâcha-t-elle d'un ton froid, signalant son mécontentement. Le jeune homme gêné finit par annoncer que l'entraînement était exceptionnellement annulé, l'entraîneur étant parti pour une "mission très importante". Les hautes instances du culte étaient envoyées de plus en plus souvent en mission, c'était étrange et malgré les années passées au sein de cette organisation, Chae Lin percevait des signes annonciateurs de quelque chose sembler se préparer. Cependant, elle chassa rapidement cette idée de son esprit. Après tout, elle s'en fichait éperdument, et aujourd'hui, elle comptait bien profiter de sa journée.

Elle referma la porte au nez du garçon sans même répondre, arborant un sourire sarcastique. Elle était rayonnante, prête à saisir cette journée de liberté qui s'offrait à elle. Ses cheveux carmin s'ondulaient délicatement le long de son dos, contrastant avec la simplicité de son jean bleu et de sa chemise grise impeccablement repassée. Des accessoires soigneusement choisis ajoutaient une touche personnelle à son style, un collier, des boucles d'oreilles préférées et des breloques au poignet. Devant le miroir, elle s'observa un moment, ajustant quelques détails, puis elle attacha négligemment ses cheveux en une haute queue de cheval, laissant quelques mèches encadrer son visage. Sa boîte à maquillage devint son alliée pour parfaire son apparence. Un trait de khôl noir soulignait ses yeux, une touche de fard à paupières clair accentuait son regard, et un soupçon de brillant à lèvres apportait une touche finale. Elle jeta un dernier coup d'œil à son reflet, satisfaite du résultat. Enfin, elle glissa ses lunettes sur son nez, renonçant momentanément à ses lentilles de contact.

Prête à affronter le monde extérieur, elle quitta sa chambre, laissant derrière elle la routine du culte. Le soleil dehors semblé la saluer, l'invitant à profiter de cette journée d'évasion. Alors, avec un sourire espiègle, elle s'éloigna de son chez-soi. Enfilant ses hautes bottines noires qui remontaient jusqu'au-dessous de ses genoux, elle quitta le QG du culte après avoir salué les gardes postés à l'entrée. Elle se dirigea vers la station de bus, acceptant volontiers quelques heures de trajet pour aller s'amuser en ville. Le choix se porta sur Akihabara, le quartier commerçant, où Chae Lin comptait dilapider le fruit de son dur labeur en mangas, figurines et autres babioles dénuées d'utilité apparente. Peu lui importait la nécessité, car plus c'était futile, plus elle le désirait. Elle envisageait même de s'offrir quelques accessoires et vêtements supplémentaires pour saturer un peu plus son armoire déjà pleine à craquer.

Après un trajet en bus presque désert, le doux accompagnement de sa playlist la berçant, Chae Lin se retrouva à fredonner au rythme de ses chansons. Une variété éclectique de styles musicaux s'enchaînait, allant des morceaux de son pays d'origine à ceux de la France, principalement choisis par sa mère. Qu'importe la nationalité, elle savourait chaque titre, tapant du pied en cadence. L'arrêt à Akihabara la libéra du bus, et dès son arrivée, elle traversa la rue pour se rendre chez Sanseido, une librairie où elle passa des heures à dénicher de nouveaux livres prometteurs et à remplir son panier de mangas pour filles. Les mains pleines, elle ne comptait pas s'arrêter là. Son prochain arrêt était un petit café du quartier qu'elle affectionnait particulièrement. Chae Lin prit place près d'une fenêtre, commandant son péché mignon, un Dalgona latte avec un supplément caramel. Un moment de détente bien mérité. Alors qu'elle sirotait son verre, Chae Lin remarqua l'entrée d'un homme qui lui semblait étrangement familier, mais elle ne parvenait pas à mettre un nom sur ce visage. Son don, de se souvenir de chaque détail laissait une impression persistante de déjà vu, et elle se concentra le visage de ce pseudo-inconnu.

La quête pour l'identifier la poussa à le fixer intensément, faisant attention à chaque détail et vraiment, les lignes de son visage lui paraisse tellement familière. Peu être qu'elle se trompe, mais elle sait que ça va la perturber toute la journée et donc, elle continue de le dévisager pendant un moment, à trop l'observer, jusqu'à ce qu'elle se fasse remarquer. Le blond la dévisagea en retour, la honte ! Mais putain, c'est qui ?!? La jeune fille passa en revue mentalement tous les visages qu'elle côtoyait régulièrement, mais celui-ci semblait plus ancien, ce qui ajoutait à son malaise. Chae Lin n'était pas habituée à être reconnue, surtout par des connaissances de son "ancienne" vie. Les souvenirs dérangeants de sa dernière rencontre avec des filles de son ancienne école, qui s'était terminée en bain de sang, flottaient dans son esprit. Pitié que ça ne soit pas un mec du bahut...

Le blond s'approche d'elle, déclenchant une vague d'appréhension chez Chae Lin. Il a des faux airs d'idole de K-pop, avec son style vestimentaire et son look en général. Il se plante devant elle, sirotant son café, et ils se retrouvent à boire en se fixant dans les yeux, une situation un peu ridicule mais amusante. Cependant, lorsque le garçon la pointe du doigt et prononce son nom, la jeune femme acquiesce. C'est bien elle, Chae Lin la cinglée. Alors, il lui vient comme une illumination elle pose son gobelet, tapote furtivement son téléphone portable pour couper la musique qui jouait dans ses oreilles. Elle soupire intérieurement, comprenant que cette rencontre risque d'être gênante. Un sourire gêné teinté d'une pointe de gloss sur ses lèvres. "Takahashi..." Prononça-t-elle juste assez fort pour qu'il l'entende. Le moment est un peu étrange, et elle prie intérieurement pour qu'il ne s'installe pas à la chaise vide face à elle. "Salut," dit-elle d'un ton volontairement enjoué, cachant son malaise. Après tout, ce n'est qu'un type qu'elle connaissait vaguement de l'époque où ils ont partagée la même école une faiblarde année, c'est pas comme s'ils étaient des super potes avant... Où.. Aaaah, c'était mentalement horrible pour la rousse. Elle sourire, un beau et rayonnant sourire qu'elle s'efforce de garder, s'il reste, elle espère qu'ils vont éviter le sujet de "l'époque", de son passé qui la rends tellement malade, qu'elle en as envie de vomir.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Sam 18 Nov 2023 - 18:24

Chae Lin ne met pas longtemps à acquiescer, confirmant son identité auprès du grand coréen. Eh bah ça, s'il s'attendait à la voir...! Après de si longues années... ça faisait quoi ? Plus de dix ans, finalement.
Un fin sourire étire les lèvres d'Haru alors qu'elle murmure son nom. Elle aussi se souvient de lui ! Parfait, pas besoin de se présenter de façon awkward en lui rappelant d'où il la connait et en se justifiant et... Bref. C'est bien mieux comme ça !

Haru hoche la tête à son tour à l'entente de son nom. C'est vrai qu'il est plus poli de s'appeler par son nom. Malgré son éducation coréenne, le blond a tendance a vite abandonner les formules de politesse. C'est pas faut de se le faire rappeler par les trois quarts des gens qu'il côtoie. Aussi doit-il se concentrer et faire un effort pour ça.
Puisqu'elle semble vouloir l'appeler par son nom de famille, il en fera de même donc.

« Salut. » répond t-il à la salutation de Chae Lin.

Il lui rend son grand sourire. Quelque part, la voir ainsi, c'est cool. Elle a vraiment changé, mais lui aussi finalement. En plus d'une dizaine d'années, quoi de plus normal. Haru est tout de même curieux de savoir ce qu'elle est devenue. Tous deux voient les fléaux, alors... Vit-elle avec ceci sur les épaules, ou a t-elle choisi de cultiver son don, d'une manière ou d'une autre ?
Haru tire la chaise en face d'elle et s'installe, sans lui demander son avis, trop intéressé par les questions qu'elle a soulevé dans son esprit.

« Ça fait longtemps... Depuis le collège du coup, je crois. » Non, c'est certain, mais il patauge. Il est peu habitué à faire la conversation. « Qu'est-ce que tu deviens ? »

Haru fait quelques cercles de main avec son grand gobelet d'americano, histoire décoller le café du fond et remélanger le tout. Il le porte à ses lèvres et après avoir tâté de sa température, en boit quelques gorgées. Dans ce coffee shop, ils savent préparer du bon café. Aussi, c'est un plaisir pour lui de déguster sa boisson chaude, surtout après la soirée qu'il a passé la veille. Son esprit est encore tout embrumé par la drogue, en témoignent aussi ses yeux un peu rouges et ses traits tirés malgré une skincare quotidienne.
Haru darde ses prunelles aux lueurs vermeilles sur les gens alentour, un rapide coup d'oeil avant de reporter son attention sur la jeune femme devant lui.

Il détaille son style. Elle a de bon goût ! Ses cheveux rouges détonnent et lui donnent du caractère. Ses lunettes sont parfaitement adaptées à la forme de son visage, lui donnant un air cute. Pour contrecarrer un trop de mignonnerie, elle semble choisir des vêtements mettant en valeur ses formes féminines, rappelant à juste titre qu'elle est une adulte consciente de son physique. Haru apprécie le choix des matières, qui lui donne un petit côté rock et grunge, tout en restant délicat sur quelques détails de broderie.
Mmh... Peut-être qu'il devrait essayer ça lui aussi un jour.

L'exorciste passe une main dans ses cheveux blonds et repose son dos contre le dossier de sa chaise.

« Elles sont cools tes lunettes. » lâche t-il franchement, pointant d'un doigt le visage de Chae Lin tout en sirotant son americano.
Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
Dim 3 Déc 2023 - 10:30
Cold Memories
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Haru Takahashi

C'est vrai, qu'il a changé, elle ne l'avait pas reconnu du premier regard, elle avait dû insister tout en plissant ses yeux, comme si elle allait mieux voir comme ça. Et finalement, le fait qu'elle insiste, qu'il sent le regard de la jeune fille sur lui, l'avait fait se diriger vers elle, et là, elle avait reconnu, ses traits étaient moins fin qu'à l'époque, ils avaient quoi ? Un peu plus d'une dizaine d'année alors forcément, le temps les avaient modelés différemment, mais sur cette même base de travail. La décoloration de ses cheveux aurait pu la tromper, créer une illusion de méprise, mais ce qui l'avait trahi, ce qui avait confirmé son identification, c'étaient ses yeux. Atypiques, rougeoyants, ses yeux étaient peu communs, et Chae Lin avait toujours eu l'impression d'y déceler une lueur particulière. Une lueur qui évoquait des souvenirs d'un passé douloureux, une réminiscence constante qui contribuait à sa tourmente quotidienne.

Il était bien plus grand qu'avant, dépassant maintenant la jeune femme de plusieurs centimètres. Si dans ses souvenirs d'adolescence, il lui semblait qu'elle le dépassait de quelques centimètres, aujourd'hui, il lui paraissait plus imposant. Il semblait prendre soin de lui, accordant une attention particulière à son apparence, ce qui n'était pas passé inaperçu aux yeux des curieuses qui se retournaient pour le regarder. Si Chae Lin avait eu une vie plus ordinaire, une enfance standard et une adolescence conventionnelle, aurait-elle réagi de la même manière ? C'était une question à laquelle elle n'avait pas de réponse. Haru, lui rappela le temps écoulé depuis leur dernière rencontre. Chae Lin hocha simplement la tête en signe d'assentiment, ne pouvant qu'acquiescer. Le passé, n'était pas une période qu'elle chérissait particulièrement. Cependant, elle garda son calme face à cette réminiscence. Haru sembla vouloir engager une conversation plus sociable, évoquant l'idée de faire connaissance et de créer des liens. Chae Lin, plutôt hermétique à ce genre d'approche, ressentit une pointe de tension intérieure. Sa question sur ce qu'elle était devenue la fit légèrement grincer des dents. Comment pouvait-elle répondre à cela sans dévoiler les aspects sombres de son existence, tissés par l'emprise d'une secte qui avait exploité sa vulnérabilité mentale ? Elle décida de rester évasive "Pas grand-chose de spécial, tu sais, la routine." Un sourire léger accompagna ses paroles, masquant subtilement une réalité plus complexe.

Optant pour la discrétion, elle haussa légèrement les épaules. Un sourire léger accompagna ses paroles, bien que teinté d'une nuance de nervosité. Il n'y avait rien, du moins rien qu'elle était prête à partager. Elle n'avait pas de "vrai" travail au sens conventionnel, son revenu provenant principalement des missions confiées par le culte. Un emploi qui ne pouvait être présenté à quelqu'un, surtout pas à quelqu'un qui l'avait connue à une époque où elle était considérée comme "folle". Alors, elle se contentait de dire qu'elle ne faisait pas grand-chose, cherchant encore une voie, une passion vers laquelle se tourner. Cherchant à détourner l'attention de sa propre situation, elle rebondit rapidement avec un sourire taquin. "Et toi alors ? T'es un futur membre des BTS ?" C'était une petite plaisanterie sur le fait qu'il avait le profil typique des jeunes hommes coréens qui se donnent l'apparence soignée, bien habillés, bien sculptés, dansant et chantant pour un public adolescent en pleine effervescence hormonale. Ce n'était pas une moquerie, au contraire, elle trouvait que ce style lui allait bien, très bien même. C'était comme qui dirait un véritable plaisir pour les yeux.

La jeune femme porta son gobelet à ses lèvres, savourant son Dalgona avec une mine réjouie qui se dessinait sur son visage. Un petit soupir de satisfaction s'échappa d'elle après avoir bu cette gorgée sucrée et agréablement chaude. Malgré son apparence détendue, Chae Lin restait attentive à son interlocuteur, le scrutant dans les moindres détails. Elle observait chacun de ses gestes, chaque ligne de son visage, comme elle le faisait avec tout le monde. Ainsi, elle imprégnait dans sa mémoire des visages qu'elle n'oubliait jamais. L'homme passa une main dans ses cheveux blonds, s'adossant à sa chaise de façon nonchalante. En contraste, Chae Lin semblait penchée en avant sur sa chaise, restant assez droite, les coudes plantés sur la table, portant son café à ses lèvres, l'air pensif. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Chae Lin n'était pas le genre de femme à parler sans arrêt de tout et de rien. Elle détestait simplement passer trop de temps à discuter. Trop d'années passées seule l'avaient marquée, l'immergeant dans un mutisme presque total, ou plutôt une indifférence totale envers les gens qui l'entouraient. Elle s'en fichait, tout simplement, et elle ne voulait pas savoir. Sa curiosité n'était tout simplement pas assez exacerbé pour cela.

Mais comme le veut la règle du "faire ami-ami", Haru renchérit d'un petit compliment, pointant son doigt vers son petit visage de porcelaine. Ouais, ses lunettes étaient cool, changeant radicalement des horribles culs-de-bouteille qu'elle était obligée de porter au collège. Ces lunettes horribles et bon marché que ses parents lui avaient collées sur le nez sans même savoir si elles étaient adaptées à sa vue. Elle avait fini par les faire changer, les adaptant à sa vision quelque peu bancale, mais bien moins que sa vie. Elle avait également découvert les merveilles des lentilles de contact, ce qui lui évitait de passer pour une grosse débile intello à lunettes horribles, première de la classe. En réalité, elle avait toujours été une mauvaise élève. Aujourd'hui, elle arborait ses lunettes avec un visage plus fin, leur donnant une tout autre allure, plus agréable qu'à l'époque. Elle se sentait bien moins idiote de les porter, beaucoup moins honteuse de sortir avec cela sur le nez, alors qu'avant... Elle ne se faisait absolument pas bully à l'école pour rien. Elle remercia le jeune homme, un fin sourire sur les lèvres, histoire de se donner un peu de contenance. Elle pensait qu'il était maintenant de son devoir de dire quelque chose, mais elle ne savait pas quoi... Ses lèvres se pincèrent, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé de faire la conversation. Son cerveau réfléchissait à toute vitesse, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur quelque chose à dire. C'était complètement gênant, et elle devait avoir l'air bien ridicule, du moins, c'est ce qu'elle pensait. Ses lèvres semblaient avoir parlé avant même qu'elle ne réfléchisse correctement. "Et qu'est-ce que tu fais ici ?" Quelle idiote elle faisait, que pouvait-il bien faire ici hein ? Et bien... Il buvait un café, Sherlock...
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Jeu 21 Déc 2023 - 16:25

Haru frotte ses yeux. Ils sont un peu rouges à cause de la drogue qu'il a pris la veille et ses traits sont marqués par la fatigue. Il peut sentir ses cernes être gonflés. Peut-être qu'il aurait du laisser poser un masque contour des yeux avant de partir. Il devrait le faire ce soir, en rentrant, pense t-il en glissant ses yeux vermeils sur les gens aux alentours. Il s'y perd un instant. C'est souvent qu'il a l'impression de ne pas exister, dans une foule qui vit tout autour de lui. Au milieu de toutes ces personnes, avec chacune leur vie, leurs expériences, leurs relations... Il a parfois une impression de détachement intense. D'être physiquement présent, mais totalement absent.

Haru les déteste tous.

Chae Lin répond vaguement à sa question, et le blond dirige de nouveau ses yeux sur elle. Elle lui renvoie sa question, avec une note d'humour qui fait mouche, lui arrachant un sourire. Mais il se replonge, à l'intérieur, là dans son crâne, dans des souvenirs rêvés, un avenir qui aurait pu être sien dans un autre monde. Une autre dimension. Un autre temps.
K-pop Idol... S'il n'avait pas été plongé brusquement dans le monde de l'occultisme, il aurait sûrement fini ainsi. Chanter et danser, se donner tout entier à ses passions. Ne plus tuer de gens, ne plus se salir les mains. Ne pas voir son frère mourir d'un accident stupide. Voir sa mère guérir de sa dépression profonde. Haru se demande parfois si tous les fléaux qui occupaient sa maison à l'époque n'étaient pas tous venus des névroses de sa mère.
Son sourire se fane un peu et il baisse les yeux sur son gobelet de café. Mal à l'aise dans sesp propres pensées, il fait pivoter en cercle le gobelet entre ses doigts sur la table.

« Ouais, on peut dire ça. » répond t-il, d'un ton doux-amer. Puis de rebondir en se redressant, s'accoudant à la table, chassant subtilement son malaise comme il le peut. « C'était mon objectif à la base, je rêvais de faire ça, en vrai ! D'ailleurs je chante encore régulièrement. Bon juste chez moi quoi mais... et puis je danse aussi, les nouvelles choré qu'ils sortent sont cools à apprendre, haha. »

"Haha" ? Mais qu'est-ce qu'on s'en fout, Haru.
Il parle pour ne rien dire, il parle pour combler un creux, un vide. Il se surprend à fuir dans une discussion futile qui ne l'intéresse même pas lui-même, juste pour s'occuper. Juste pour se persuader que tout va bien.
Tout ne va pas bien. Au fond, il le sait. Il ne va pas bien.

Elle repose une question, coupant court à son monologue bancal. Et il replonge une nouvelle fois dans la descente chaotique du fil de ses pensées.
Ce qu'il fait ici ? Mais ici, où ? Ici dans ce café, dans ce quartier ? Ici, à Tokyo ? Ici, sur Terre ?

Haru choisit la facilité, mais a tout de même un léger haussement d'un sourcil.

« Mmh, je travaille entre Tokyo et Kyoto. Alors, je traîne tu vois, quand j'ai du temps libre, histoire de profiter des points positifs des deux villes. » C'est encore du blabla, et il s'égare.  « Et toi, du coup ? Tu fais quoi ici ? Tu travailles dans le coin ? »

Putain mais je parle trop, c'est terrible.
Il ne sait pas pourquoi, mais aujourd'hui il a du mal à gérer son mal-être et il s'embourbe dans une conversation dont il a horreur.

Un soupire traverse ses lèvres alors qu'il s'adosse de nouveau contre sa chaise et boit une gorgée de café en fermant les yeux, sourcils un peu froncés.
Chae Lin Kwon
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Mar 2 Jan 2024 - 12:23
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Haru Takahashi

Chae Lin fixe Haru avec une attention minutieuse, capturant chaque détail de son visage. Des cheveux à l'épi rebelle qui va en contre-sens de tous les autres, de la courbure de sa mâchoire à ses hautes pommettes quand il sourit, elle empreinte mentalement chaque caractéristique de son apparence. Les yeux de Haru, rouge, marquer par la fatigue, par la vie, par ce qu'il fait subir à son corps, n'échappent pas à son observation. Même les nuances de couleur de ses yeux ne passent pas inaperçues, tout comme les expressions qu'ils reflètent, notamment lorsqu'il se concentre. Cependant, malgré cette observation méticuleuse, Chae Lin a du mal à percevoir autre chose que de la pitié dans les yeux du monde qui la regardent. Ce sentiment, cette conviction, profondément ancrée en elle, colore sa perception de tout ce qui l'entoure. Elle interprète souvent les regards des autres comme une condescendance, une pitié mal placée qui renforce son sentiment d'être insignifiante et pathétique. Cette distorsion dans la perception influence sa confiance en elle et la manière dont elle interagit avec les autres.

Malgré son apparence et son image projetée, Chae Lin possède une oreille attentive. Elle ne se contente pas seulement d'observer le monde qui l'entoure, mais elle écoute véritablement. C'est une facette de sa personnalité qui peut surprendre ceux qui ne voient que son attitude distante ou déterminée. Chae Lin a toujours eu cette inclination à écouter les autres, à absorber chaque mot comme une éponge. Vivant désespérément dans son coin, elle écoutait les histoires, les expériences et les émotions des gens. Cette pratique était sa manière de comprendre le monde qui l'entoure, une tentative de déchiffrer les subtilités de la vie que personne ne lui avait enseignées. Sa capacité, à comprendre les autres à travers l'écoute contraste peut-être avec l'image dure qu'elle projette. Cette empathie cachée, cette sensibilité sous la surface, est un élément clé qui la rend plus complexe et nuancée aux yeux de ceux qui prennent le temps de la connaître véritablement.

Un sourire sincère qui se dessine sur le visage de Chae Lin en réponse à la remarque de Haru éclaire son visage. Les souvenirs de son enfance bancale, où elle rêvait de devenir une idole, ressurgissent à la surface, comme tout un chacun, il y a toujours un moment dans son enfance où on rêve de gloire et de paillette, d'être une star, d'être aimée et adulé. Elle se replonge dans le passé, se revoyant dans sa chambre, apprenant par cœur les paroles et les chorégraphies de ses groupes préférés. Le blond a touché une corde sensible faisant resurgir un de ses rares souvenirs qui ne la fait pas souffrir, la danse et le plaisir qu'elle ressentait à apprendre les dernières chorégraphies à la mode. C'était plus qu'un simple divertissement pour elle, c'était un moyen de se défouler, de s'évader du quotidien, et peut-être même de retrouver un peu de légèreté dans sa vie. L'idée de reprendre cette activité semble désormais germer dans l'esprit de Chae Lin. Haru a ravivé des souvenirs et éveillé une envie enfouie depuis longtemps. Peut-être que cette redécouverte de la danse pourrait apporter une nouvelle dimension à sa vie, ne serait-ce que pour retrouver le plaisir de penser à rien, ne serait-ce que pour un instant.

Le rire de la jeune femme résonne dans l'air, marquant l'ironie et l'absurdité de l'idée de se voir danser seule dans sa chambre. Elle se surprend elle-même à envisager cette possibilité, même si elle balaye rapidement cette pensée en la qualifiant de stupide. Le temps, ou plutôt le manque de temps, est toujours un obstacle, et l'idée de se laisser aller à une activité aussi ludique semble presque inappropriée dans sa vie chargée et complexe. Cependant, il y a quelque chose de libérateur dans cette proposition. Elle lâche un "J'aimerais voir ça" avec un petit rire s'échappant de ses lèvres teinté de rouge. L'idée de voir Haru, ce garçon qui évoque des souvenirs enfouis, se déhancher et chanter, éveille en elle un sentiment de normalité. C'est comme si, pendant un bref instant, elle pouvait se sentir comme n'importe qui d'autre, une personne lambda profitant de la légèreté de la vie quotidienne. Son sourire persiste, et le simple fait d'imaginer cette scène semble apporter un léger éclat de joie à la réalité complexe de Chae Lin, la folle du culte astral. Peut-être que, dans cette connexion improbable avec Haru, elle découvre un espace où elle peut être autre chose que ce qu'elle est généralement perçue.

Lorsqu'il mentionne qu'il travaille entre Tokyo et Kyoto, Chae Lin sent une pointe de curiosité s'immiscer en elle. Une curiosité inhabituelle pour elle, qui a l'habitude de se désintéresser de la plupart des détails de la vie quotidienne des autres. Cependant, la mention d'un travail entre deux villes aussi différentes piques son intérêt. Elle se surprend à se demander quel genre de boulot peut bien occuper Haru, qu'est-ce qui le pousse à naviguer entre Tokyo et Kyoto. Cette pointe de curiosité, bien trop grosse à son goût, s'installe, ébranlant légèrement sa posture habituelle d'indifférence. La question revient inévitablement vers Chae Lin, comme une danse de curiosité partagée. Je jeune homme souhaite en savoir plus sur elle... ? Est-ce que le culte astral est son boulot, sa carrière, ou est-ce juste une partie de sa vie quotidienne ? Les missions, le recrutement, tout ce qui peut sembler être des "trucs pour leur compte" est-ce un vrai job ? Chae Lin prend un moment pour réfléchir à la question, considérant la nature complexe de son existence. Ce n'est pas simplement un travail, c'est son rythme de vie depuis sa sortie de l'asile, elle ne connaît que cela. C'est devenu une part intégrante d'elle. Pourtant, malgré cette réalité, elle souligne qu'elle aussi profite de son temps libre, comme en témoignent les sacs remplis de ses achats qu'elle pointe du doigt.

Alors que la question sur son travail persiste, Chae Lin ressent la pression de trouver une réponse qui ne compromettrait pas son engagement au sein du culte astral tout en ne nécessitant pas de mentir de manière flagrante. Elle navigue mentalement à travers les différentes options. Finalement, elle décide de répondre de manière simple, reconnaissant le vide apparent dans sa vie professionnelle d'une manière décontractée avec un sourire "En réalité, je n'ai pas vraiment de job en ce moment. C'est un peu la loose, mais bon, je trouve des façons de m'occuper et de profiter de mon temps libre, tu vois ?" Une réponse vague tout en étant honnête, évoquant un sentiment de détachement par rapport à la notion traditionnelle de travail. Cela lui permet de naviguer habilement dans la conversation sans dévoiler trop d'informations, c'était banco.

Chae Lin se retrouve dans une situation délicate, où la conversation avec le garçon prend une tournure à la fois plaisante et dérangeante. Elle ressent une légère gêne, mais également un certain plaisir dans ce dialogue inhabituel. Alors qu'elle fixe Haru de ses yeux gris et sirote son Dalgona latte, elle se demande comment orienter la conversation. Le malaise s'installe, perceptible des deux côtés, et Chae Lin cherche mentalement une issue. Elle observe la salle, les clients qui vont et viennent, mais la tension persiste. Elle se demande s'il est préférable de prendre ses affaires et de partir ou de trouver un moyen de relancer la conversation. Finalement, elle lève légèrement les sourcils, esquissant un sourire, et demande de manière décontractée "Alors, Takahashi, quel est le truc le plus fou que tu aies fait récemment ? Je suis sûre que tu as une histoire intéressante à partager." Le moment où Chae Lin a posé la question semble suspendu dans l'air, et son impulsion soudaine la prend au dépourvu. Son cerveau rattrape son corps quelques instants trop tard, réalisant la nature de sa question. La gêne la submerge, et elle se sent rougir, regrettant cette décision impulsée. Les pensées tourbillonnent dans son esprit, se traitant elle-même d'imbécile pour avoir ouvert la bouche de manière aussi impulsive. Un "AAAAAAA" mental résonne dans sa tête alors qu'elle tente de gérer cette situation qui devient de plus en plus embarrassante.  
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Sam 6 Jan 2024 - 18:02

Haru glisse de nouveau ses yeux sur la demoiselle, pour se rendre compte qu'elle le fixe encore, avec une intensité particulière. Elle cligne assez peu des yeux, ce qui lui donne la sensation étrange d'être vraiment observé par elle. Elle ne le fixe pas comme quelqu'un peut le faire lorsqu'il l'écoute parler, elle le fixe de cette façon qu'ont certaines personnes d'analyser la moindre réaction, la moindre mimique et micro-expression. Haru est un peu mal à l'aise, là, soudainement. Mais peut-être se fait-il des idées après tout. Ça peut aussi juste être la façon qu'elle a de regarder tout le monde, après le harcèlement qu'elle a vécu, elle doit sûrement avoir loupé des leçons en terme d'apprentissage social. Alors, peut-être bien qu'il s'en fait toute une montagne pour rien finalement, et que cette étrange sensation qu'elle dissèque le moindre mouvement ou la moindre parole qu'il fait ou émet n'est que le fruit de sa propre imagination. De l'extrapolation en soi. Oui, ça doit sûrement être ça.

Chae Lin rit à ses paroles, et les yeux du mercenaire de l'Ordre Occulte se plissent un peu, comme il mimique la jeune femme en esquissant un sourire. Elle se moque un peu de lui, lui retourne une pique sur ses hobbys, mais il l'accueille d'un "Hin" et d'un mouvement d'épaules. Il conçoit que l'imaginer, lui grand coréen et musculeux, se déhancher sur des sons de la k-pop industrie, ou même en chanter, ça doit faire bizarre. Lui-même, en prenant du recul sur ça, se dit qu'il y a tout de même un sacré gouffre entre sa façon de vivre plongé dans les ombres du monde occulte et la légèreté de ses passions à côté.
Parce que Haru ne fait pas que chanter et danser : il peint aussi, il dessine, il lui arrive de s'essayer à de multiples choses demandant une certaine qualité créative. Tout ce qui peut occuper ses mains, finalement. La dernière chose en date étant la céramique. Le toucher humide et délicat de l'argile roulant contre ses doigts et cédant à sa pression, la maîtrise demandée pour parfaire une forme et la maintenir suffisamment afin qu'elle ne s'écrase pas sur elle-même... Nouvelle lubie, mais qui lui permet, comme toutes les autres, de se vider l'esprit en ne pensant qu'à ce qu'il est en train de faire à l'instant T.

Haru sourit toujours légèrement à la jeune femme, alors qu'il se demande si elle aussi, elle a des hobbys. Le regard aux éclats vermeils s'adoucit un peu alors qu'il se relance dans la conversation, puisqu'elle rebondit dessus en lui expliquant avoir beaucoup de temps libre actuellement comme elle ne travaille pas. Il n'a plus l'impression de parler tout seul, maintenant.

« Et que fais-tu de tout ce temps libre, du coup ? » lui demande t-il en se redressant, laissant couler ses avant-bras sur la table.

Au japon, c'est vraiment mal vu de ne pas avoir de travail et de profiter de la société. Mais Haru, lui il s'en fout complètement. S'il peut se dorer la pilule sur une île en sirotant une noix de coco toute la journée, alors là, il serait le premier à signer et à tout abandonner. Il ne sait pas trop finalement, ce qui le retient dans cette vie qu'il n'aime pas.
Enfin si... Il sait exactement. Mais c'est bien plus facile de se mentir à soi-même que d'affronter ses propres démons et se pardonner soi-même. C'est bien plus facile de se complaire dans ses problèmes, et de rejeter la faute sur le monde alors que le problème... C'est lui.

Haru glisse lui aussi ses yeux sur les passants, puisque Chae Lin le fait la première. Le monde continue de fourmiller autour d'eux. Il reprend une gorgée de café, s'égarant un peu dans les méandres d'un recoin calme de son esprit -pour une fois- et dissociant quelque peu avec la réalité. Jusqu'à ce qu'elle relance la discussion en lui posant une colle.

Les yeux du mercenaire viennent se poser sur le visage de la jeune femme, alors que rien ne lui vient en tête. Le truc le plus fou qu'il ait fait récemment ? ... Sa vie est vide, et lui cherche seulement à combler désespérément ce vide, sans jamais y parvenir. Sa vie est nulle, il est dépressif et au fond du trou. Il gagne son argent en chassant des primes dans le monde occulte et en tabassant des personnes insensibles à l'énergie occulte. Sa vie n'a rien d'extraordinaire, et finalement, il ne trouve rien à répondre. Haru reste muet un moment devant elle, avant de lâcher un "Mmmmh..." et de feindre la réflexion profonde en laissant son regard divaguer sur son gobelet de café.
Putain.

Et puis, là, hop, une idée. Un visage.

« Ah ! » s'exclame t-il en l'attrapant pour ne pas la laisser disparaitre de son esprit. « Eh bien, figure toi que j'ai retrouvé une ancienne amie que je pensais ne plus jamais revoir de toute ma vie. Les circonstances ont fait qu'on a du se séparer à l'époque et... tu sais comme le japon est grand... C'est difficile de remettre la main sur quelqu'un quand la vie nous sépare. » Haru fait une pose, passe sa langue sur ses molaires en se laissant le temps de mettre ses pensées en ordre pour en dire assez mais pas trop non plus. « Et finalement, vraiment au hasard, on a fini dans la même boîte et je l'ai revue y'a vraiment pas si longtemps. »

Il faillit finir par lâcher un "Le monde est petit" hyper ringard et se retient de justesse. Haru plonge ses yeux sur Chae Lin. Ça lui fait bizarre de parler autant. Même avec Kumiko, il ne parle pas tant. L'exercice n'est pas si déplaisant mais, il a un peu l'impression d'en faire trop. Il laisse sa tête partir un peu en arrière pour détendre sa nuque, puis se rappelle qu'il n'a pas relancé la discussion comme le silence se fait. Aussi rattrape t-il le regard de Chae Lin, alors qu'il appuie son menton dans le creux de sa main.

« C'est un peu comme nous là. Je pensais vraiment pas te recroiser un jour dans ma vie. »


Mais Haru... C'est pas du tout une question ça.
Quel con, putain.
Chae Lin Kwon
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Mer 10 Jan 2024 - 13:17
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Haru Takahashi

Chae Lin, en dehors de ses activités pour le culte, n'avait pas véritablement de hobbies au sens traditionnel. Ses moments de "repos" étaient souvent occupés par des rendez-vous chez un psy, une obligation qu'elle ressentait plus comme une corvée que comme une activité plaisante. Ces consultations régulières étaient nécessaires pour s'assurer qu'elle suivait correctement ses traitements et qu'elle restait stable sur le plan mental. En-dehors de cela, elle trouvait du réconfort dans des activités plus solitaires. Elle appréciait de passer de longues heures allongée dans son lit, se réfugiant contre la fourrure de Cernunnos, probablement un compagnon réconfortant. Cependant, la facette plus éclatante de sa personnalité se manifestait dans son amour pour le shopping. Dilapider son argent en vêtements, chaussures, livres, et diverses babioles constituait une véritable passion pour elle. Elle se plaisait à collectionner des objets qui, pour beaucoup, semblaient inutiles, mais qui trouvaient certainement une place spéciale dans son univers. Ces achats compulsifs étaient peut-être une façon pour elle de se sentir momentanément "normale" dans un monde qui lui était souvent hostile et incompréhensible.

Et l'entraînement, c'était une routine implacable pour Chae Lin, s'entraîner sans relâche, dépassant ses propres limites. Elle était pleinement consciente de ses lacunes, et c'était cette conscience qui la poussait à se surpasser encore et encore. Courir était son échappatoire, mais c'était aussi un moyen de se confronter à elle-même. Elle ne s'arrêtait pas avant que chaque inspiration ne lui brûle la gorge, que chaque souffle ne lui inflige une douleur lancinante. Ses jambes tremblaient, sa résistance était mise à rude épreuve jusqu'à ce qu'elle ait du mal à marcher, jusqu'à ce que chaque pas lui rappelle son effort avec une douleur persistante. Mais dans cette souffrance, elle trouvait une forme de libération. Lorsque chaque partie de son corps était engagée dans cet effort extrême, cela lui permettait de vider son esprit, de se retrouver seule avec elle-même. Elle n'était plus la Chae Lin instable et vulnérable, mais plutôt quelqu'un d'autre, une force intérieure qui émergeait au-delà de la douleur physique et des tourments mentaux. C'était dans cet épuisement qu'elle trouvait une forme de tranquillité, un moment où elle transcendait ses propres démons pour devenir une version plus forte et résiliente d'elle-même.

Elle en profita pour répondre à la question du jeune homme sur ses hobbies. Souriant légèrement "J'adore le shopping, comme tu peux le constater !" Dit-elle à Haru, un geste vers les sacs remplis de ses trouvailles du jour. Son regard se perd un instant dans ses propres pensées, puis elle ajoute d'une voix plus douce, presque intime "Et puis, il n'y a rien qui bat une bonne séance de course le matin. Courir avant que le monde ne se réveille complètement, quand la brume embrasse encore la ville et que l'air est frais et les plantes et la terre sont couverte de rosée. C'est comme si, à ce moment-là, tout était possible, tu vois ?" Un petit rire s'échappe d'elle, comme si elle se rappelait un souvenir agréable. "C'est bizarre, peut-être, mais ça me fait me sentir vivante, libre." Confie-t-elle, ses yeux exprimant une certaine intensité.

"Tu sais, comme si, juste pour un instant, je pouvais échapper à tout le reste et être simplement moi." Chae Lin réalise soudainement qu'elle vient de partager une part d'elle-même qu'elle garde habituellement sous clé. C'est rare pour elle de dévoiler ses sentiments, ses pensées intimes. Elle se surprend elle-même à prononcer ces mots, à laisser entrevoir une vulnérabilité qu'elle préfère généralement garder cachée. Peut-être est-ce parce qu'elle se sent étrangement en confiance avec Haru, comme s'il pouvait comprendre qui elle était réellement, au-delà de la façade qu'elle arbore. Un moment de gêne s'installe, et elle détourne les yeux du regard d'Haru, comme si elle avait dit quelque chose de trop intime. Un léger soupir s'échappe d'elle, comme si elle essayait de retrouver une certaine sérénité après avoir brièvement levé le voile de son indifférence habituelle. C'est comme si elle avait ouvert une petite porte vers un fragment de son passé, une époque où elle n'était pas la femme du culte occulte, mais simplement une petite fille fragile avant que son esprit ne déraille.

Chae Lin se rendit compte que demander à Haru ce qu'il avait de plus fou était une question impulsive et complètement un peu stupide. Les mots avaient simplement jailli de ses lèvres sans réfléchir. Elle se maudissait intérieurement pour cette imprudence. Le blond prit un moment avant de répondre, comme s'il pesait chaque mot avec précaution, analysant la question délicate. Finalement, il partagea son expérience, révélant qu'il avait retrouvé une vieille amie qu'il pensait ne plus jamais revoir. Chae Lin acquiesce, reconnaissant intérieurement que le Japon est, en effet, vaste, offrant des rencontres inattendues. Il mentionna également avoir retrouvé cette amie en boîte de nuit. La jeune femme l'écoutait attentivement, absorbant les détails de cette rencontre improbable. Elle se retient de poser d'autres questions impulsives, se rappelant de la prudence nécessaire dans cette situation.

Cependant, elle ne peut s'empêcher d'être curieuse et d'imaginer les détails de cette retrouvaille dans un lieu aussi animé qu'une boîte de nuit. L'idée d'aller dans une boîte de nuit parut séduisante. Privé de nombreuses expériences dans sa jeunesse, elle n'avait jamais eu l'occasion de fréquenter ce type d'endroit. L'idée la fascinait, et elle se disait qu'elle irait en profiter dès que possible. Elle imaginait déjà une atmosphère vibrante, l'ambiance électrique, et surtout, elle voulait savoir comment cela pourrait l'aider à oublier momentanément sa propre réalité. Les lumières, la musique, la foule dansante - tout cela pourrait être une évasion bienvenue, une pause dans laquelle elle pourrait simplement être une personne normale, loin des fardeaux et des mystères du culte astral qui pesaient sur ses épaules. L'idée d'explorer ce monde inconnu suscitait en elle un sentiment d'anticipation et de curiosité, une lueur d'excitation dans ses iris grises.

Ils se regardaient, laissant un silence retomber entre eux, alors que les brouhahas ambiants assourdissant l'air. C'était tout aussi étrange pour Chae Lin de converser ainsi, mais curieusement, elle prenait un certain plaisir à cet échange. Malgré quelques moments où elle aurait préféré disparaître dans une volute de fumée, gênée et se sentant un peu stupide, elle apprécie la conversation. Haru penche légèrement la tête en arrière, comme s'il cherchait à se détendre après avoir été assis pendant un moment. Il plonge son regard dans celui de Chae Lin, et elle le fixe en retour, une expression interrogative sur le visage. Avant qu'il ne prononce quelques mots. À ce moment-là, Chae Lin émet un hoquet de rire, laissant échapper une bulle de légèreté qui perce le voile de sa réserve habituelle. Le rire de Chae Lin n'était pas teinté de moquerie, bien au contraire. En réalité, Haru avait touché une corde sensible, une vérité qu'elle avait elle-même reconnue. Elle ne pensait pas, ne voulait pas et espérait ne jamais recroiser quelqu'un qui avait pu la connaître avant. Dans son état de victime, fragile, désespérée, mentalement instable. Car, avant tout, elle aspirait à oublier cette partie d'elle-même, ces moments de sa vie où elle ne valait rien, où l'idée de mettre fin à sa vie lui semblait plus attrayante que de goûter aux petites joies éphémères imposées par l'existence.

"Moi non plus" répondit elle avec un sourire. Les mots résonnant avec une profondeur qui transcende la simple conversation. Chae Lin était submergée par un passé qu'elle désirait plus que tout enfouir au plus profond d'elle-même, un passé qu'elle souhaitait détruire et voir disparaître à tout prix. La nostalgie, le chagrin, la démence – un torrent d'émotions auxquelles elle ne voulait plus faire face. Elle ferma les yeux brièvement, tentant de noyer ses propres sentiments. Il est terriblement difficile de faire comme si rien ne pouvait l'atteindre, mais elle y parvenait souvent, car elle avait pris l'habitude de le faire. Elle avait été façonnée pour devenir une autre femme, afin de correspondre aux espoirs et aux idéaux du culte astral. En un éclair, elle rouvrit les yeux et arbora un large sourire. "C'est dingue, hein ?" Ajoute-t-elle, comme si elle soulignait la complexité et l'absurdité de leurs vies respectives, de leurs histoires entrelacées.

Ils échangent un regard. La jeune femme ressentait le poids de son propre masque, la nécessité constante de se dissimuler derrière une façade qu'elle avait appris à maintenir. Elle savait que derrière le sourire, les éclats de rire et la légèreté apparente, se cachent des cicatrices invisibles et des souvenirs qui continuent de hanter son esprit. Pourtant, dans cet instant, elle se surprend à apprécier la compagnie de Haru, à partager une part de sa vérité, aussi minime soit-elle. C'est comme si, à travers ce bref échange, une compréhension mutuelle s'était établie entre eux. Mais que faire de cette connexion ? Elle laissa planer un silence, cherchant les mots qui pourraient donner suite à cette conversation inattendue. Chae Lin murmura quelques mots, une confidence à peine audible, capturée par eux seuls au milieu des bruits et des conversations qui les entourent. "Je m'imaginais mourir, emportée par les démons qui me hantaient." Partagea-t-elle. Ses paroles révélant une réalité étrange, la vision de son monde imprégnée de fléaux, invisibles aux yeux de ceux qui n'effleurent pas le pouvoir occulte. "Et aujourd'hui, je me retrouve là, à boire un café avec Takahashi Haru ! " Elle laissa planer le poids du passé dans l'air, un fardeau partagé brièvement avec lui.

En prononçant ces mots, Chae Lin était consciente que cela pouvait plomber l'ambiance. Pourquoi avait-elle choisi de partager cette facette sombre de son passé ? Peut-être aurait-elle dû opter pour une banalité, une phrase creuse sur la taille du monde ou le destin. Mais non, elle avait choisi la vérité, aussi lourde soit-elle. Cependant, elle ne laissait pas ces pensées obscurcir son sourire. Elle effaça toute trace de malaise derrière une expression radieuse, étirant ses lèvres pour révéler ses dents dans une simulation de joie. "C'est génial de te revoir." lâcha-t-elle. Les mots sortirent de sa bouche, mais leur signification demeurait floue, même pour elle. C'était une déclaration spontanée, peut-être teintée de vérité, peut-être simplement pour dissiper l'étrangeté de l'instant. Chae Lin ressentait un désir profond de laisser son passé derrière elle, de ne pas remuer les souvenirs douloureux qui avaient marqué sa jeunesse. Elle pouvait imaginer que Haru était peut-être curieux, se demandant ce qui avait bien pu lui arriver lorsqu'elle avait disparu du jour au lendemain, sans qu'aucune explication ne soit donnée, sans que personne ne remarque son absence. Cependant, elle n'était pas prête à dévoiler ces chapitres sombres de sa vie. La pénombre qui entourait cette période resterait soigneusement préservée. La jeune femme préférait se concentrer sur le présent, sur cette étrange rencontre fortuite dans un café d'Akihabara, laissant les mystères du passé à l'ombre de leur propre oubli.

Chae Lin, cherchant à dévier la conversation vers des eaux plus légères, changea de sujet. "Alors, Takahashi, quel est ton hobby préféré ? Qu'est-ce qui te passionne en dehors du travail ?" Elle posa cette question pour tenter de passer à autre chose. Le café était le témoin silencieux de leur échange, les bruits ambiants enveloppant leurs paroles comme un voile sonore. Le regard de curiosité qu'elle fixe sur lui témoigne de son intérêt.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Lun 12 Fév 2024 - 15:38

Du shopping, hein ?
Si Haru peut appréhender cette idée de trouver du confort dans les choses matérielles, lui n'est pas du genre dépensier. Du moins, il ne dépense certainement pas son argent de la même manière qu'elle, à voir les nombreux sacs de différentes boutiques de vêtements posés à ses pieds. Il darde ses prunelles aux lueurs rouges sur eux, fronçant quelque peu les sourcils lorsqu'il ne reconnait pas certaines boutiques.
Oui peut-être qu'au final lui aussi est dépensier... D'une autre manière, il fait tout de même attention à la façon dont il s'habille, et préfère mettre beaucoup dans quelques pièces de qualité qu'acheter souvent des vêtements médiocres. Et aussi, il faut dire qu'il sort pas mal : rien que l'alcool en boîte ou en la bouffe en restaurant, ça coûte une blinde. Et puis, il y aussi la peinture, les crayons de couleur, les feutres, le papier, les canvas, le café, les accessoires multiples... Ouais, si. Il est dépensier.

Chae Lin se perd ensuite dans une troublante explication de ce que lui procure son footing du matin et Haru accroche de nouveau ses yeux aux siens. Son imagination galopante l'emporte dans la description de Tokyo, plongée dans la brume d'un matin d'hiver, encore endormie, entre la nuit et le jour. Le moment où se dispute l'obscurité à la lumière d'un soleil timide. Haru a toujours trouvé un charme fou aux levers et couchers de soleil d'hiver. Ils sont doux, lents, et les couleurs moins agressives que leurs vis-à-vis estivaux. Ils étirent des couleurs rosés et mauves dans le ciel, plutôt qu'un rouge à la langueur infinie.
Le léger rire de la jeune femme le rappelle à elle, et Tokyo disparait dans la brume de son esprit. Il cille un peu, lorsqu'elle rajoute d'une émotion contenue un bout d'elle qui trouve un écho parfait en lui.

Il voit parfaitement ce qu'elle veut dire, et témoigne de la pudeur dont elle fait preuve alors que ses yeux s'échappent aux siens discrètement. Oh, ce qu'il lui semble la comprendre en cet instant : des mots qu'elle vient de prononcer, à l'attitude qu'elle a, jusqu'aux sentiments qui doivent l'animer. La sensation d'en avoir trop dit, d'en avoir trop fait. La sensation d'avoir l'air trop sensible, trop vulnérable. Haru ouvre la bouche, mais rien n'en sort d'abord. Il la referme, déglutit, lui aussi fait voler son regard ailleurs que sur elle, hésitant. Hésitant à enfoncer la porte qu'elle a entrouvert, succinctement, à l'empêcher de la refermer trop vite en y calant son pied, en y passant sa main au risque de se faire pincer les doigts. Et s'il le fait alors, c'est purement par empathie, parce que quelque chose en lui a trouvé une résonnance, un point d'accrochage, dans les mots de Chae Lin. Alors seulement, il trouve le courage de replonger son regard dans le sien, et lui aussi, abaisse un peu sa garde.

« Je comprends ce que tu veux dire. »

Si les mots sont simples, il n'a pourtant pas besoin d'en ajouter plus. Les yeux du coréen soutiennent ceux de la jeune femme, sans effort, sans provocation, sans aucune agressivité. Ils traduisent, comme ses mots, une entente et peut-être une légère complicité quant aux sentiments qu'elle a évoqué plus tôt.
Se sentir soi-même. Haru ne sait plus très bien quand était la dernière fois qu'il s'est réellement senti libre d'être lui-même.

Mais déjà, elle semble reprendre la totale maîtrise d'elle-même et tous deux remettent leur masque. Haru se détache de nouveau, son dos retrouve le dossier de sa chaise alors que ses avant-bras restent appuyés sur la table et qu'il joue avec ses bagues. Chae Lin, quant à elle, a chassé les courants d'air et refermé la porte d'un rire léger. Et pourtant, pourtant... Elle n'a toujours pas refermé à clef.
Si elle hésite subtilement, et qu'ils se tournent autour en se lançant des regards à travers leurs faux-visages, elle donne clairement plus que de mesure et appelle à elle la sensibilité du coréen. Il ne sait pas à quand remonte sa dernière conversation ainsi, avec quelqu'un d'autre que Kumiko. Enfin... Même avec Kumiko, il ne parle pas vraiment de lui. Elle a déjà tant à faire sans qu'il n'en rajoute sur ses épaules, qu'il préfère garder ses propres démons pour lui-même.

"Démons" est un mot que Chae Lin prononce. Elle fait écho à son passé difficile, lorsqu'ils étaient plus jeunes tous les deux. Lorsqu'elle se faisait harceler, et lorsqu'il a juste regardé sans rien faire pour l'aider. Quelque part, la honte lui pince le coeur et Haru se sent obligé de baisser les yeux sur ses mains, trahissant son trouble dans la manière qu'il a de faire rouler ses bagues d'un main à l'autre et au léger froncement de ses sourcils.
Il trouve ironique le fait qu'elle évoque avoir voulu mourir à l'époque et n'est pas certain de vouloir lui partager le fait qu'il a des pensées suicidaires tous les jours, maintenant et depuis des années. Il se sent bien misérable d'un coup en la regardant, belle et à l'apparence sûre d'elle, échappée à un passé marquant et dur alors qu'il est là, à patauger dans sa propre existence à laquelle il ne trouve plus aucun sens.
Si Haru n'était pas un exorciste, il aurait fait naître bon nombre de fléaux. Ironique aussi, lorsque l'on sait que sa mère, dépressive elle aussi, avait fait de même.

Haru se sent mal, soudain, et il se perd dans le sourire éclatant qu'elle lui lance.
Quelque chose le frappe, et c'est si évident qu'il ne sait pas comment il ne s'en est pas rendu compte plus tôt. Elle aussi, elle masque. Tout. Absolument tout. A sa manière, propre et qui est sienne. Derrière un sourire éclatant alors qu'il aurait feint une profonde indifférence. Et s'il hésite à s'engouffrer sur des sujets sensibles, ce n'est pas tant par curiosité à son égard que par le besoin de parler de lui-même. D'appeler à l'aide.

Mais Haru se condamne de nouveau et verrouille son cœur. Son regard troublé s'échappe à celui de Chae Lin alors qu'il tente de retrouver pied. Il ferme les yeux alors à son tour, et tout comme elle, les ouvre seulement lorsqu'il a refermé sa porte lui aussi et bien fermée à double tour cette fois. Cela ne dure que quelques secondes, un instant fugace, mais nul doute que pour une observatrice comme elle, cela ne lui échappera pas.
Haru a un soupire maintenu, qu'il laisse partir par ses narines plutôt que ses lèvres. Léger, tout de même, mais assez présent pour lui permettre de libérer un peu de l'anxiété ressentie jusqu'à présent.

Chae Lin l'aide à s'enfuir, à prendre la porte de sortie, à faire semblant que pour lui aussi, tout va bien. Et même si Haru sait que c'est trop tard, qu'elle sait qu'il ne fait que jouer la comédie, il préfère autant continuer. C'est plus confortable après tout. Elle n'a pas besoin de savoir plus que ce qu'elle ne sait déjà. Elle en sait déjà trop, d'ailleurs. Il n'a pas l'habitude d'apparaître vulnérable aux yeux de quelqu'un. Lui, le soldat, le mercenaire. Lui, la frontlane sans foi ni loi. L'enragé, le détaché. L'indifférent.
Il affiche un léger sourire lorsqu'enfin ses prunelles retrouvent celles de Chae Lin, pour lui répondre. Et tous les deux font comme si de rien.

« Eh bah, comme je t'ai dit je chante pas mal. Je danse un peu moins mais... » Il laisse en suspend sa phrase, et enchaîne sur une autre idée sans aller au bout de la première « Mais je fais aussi dans le café, genre j'aime bien le préparer moi-même tout ça... et je cuisine aussi. » Il a une pause, légère, hésitante, alors que ses yeux dansent un peu sur le visage de Chae Lin. « Tu veux... Peut-être... Enfin... » Décidément, il patauge, mais se lance enfin. « ... venir goûter ? »

Silence léger, troublé. Il se sent soudain très bête de lui avoir proposé ça, et baisse les yeux sur son gobelet de café dans un léger sourire gêné.

« Enfin, c'est juste parce que j'ai pas encore graille quoi que ce soit aujourd'hui et je me disais que... Bah, qu'on pourrait continuer à parler comme ça. »

Aïe, aïe, aïe, Haru.
Soudain, il a une illumination quant à l'interprétation de sa proposition. Pourvu qu'elle ne le comprenne pas de travers. Il tente de rattraper le coup...

« Ah ! Mais n'y voit rien de bancal, c'est vraiment juste pour manger ! »

... mais ne fait que s'enfoncer plus encore.
Chae Lin Kwon
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Jeu 22 Fév 2024 - 13:55
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Haru Takahashi

Haru et Chae Lin se tiennent l'un en face de l'autre, plongés dans un échange de regards. Un malaise s'installe chez Chae Lin, mais elle tente de dissimuler cette vulnérabilité derrière une façade de calme. Elle a dévoilé plus qu'elle ne l'aurait souhaité, son habitude de parler sans réfléchir laissant échapper des fragments de son passé. Généralement, elle évite les interactions sociales, les conversations, tout ce qui évoque des sentiments, des souvenirs qu'elle préférerait oublier ou laisser derrière elle. La rencontre avec Haru a réveillé des démons enfouis au plus profond de son être. Bien qu'il n'ait jamais été acteur de ce qui lui est arrivé, il était là en tant que témoin silencieux. Ses yeux, tel un écho de son passé, réveillent des images douloureuses dans l'esprit de Chae Lin. Un moment où elle se retrouvait en boule dans un coin des toilettes, les joues trempées de larmes, le cœur serré et meurtri par le sentiment d'incompréhension et la solitude abyssale, sans le moindre soutien. Les démons du passé qui hantent Chae Lin sont toujours là, une réalité indéniable. Cependant, elle décide de les accepter. D'une manière presque défiante, elle affirmera que tout cela n'était que le fruit de son imagination, justifiant ainsi les nombreuses années passées dans un hôpital. Elle choisit de faire comme si son passé n'était qu'un mauvais cauchemar dont elle participait pleinement éveillée. Un acte de résilience, une tentative de maîtriser le chaos qui a marqué son existence.

Les bagues tournoyantes entre les doigts d'Haru témoignent de son propre inconfort. Chae Lin remet son masque, retrouvant cette armure d'indifférence qu'elle a appris à porter au fil des années. Elle déchire le silence avec un rire léger, comme une mélodie délicate, juste histoire de passer à autre chose et de faire retomber la tension qui semble doucement s'infiltrer entre eux. Un léger flottement persiste entre eux. Le regard fixe, ils observent mutuellement les éclats dans les yeux de l'autre. Chae Lin peut discerner dans le regard rouge du jeune homme quelque chose de familier, une lueur qu'elle croit percevoir lorsqu'elle se mire dans le miroir. C'est déconcertant, presque troublant, mais elle continue de sourire, affichant une rayonnante satisfaction. Pourtant, derrière cette façade, elle trouve une étrange appréciation de ce moment inattendu, même si elle ne peut ou ne veut pas l'admettre. Un paradoxe de sentiments qui flotte entre eux, un instant singulier dans lequel elle se surprend à s'attacher, malgré la complexité de ce qui les lie.

Chae Lin affectionne l'art de scruter les visages, de détailler les expressions des personnes qu'elle rencontre, cherchant à percer leurs mystères, à lire entre les lignes de leurs pensées. Même si elle n'est pas toujours douée, certaines subtilités lui échappent rarement. Le regard de Haru, soudain troublé, suscite une expression d'interrogation sur le visage délicat de la jeune femme. Elle plisse les yeux, tentant de déceler les raisons de ce changement. Cependant, Haru, semblable à elle, préfère mettre fin à cet échange émotionnel. Il ferme les yeux, détourne son attention. Tout comme elle, il revêt son masque, endosse son armure, transformant le chevalier en un être dénué de sentiments, une façade derrière laquelle se cachent des émotions enfouies. Chae Lin connaît trop bien cette routine, cette habitude de verrouiller ses émotions dans une boîte fermée à clé, ne voulant plus affronter ce qui se trouve à l'intérieur.

Haru lâche un soupir las, geste qui suscite un sourire complice chez Chae Lin. Elle sait bien qu'elle aussi aurait pu pousser le même soupir intérieur. Les yeux de Haru se posent sur elle, et malgré la complexité des émotions qui les habite, elle affiche toujours un sourire radieux, comme si rien n'avait transpiré. Haru partage quelques aspects de sa vie, révélant a Chae Lin qu'il lui arrive de chanter, aussi bien de danser, elle pourrait être taquine et dire qu'elle serait curieuse de voir ça avec un sourire en coin, mais non, elle ne le fait pas, elle se contente d'acquiescer à ses mots. Le jeune homme révèle ensuite ses passions pour le café et la cuisine, des talents culinaires que Chae Lin trouve remarquables, contrastant avec ses propres difficultés à ne pas brûler des œufs. L'indépendance apparente de Haru la fait sourire, une pointe d'admiration se glissant dans cette expression.

Les instants qui suivent deviennent étranges, presque déroutants. Haru, visiblement embarrassé, bafouille et s'embrouille dans ses mots en proposant de manière erratique à Chae Lin de goûter à sa cuisine. Surprise, elle ne peut cacher ses yeux grands ouverts d'interrogation. Un silence léger s'installe entre eux, laissant place à la légère nervosité de Chae Lin, qui émet un petit rire. Elle ne sait pas comment réagir et se retrouve désemparée trahissant son embarras. L'atmosphère entre eux devient presque palpable, teintée d'une étrangeté qui flotte dans l'air. Un sourire amusé apparaît sur les lèvres de Chae Lin, qui semble percevoir cette gêne chez le jeune homme quand il détourne le regard. Elle trouve la situation quelque peu amusante, mais elle ne veut pas le mettre plus mal à l'aise. Le jeune homme tente une pirouette en expliquant qu'il n'a pas mangé et que c'est simplement pour cela qu'il propose de partager son repas. Chae Lin peut discerner une pointe d'amusement dans sa propre voix quand elle lui répond après sa remarque "juste pour manger". Ne rien voir de bancal ? Comme quoi, comme s'il la draguait ?...  Elle ne voit aucune raison de ne pas le croire, et l'idée qu'il puisse la draguer lui paraît complètement stupide et improbable. Cependant, elle se retrouve curieuse de découvrir ce qu'il a préparé et décide de répondre avec un sourire en coin "Pourquoi pas ? Et puis discuter autour d'un repas semble être plutôt sympa." Elle laisse échapper un petit rire léger, tentant de détendre l'atmosphère et de dissiper la gêne qui persiste entre eux.

L'ombre de la réserve persiste dans les yeux de Chae Lin, même si elle apprécie le moment, elle est toujours dans l'anticipation de l'inconnu. Mais la jeune femme reste quand même sur la défensive, elle a peur qu'en faisant ça, l'un comme l'autre enfonce les portes qu'ils ont fermé à clé, faisant surgir des choses qu'ils ne veulent pas forcément partager avec autrui. Ils devaient sûrement entamer une conversation légère, et éviter soigneusement certains sujets plus sombres qui pourraient troubler l'équilibre fragile qu'ils viennent de trouver. Le silence n'est pas inconfortable, mais plutôt empreint d'une acceptation tacite, elle reste malgré tout souriante et accepte de suivre celui qui sera son hôte les prochaines heures.
Haru Takahashi
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Lun 11 Mar 2024 - 13:40

Quelle étrange situation tout de même.

Il n'aurait jamais pensé retomber sur elle après toutes ces années et déceler quelques choses qui lui font faire des efforts pour maintenir et élaborer un certain lien avec elle. Chae Lin Kwon... Si on avait dit à Haru qu'il se trouverait un jour en train de galérer et de ramer pour maintenir une conversation avec elle dans l'espoir de tisser un début d'amitié, il vous aurait ri au nez. Haru Takahashi, la bête noire et colérique de l'Ordre Occulte, le traître à la nation occulte, le mercenaire au poing noir des banlieues de Tokyo, pataugeant dans ses propres mots ridiculement pour quémander un peu d'amitié.
Vraiment, vraiment ridicule.

Haru se sent soudain très con à l'idée qu'il ait pu seulement lui proposer de venir chez lui pour manger. Quelle mouche l'a piqué ? Et n'est-ce pas, genre, dangereux déjà ? Elle n'est pas un coup d'un soir bourré qui oublierait le chemin vers son appartement le lendemain. A t-il seulement le droit de la mener jusqu'à chez lui, au risque de faire fuiter cette information ultra personnelle et importante sur lui ? Il n'est plus certain tout d'un coup, finalement. Quand bien même elle ne lui parait pas dangereuse, il le serait pour elle. Ils ne sont pas du même monde après tout. Haru craint qu'il ne s'engage sur un chemin qu'il allait regretter tôt ou tard. Ce n'est pas pour rien qu'il évite précautionneusement de se lier avec toutes les personnes n'ayant aucun lien avec le monde occulte. Déjà parce qu'ils n'ont rien à voir avec sa vie. Deuxièmement parce qu'il se sent bien hypocrite, sachant qu'il agit pour une extermination massive de ces gens-là. Ces gens comme Chae Lin.

Aussi, lorsqu'elle accepte sa proposition dans un rire léger, il ne ressent que de la culpabilité. Il regrette sa proposition, mais affiche en écho un sourire et se met à rire lui aussi bien qu'un peu gêné. Putain, dans quelle merdier il s'est mis encore.
Mais là, plus le choix, il s'enfonce et il ne peut pas faire machine arrière. Il doit trouver un prétexte pourtant, quelque chose pour ne pas l'emmener chez lui, pour ne pas que ça ait lieu. Pour esquiver. Partir, s'enfuir. Pourquoi il a fait ça, putain ?

Haru finit son americano et se lève finalement.

« Allons-y alors. » dit-il dans un sourire. Ouais, c'est ça connard. Et dans sa tête, il n'y a qu'un mot qui tourne en boucle, et c'est la panique à bord. "Putain, putain, putain". Ça ne s'arrête pas. Il faut qu'il trouve une excuse. Quelque chose, n'importe quoi.

Haru est bien élevé, à la coréenne quoi, aussi prend-t-il avec lui les multiples sacs de la demoiselle pour ne pas qu'elle ait à les porter elle-même. Il les embarque avec lui dans son pas assuré, direction la sortie du café. Il sait pas trop encore comment il va se sortir de ce bourbier et pour la première fois depuis longtemps il espère que Taichi Morgan fera sonner son téléphone portable pour une mission urgente, ce qui lui permettrait de s'échapper avec la bonne excuse de "J'ai une urgence, désolé". Mais rien, pour l'instant. Le portable dans sa poche reste silencieux, comme Haru qui, mains dans les poches, se met à marcher lentement en direction de l'arrêt de métro le plus proche. Quelle galère...
Le silence le pèse autant que sa décision, et il cherche à le briser une nouvelle fois.

« J'espère que t'aimes bien la bouffe coréenne parce que je fais pratiquement que ça. » Sujet bateau, lambda, mais qui aura au moins le mérite de les occuper un peu. Haru lui lance un regard et un léger sourire. Son malaise le pousse à parler plus de lui pour couvrir le silence. « Je viens de là-bas, après tout. Et puis c'est juste ultra bon. »

Il écoute sagement si elle lui répond quelque chose, mais son regard est attiré par un fléau se promenant en pleine rue. Il a l'air de suivre un homme assez pressé. La créature s'arrête un peu et darda aussi ses yeux sur le grand coréen, avant de reprendre son chemin. Haru se détourne d'elle et croise de nouveau le regard de Chae Lin. C'est un fléau mineur, pas la peine de s'y intéresser, pas une grande menace pour le moment.
Mais il tombe dans les yeux rouges de la demoiselle, et il n'est pas certain de vouloir être sûr de ce qu'il y lit.

Son coeur s'emballe un instant et la tension monte d'un cran dans son corps rempli d'énergie occulte. Instinctivement, il se tend comme avant un affrontement alors qu'il n'y a pas lieu d'être. Pourtant... Dans le regard arqué de Chae Lin, il sait qu'elle a vu. Qu'elle a compris.
Seulement, il ne veut pas y croire. Il refuse. Non, c'est faux. Il se fait des idées. Il se fait des idées n'est-ce pas ? Haru s'est arrêté de marcher, et le silence est retombé entre eux.

Il n'y a plus de conversation légère, plus de bafouillage.
Il n'y a que l'attente de la réaction de chacun.

Amie, ou ennemie.
Ici maintenant ou... plus tard, ailleurs.

Yatsuatari est prête à s'éveiller, elle l'appelle à prendre garde. Mais Haru n'a aucune envie de se battre contre la jeune femme. Pourtant, il fait partie de l'Ordre Occulte et si elle a vraiment vu ce fléau alors ça voulait dire que... Non. Il veut pas y croire.

Et pourtant son propre silence en dit aussi long sur lui que sur elle.
Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
Lun 25 Mar 2024 - 15:18
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Dans cette atmosphère étrange, aussi perturbante pour l'un comme pour l'autre, la jeune femme semble déconcertée. Habituée à éviter tout contact humain, à ne pas tisser de liens amicaux, parce qu'elle ne sait pas le faire, et ne veut pas vraiment le faire avec qui que ce soit mais... Haru... C'était Haru. Dans cette étrange conjoncture, l'écho d'un passé résonne entre eux. Bien qu'ils n'aient jamais été proches, ni même des amis, le souvenir de leur passé commun tisse une trame invisible entre eux. Cette réminiscence tacite, ces années collégiales partagées sans réelle proximité, imprègnent leur échange actuel d'une aura particulière. C'est comme si les souvenirs refoulés, enfouis dans les méandres de leur conscience, se manifestaient subtilement à travers cette rencontre fortuite. Les regards échangés, les paroles non dites, tout contribue à nourrir cette dynamique singulière, où le passé et le présent s'entremêlent dans une danse complexe. Malgré leur réticence à s'ouvrir totalement, ils se trouvent soudainement liés par un fil invisible, un lien forgé par les expériences partagées, même lointaines. Cette connexion énigmatique, bien que difficile à définir, s'avère être le catalyseur de leur relation, à la fois familière et inconnue.

Elle laisse ses yeux gris errer sur Haru, l'analysant minutieusement, cherchant à décoder chaque infime expression, chaque geste subtil. Cette habitude de scruter les autres, de sonder les méandres de leur être, est ancrée en elle, une manière de naviguer dans un monde où les masques sont monnaie courante. Haru, éveille en elle un sentiment complexe, une impression d'être confrontée à un reflet de son propre être, percevant des similitudes troublantes, une résonance avec ses propres émotions et ses propres luttes. Son regard dissimule tant de secrets, une nuance d'amertume s'y loge parfois. Il semble porter sur ses épaules le poids de ses propres tourments, comme si leurs âmes étaient les miroirs l'une de l'autre, reflétant les luttes internes et les sourires façade qu'ils arborent. Malgré cette similitude troublante, ils demeurent des étrangers, liés par un fil ténu de compréhension mutuelle, mais gardant jalousement leurs pensées les plus intimes derrière des sourires feints, des barrières mentales infranchissables. La jeune femme au visage de porcelaine a l'étrange sensation de se regarder dans un miroir, comme si les yeux du jeune homme reflétaient une image intérieure d'elle-même.

Il termine son américano d'une gorgée et se lève, invitant poliment la jeune femme à le suivre. Elle laisse son gobelet à moitié vide sur la table, glisse son téléphone dans son sac à main. Haru se propose de l'aider à porter ses paquets, consciente que sa session shopping avait quelque peu alourdi ses bras. Chae Lin, reconnaissante de son geste, accepte son aide, bien qu'elle apprécie son assistance, et qu'elle ne cracherait pas sur le fait d'être une princesse servit par son chevalier servant, elle veille à ne pas lui imposer tout le poids de ses emplettes. La jeune femme remarque les marques de politesse et de respect dans son comportement, des codes qui résonnent avec leur culture coréenne. Le silence s'installe, enveloppant les pas de la ville dans un voile feutré qui semble éclipser légèrement la réalité pour Chae Lin. Marchant aux côtés de Haru, elle se laisse emporter par la cadence de ses pas, laissant ses longs cheveux flotter dans la brise légère. Le soleil trône haut dans le ciel dégagé, diffusant une lumière douce qui caresse leur chemin. La brise, délicate pour cette saison, apporte une fraîcheur bienvenue sans être mordante. C'est un instant idéal, où le monde semble s'effacer autour d'eux, les plongeant dans une bulle où seuls leurs échanges et le rythme régulier de leurs pas comptent.

Le blond mentionne qu'il ne cuisine que de la nourriture coréenne, ce qui tire un sourire à Chae Lin. Comment pourrait-elle ne pas aimer ça ?! Ses souvenirs d'enfance sont tissés de repas typiquement coréens, et rien ne saurait rivaliser avec la cuisine divine de sa mère. Se remémorant ces moments nostalgiques, elle se sent envahie par un doux sentiment de chaleur. Bien qu'elle soit loin d'être une cuisinière experte et que ses expériences culinaires coréennes récentes soient rares, elle ne pourrait renier ses racines pour rien au monde. La jeune femme lui répond d'une voix douce et fluette que la Corée est aussi sa mère patrie et que cela serait une honte pour son nom si elle n'en aimait pas la cuisine ! Accompagnée d'un sourire, elle laisse échapper un léger rire. Bordel, mais pourquoi elle se sent aussi bien en ce moment précis ? Cette question tourne dans sa tête, ajoutant une note de perplexité à ce moment pourtant si agréable.

Mais elle remarque qu'il semble ailleurs. Elle suit son regard et se rend compte qu'il fixe un homme qui passe rapidement devant eux. Rien d'anormal à première vue, si ce n'est le fléau qui le suit de près. Chae Lin observe la scène avec perplexité, tandis que le fléau s'arrête brusquement, visiblement interloqué par les regards braqués sur lui. Il reste un instant transit, fixant avec intensité non pas la jeune femme, mais la personne à côté d'elle, Haru. Pourquoi ? Chae Lin tourne son regard vers l'homme à ses côtés, ses yeux gris cherchant des réponses dans les siens. Elle ne comprend pas totalement la situation, mais elle essaie. Et clairement, le jeune homme fixait la créature qui s'était accrochée à l'homme. Des questions tourbillonnent dans son esprit alors qu'elle papillonne des yeux, essayant désespérément de démêler cette énigme. Pendant ce temps, le fléau reprend son chemin, rattrapant sa proie après un moment de flottement.

Le regard de Haru se pose finalement sur Chae Lin, capturant son attention. Dans cet échange silencieux, elle peut ressentir l'énergie occulte et inquiétante émanant du corps du garçon. Un frisson parcourt son échine alors qu'elle recule instinctivement. Les instincts de survie prennent le dessus alors qu'elle perçoit la tension palpable dans l'atmosphère. Le silence retombe, plus lourd qu'auparavant, chargé de menace et d'incertitude. Les yeux interrogateurs de Chae Lin restent fixés sur les prunelles rougeoyantes de Haru, essayant de déchiffrer ce qui vient de se produire. Elle sait qu'il l'a vue, elle en est certaine, et cela suscite en elle une appréhension mêlée d'intrigue. Elle comprend l'affolement de Haru, son propre cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Bien qu'elle ne soit pas effrayée, elle reste sur ses gardes, ses sens aiguisés comme ceux de Haru, prêts à réagir à la moindre menace.

Pourtant, tout le monde connaissait l'histoire de Chae Lin. L'enfant terrifié qu'elle était autrefois avait crié au monde qu'elle voyait des créatures qui la hantaient. C'était même pour ça qu'elle avait fini dans un asile, parce que le monde qui l'entourait ne percevait pas celui dans lequel elle vivait. Haru avait été témoin de tout cela. Elle pouvait comprendre pourquoi il n'avait jamais rien dit, pourquoi il s'était protégé en gardant le silence. Pourtant, elle aurait aimé le savoir plus tôt. Elle aurait conservé ce secret comme un lien précieux entre eux, une connexion qui aurait pu les unir. Maintenant, elle le regardait avec des yeux d'adulte, comprenant les nuances de leur passé commun. Elle levait doucement les mains, cherchant à apaiser la tension. Elle ne voulait pas entrer en conflit avec lui, ne pas lui faire de mal, surtout maintenant qu'elle se sentait apaisée avec lui. Elle lui lança un nouveau regard, empli de douceur insoupçonnée. Elle entrouvre la bouche et dans un souffle, elle prononce son prénom avec la légèreté d'une feuille soulevée par le vent. "Haru..."

Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire, elle voulait simplement apaiser son cœur qui semblait battre si fort qu'elle aurait juré l'entendre. Elle ne voulait pas qu'il la perçoive comme une menace, ne voulait lui causer aucun mal, et cela se reflétait dans les gestes doux qu'elle posait. Osant faire un pas dans sa direction, elle posa délicatement sa main sur la sienne. Sentant la chaleur de sa main sous la sienne, Chae Lin espérait que ce simple geste suffirait à transmettre son désir de paix et de compréhension. Elle pouvait sentir la tension dans le corps de Haru, mais elle refusait de le laisser empoisonner cet instant. "Haru," répéta-t-elle, cette fois-ci avec plus de fermeté dans sa voix, cherchant à capter son regard. Elle lui adressa un sourire doux, espérant qu'il puisse lire dans ses yeux la sincérité de ses paroles. Malgré la situation tendue, elle refusait de laisser la peur ou l'incompréhension les diviser.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Dim 31 Mar 2024 - 14:02

Le temps s'est suspendu, l'instant n'est pas volatil tant la tension est palpable. Autour de lui, tout est devenu électrique. Il sent l'air sur sa peau comme un milliard d'aiguilles. Le cœur palpite, intensément, dans sa poitrine. Son torse se soulève dans une respiration un peu saccadée par la panique, insidieuse, qui embrume son esprit.
Il faut dire qu'il ne s'y était pas attendu.

Et pourtant, tout est si logique et tout lui apparait si clairement maintenant.

Haru n'est pas stupide. Il a fait le rapprochement du passé terrible de Chae Lin, avec ce qu'il vient juste de se passer. Dans les yeux de la jeune femme, les siens sont fixés et cherchent à éviter le pire. Il faut qu'il s'agisse d'une blague, d'une illusion. Il se fait des idées, il est parano. C'est ça ? Non. Dans les yeux de Chae Lin, il lit la même panique qui l'anime actuellement. Putain de merde.
Pourtant, il le sait. Il le savait. Elle disait voir des choses, on disait d'elle qu'elle était folle. Et lui, qui voyait les mêmes choses, il s'était tu, il était resté silencieux pour ne pas subir la même chose. Il le savait. Il le savait et il a sciemment ignoré cette information.
Ça n'aurait pas pu être autrement de toute façon, il fallait bien que ça arrive. La petite Chae Lin, au collège, qui voyait des fléaux, elle a juste grandi. Et elle en voit toujours. Et lui, le petit et lâche Haru, qui voyait des fléaux, il en voit toujours autant lui aussi.

La bulle ambiante de calme et de chaleur qui s'était créée autour d'eux dans la café vient d'éclater, et ne reste que la vérité, brute et violente, qu'ils sont sûrement ennemis. Qu'elle soit une exorciste, ou du culte astral, ou une indépendante à son propre compte, ça ne change rien pour lui : elle a toutes les raisons du monde d'en vouloir à sa vie. Lorsqu'on fait partie de l'ordre occulte, on ne peut compter sur personne, parfois même des camarades sont des traîtres, qui potentiellement peuvent vous planter un couteau dans le dos. Haru ne fait confiance à personne.
Yatsuatari lui murmure de se recouvrir, de se protéger. De l'attaquer en premier. Son énergie occulte infuse dans l'air, diffuse sa magie noire. Mais quelque chose le retient, subtilement, il y croit encore. Ou du moins, il refuse d'y croire encore.

On fait si peu de bonnes rencontres, dans le monde dans lequel il évolue. Tout est si loin d'être rose. Et si lorsqu'il était encore exorciste, chaque jour il risquait de mourir, c'est encore pire depuis qu'il a rejoint les rangs de l'ordre. Il sait que sa tête est potentiellement mise à prix, quelque part dans les limbes d'un marché noir. Il sait qu'il est potentiellement recherché. Il sait qu'il peut perdre la tête à tout moment, par la lame de quelqu'un, ou parce qu'il se noie de plus en plus dans sa dépression. Paranoïa.

Et soit elle joue très bien la comédie, soit elle est aussi perdue que lui.
Il ne sait plus comment interpréter ses gestes. Elle lève quelque peu les mains en signe d'apaisement, mais recule tant elle doit sentir l'énergie occulte violente et folle qu'il relâche. Yatsuatari lui murmure de se préparer, Yatsuatari lui dit qu'elle lui ment, qu'elle le piège. Il cherche désespérément dans les yeux de Chae Lin la vérité, s'accroche au murmure de son prénom, mais il disparait avec la brise qui souffle sur eux.
Elle choisit de se rapprocher, brave sa peur et ses craintes. Il lit dans son regard les mêmes interrogations, la même panique, et pourtant il y a une douceur singulière qu'elle dégage dans l'espoir de l'apaiser. Peut-être qu'elle ne ment pas. Peut-être qu'ils peuvent... Peut-être qu'après tout ils... Dans une autre dimension, dans un autre univers...? Est-ce bien de continuer à fermer les yeux sur ce qui les sépare ? S'ils ne se battent pas ici et maintenant, ils seront amenés à le faire plus tard. Il n'aura jamais le courage.

Haru baisse la tête, lorsqu'il sent la main de Chae Lin sur la sienne. Ses yeux cillent. S'il parvient à reprendre le contrôle de son palpitant et de sa respiration, son énergie occulte est toujours prête à prendre forme de la terrible obsidienne noire. Yatsuatari n'est pas convaincue, elle lui chuchote de rester sur ses gardes. Haru lève les yeux sur le visage de Chae Lin, il s'est fait plus doux, mais presque déjà mélancolique du moment qu'ils viennent de passer dans le café, qu'ils ne vivront peut-être certainement plus.
Il la fixe alors, comme s'il cherche à profiter de ce dernier instant de flottement, où ils sont encore juste deux connaissances qui se recroisent et s'apprivoisent.

« Exorciste ? » demande t-il, la voix nouée par une émotion particulière. « Culte Astral ? » continue t-il, les dents serrées. « Chasseuse de primes ? »

Sa voix disparait dans un souffle, alors qu'il darde son regard sur le visage de Chae Lin.
Haru fait glisser ses doigts sur sa joue, son pouce caresse la pommette jusqu'à ce que le reste de sa main s'accroche derrière l'oreille dans la chevelure teinte. S'il la tient avec délicatesse, sa prise est quand même ferme. Il hésite encore, son regard coule une incroyable douceur sur elle.
Peut-être devra t-il écraser cette tête sur le sol, dans quelques secondes.

Cette pensée lui fend le coeur.
Il n'a pas envie de ça.
Il aimerait l'éviter. Du plus profond de lui, il aurait espéré la rencontrer de nouveau dans un autre contexte.

Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ?
Chae Lin Kwon
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Dim 31 Mar 2024 - 23:33
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Another story of the bitter pills of fate
Haru Takahashi

Le silence qui suit les paroles de Haru est presque palpable, chargé d'une tension qui semble électriser l'air autour d'eux. Chae Lin ressent la pression qui pèse sur ses épaules alors que les mots du jeune homme résonnent dans sa tête. Exorciste ? Culte Astral ? Chasseuse de primes ? Ces catégories dans lesquelles il semble vouloir la classer ne lui laissent aucun répit, son esprit tourbillonne alors qu'elle cherche une réponse adéquate. Chae Lin reste silencieuse, ses prunelles grises ancrées dans les siennes. Le regard de Haru fixé sur le sien, une lueur d'attente mêlée d'inquiétude brille dans ses pupilles rouges. Elle sent sa main chaude glisser sur sa joue, un geste à la fois tendre et résolu. Cette caresse lui inspire un mélange de soulagement et d'espoir. Peut-être, dans ce simple contact, pouvait-elle trouver une sorte d'accord tacite avec lui ? Peut-être pouvait-il comprendre qu'elle ne voulait pas qu'il devienne son ennemi, tout comme elle ne voulait pas devenir la sienne.

Il attendait une réponse, une réponse qu'elle ne savait pas encore comment formuler. Son esprit était en ébullition, jonglant avec des milliers de pensées, mais elle savait qu'un mensonge ne serait pas la solution. Il le détecterait immédiatement et cela ne ferait qu'envenimer encore plus la situation déjà délicate dans laquelle ils se trouvaient. Elle retenait son souffle, confrontée au poids du silence. Elle essayait de garder son calme, ses yeux ne déviant pas des pupilles rougeoyantes du jeune homme, qui étaient comme un puits sans fond, à la fois captivants et effrayants. Elle luttait pour rester concentrée, pour ne pas se perdre dans leurs abysses.

Le temps semblait se dilater, chaque seconde s'étirant de plus en plus. Elle percevait son attente, son espoir mêlé à la crainte. Pourtant, elle n'était pas prête à lui révéler la vérité. Pas maintenant, pas comme ça, surtout avec les implications que cela impliquait. Elle se trouvait confrontée à un dilemme déchirant, partagée entre l'envie de lui accorder sa confiance et la prudence dictée par son instinct de survie. Peut-être étaient-ils destinés à être ennemis, mais peut-être y avait-il une chance de rédemption, une possibilité de surmonter les différences qui les séparaient. Dans un souffle, elle répondit, d'une voix douce, faible, à demi-mot "Je ne suis que Chae Lin..." Son regard ne quittait toujours pas celui de son interlocuteur, son iris reflétant une lueur d'espoir fragile. Pour elle, tout cela n'avait pas d'importance. Qu'elle soit du culte astral et lui membre du groupe ennemi juré du sien, elle ne voulait pas que cela les mène à une confrontation, à une bataille. Elle n'en avait pas envie. Elle n'en avait pas la force.

Les cheveux écarlates de Chae Lin ondulent gracieusement dans la brise, encadrant son visage, et se heurtant au corps de Haru qui lui faisait face, immobile. Un frisson d'appréhension parcourt son échine. Elle observe son interlocuteur avec une certaine réserve, se demandant silencieusement s'il ne serait pas plus sage de s'éloigner avant que la situation ne se détériore davantage. Peut-être devrait-elle tenter à nouveau ? Chae Lin cherche les mots pour dissiper la tension, pour changer de sujet, mais ils semblent lui échapper. Elle pince légèrement ses lèvres, sentant la chaleur réconfortante de la main d'Haru sur sa joue. Elle prend une profonde inspiration, attendant avec une anxiété croissante la réponse de l'homme en face d'elle. Si la pression devient insupportable, elle n'hésitera pas à partir, à s'éloigner sans se retourner, à fuir tout simplement. Ce serait un déchirement, un regret cuisant, mais elle refuse de mettre sa vie en danger. Elle refuse de lui faire du mal. Cette situation est étrange, déconcertante, mais au fond d'elle, elle espère que le lien fragile qu'ils ont commencé à tisser dans ce café puisse évoluer vers quelque chose de plus profond que de simples connaissances. Jusqu'à présent, elle n'a eu que l'amitié de son fléau, Cernunnos. Peut-être qu'inconsciemment, au fond d'elle, elle aspire à quelque chose de plus humain, de plus tangible.

Les secondes s'écoulent comme des heures dans le silence tendu qui règne entre eux. Chae Lin retient son souffle, espérant que ses paroles ont réussi à apaiser la situation. Elle rouvre doucement les yeux, plongeant son regard dans celui du blond, cherchant des signes d'apaisement, de compréhension. Elle se demande ce qu'il peut bien ressentir en cet instant, si lui aussi partage ce désir de préserver ce lien naissant malgré les circonstances qui les entourent. Une part d'elle-même tremble d'incertitude, mais une autre refuse de céder à la peur, nourrissant l'espoir d'une connexion.

Haru Takahashi
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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Jeu 4 Avr 2024 - 13:11

Haru sait que les mêmes sentiments la traversent. Elle marche sur des oeufs avec lui, et elle semble aussi portée par les mêmes intentions. Qu'ils le veuillent ou non, pourtant, ils sont ennemis.

L'un comme l'autre n'aurait jamais réagi de cette façon, si ce n'était pas le cas.
Le temps s'étire et se suspend. Il a arrêté de couler, comme si lui aussi cherche à repousser l'échéance de la confrontation à venir, à désamorcer la situation et à leur laisser plus de temps avant que tout n'éclate. Que tout n'explose, dans leur petite bulle privilégiée, dans ce moment qu'ils ont partagé, encore innocents et naïfs. Bien inconscients du statut de l'autre, tissant un fil si fragile qu'on aurait pu appeler confiance si les choses n'étaient pas ce qu'elles sont.

Haru sent son sort inné palpiter sous la peau de ses doigts, au contact de celle de Chae Lin. Il a perdu sa main dans ses cheveux, derrière sa nuque qu'il soutient comme il l'emprisonne. La prise reste douce, mais elle est assez ferme pour n'autoriser aucun mouvement, sous peine de se refermer d'un coup sec, d'un seul, et de briser l'os. S'il n'y parvient pas, il l'emmènerait rencontrer le bitume d'une poussée violente vers l'avant. Il écraserait son visage, aux traits qu'il aurait voulu familiers, aux traits nimbés de la mélancolie d'une époque révolue. Il plonge plus encore son regard dans le sien, et il y lit la même détresse qu'il ressent actuellement. Elle ne veut pas se battre contre lui. Il ne veut pas non plus. Peut-il en être autrement pourtant ?

Le temps s'étire, et se suspend, mais pas les pensées du coréen. S'il regarde celle qui partage ses origines, celle qui a partagé un morceau de sa vie, celle qui partage encore un morceau de son existence, il ne voit que deux finalités à leur rencontre. L'une qu'il préférerait encore éviter, mais qu'il sent appeler Yatsuatari. Elle lui murmure de combattre, elle lui murmure de la battre tant qu'elle n'a pas monté sa garde. Tant qu'elle est vulnérable, tant qu'elle le croit encore capable de l'épargner. Ses doigts tremblent d'une façon subtile dans le creux de la nuque de Chae Lin. Il sent Yatsuatari en recouvrir les pores, peu à peu. Sournoisement, elle lui dicte sa pensée. Elle nourrit sa paranoïa. Elle se nourrit de sa dépression. Elle se nourrit de lui.

Lorsqu'elle lui murmure sa réponse, il ferme les yeux. Une partie de lui sait qu'elle ment, l'autre se demande si elle le manipule. Rien n'est clair à présent, et la confiance ne peut plus être établie entre eux. Il est trop tard, maintenant. Il remet en question le moment qu'ils ont passé ensemble. Si elle était au courant depuis le début, et qu'elle jouait la comédie ? Si elle pensait abuser de sa confiance, de sa naïveté, de leur lien passé et érodé ? Il remet tout en question, il se pose plein de questions.
Elle n'a pas répondu, et il y voit un manque de franchise. Il y voit une tentative de lui cacher la vérité mais en faisant ça, elle s'est grillée quand même. S'il rouvre les yeux et qu'il les accroche de nouveau dans ceux de Chae Lin, il prend finalement sa décision.

« Chae Lin. » répète t-il dans un chuchotement.

Sa main desserre son étreinte sur sa nuque, et il glisse ses doigts sur son cou, jouant quelque peu avec le collier l'ornant. De là, il cesse ce contact physique. S'il aurait aimé trouver une autre solution, et s'aveugler dans le déni, il ne le peut pas. Haru est lucide sur leur situation. Ils ne peuvent pas se côtoyer. Pas ainsi, du moins, à la vue de tous. Ils ne peuvent pas se faire confiance ici. Qui lui dit qu'il ne s'agit pas d'un piège, dans lequel elle le pousse avec ses yeux suppliants ? Rien. Tout n'est qu'incertitude.

Haru refuse pourtant de se battre contre elle, surtout ici, en plein cœur de Tokyo. Dans la rue, démarrer un combat serait du suicide pour lui. Il sait qu'il serait mis à découvert, traqué. Alors, s'il choisit de l'épargner, il choisit aussi de mettre fin à leur entrevue. Pour leur bien, à tous les deux.
Pourtant, une partie de lui veut s'assurer qu'elle n'interprète pas à mal sa décision. Sa grande main trouve la sienne, à la peau pâle et à l'air si fragile.

« Une autre fois. »

Peut-être. Un jour.
Dans une autre vie, peut-être même.

Ainsi la repousse t-il gentiment alors qu'il recule d'un pas, tendant leur bras comme s'il voulait retenir entre ses doigts les siens, le plus longtemps possible. Haru la regarde sur quelques pas, avant de glisser dans la foule d'Akihabara, qui l'engloutit comme Yatsuatari a dévoré sa peau à l'endroit même où celle de Chae Lin a frotté.
Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
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Chae Lin Kwon
Dim 7 Avr 2024 - 13:20
Cold Memories
 Hot Coffee
Another story of the bitter pills of fate
Haru Takahashi

Dans l'air chargé de tension, une atmosphère pesante de méfiance et d'incertitude s'installe entre Haru et Chae Lin. Chacun d'eux se sent comme sur des charbons ardents, hésitant à faire le moindre pas de peur de déclencher une réaction incontrôlable. La confiance est rare et fragile, éclipsée par le poids des secrets et des alliances opposées. Malgré les éléments extérieurs qui continuent de vivre et de bouger autour d'eux, le temps semble s'arrêter dans cette bulle d'incertitude qui les enveloppe. Ils ressentent la brise caressante sur leur peau, le murmure lointain des passants, le doux rayonnement du soleil sur leur visage, mais tout cela semble lointain, presque irréel, comparé à l'immobilité oppressante qui règne entre eux. Ils se regardent, cherchant des réponses dans les yeux de l'autre, mais ne trouvant que des reflets de leur propre confusion. Ils sont comme deux danseurs hésitant sur une piste de danse, craignant de trébucher à chaque mouvement, de ne pas être en mesure de suivre le rythme imposé par leur destinée.

Haru laisse doucement sa main glisser à travers les mèches de cheveux de Chae Lin, jusqu'à ce qu'elle se loge avec une délicatesse palpable sur sa nuque. Sa prise, à la fois douce et ferme, agit comme un étau, ne lui permettant aucun mouvement. Chae Lin frémit au contact, percevant dans cette caresse un mélange complexe de sensations. Peut-être, au milieu de cet inconfort, y distingue-t-elle un fragment de tendresse dans leur situation tendue ? Les yeux rougeoyants du coréen se fondent dans les pupilles grises de la jeune femme. Dans ce moment d'intense connexion, ils peuvent lire facilement les sentiments qui les animent, car ils sont étonnamment similaires. Ils ressentent les mêmes tourments qui les tenaillent tous les deux, comme si leurs âmes étaient en résonance, partageant un fardeau commun.

Lorsque Haru répète son nom à voix basse, un frisson parcourt l'échine de Chae Lin. Ses paupières se ferment instinctivement, comme pour emprisonner cet écho de sa voix dans le creux de ses oreilles. Elle reste là, figée, incapable de trouver les mots pour répondre. Sa bouche s'ouvre et se referme, mais aucun son ne parvient à s'échapper. Dans cet instant suspendu, elle se raccroche à l'espoir que Haru comprenne, qu'il voie au-delà des étiquettes et des affiliations. Elle veut qu'il comprenne qu'en cet instant, face à lui, elle est simplement Chae Lin Kwon. Rien de plus, personne d'autre. Elle n'est pas une maîtresse des fléaux, elle n'est pas un membre du culte astral. Elle est juste elle-même, avec toutes ses peurs et ses doutes, mais aussi avec son désir de ne pas devenir son ennemie, mais son amie.

Le geste délicat de Haru, desserrant son emprise sur la fine nuque de la jeune femme, apaise l'atmosphère chargée. Alors que sa paume quitte doucement sa peau, un soupir de soulagement traverse son esprit. Les doigts de blond parcourent avec une légèreté troublante le collier qui orne son cou, semant une confusion douce dans l'esprit de la jeune femme, incertaine de ses intentions. La grande main de garçon enveloppe délicatement la petite main de Chae Lin, qui semble si fragile dans son emprise imposante. Quelques mots s'échappent de ses lèvres, mais ils sont étouffés par le poids de l'incompréhension et de la déception. Un soupir de résignation franchit les lèvres teintées de rouge de la femme lorsqu'il prend doucement ses distances, étendant son bras avant de reculer. Immobile, elle observe la scène, impuissante face à cette séparation imminente.

Il retient ses doigts quelques instants de plus avant de les relâcher, comme s'il la laissait tomber dans un abîme de solitude. Blessée, elle reste silencieuse, son regard suivant le départ de Haru dans la foule grouillante d'Akihabara. Une tempête secoue son esprit, et il lui faut quelques instants pour rétablir l'ordre dans ses pensées. Sans un mot, sans un geste, elle fixe le lieu, le jeune homme a disparu, comme si elle espérait qu'il réapparaisse soudainement. Puis, avec un soupir résolu, elle tourne les talons et s'éloigne, la tête haute. Son départ n'est pas une fuite pour oublier, mais plutôt un moyen de dissimuler l'agitation qui règne en elle. Elle refuse de laisser transparaître son trouble, faisant comme si de rien n'était, même si son cœur hurle face à ce rejet qu'elle ressent, à cette perte.
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