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Retrouvailles douces-amères. (Terminé)
Kumiko Komori
Membre de l'ordre occulte - classe 3
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mer 3 Jan 2024 - 22:48
Kumiko Komori se réveilla difficilement sur son canapé défraîchi, les yeux encore embués de sommeil, écrasée par une profonde lassitude.

La pénombre de son appartement en désordre à Tokyo fut la première chose qu'elle vit à son éveille.

Les murs, autrefois blancs et lumineux, étaient maintenant ternis par une fine couche de poussière, témoignant d'une négligence prolongée. Des étagères dépareillées étaient remplies de livres, d'objets de famille et d'autres souvenirs usés par le temps.

Le canapé, jadis accueillant, était désormais froissé et jonché de vêtements épars, comme si quelqu'un avait cherché quelque chose avec fébrilité. Des draps de lit, défaits et froissés, pendaient des côtés du canapé, reflétant une nuit sans repos. Des coussins gisaient au sol, abandonnés dans un désordre négligé.

La table basse, au centre de la pièce, était entourée de tasses à moitié vides, de bols de nouilles instantanées et de quelques assiettes négligemment empilées dans la cuisine.

Des miettes sur le meuble carré témoignaient de repas solitaires, pris sans enthousiasme.

Les rideaux, normalement destinés à laisser entrer la lumière, étaient tirés, créant une semi-pénombre qui accentuait un sentiment de malaise. La lumière du jour parvenait à peine à percer à travers les interstices, jetant des ombres étranges sur les meubles délaissés.

Dans un coin de la pièce, un écran de télévision éteint reflétait la pièce avec une froideur impersonnelle. Des câbles s'entremêlaient sur le sol, créant un enchevêtrement chaotique qui se perdait dans l'obscurité sous le meuble.

Komori tituba jusqu'à la salle de bains, traînant ses pieds comme si chaque pas était une épreuve. L'eau de la douche coula lentement sur son corps, emportant avec elle une partie des ténèbres de la fatigue qui semblaient l'engloutir. La demoiselle devait lutter pour ne pas retourner au lit.

L'exorciste se lava machinalement, ses gestes empreints d'une apathie qui semblait devenue sa compagne quotidienne. La jeune femme brossa lentement ses longs cheveux noirs, le regard perdu dans les méandres de ses pensées.

Une fois vêtue d'une simple robe noire, Kumiko retourna dans son salon, éclairé par la lueur blafarde du jour ayant atteint son zénith à travers les rideaux entrouverts.

Elle prépara des nouilles instantanées, son repas souvent solitaire, et s'installa devant sa Playstation 4.

A côté d'elle, sur le canapé, le jeu de Shogi maudit, un artefact du passé, captiva son attention, mais elle se détourna de lui lorsque le bruit caractéristique de la playstation 4 s'allumant arriva à ses oreilles.

Les exorcistes et ses camarades disparus, lui manquaient. Elle repensa à ces jours heureux en classe ou lorsqu'ils chassaient ensemble les fléaux... Avant, elle voulait protéger les humains et rendre fier ses parents...

Maintenant, elle travaillait avec des sadiques... Elle avait rejoint une secte car ils avaient eu les bons mots lorsqu'elle était vulnérable... Car ils avaient Haru.

Mais quelque chose avait changé, une déchirure dans l'esprit et le coeur de la demoiselle, laissant Kumiko errer seule dans les limbes de sa propre existence... Elle voulait quitter l'ordre occulte.

La perspective de quitter l'ordre, de laisser derrière elle ces dégénérés et Haru, se dessinait dans son esprit comme une évasion possible. Mais la peur, cette ombre insidieuse, la retenait captive... Et si elle parvenait à partir, elle emménerait son ami avec lui.

Soudain, des coups à la porte la tirèrent de sa torpeur. Komori cligna des yeux, comme si elle émergeait d'un long cauchemar.

Elle se leva avec une lenteur presque mécanique, les pas résonnant dans le silence oppressant de son appartement. La porte grinça légèrement lorsqu'elle l'ouvrit, révélant une silhouette bien connue dans le cadre de bois.
Haru Takahashi
Membre de confiance de l'ordre occulte - Classe semi 1
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Jeu 4 Jan 2024 - 0:04

Son regard était tombé dessus par hasard, alors que son dossier devait traîner sur le bureau des hautes fonctions de l'Ordre Occulte. Coincé, là, dans cette petite pièce devenue si étroite tout d'un coup, Haru n'avait pas pu retirer ses yeux aux sursauts carmins des kanji qu'il savait reconnaître, qu'il savait écrire, qu'il avait même peint parfois dans un élan de mélancolie d'années où il pensait toucher du bout des doigts les prémices d'un bonheur parfois. Les caractères imprimés ne lui rendaient pas hommage tant ils étaient droits et robotiques, tant ils étaient, dans leur noir sur blanc, fades et étriqués.
Mais Haru ne les avait pas lâché des yeux.

Après avoir écouté d'une oreille peu attentive les conclusions de cette courte réunion, le coréen avait fait glisser ses doigts doucement sur le bureau en faisant mine de se lever. Ses yeux, eux, cherchaient à percer les lignes lues à l'envers. Il lui fallut un certain effort mais décoder le tout : mais il y parvint.

Sans plus attendre, il s'était rendu à l'adresse qu'il avait su lire, oubliant tout ce qu'il s'était dit dans le bureau où il se trouvait peu avant. Le trajet en métro, et en tram lui parut durer l'instant d'un clignement d'yeux tellement il dissociait, ne procédant pas encore à l'information qui l'avait frappé. Il n'y avait que son palpitant qui tambourinait d'une façon précipité et anxieuse, dans le creux de son torse. Les derniers mètres furent les plus difficiles. Il chercha longuement les kanjis sur les boîtes aux lettres. Il les trouva, finalement, les fixa encore plus longuement. Tout ceci lui semblait assez irréel. Machinalement, il sonna.
Lorsqu'il entendit le son de sa voix à travers le digicode, il mit tellement de temps à lui répondre qu'il dut sonner une seconde fois.

Haru avait gravi quatre à quatre les escaliers à l'entente du craquement de sa voix lorsqu'elle l'avait, elle aussi, reconnu. D'une façon un peu réservée, elle avait ouvert sa porte alors qu'il parvenait à son étage. D'une façon très précipitée, il s'était jeté sur elle pour l'emprisonner dans ses bras.

***

Le mercenaire de l'ordre occulte mâchouille un petit pic à brochette, maigre souvenir de son seul repas du jour. L'après-midi commence à peine, et les transports en commun sont assez bondés. Il est assis, entre deux personnes, le regard perdu sur ses pieds, dans l'attente de son arrêt.
Il compte dans sa tête, pour passer le temps. Il sait exactement à quel nombre ce tram va s'arrêter, du moins parfois cela fluctue un peu mais il retombe toujours sur les mêmes à quelque dizaine près.
202. Le tram s'arrête. Il sort, le sac en plastique sursautant contre sa jambe à chacun de ses pas.

Dans sa chemise de soie crème, légère, coincée dans un jean bleu clair, Haru se sent bien. Il n'a ni trop chaud, ni trop froid. En marchant, il darde ses yeux vermeils sur le vol de trois oiseaux qui passent au-dessus de lui pour trouver refuge sur quelques maisons de ce quartier calme de Tokyo. Il s'arrête, les regarde. Il repart.
Son corps ne se trompe pas, sur ce chemin si souvent arpenté depuis quelques mois. Finalement, c'est comme s'il rentre chez lui, quelque part.

Haru tape machinalement le code de la lourde porte de l'immeuble et la pousse une fois déverrouillée. Il s'élance d'un pas moyen dans les escaliers, les mains dans les poches, l'une d'elle jouant avec son briquet. Comme habituellement, il regarde ses pieds, perdu dans ses pensées. Elles sont assez douces aujourd'hui. Après tout, il fait beau dehors.
Il ne relève la tête que devant l'entrée de son appartement. Il toque. Il attend, baisse de nouveau la tête pour observer la moquette qui commence à se décoller à certains endroits du couloir.

La porte s'ouvre et se découvre à lui Kumiko Komori.
Ses yeux trouvent les siens, sans peine. Il rentre, sans cérémonie. C'est comme ça entre eux. Il est ici chez lui, comme elle est chez elle lorsqu'elle vient dans son appartement de Tokyo. Haru glisse ses prunelles un peu partout, témoigne du désordre mais ne fait aucun commentaire là-dessus. Il sait avec quels démons elle se débat tous les jours. Et si ceux de Kumiko ne lui font que mettre son appartement en bazar, les siens sont souvent plus dangereux. Alors, il n'a aucun droit de la juger pour ça : il préfère vraiment qu'elle se laisse aller dans le chaos d'un chez elle mal rangé et nettoyé, plutôt que de la voir chercher à s'autodétruire comme il le fait lui-même.

Haru s'arrête au milieu du salon, après avoir enjambé quelques vêtements abandonnés sur le sol. La télé est allumée, et il reconnait sans forcer le jeu qu'elle vient de lancer.

Il soupire, laisse sa tête tomber en arrière alors que ses iris touchent le plafond. Puis Haru se rend dans la cuisine et range ce qu'il lui a apporté. Comme souvent lorsqu'elle ne donne plus de nouvelles pendant quelques jours, il trouve ses placards presque vides, hormis deux sachets de nouilles instantanées qui traînent dans un coin. Dans le silence, il range dans le frigidaire ce qu'il ne compte pas utiliser. Le reste, il le pose sur le plan de travail, après avoir poussé d'un geste simple tout ce qui gênait.
Un coup d'oeil à l'évier, et il se rend bien compte qu'il ne pourra rien faire avant d'avoir nettoyé la vaisselle. Haru remonte ses manches et fait couler l'eau chaude, trouvant l'éponge à un endroit improbable avant de se mettre à frotter les couverts et ustensiles sales. Dans l'appartement, résonne les bruits de la vaisselle et le son étouffé de la musique d'accueil du jeu de la Playstation 4.

« Tu veux sortir un peu, aujourd'hui ? Il fait beau, dehors. » dit-il sans la regarder, occupé à frotter un bol.

Sa voix est grave, son ton est posé, toujours un peu énervé, mais jamais contre elle. Ou très peu. Haru est toujours énervé, au fond. Ses sourcils ont souvent ce subtil froncement, expression d'une frustration grandissante à mesure que les années passent. Ça, ou une expression totalement absente sur son visage.
Au quotidien, ce sont les deux faces de lui qui ressortent le plus.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mer 10 Jan 2024 - 23:37
Kumiko s'excuse timidement auprès de Haru, sa voix à peine audible dans l'appartement. Elle se déplace avec précaution, ramassant les vêtements éparpillés comme si chaque mouvement était une tâche ardue.

Les habits délaissés rejoignent rapidement la machine à laver, leur destination appropriée.
Komori s'approche de la machine à laver, un modèle quelque peu vétuste qui trône dans un coin de la cuisine. Les touches usées révèlent son âge, mais elle demeure vaillante malgré les années.

Elle y charge les vêtements qu'elle a récupérés, délicatement, comme si chaque geste était empreint de précaution.

En fermant du pied la porte avec un claquement audible, elle actionne le programmateur, provoquant un bruit familier et mécanique de la machine en marche.

Les rouages intérieurs grincent légèrement, et le doux ronronnement du tambour en rotation se mêle à un léger cliquetis métallique. Le son, bien que répétitif, semble rythmer l'ordinaire de cet appartement.

La jeune femme, résignée à cette cacophonie domestique, laisse échapper un soupir presque imperceptible. Elle reste un moment à observer la machine en action, comme si le mouvement circulaire des vêtements à l'intérieur avait quelque chose de réconfortant. Puis, après un dernier regard, elle se détourne, laissant la machine accomplir sa tâche.

Un nouveau baillement trahit la fatigue qui persiste malgré le sommeil.

Kumiko retourne à sa chambre, elle s'agenouille devant une commode en bois, ses tiroirs révélant l'ordinaire d'une vie qui, malgré le chaos, cherche à se maintenir. Elle commence à ouvrir les tiroirs les uns après les autres, dévoilant une variété de sous-vêtements en vracs.

Les chaussettes s'empilent, les collants s'entremêlent, les pyjamais sont disparates mais la demoiselle semble davoir ce qu'elle cherche.

Elle fouille méthodiquement, explorant chaque recoin du tiroir de la main sans dire le moindre mot hirmis quelques soupirs.

Après quelques instants, elle découvre ce qu'elle cherchait. D'un geste lent, Kumiko sort une petite boîte noire dissimulée sous une pile de chaussettes. Celle-ci est modeste, témoignant de son utilisation régulière.

Elle l'ouvre délicatement, révélant son précieux contenu. À l'intérieur, des billets de yen, soigneusement rangés, attendent d'accomplir leur prochaine mission.

Kumiko se saisit de la somme nécessaire, referme la boîte avec précaution, et se relève avec une grâce feutrée. Elle prend l'argent en main et l'offre à Haru.


Ses mains tremblent légèrement lorsqu'elle lui tend les billets, témoignant de son état d'anxiété constant.

-«Tiens... C'est pour rembourser les courses...»

Murmure-t-elle d'une voix douce, comme si chaque mot était une lourde charge émotionnelle. Sachant qu'il a les mains occupés et donc, incappable de refuser, la dépressive glisse les billets dans la poche arrière droite de son ami avant de partir.

Kumiko se dirige ensuite vers le canapé, allumant sa console de jeu. Elle invite Haru d'une manière discrète mais chaleureuse :

-«Tu me dis si tu veux jouer...»

Dans cette atmosphère mélancolique, la lueur de l'écran de jeu éclaire le salon le visage cerné de la demoiselle.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Dim 14 Jan 2024 - 15:15

Si Haru a entendu les excuses murmurées par son amie, il préfère les ignorer. Pour lui, tout ça c'est normal. Il est conscient de son état, il est conscient des efforts qu'elle doit déjà faire pour rien qu'ouvrir les yeux sur le monde tous les matins et s'extirper de son lit. Il est conscient qu'elle n'a pas tant d'énergie et que, si elle tente actuellement de remettre un peu d'ordre dans son appartement à cause de sa présence, il ne lui en voudra jamais d'être ainsi. Il ne le peut juste pas. Si lui gère sa dépression autrement, si elle s'exprime à travers d'autres comportements pas moins glorieux, il connait Kumiko.

Lorsqu'elle s'approche, il a toujours les mains affairées à faire la vaisselle. Il sent celle de la jeune femme glisser dans sa poche arrière de pantalon et il lui jette un regard en biais alors qu'elle murmure quelques mots, toute gênée.
Il faudra qu'il pense à lui rendre ça quand elle aura le dos tourné. Il croit avoir vu son sac à main à l'entrée, sous deux trois manteaux par terre. Haru ne fait aucun commentaire, frotte un nouveau bol et le met à sécher. Il l'entend glisser de ses pas doux et légers vers son canapé et écoute les bruits de la console qui se rallume.

Après avoir fait la vaisselle, Haru prend une casserole qu'il vient de nettoyer et la remplit d'eau. Il la met sur le feu et retourne au plan de travail. Débarrassant les quelques couverts et assiettes laissées dessus, il remplit de nouveau l'évier mais se tourne vers les ingrédients qu'il a apporté. Trouvant un couteau de cuisine par miracle entre deux objets inattendus dans cette cuisine, il commence par peler puis couper les oignons. Ensuite il rince les légumes et les coupe aussi, chantonnant la mélodie d'une chanson apprise il y a peu. L'eau boue, et il jette les légumes dedans.
Haru fouille ensuite dans les placards à la recherche d'épices qu'il a vu la dernière fois qu'il est venu. Il sait qu'elles sont quelque part, il faut juste qu'il arrive à mettre la main dessus. Il en profite pour ranger un peu, son esprit happé une tâche après l'autre, si bien qu'il finit par faire de nouveau la vaisselle tandis que l'odeur du bouillon s'échappe de la casserole, jusqu'au salon.

Kumiko n'a absolument pas répondu à sa question, donc il suppose qu'elle ne sortira pas aujourd'hui. C'est dommage, avec ce soleil. Mais il ne la forcera pas.

« Tu as vu la dernière série qui est sortie ? Ça a l'air cool. »

Parler lui coûte aussi, mais pour elle, il veut bien faire des efforts. Haru n'est pas du genre à savoir faire la conversation facilement. Pourtant, il n'a de cesse de vouloir tendre la main à son amie, encore et encore, brisant ce silence dans lequel elle se complait et dans lequel il est mal à l'aise. Chez lui, il y a toujours un peu de musique, ou son chat qui miaule, ou une fenêtre ouverte. Toujours du bruit pour occuper son esprit et chasser ses sombres pensées, comme il le peut.

Haru finit la vaisselle et s'occupe de couper la viande qu'il a ramené aussi, qu'il glisse dans la casserole à son tour. Oh ! Là, voilà l'épice qu'il cherchait tout à l'heure. Il en parsème les ingrédients qui cuisent maintenant à feux doux. Il y en a pour un petit moment, avant qu'il ne puisse y mettre les nouilles. Il vient dans le salon, ramasse quelques vêtements oubliés de ci et de là sur son passage, et va les mettre dans la salle de bain vers la machine à laver que Kumiko a lancé, avant de revenir dans le salon encore, ranger d'autres choses.

Par habitude, il sait où vont les choses. Ranger lui fait du bien. Et au fond, il sait qu'avoir un chez soi en ordre, fera aussi du bien à Kumiko.

« Je t'ai pas raconté ma dernière mission. » lance t-il alors, en faisant de l'ordre dans le salon.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Jeu 1 Fév 2024 - 12:05
Kumiko fixait l'écran du jeu vidéo, ses yeux autrefois légèrement captivé par la console étaient maintenant ternis par une soudaine indifférence.

La musique orchestrale du jeu, qui avaient autrefois captivé son attention, semblaient maintenant lointaine et dénuée de toute signification.
La manette entre ses mains semblait désormais lourde et inutile.

Une légère fronce apparut sur son front alors qu'elle naviguait à travers les paramètres du jeu, cherchant peut-être une nouvelle configuration qui raviverait son intérêt. Cependant, chaque ajustement semblait ne faire que souligner davantage le vide qui s'était installé en elle.
Les options, les couleurs et les commandes étaient désormais dénuées de toute magie, comme si le monde virtuel avait perdu son attrait.

Finalement, avec un soupir résigné, la demoiselle éteignit la console. Le silence qui s'ensuivit semblait presque assourdissant, contrastant avec l'agitation musicale qui régnait auparavant dans la pièce. La jeune femme se leva du canapé, laissant derrière elle la console de jeu qui, pour le moment du moins, ne parvenait plus à la captiver.

L'idée de sortir à l'extérieur commençait à germer dans son esprit. La lumière du jour semblait l'appeler, l'invitant à abandonner temporairement les mondes artificiels pour retrouver la réalité tangible qui l'entourait.

harun essayait d'entamer la conversation, même si elle aimait sincèrement la présence du jeune homme, ses questions la fatiguaient.

Non, c'est réfléchir à une réponse et la formuler qui l'était... Mais, pour elle, Haru méritait tous les efforts fu monde.

Un sourire timide se dessina sur son visage, indiquant peut-être une lueur d'espoir retrouvée.

-« Non... La dernière série que j'ai vue c'est... euh... Rome je crois ? »


Elle se dirigea vers l'endroit où elle rangeait ses baskets, prête à échanger l'immobilité de son monde solitaire contre la vivacité du monde réel avec son seul ami.

Enfilant rapidement ses chaussures, elle prit une profonde inspiration. Puis, elle se dirigea à la salle de bain où elle vaporisa un léger nuage de parfum sur son cou. Le doux arôme flottait autour d'elle.

Son regard se tourna ensuite vers Haru, son visage s'éclairant d'un sourire chaleureux. Elle s'approcha de lui avec une très légère lueur d'excitation dans les yeux.

-« Non pas encore... ça te dit tu m'en parler en marchant... Je voudrais aller dehors avec toi...»

La promesse d'un air frais et de nouvelles découvertes avec Haru semblait être le remède parfait pour dissiper le brouillard de tristesse qui l'avait enveloppée.
Kumiko avait décidé de quitter momentanément les murs de sa chambre qui étaient sa prison pour redécouvrir celui qui se déployait à l'extérieur.

Peut-être, dans cette balade en plein air avec son unique ami, elle trouverait une nouvelle source d'inspiration et de joie...

Du moins, elle espérait qu'Haru serait heureux... Lui le mérite au moins.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Mar 13 Fév 2024 - 13:06

Une boîte ici. Remettre les babioles dedans. Voilà, maintenant la ranger à sa place. Passer un coup du plat de sa main pour enlever la poussière. Des fleurs fanées... Il attrape le vase et s'en retourne à la cuisine, le vide dans l'évier et jette les fleurs dans la poubelle. La poubelle... Il faut la vider elle aussi. Il pose le vase dans l'évier -il lui rachètera des fleurs-, et s'occupe de changer le sac poubelle. Lorsqu'il se tourne, son regard se pose sur le bouillon qui cuit doucement. Il doit rajouter les nouilles maintenant ! Haru lâche tout et son esprit saute d'une idée à une autre, d'une tâche à une autre, sans qu'il ne puisse lui-même rester concentré longtemps. S'il s'essaye à ranger l'intérieur de l'appartement de la jeune femme, et d'y mettre de l'ordre, c'est de façon très désordonnée quand même.
Après tout, pour lui aussi, c'est difficile.

Les nouilles sont jetées au milieu des légumes. Il les laissera quelques minutes seulement. Le temps d'attraper le sac poubelle et de le mettre à l'entrée pour ne pas l'oublier en partant. On commence à pouvoir se mouver plus facilement dans l'appartement... Haru repasse dans le salon et tire un peu les rideaux pour laisser rentrer la lumière du jour. Kumiko a disparu, et il se rend compte qu'il ne l'a même pas écouté, lorsqu'elle lui a répondu. Si elle lui a répondu ?
Un léger froncement de sourcils anime son visage alors qu'il pose ses yeux à l'endroit même où elle était encore assise, sur le canapé, il y a peu. Il s'approche, passe une main sur la suédine du meuble, et finalement remet en ordre coussins et plaid. Haru regarde autour de lui, sa main trouve à gratter sa peau à travers le tissu de sa chemise crème. Il réfléchit, à ce qu'il devrait faire encore. Peut-être qu'il peut passer un coup d'aspirateur maintenant ? Mais ça ferait trop de bruit... le balais alors ? Ah, et les nouilles ! Il faut les retirer maintenant, ça doit être prêt. Il faut qu'il...

Elle réapparait devant lui, à l'embrasure du petit couloir qui donne à sa chambre et sa salle de bain. C'est son sourire qui le happe, et il s'y perd alors qu'elle glisse jusqu'à lui. Le coeur presque suspendu au bord de ses lèvres, Haru sent la fragrance du parfum qu'elle vient de vaporiser sur la peau de son cou.
Elle lui adresse quelques mots, et si avec n'importe qui d'autre il aurait râlé de ce revirement de situation et d'avis, avec elle il n'en fait rien. Il hoche la tête doucement, et répond en écho à son sourire d'un léger sur son visage.

« Ouais... Attends, je vais... Nous préparer à manger à emporter avant, c'est prêt. » répond t-il alors que les doigts de sa main trouvent maladroitement mais avec délicatesse ceux de la jeune femme. « J'me dépêche. »

Haru s'échappe vers la cuisine, de ses grandes enjambées. Kumiko veut sortir, profiter du soleil, et il ne laissera pas filer cette occasion. Voir le sourire sur le visage de la brune, alors que peu avant elle comatait sur son canapé, ça... il en veut encore.
Le coréen coupe le feu et attrape deux tupperwares dans lesquels il verse un peu de bouillon, de nouilles, de viande et de légumes. Il les referme avec précaution et les enfile dans le sac qu'il a utilisé pour transporter les ingrédients amenés avec lui. Après avoir mis des baguettes, nouant le sac d'un geste rapide et précis, il checke s'il n'a rien oublié en retournant auprès de son amie.

Haru va à l'entrée et soulève un des manteaux par terre qu'il met sur les épaules de Kumiko. Il profite du fait qu'elle l'enfile pour glisser les billets de sa poche arrière de jean au sac à main de la jeune femme qu'il lui tend ensuite.

« Les températures sont douces pour l'hiver, mais restes couverte. » lui dit-il ensuite sans la regarder, en ouvrant la porte d'entrée.

Les voilà qui se glissent dehors et le blond doit plisser un peu les yeux alors qu'il les porte sur le ciel dégagé. L'après-midi débute doucement, et apporte avec elle la chaleur d'un soleil hivernal bienvenue. Il ferme les paupières un peu, profite de la sensation sur son visage, avant de tourner la tête vers Kumiko en lui offrant son bras.

« Enfin, c'était pas ma dernière mission exactement, mais c'est la seule qui mérite que je t'en parle... » Ouais, d'une idée à une autre, ses pensées n'ont aucun sens, il revient sur un sujet évoqué plus tôt, comme si de rien. « J'ai combattu un jeune exorciste et ça s'est pas très bien passé. » commence t-il alors, en se mettant à marcher avec la japonaise.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mer 14 Fév 2024 - 1:32
Kumiko fixait le sol d'un regard absent alors qu'Haru s'activait en cuisine.
Les doigts du jeune homme trouvèrent délicatement les siens, un geste maladroit mais empreint de délicatesse.

-« Ouais... Attends, je vais... Nous préparer à manger à emporter avant, c'est prêt. J'me dépêche.»

Haru s'échappa vers la cuisine, ses grandes enjambées résonnant dans l'appartement. La demoiselle resta planté là, patientant le retour de son seul ami.

-« Prend ton temps, Haru-kun...»

Dans la cuisine, Haru coupa le feu avec assurance et saisit deux tupperwares. Il y versa avec attention du bouillon, des nouilles, de la viande et des légumes qui dégageaient une fumée.

Refermant les récipients avec précaution, étouffant les colonnes de vapeur, il les glissa dans un sac préparé à cet effet, ajoutant des baguettes avant de le nouer d'un geste rapide et précis. Puis, il retourna vers Kumiko pour vérifier s'il n'avait rien oublié.

Arrivant à l'entrée, Haru saisit l'un des manteaux au sol et le posa doucement sur les épaules de Kumiko.

Profitant du moment où elle l'enfilait, il glissa les billets de sa poche arrière de jean dans le sac à main de la jeune femme qu'il lui tendit ensuite.

-« Les températures sont douces pour l'hiver, mais reste couverte.»

Lui conseilla-t-il, ouvrant la porte d'entrée.

Elle se détacha légèrement de lui, une expression de panique sur son visage pâle.

-« Attends un instant, Haru-kun...»

Dit-elle avec une voix plus assurée qu'auparavant. Sans attendre de réponse, elle se dirigea rapidement vers le canapé. Ses yeux cherchaient quelque chose de précieux parmi les coussins et les plaids.

Et là, elle le trouva. Son jeu de Shogi, soigneusement rangé entre deux coussins. Un sourire timide étira ses lèvres alors qu'elle ramassait délicatement la boîte en bois. C'était comme si elle avait trouvé une partie d'elle-même qu'elle avait temporairement égarée.

Rejoignant son seul ami, Kumiko tenait le jeu de Shogi contre sa poitrine avec une affection évidente.

-« Désolée... Je me sens nue sans lui... Autant que je me sens seule sans toi.»

Murmurat-elle.

Ils se retrouvèrent à l'extérieur, où le ciel dégagé annonçait une après-midi douce.
Haru plissa les yeux face à la lumière du soleil hivernal, puis tourna la tête vers Kumiko, lui offrant son bras.
Elle l'accepta comme un ancrage, une connexion tangible avec le monde extérieur.

-« Enfin, c'était pas ma dernière mission exactement, mais c'est la seule qui mérite que je t'en parle...»

Commença-t-il, passant naturellement d'un sujet à l'autre.

-« J'ai combattu un jeune exorciste et ça s'est pas très bien passé.»

Kumiko, laissant ses pensées vagabonder dans la brise fraîche de l'après-midi, suivit Haru docilement. L'air vif semblait réveiller ses sens engourdis, mais l'ombre de la dépression pesait toujours sur elle.

La maladie allourdissait les pas de la japonaise, mais sa volonté de faire des efforts pour Haru était palpable.

Elle se laissa emporter par les pas assurés du jeune homme, lui tenant le bras comme un lien vital. L'air frais et le soleil bienveillant apaisaient l'orage intérieur qui tourmentait Kumiko.

La demoiselle ne put s'empécher de souffler :

-« Est-ce... Que ça vaut le coup d'affronter les protecteurs des civils...»

Sa voix est douce, un doux murmure teinté de tristesse.

-« Je me moque de l'ordre occulte... Je... Je suis venue pour toi.»
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Dim 3 Mar 2024 - 12:09

Si ça ne tenait qu'à lui, ce jeu de shogi, Haru le brûlerait.

Le regard aux éclats rouges se pose sur le jeu en bois, vieux et abîmé mais robuste et empreint d'énergie occulte, bien au chaud entre les bras de son amie. Ce n'est que les mots de Kumiko qui parviennent à apaiser son cœur, et retenir des mots qu'il aurait regretté sûrement. Haru se tait donc, Haru ne dit rien. Haru garde ses commentaires pour lui.

Le soleil darde ses doux rayons sur eux, une caresse chaude et bienvenue alors qu'ils avancent d'un pas lent mais assuré, portés par la foulée du coréen. Il prend le léger silence qui accueille ses mots pour une invitation à continuer. Peu à l'aise dans le silence, il cherche à le combler de sa voix qui résonne un peu dans la rue qu'ils empruntent. Le sac sursaute légèrement contre sa jambe alors que la main dans sa poche tripote sa bague, l'autre occupé à soutenir la japonaise qui l'accompagne.

« Son sort inné... C'était quelque chose. J'ai pas... » Mettre des mots dessus, c'est compliqué pour lui. Mais il essaye. Il ne peut en parler qu'à Kumiko. « J'ai eu l'impression d'être projeté des années en arrière. Chez moi. Enfin "chez moi"... Dans la maison de mon père, en Corée. » Léger froncement de sourcils, son regard se porte droit devant lui alors qu'il déglutit un peu. « J'ai entendu mon frère, aussi. C'était trop bizarre. »

Il ne sait pas trop ce qu'il veut exprimer ainsi. Peut-être son malaise, son mal-être, les souvenirs qui sont remontés, sa culpabilité. Les cauchemars qu'il vit presque chaque nuit depuis. Il se revoit dans la cage d'escaliers, avec ces murs qui dégoulinent et Jihoon qui le fixe et le pointe du doigt. Le silence est pesant, oppressant. Il ne peut pas s'enfuir.
Haru a du faire trois ou quatre épisodes de paralysie du sommeil, depuis son altercation avec ce jeune. Quelque chose Sato.

Le toucher doux de la main de son amie sur son bras l'enveloppe d'une bulle de confort et de sécurité. Haru souffle un peu et ses yeux tombent sur ses pieds.

« Je sais pas trop. »

Ça n'a aucun sens, ce qu'il dit. Il sait pas. Il sait pas ce qu'il veut dire, il sait pas ce qu'il ressent. Il sait pas pourquoi il est là. Il sait rien, comme d'habitude.

La voix de Kumiko le tire de ses pensées tournant autour de lui. Il projette toute sa concentration sur elle, d'un coup, échappant à des nœuds et à ses démons. Haru pose ses yeux sur elle alors qu'elle murmure quelques mots qu'il écoute sagement.
Sur le principe, il est d'accord : tuer d'autres exorcistes ça n'a pas de sens. Mais les autres... Les humains lambda... A quoi bon ? Haru glisse de nouveau son regard devant lui.

« J'aime pas ça, tu le sais bien. Si je pouvais juste faire mon taff, sans affronter d'autres manieurs d'énergie occulte ça serait plus simple. » répond t-il sans ciller. « Les civils... S'ils étaient pas là, y'aurait pas de fléaux, et on aurait pas à se tuer pour eux. Si on fait rien, ça changera jamais. Il faut que ça cesse. »

Avis tranché sur le sujet. Haru est persuadé que c'est pour le mieux de tous. Il n'a jamais voulu voir ses amis, ses camarades, des jeunes, se faire tuer pour des gens qui ne connaissent même pas leur existence et qui provoquent eux-mêmes leur propre perte en créant des nouveaux fléaux tous les jours. Certaines malédictions reviennent toujours, même une fois exorcisées, tellement les peurs sont profondes. Les exorcistes eux, ils ne peuvent pas faire naître de fléaux.
C'est juste logique : la solution la plus simple à ce problème c'est d'exterminer les personnes non sensibles à l'énergie occulte.

Haru tend l'oreille à la phrase suivante de son amie et il s'arrête, doucement. Son regard tombe sur elle et il la fixe un instant, peu certain de ce qu'il doit répondre.
Elle s'est mis dans de beaux draps, juste pour être à ses côtés. La honte et la culpabilité lui font un peu mal, dans le creux de sa poitrine. Il n'est pas certain de ce qu'il doit lui dire. Un "merci" serait maladroit. Il ne peut décemment pas lui dire qu'il aurait préféré qu'elle ne s'engage pas auprès de l'Ordre Occulte pour des raisons personnelles, mais il est bien mal placé pour ça. Quand bien même, si ça vient à se savoir, Kumiko risque sa vie. L'Ordre n'a aucune pitié pour les traîtres, et demande une loyauté sans faille. Il est le mieux placé pour le savoir.
Combien de fois l'a t-on envoyé assassiner un autre exorciste après une trahison ou un abandon. L'Ordre ne fait aucun cadeau. Et ça... Haru n'est vraiment pas d'accord avec cette façon de faire. Mais qu'est-ce qu'il peut bien y faire ?

Il soupire légèrement du nez, passe une main dans ses cheveux blonds en lâchant le bras de Kumiko, visiblement gêné et préoccupé.

« Peut-être que... » "Tu n'aurais pas dû."

Les mots s'étranglent dans sa gorge, et il les arrête avant de provoquer des dégats irréversibles. Haru plonge ses yeux dans ceux de Kumiko.
Il n'a plus qu'elle. Il ne peut pas se permettre de la perdre. Il ne peut pas se permettre de la repousser. Il doit être égoïste, cette fois encore.

Il l'attire juste contre lui et l'enveloppe dans ses bras, cache son nez dans la chevelure brune.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mar 5 Mar 2024 - 17:08
Kumiko se laissait guider par Haru à travers la foule dense de Tokyo.
Le soleil pâle frappait les vitres des immeubles qui rivalisait avec le ciel, offrant à la ville des faisceau scintillaient comme des étoiles artificielles, mais dans le tumulte des rues, elle ressentait la palpitation chaotique de la vie urbaine.

Haru partageait ses pensées sombres sur les civils et les fléaux.

Komori observait les visages des Tokyoïtes qu'ils croisaient, chacun perdu dans sa propre réalité. Un homme absorbé par son téléphone, un couple main dans la main, des parents jouant avec leur enfant...

Autant de fragments de vie humaine qui semblaient soudain fragiles... Aucune de ces personnes ne méritait de mourir... Ils étaient inconscients de leur énergie occulte... Ils étaient innocents

Les paroles de son ami la firent frissonner. Elle répondit à voix basse, comme une brise légère qui chuchote à travers les feuilles :

-« Tu veux exterminer 8 milliards d'humains ? Ce n'est qu'une chimère. C'est impossible...»

Elle resserra son emprise sur le bras d'Haru, comme si elle cherchait un ancrage dans la réalité tumultueuse qui les entourait.

La demoiselle soupira, ses pensées débordant de tristesse :

-« L'ordre ne fonctionnera tant qu'il y aura un ennemi à abattre... Une fois cela fait, ils trouveront d'autres cibles... L'Histoire le prouve, ce genre d'idéologie ne mène qu'à la ruine et leur auto-destruction... En plus, on est aussi des humains. »

Haru, visiblement perturbé par ces réflexions, laissa échapper un soupir et passa une main dans ses cheveux blonds.

Il relâcha le bras de Kumiko, mais avant qu'il puisse exprimer davantage ses pensées, il s'étrangla. L'homme attira ensuite la jeune femme contre lui, l'enveloppant de ses bras, cherchant refuge dans la chaleur de leur étreinte.

Kumiko répondit avec une douceur compatissante, entourant à son tour Haru de ses bras réconfortants. Elle sentait son cœur battre contre le sien, une connexion humaine qui transcendant les idéologies parfois bien sombre sombres... Une étreinte... Comme à l'époque...

_______________________________________________________________________________

Il était venu dans son appartement.
Sans mot dire, il s'était jeté sur elle pour la prendre dans ses bras...

La spontanéité de son geste avait figé Kumiko, hésitante, ses yeux embués de larmes.

-« Viens à l'intérieur...»

Komori, encore secouée par l'étreinte, guida l'exorciste renégat à l'intérieur de son appartement, un sanctuaire de calme et propre à l'époque. Elle murmura d'une voix tremblante :

-« Je... Tu m'as convaincue... J'ai quitté les exorcistes. »

Les mots tremblaient dans l'air. Kumiko, frémissante, continua :

-« De toute façon, ils ont mon frère... Moi, je suis la ratée de la famille... Je serais peut-être acceptée dans l'ordre occulte. »

Les larmes commencèrent à couler sur son visage pâle alors qu'elle s'effondrait à genoux sur le sol. Les sanglots s'échappaient d'elle comme un torrent de douleur refoulée depuis bien trop d'année :

-« J'en ai marre d'être faible... Inutile... Je sais qu'avec l'ordre et toi... Je peux être utile. »

La détresse dans sa voix résonnait dans l'appartement, un cri silencieux contre la cruauté du destin.

_______________________________________________________________________________

Secouant doucement la tête pour émerger de ses pensées, Kumiko se détacha lentement de l'étreinte d'Haru. Évitant son regard, elle lui offrit un sourire triste.

-« Peut-être que je n'aurais pas dû venir... Mais... T'affronter m'était impossible.... Moi, ce que je veux, c'est ton bonheur. »

Le sourire de Kumiko portait le poids de la compréhension, mais également celui de la douleur. Elle baissa la tête, cachant les larmes naissantes.

-« Ce que je veux, c'est... vivre comme les humains... comme ce que l'on est. »

Les mots exprimaient son désir sincère de trouver une paix, de mener une vie débarrassée des conflits surnaturels qui avaient longtemps marqué son existence à elle et celle de son unique ami.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Jeu 7 Mar 2024 - 16:43

Haru déteste ce qu'il est devenu. Mais Haru, il s'est détesté toute sa vie.

En Corée déjà, et il n'était même pas encore sensible à l'énergie occulte. Puis au fil des années, tous ses choix de vie, tous aussi catastrophiques les uns que les autres. Aux mots prononcés par son amie, il frissonne. Elle parle d'extermination de la race humaine et un temps son cerveau veut se détacher de tout ça. Il ressent un vide sidéral, jusqu'à ce qu'il percute de nouveau la réalité. Une chimère, un objectif impossible à atteindre. Mais tout comme l'extermination des fléaux. Si les non-exorcistes continuent d'exister, les fléaux aussi. L'un ne peut vivre sans l'autre. La peur, la douleur, la tristesse, le désespoir... Autant de choses qu'un manieur d'énergie occulte peut ressentir sans craindre de créer un monstre d'énergie négative. Autant de monstres qu'ils doivent combattre, depuis l'éternel, jusqu'à l'éternel.
A quoi bon ?

Aucune solution n'est la bonne.
Il tourne en rond.
Partout, tout le temps.

Dans sa vie, son existence. Rien n'a de sens.
Il aimerait ne pas être là.
Il aurait aimé ne jamais à avoir à être là.

Le reste des paroles de la japonaise coule sur lui sans qu'il ne les entende. Haru la tient contre lui, les yeux fermés sur le monde et le nez enfoui dans la chaude chevelure brune qui sent bon le jasmin. Elle l'entoure de ses bras, elle aussi, et un instant il ressent un tumulte d'émotions qui déborde presque à ses yeux. Il veut juste oublier. Il veut juste.
Il aimerait.

Il ne sait pas.

L'étreinte s'arrête lorsqu'elle s'éloigne un peu. Il ne trouve pas son regard dans lequel il essaye de s'accrocher, comme elle l'évite. Il retient un geste de la main près du visage de Kumiko. Une partie de lui aurait aimé la forcer à le regarder. L'autre porte trop de respect et d'affection envers elle pour la forcer à quoi que ce soit.

Les mots de la brune finissent le travail commencé. Deux coups de poignard, l'un pour planter l'autre pour l'enfoncer. Une pression dans la poitrine, il a du mal à respirer d'un coup, se détourne d'elle pour tenter d'évacuer, de rétablir son équilibre mental précaire. Et puis...

«  Mais moi, je ne veux pas vivre. Moi je veux juste enfin me reposer. Ne plus rien ressentir. Moi j'ai jamais demandé à être là, à être ce que je suis. J'ai jamais demandé à vivre tout ça. J'aimerais juste disparaître et toi tu... Toi tu m'as suivi juste parce que tu m'aimes ? C'est stupide, illogique, ça n'a pas de sens. Je le mérite pas. Pourquoi faire ? A quoi bon ? D'un côté ou de l'autre, dans un camp ou dans l'autre, c'est la même merde. J'en vois pas le bout, Kumiko. Je sais pas où regarder, je sais pas quelle direction prendre. Je sais plus ce qui est bien ou mal, je sais plus ce qui est faux, ce qui est réel. Je sais même plus distinguer les jours, les nuits, les saisons passent, et le temps s'écoule aussi lentement que je ne parviens pas à le rattraper quand même. Je suis fatigué, Kumiko. Mes sentiments se mélangent, mes pensées sont folles et font trop de bruit pour être claires, mon coeur sait plus battre correctement. Je sais même pas comment je fais pour respirer encore. J'ai mal quelque part, partout, et nulle part à la fois. J'ai plus de larmes, depuis des années déjà. J'ai plus de larmes, quand je prend une vie, je témoigne de l'injustice de ce monde tous les jours. Mes yeux ne pleurent plus. Même mes angoisses se sont tues. Autour de moi, il n'y a que le silence que j'essaye de combler tout le temps pour ne pas m'y perdre définitivement. Je deviens fou, je le sais. Je le suis déjà, peut-être. Sûrement... J'ai une blessure invisible, plusieurs, qui m'ont pris tout ce que j'avais. Je suis épuisé. Je suis pas fait pour ce monde. J'y arrive plus, pas. J'y suis jamais arrivé.
Je sais pas quoi faire, j'ai besoin d'aide. »


...

Non, je déconne.
Il a rien dit, ce con.

Haru attend juste que ça passe. Ça finit toujours par passer. Ça se tasse, ça s'empile sur le reste. Et il erre, encore, dans le vide de ses sentiments.
De son existence.

Il se tourne vers Kumiko. Il aimerait la reprendre dans ses bras, mais n'en fait rien. Son regard tombe sur le sac à son poignet qui pend contre sa cuisse, il s'y égare un peu, puis :

« Tu as faim ? » demande t-il, d'une voix calme, détachée. « Trouvons un endroit où nous poser pour manger. »

Haru se met à marcher vers un banc et s'y installe. Machinalement, il ouvre le sac et prépare les baguettes pour Kumiko d'abord. Il évite soigneusement son regard de peur de déborder sur elle, encore. Il est égoïste de la garder près de lui, mais il l'aime trop pour ne pas vouloir qu'elle s'éloigne. Il s'effraie, en se disant qu'il y est pour quelque chose dans son enrôlement auprès de l'Ordre Occulte.
Et maintenant qu'elle y est, il ne sait pas comment la sauver sans qu'ils ne la tuent.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Ven 8 Mar 2024 - 3:27
Kumiko suivit Haru vers le banc, s'installant à ses côtés avec une certaine hésitation. Les gestes de son ami luisemblaient mécaniques, mais elle pouvait sentir son effort pour maintenir une certaine normalité dans leurs interactions.

Les baguettes étaient préparées avec soin, et elle les accepta avec un sourire reconnaissant.

Le bento était ouvert, révélant un assortiment appétissant de plats préparés par Haru.
Pourtant, malgré la tentation des saveurs délicates, Komori semblait lutter pour avaler chaque bouchée.

Son estomac était comme scéllé et son oeusophage bouché.

Ses yeux, bien que tendres, trahissaient une fatigue profonde, comme si chaque mouvement demandait un effort surhumain.

Sentant le besoin de briser le silence, la jeune femme hésita avant de prendre la main d'Haru. Sa prise était douce mais ferme, et elle murmura avec une voix empreinte de sollicitude :

-« Je suis là pour toi... N'oublie pas... Tu n'es pas seul.»

Le regard de Kumiko exprimait une compréhension silencieuse, une connexion qui transcendantait les mots. Elle s'efforça de manger, bien que son estomac semblait réticent à coopérer. Puis, d'une voix plus fatiguée mais moins hésitante, elle continua :

-« Tant que tu es là... Je vis, j'ai quelqu'un pour qui me battre... Quelqu'un qui mérite le bonheur.»

Un sourire tendre se dessina sur son visage pâle, reflétant une lueur d'affection et de dévouement envers Haru. Ses mots étaient un baume pour l'âme tourmentée de Haru, une lueur d'espoir dans l'obscurité qui l'entourait.

-« Tu sais... Si tu veux te confier... Je suis là...»

Ajouta-t-elle avec une douceur infinie, offrant au coréen l'espace nécessaire pour partager ses fardeaux... Puis, elle sursauta.

Kumiko sourit avec une lueur d'excitation dans les yeux alors qu'elle plongea dans son sac à main. Ses doigts fouillèrent à l'intérieur jusqu'à ce qu'elle trouve ce qu'elle cherchait. Avec précaution, elle en sortit une enveloppe qui semblait renfermer quelque chose de spécial.

-« Haru...»

Dit-elle doucement, tendant la petite enveloppe vers lui.

-« j'ai quelque chose pour toi.»

Elle sourit davantage, ses yeux pétillant d'une énergie positive.

-« C'est une place pour un séjour d'une semaine à Busan...»  

Expliqua-t-elle avec une voix plus joyeuse...

-« j'ai gagné ça dans un jeu de magazine totalement débile. Je n'avais aucune intention de partir seule, alors je me disais que peut-être... tu voudrais venir avec moi ? »

Kumiko lui offrit la petite enveloppe avec un mélange d'anticipation et d'espoir dans son regard. Elle savait que les vacances pouvaient être une escapade bienvenue, une pause dans les réalités parfois écrasantes de la vie quotidienne.
Et elle voulait partager cette opportunité de bonheur avec Haru, son ami si cher.
Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Lun 11 Mar 2024 - 16:52

Kumiko commence à manger le plat qu'il a préparé chez elle et Haru darde ses yeux sur elle, guettant s'il lui plait. Il sait l'effort qu'elle fait pour manger, et il sait qu'elle ne le fait que pour lui faire plaisir, quand bien même il a mis du cœur à l'ouvrage pour rendre son plat aussi bon que possible pour l'aider dans cette tâche. Il sait qu'elle ne mange pas forcément équilibré, alors s'il peut lui offrir au moins de quoi se nourrir sans devoir réfléchir pour quelques repas, juste à réchauffer son plat, il le fait avec plaisir.
Elle a l'air de ne pas détester, c'est déjà ça.

Le blond commence lui aussi à manger alors, ses yeux vermeils glissant sur les alentours alors qu'il dissocie un peu en mâchouillant un morceau de viande. C'est le toucher délicat de la main de la jeune femme sur la sienne qui le ramène à elle. Le regard du mercenaire tombe dans celui de la japonaise et elle lui coupe le souffle par ses mots aussi doux que du miel. Trop, c'est trop. Il ne mérite pas tant, pas autant.
Il se perd avec délice dans les yeux de son amie, sent poindre dans les siens une vague émotive qu'il a du mal à refouler. Les mots sont un baume sur une blessure qui saigne beaucoup trop pour qu'il puisse y rester mais au moins essaye t-elle de lui faire du bien. Haru ne sait plus comment respirer soudain, son coeur s'est emballé et il le sent aux bords de ses lèvres. Il a tant envie de tout lui déballer, de lui vomir son mal-être au visage.

Mais il l'aime tant que rien ne sort. Il barricade tout encore une fois, ravale les larmes qui ont point à ses yeux lasses, ravale sa rage qu'il exprimera un autre jour, une autre fois, dans ses poings.

Il lui sourit pourtant et d'un geste tendre, vient poser un baiser sur son front alors que sa main trouve son chemin dans la nuque de Kumiko, derrière le rideau de cheveux bruns et lisses. Ses lèvres laissent place à son propre front, et collé ainsi contre elle, il y reste bien plusieurs secondes, yeux clos tant il l'aime et tant il la remercie d'être encore là auprès de lui. Elle est une des seules raisons qui le retient encore de se shooter jusqu'à l'overdose. Jusqu'au point de non-retour. Avec toute la délicatesse du monde, Haru se rapproche d'elle, pose son bento à côté d'eux et l'entoure d'un bras.

Kumiko se met à fouiller dans son sac à la recherche de quelque chose dont elle vient de se souvenir. Elle lui tend ensuite un billet qu'il prend dans sa main libre, l'autre jouant avec les longues mèches de la jeune femme en douceur. Pas très japonais tout ça, mais ils ont vécu tellement de choses ensemble... il a depuis longtemps laissé tomber la retenue nipponne, et coréenne, qui est de mise entre un homme et une femme.

Son regard tombe dans celui plein d'éclat de son amie et Haru ne peut que sourire en la voyant ainsi, son coeur réchauffé par cette vision. Un séjour, à Busan...

« Avec toi, j'irais au bout du monde s'il le fallait, tu sais bien. »

Menteur arrogant et hypocrite.
Il lui souffle des doux mensonges enrobés de miel, lui sert des mots creux qu'il pense pourtant sincère mais il sait qu'il lui ment pourtant. La preuve en est qu'il lui refuse de partir de l'Ordre, avec elle. Il se trouve des excuses, à juste titre ma foi puisque leur vie serait mise en danger mais enfin... A deux ils sont forts, non ? Haru est mort de trouille, incapable de prendre des décisions incisives dans sa vie comme il le fait sur un champ de bataille.
Haru la prend contre lui dans une légère étreinte.

« Garde ça, je prendrai mon billet. C'est pas comme si j'étais à plaindre financièrement. » A force de fracasser des mâchoires trop fragiles pour lui. « Mange maintenant... C'est important. » lui glisse t-il d'une voix emplie de tendresse.

Haru se remet lui-même à manger pour l'encourager, pas trop vite, à son rythme. Il lui tend parfois de ses baguettes les meilleurs morceaux de viande de son propre bento, et il lui fait la conversation.

« Il faut que je fasse des recherches sur ce jeune là, il a dit qu'il s'appelait Sato. Je crois que c'est un des clans d'exorcistes... » ... « Le Chat est teigneux en ce moment, il m'a réveillé en me griffant les pieds ce matin. » ...  « On s'arrêtera chez le fleuriste en rentrant. Il manque un vase fleuri sur ta table basse... » ... « Si on va en Corée, tu crois que je devrais passer voir mon père ? ... non, oublie, j'ai pas envie de voir ce vieux con. »

Les bentos se vident et il est temps de rentrer. Le ciel s'est un peu couver en plus. Haru se dit qu'il ferait bien un chocolat chaud à son amie une fois chez elle. Il la regardera jouer un peu, et peut-être qu'il passera la nuit chez elle à dormir sur son canapé. Il n'a pas très envie de la quitter encore. Mais peut-être voudra t-elle rester seule et alors il se pliera à sa volonté. Retrouvant un silence qu'il fuit.
Sur le chemin du retour, ils font un détour chez le fleuriste. Il achète des fleurs de saison, qui habilleront élégamment le séjour de son amie et embaumeront son appartement pour un temps. Jusqu'à ce qu'il revienne pour les lui changer.

Haru rentre avec elle, enfin, l'esprit apaisé d'être avec elle, pour un temps du moins.
Jusqu'au lendemain.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mer 13 Mar 2024 - 19:31
Alors que Kumiko tente savourer chaque bouchée, elle sent le regard de Haru sur elle.
L'exorciste relève les yeux vers lui, croisant son regard empreint d'une douce préoccupation.

-« C'est très bon ! Mieux que mes ramens instantanés. »

Elle sait que son ami est au courant de l'ampleur de ses difficultés à s'alimenter correctement, et elle apprécie sincèrement ses efforts pour lui faciliter la tâche.

Sans Haru, Komori serait surement en sous-alimentation, mais ses conseils et la promesse de le revoir la force à s'alimenter correctement, même si cela lui demande des efforts surhumains.
La demoiselle voyait cela comme des petites victoires contre sa maladie... Contre sa vie terne.

Le baiser délicat qu'Haru dépose sur son front la remplit d'une chaleur intérieure. Elle se sent en sécurité dans les bras de son ami, une bulle protectrice où le monde extérieur semble s'atténuer.
La douceur de ses paroles la touche, mais elle perçoit également une pointe de tristesse dans son regard, une tristesse qu'il tente de dissimuler... Elle le connaissait bien, mais elle ne dirait rien.

La japonaise se disait qu'elle ne ferait qu'empirer les choses... Elle était certaine qu'elle n'avait aucune qualité physique ou sociale... Alors, elle lui sourit doucement.

Les pensées de Kumiko s'entremêlent alors. Elle espérait qu'un jour Haru pourrait vraiment être libre de l'ordre et de ses démons...Et si elle pourra l'aider à guérir de ses blessures invisibles.

Le séjour à Busan n'est pas seulement une escapade, mais peut-être aussi une tentative de s'offrir un moment de paix, loin du monde occulte... Juste de quoi souffler.

Pendant que le corréen évoque des sujets légers, comme le comportement du Chat, Kumiko, elle, lui  partageait ses dernières parties de Shogi... Ses stratégies, ses triomphes et même ses moments de doute face à l'adversaire devenu plus coriaces.

Pendant qu'elle parlait du shogi, Komori glissait naturellement vers d'autres sujets qui animaient sa vie. Elle lui faisait part des derniers livres qu'elle avait dévorés, des mondes qu'elle avait explorés entre les pages.

Le chemin du retour se déroule dans un doux mélange de paroles et de silences réconfortants. la jeune femme sent la présence d'Haru à ses côtés, et malgré la tristesse qu'elle discerne en lui, elle espère qu'ils pourront trouver ensemble un refuge dans cette amitié.

À la lumière tamisée de son appartement, Haru prend soin d'elle, changeant l'eau des fleurs fraîchement achetées. De son côté, elle fait son lit afin qu'il passe la meilleure nuit possible.

Kumiko sait qu'il restera jusqu'au matin et elle en été ravie.

Elle a l'impression d'avoir un morceau de paix dans sa vie chaotique quand il est là.

Elle espère en être aussi pour le mercenaire, alors elle lui dit sous le règne de la lune :

-« Merci d'être là... Merci d'être toi, Haru. »
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