Haru a traîné son cul à la base de l'Ordre Occulte, après un appel de Taichi Morgan chez lui ce matin. Elle l'a tiré tôt d'un sommeil pas vraiment réparateur, mais un sommeil quand même. Il devait être vers les sept heures lorsque sa sonnerie a retenti dans l'appartement, faisant sursauter son chat et le tirant des limbes de son esprit endormi. Haru a tâtonné sur sa table de nuit à la recherche de son cellulaire, l'amenant à son oreille pour répondre d'un "Mmmffh...?" particulièrement bougon et encore bien dans les vapes.
Morgan a été assez directe, comme en général avec lui, mais a tout de même tenu à ce qu'il répète après elle ce qu'il doit faire aujourd'hui et ce pourquoi elle l'a envoyé au QG. Elle le connait bien, à force.

Du coup, le voici à trainer des pieds, les mains dans les poches dans les couloirs un peu vides. Il a enfilé un simple t-shirt blanc sur lequel il laisse reposer quatre colliers de différentes longueurs en argent, un pantalon un peu large de couleur crème qui se ressert sur ses chevilles, et des grosses rangers noires. Une grosse doudoune bordeaux et courte lui a servi à contrer le froid de l'hiver et les températures glacées, pour venir ici. Il la tient maintenant d'une main sur son épaule, puisqu'il n'en a plus l'utilité dans le bâtiment chauffé de l'ordre occulte.

Quand bien même, tout ça n'explique pas sa venue ici : Taichi Morgan a insinué qu'il serait bien pour lui de rencontrer un autre de ses camarades. Elle lui a dit qu'il s'agit d'une personne présente dans leurs rangs depuis un certain temps déjà, mais qui a tout juste été jugée apte à partir en mission. Assez intrigué, Haru n'a pas râlé plus que ça, étant donné que ça lui demanderait simplement d'user d'énergie sociale. Il peut bien faire la conversation à quelqu'un pour la journée.
Morgan lui a demandé d'être gentil et accueillant. Elle a insisté sur le gentil. Haru, pour le coup, n'a pu retenir un grognement avant qu'elle ne raccroche.

Le voici donc en direction de l'endroit où on lui a indiqué trouver cette fameuse personne. Du bruit dans la salle d'entraînement lui indique effectivement une présence. Haru passe une tête dans la grande salle dédiée, et hausse un sourcil à ce qu'il peut voir.

Deux dragons étranges, d'un noir de jais recouverts de pétales eux d'un rouge éclatant, sont en train de se battre. Sur l'un, il remarque une silhouette humaine. Haru regarde un petit moment la danse des deux invocations, avant d'entrer finalement tout entier dans la salle.

« C'est pas très pratique de se battre contre soi-même. » lance t-il, assez fort pour qu'elle puisse l'entendre.

Parce qu'il s'agit bien d'une elle.
Il ne peut pas bien la voir de là où il est, mais il le devine à la forme de sa silhouette et à sa tenue. A moins qu'il soit mauvaise langue et qu'il s'agisse d'un homme efféminé portant une jupe. Haru s'en fiche bien, au final.

Les mains toujours dans les poches, il se demande s'il peut pousser le vice à fumer une cigarette à  l'intérieur, ici, dardant ses prunelles rougeoyantes sur la jeune femme qui s'approche.

Oupsie.

Apparemment son arrivée à un peu perturbées les deux bêtes qui s'affrontent. Haru regarde tout ce beau monde se tourner vers lui, un de ses sourcils se fronçant quelque peu lorsque l'invocatrice parvient à reprendre le contrôle de sa monture et de son vis-à-vis. C'est étrange d'ailleurs, comme les genres de dragon se sont tournés vers lui, comme mus par un instinct propre, pour l'attaquer. Haru pensait que les invocations agissent au gré des envies de leur maître, mais peut-être s'est-il trompé jusque là.

Il s'approche nonchalamment, une main dans une poche et l'autre tenant sa veste par-dessus son épaule alors que la raison de sa venue ici se met à lui parler, rétorquant la praticité de pouvoir s'entrainer ainsi seule, puis se présentant sous le nom de Homura Ibara. Mais ça, il le savait déjà.
Elle enchaîne sur le fait de lui laisser la salle ou non, et qu'il devrait s'en trouver une autre s'il est venu s'entrainer. Elle finit par lui proposer de s'entrainer ensemble et Haru souffle bruyamment.

« Oulah non, j'ai assez donné. » décline t-il la proposition, et de répondre de revêche dans un froncement de sourcils « Et j'ai pas gueulé. »

Haru se gratte l'arrière du crâne. Il avait juste parlé un peu fort pour qu'elle puisse l'entendre dans le chaos provoqué par ses créatures. Rien de mal, nan ?
Il percute qu'il ne s'est pas présenté.

« Takahashi Haru. On m'a envoyé pour faire connaissance avec toi. »

Bonne ou mauvaise idée ? Vu ses facultés à tenir des conversations, Haru penche plutôt pour la seconde option. Ce n'est pas le plus apte à intégrer quelqu'un, il est un peu handicapé social le Haru. Mais bon, peut-être qu'il est déjà plus bavard qu'un Kenshin. Quoiqu'il en doute un peu... Peut-être bien que de tous, c'est lui le pire pour ce genre de choses. Ouais, il comprend vraiment pas pourquoi Morgan a insisté pour que ce soit lui qui se charge de ça.

Bon et bien... Il faut faire des efforts de temps en temps. Haru se passe une main dans les cheveux, visiblement un peu mal à l'aise.

« Apparemment t'es là depuis un moment déjà, mais on t'a jamais vu. »

Allez, bam les deux pieds dans le plat.
Et par "on" il entendait lui, Kumiko et Kenshin. Les bons petits soldats de l'ordre quoi.

La réaction de la jeune femme lui fait hausser un sourcil. Il ne comprend pas ce qui se passe, alors qu'elle semble assez surprise dans un premier temps. Haru penche sa tête de côté, pensif et observant la suite, puisqu'elle reprend la parole sous-entendant qu'il avait insinué qu'elle est invisible, ou insignifiante, enfin oubliable.

Devant le visage décomposé d'Ibara, Haru ne sait plus comment réagir, pris de court par ses propres mots et l'interprétation bancale qu'elle en a fait. La rousse continue de se justifier, prétextant être là depuis quelques années même. Haru en écarquille quelque peu les yeux : il ne l'a jamais croisée jusque là. Mais... Comment c'est possible ?
A moins que les têtes dirigeantes aient décemment mis de côté cette dernière, ils se seraient forcément vus au moins une fois. Rien que pour partir en mission. Enfin, Haru voit bien qu'elle est désarçonnée par les propos qu'il a tenu, même si tout ça va bien au delà de ce qu'il avait pu imaginé en terme de réaction. Il n'aime pas trop ça, ça le met mal à l'aise, aussi gratte t-il l'arrière de son crâne un instant alors qu'elle se détourne de lui pour renvoyer ses deux invocations dans une volée de pétales rouges.
Oh, ça c'est beau par contre ! Mais... Concentre toi, Haru.

« Non mais, c'est pas ce que je voulais dire... » commence t-il à grogner, cherchant ses mots, réellement maladroit dans toutes les interactions sociales qu'il doit avoir. « Tsk... En fait, il doit y avoir une raison mais, on s'est jamais vu c'est un fait. »

Le malaise le fait un peu s'énerver, mais c'est aussi parce qu'il peine à trouver quoi dire pour se rétablir sur ses pieds en face d'elle. Il a un peu l'impression de marcher sur des œufs. Morgan aurait pu le prévenir qu'Ibara était présente dans leurs rangs depuis des années déjà. Ça lui aurait évité une belle boulette. Et d'en rajouter une couche tant il est maladroit et franc.

« Enfin bref. » conclut-il en remettant la main dans sa poche, son regard tombant sur le sol à la recherche d'un quelconque point d'appui pour échapper aux yeux de la jeune femme.

Ah, putain. Quelle plaie. Pourquoi on l'a choisi lui pour faire ça ? Sérieusement, il y a d'autres personnes bien mieux accueillantes et douées que lui pour faire la conversation. Ça ne fait même pas cinq minutes qu'ils parlent et ça part déjà en cacahuètes complètement.
Haru lâche un léger soupire, son expression hésitant entre le malaise et la culpabilité. Il se mure dans le silence. Finalement, c'est peut-être mieux quand il parle pas.

Haru s'en prend plein la gueule et il a rien demandé pour ça. A mesure qu'elle parle, son visage à lui se renfrogne. Non mais, il n'a pas demandé non plus à aller devoir faire la conversation à une nana aussi susceptible et qui extrapole les choses avec excès.
La situation ne lui plait pas, tout comme à elle, et pourtant bien qu'il ait fait un pas vers elle, maladroit il en convient, elle le rejette encore avec force.

Et bien soit, il n'a pas que ça à faire lui courir après. Elle ne veut pas de lui, très bien, parfait. Il ne la forcera pas. Qu'elle l'interprète comme elle le désire, il en a rien à foutre, ça lui tape sur le système. Voilà, maintenant lui aussi est d'une humeur de chien.
Elle fait volte-face et s'éloigne après l'avoir promptement envoyé péter et Haru affiche une mine renfrognée et énervée. Tant pis pour elle, il va pas lui courir après, c'était déjà beaucoup d'effort pour lui de patauger pour se rattraper et d'essayer de gérer cette conversation. Si elle n'y met pas du sien, il y peut rien.

La dernière pique fait mal, un peu.

« Ouais c'est ça. » lâche t-il pour toute réponse.

Lui aussi part de son côté, les mains dans les poches.
Dans le couloir, bien décidé à rentrer chez lui, il se demande encore pourquoi c'est à lui qu'on a demandé ça. Cette meuf a besoin de voir un psy surtout. Prendre les choses aussi mal, aussi à coeur. Non mais...

Non, il n'est pas du tout en train de faire la même chose.
Non, il n'a pas besoin de voir lui-même un psy.

Haru rentre chez lui, à Kyoto, remonté et frustré. Il espère juste que ça ne va pas les desservir, le jour où ils seront envoyés en mission tous les deux. Il n'a pas que ça à faire de devoir ramper devant une meuf parce qu'elle a mauvais caractère et qu'elle interprète mal tout ce qu'on lui dit.