Le ballet était une discipline fascinante sur de nombreux aspects. Il fallait être particulièrement passionné, masochiste, ou un mélange entre les deux pour détruire volontairement ses pieds dans une performance de niche n’étant appréciée que par de vieilles personnes ou des riches cherchant à se démarquer de la plèbe et de leurs sports malpropres.


Est-ce que cela voulait dire qu’Ibara niait la beauté de la chose ? Non, cela pourrait même être qualifié comme un de ses pêchés mignons. Voir des performeurs danser avec grâce au son d’une musique envoûtante, c’était une dose de dopamine que la jeune femme ne rejetterait jamais. Ce n’est pas tant l’art le problème, que les artistes. Malgré leur talent, leur physique ou les centaines d’heures de pratique qu’ils peuvent mettre derrière leurs performances, ils ne restent que des humains sans la capacité de manipuler l’énergie occulte.


Leur frustration, leur anxiété, leur appréhension, tout ce qu’ils peuvent éprouver dans la pratique de leur art créera forcément un fléau, l’inverse même de la beauté. Leurs créations seront toujours synonymes de la putride existence des fléaux, et donc de mort.


Mais pour le moment, ignorons la nature contradictoire de cette performance, pour ces gens n’ayant aucune idée de la complexité du monde dans lequel ils vivaient, profitons simplement de ce qui était proposé. Tournons notre cerveau de on à off, et profitons d’un moment de calme et d’art. Bien sûr, alors qu’elle essayait de se mettre à l’aise et d’oublier pour un moment qu’elle était entourée d’ignorants, il fallait que l’engeance d’un de ces humains sans pouvoirs fasse une remarque désobligeante.


Ibara était habitué à entendre des gens se moquer d'autres. Souvent, ils se moquaient d’elle, avant qu’elle reprenne sa vie entre ses mains. Il restait un peu de temps avant que le ballet ne démarre, et la curiosité la dévorait, de quel genre de cicatrice pouvait bien parler ce rejeton ? Dans son corps de métier, des cicatrices on en voyait tous les jours, certaines étaient plus vilaines que d'autres, mais toutes avaient une sacrée histoire derrière elles. C’était probablement le cas pour celle-là aussi.


Mais là où elle s’attendait à voir un inconnu, c’était plutôt un visage familier qui était la cible de ce dédain. N’allons pas jusqu’à dire qu’ils s’étaient déjà parler, mais pour sûr, Ibara se souvenait avoir vu ce visage et cette cicatrice dans les couloirs du QG de l’ordre occulte. Un collègue, un camarade, et en prenant en compte la relation particulière que leur leader avait avec eux, possiblement même un frère. Et c’était lui qui était la cible du venin de ces vipères ? Comment osaient-ils se moquer de l’apparence d’un homme qui faisait bien plus pour cette espèce que leur plus bénévole milliardaire pourrait le faire même en brûlant tout son argent dans des charités ?


Elle le retiendra, si le ballet n’avait pas déjà commencé, elle lui aurait fait comprendre son erreur ici et maintenant, mais qu’importe. Elle pouvait attendre l’interlude pour lui faire sa fête. Mais maintenant que le ballet avait commencé, Ibara ne se souvenait pas qu’il y aurait des marionnettes dans la pièce. Cette dernière était superbement réalisée par ailleurs, mais c’était sans doute parce que ce n’était pas une marionnette, mais un fléau. Elle ne le comprend que lorsqu’une de ses cordes vient couper en deux uns des danseurs.


“Bravo ! Ça, c’est des effets spéciaux ! J'adore !”


De la peine ? Ce n’étaient que des non-exorcistes, pas de quoi en pleurer une rivière. Néanmoins, elle allait devoir entrer en action, se levant dans la volée de ses applaudissements, elle pointait le doigt vers le fléau. Prenons la température, pensait-elle, avant d’utiliser son sort inné, autant vérifier qu’il était de classe 2 ou supérieur.


“Cocotier Serpent.”


Son shikigami, un cocotier dont les noix de coco servent en vérité de bouche, s’étendit vers la marionnette meurtrière. Son shikigami étant de classe 3, cela donnera une bonne idée de ce que s’apprêter à affronter la jeune exorciste.

Un semi-classe 1, bordel. Il avait fait du petit-bois de son cocotier serpent en quelques secondes, mais ces quelques secondes étaient suffisantes pour qu’Ibara puisse invoquer son gardien. S’il était de si hauts rangs, tout était permis pour s’en débarrasser.

“Il pourrait devenir un problème plus tard alors. Dans ce cas, pas de pitié !"

Son gardien se scindait en deux, il était trop grand pour sa forme complète dans un endroit clos, mais cela servait à son avantage ici. De ses pattes, il attrapait deux non-exorcistes, faisant paniquer les autres, et les envoyait directement sur le pantin meurtrier. C’était de toute évidence, de la cruauté gratuite, le pantin les coupaient en deux très facilement grâce à ses fils, mais ils faisaient de très bonnes diversions pour cacher les deux ronces qui fonçaient vers lui comme des lances.

Elles ne laissèrent néanmoins que des encoches. Pas de doutes, c’était bien un semi-classe 1, même si son gardien avait sa force scindée en deux lorsqu’il se dédoublait, Ibara espérait un peu plus de dégâts que ça.

“Tsk, trop résistant.”

Cette attaque avait attiré son attention vers le gardien, le fléau ne semblait pas réaliser l’implication d’Ibara dans tout cela encore, mais qu’il attaque elle ou son dragon, s’il pouvait le détruire en peu d’effort, elle était dans la merde coûte que coûte. Ses fils tranchants comme des rasoirs surgirent de nouveau et manquer de peu de totalement arracher une aile d'un de ses dragons. En plus d'être très résistant, ses attaques étaient pour le moins imprévisibles.

Elle ferait mieux de rester à distance pour le moment. L'autre exorciste avec elle en tout cas, ne partageait pas son instinct de survie, et semblait plutôt déterminé à aller lui coller des mandales de près. C'était dangereux, mais s'il se jugeait suffisamment résistant pour cette tâche, cela faciliterait la vie d'Ibara.

"Je n'arriverais pas à le blesser suffisamment pour qu'il ne puisse utiliser de Rct, mais je peux te couvrir."

C'était peut- être gérable à deux, ouais, peut-être, mais si cette chose s'enfuit ou devenait plus forte, cela serait un problème pour l’ordre. Sauver les non-exorcistes, rien a foutre, mais sauver les futurs exorcistes qui tomberont sur cette fichue poupée ? Là, on devenait sérieux.

“Une chance que l’on est là, si on ne s’en occupe pas, d’autre exorciste moins apte à le tuer sans y perdre des membres ou la vie pourraient tomber dessus.”

C’était étrange de voir qu’elle faisait preuve d’attention alors qu’elle avait jeté deux innocents à une mort certaine un peu plus tôt. Mais elle ne s’attardait pas sur ce paradoxe et plutôt se mis à faire ce qu’elle faisait de mieux : assister son allié grâce à son gardien. Surtout qu’il semblait avoir un sort inné similaire aux pouvoirs de son dragon. Du moins, cela avait un rapport avec le bois, et son gardien avec les ronces.

Un de ses dragons atterrissait au sol, plantant ses ronces dans le sol et les faisant apparaître pour restreindre le fléau poupée. Ainsi, même avec ses fils tranchants, il n’aura pas le temps de se libérer avant de subir le coup à venir, ce petit malin ne pourra pas reproduire son tour de trap-trap.

“Mais dans l’état, il n’a aucune chance !”

C'est le second dragon qui fonçait sur lui comme un rapace pour lui asséner un coup de serre en plein dans la tête. Cela ne lui laissait qu’une marque peu profonde, mais des dégâts restent des dégâts. Avec cette stratégie, même si les coups ne lui faisaient que peu de mal, ils l'auraient à l’usure. Tout dépend maintenant de l’intelligence de ce fléau maintenant, et des réserves d’énergie occulte des deux attaquants.

Du moins, c'est ce qu'elle pensait, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il manque une patte au dragon qui avait attaqué au corps à corps. Est-ce que ... Oh merde, elle devait faire reculer son gardien.

"Dégage ! Plus on est proche de lui plus ses fils sont réactifs !"

Trop tard, un coup de fouet qui perça le mur du son lui coupa l'aile, le faisant chuter au sol. Ibara joignait les mains, le dragon estropier disparaissant, et celui qui restreignait le fléau grandit de nouveau, mais la blessure à l'ail apparu sur la sienne. L'enfoiré, il était bien plus rapide qu'Ibara ne l'avait pensé initialement.

"Je vais te faire ta fête !"

Plus dur à toucher qu’à blesser ? Pourtant Ibara à l’impression que ses attaques l’ont touché plusieurs fois… A moins que ce fourbe n’utilisait ses fils pour se décaler au moment de l’impact et éviter le plus gros des dégâts. Cela justifierait le peu de dommage qu’il subissait.

Elle allait devoir donc concentrer son attaque, et elle savait comment faire. Il lui fallait d’abord se rapprocher, son gardien étant plus précis si elle était plus proche. Bien sûr, qu’elle se rapproche la distinguait des humains qui s'enfuyaient, et il devenait évident pour le fléau qu’elle était une ennemie.

Il lançait deux fouet vers elle, et elle était prête à devoir faire encaisser cette attaque à son dragon, mais heureusement son collègue la sauve de justesse en faisant s'affaisser le sol sous les pieds du fléaux, lui permettant de parcourir le peu de distance restant.

La tentacule de bois de Murasaki impala le fléau de la bouche au cul, mais il bougeait encore. C’est alors qu’Ibara fit apparaître la gueule de son gardien devant elle, saisissant le fléau dans sa gueule, adnat qu’il ne se divise en deux dragons, déchirant le fléau lors de leur scission et brisant les deux morceaux.

“Essaye d’utiliser la reverse cursed technique pour te soigner de ça salopard !”

Malgré sa bravade, elle gardait ses deux gardiens invoqués pour quelques moments, s’assurant que le fléaux partait bien en poussière avant de les rappeler à elle. Seule, elle aurait probablement bien morflé avant d’avoir pu le tuer. Elle se tournait donc vers l’exorciste ayant permis une victoire aussi aisée.

“Merci pour l’assistance ! Qui aurait cru que je tomberais sur quelqu’un avec un sort inné aussi complémentaire au mien ici. Je m'appelle Homura, Ibara Homura. Je t’en dois une bonne.”


D'un point de vue extérieur, les capacités de son dragon et de cet homme pouvaient sembler identique, mais c'est simplement parce qu'ils utilisaient tout deux la nature pour se battre, plus qu'identiques, elles étaient complémentaire. Le gardien de la rose générait les ronces qu'il utilisait en se nourrissant de l'énergie occulte d'Ibara, alors qu'il semblait que cet homme influx son énergie occulte dans le bois pour en changer la forme et le faire se mouvoir. Elle n'avait pas les détails, mais si elle devait faire une première estimation, elle dirait que c'est ce qu'il se passe.

C’était bel et bien fini ! Ibara soupirait, rappelant à elle son dragon scindé en deux et s’étirant. Ce fléau leur en aura bien fait baver, surtout à son invocation plus qu’à l’autre exorciste. C’était en tout et pour tout un très mauvais match-up, découper était plus efficace contre son shikigami que les coups contondants, généralement absorbés par les pétales. Heureusement que Murasaki Kenshin était dans le public, sinon elle aurait dû demander de l’aide à l’ordre directement et attendre pendant des plombes.

“Aie aie ! J’ai pas envie de me dépenser plus que ça non plus, et tuer des flics ça attire l’attention.”

Cette mentalité, de considérer une vie comme un simple inconvénient ou avantage, était remis aussitôt en question par l’exorciste une fois loin des problèmes. Et si premièrement Ibara semblait ignorer la question ou ne pas l’avoir entendu, elle se mit à y réfléchir. Y avait-il une raison particulière pour laquelle elle a utilisé des humains plutôt que des sièges ? Une part de ce choix devait être lié à son subconscient également, c'est-à-dire son Gardien qui interprétait ses ordres à partir de ses désirs profonds pour faciliter la communication entre les deux, mais elle doutait que cette réponse satisfasse l’exorciste.

“Mh, peut-être parce que j’avais besoin de cacher la vision du fléau pour l’attaquer ? Dans les faits, mon invocation agit sous mes ordres, mais aussi mes idées, donc il a du interpréter ça comme la manière la plus efficace de remplir mon ordre.”

Si l’explication la dédouannait légérement, elle s’enfonçait bien vite dans sa mentalité néfaste, en haussant les épaules et en n’affichant aucun regret. Ce n’était que des non-exorcistes, pour elle, c’était la question de son compère qui la perturbait.

“Quelque chose comme ça, en quelque sorte ces boulets se sont rendus utiles pour faciliter le combat. Même si, plus j’y réfléchis, plus je me dis que l’on aurait dû intervenir plus tard. On aurait pu se débarrasser d’un théâtre entier de non-exorcistes et d’un fléau, deux pierres de coups. Bah, ce n’est pas plus mal.”

Quoique, elle se grattait la tête, non, ce n’était pas bien du tout. L’angoisse et la terreur de ces singes allaient probablement créer un nouveau fléau, peut-être du même rang, rendant cette mise à mort inutile. Cela n’en finissait jamais avec ces cafards, et son dégoût pouvait se lire sur son visage.

“Nan, on aurait dû définitivement attendre. Bordel maintenant ces macaques vont créer plus de fléaux comme des putains de virus. J’aurais peut-être dû boucher les issues.”

Autant ce qu’elle disait était en tout et pour tout horrible, elle considérait d’autres êtres humains comme une simple maladie qu’il fallait guérir, il était évident qu’elle ne mettait aucun blâme sur Kenshin. Le blâme était pour le moment totalement sur elle, du moins dans sa tête. Cette réalisation l'énervée, et elle passait son agacement sur ses ongles, croisant les bras et tapotant sur son autre bras de sa main libre. Cela n'allait pas, elle avait fait pire que mieux.

“Ou j'aurais du réagir plus tôt et empêcher la vermine de comprendre ce qu'il se passait... Putain j'ai merdé dans les deux cas.”

Ibara écarquilla les yeux, trois endroits de son corps commencèrent à la faire souffrir, mais pourquoi ? Elle n’avait pas ressenti la présence de fléaux, il n’y avait qu’elle et l’exorciste dans ce parc. Cela avait le mérite de la sortir de ses réflexions, mais de la même manière que réveiller un funambule le sortait de son funambulisme. Elle mit un petit moment à comprendre d’où venait cette douleur, quand ses yeux se connectent à son cerveau et qu’elle pu voir les racines, tout cliquait très vite dans sa tête. Et avec la réalisation de la situation, s'en suit l’apparition de son dragon une nouvelle fois.

“Qu’est-ce que tu fous, là ?”

Il a pété un plomb ? Il est contrôlé par quelqu’un d’autre ? Elle n’arrivait pas à concevoir qu’un allié avec qui elle a affronté un fléau plus tôt pointe son arme vers elle, enfin son sort, vous comprenez. Cela lui prenait tout son contrôle pour empêcher son invocation d’attaquer l’assaillant à vue, ce qui est sa raison d’être après tout. Premièrement parce qu’en face, ce n’était pas un fléau, mais un exorciste, et secondement parce qu’elle était toujours pointée par ces racines, un faux mouvement, et c’était terminé.

Mais si ce n’était pas une force extérieure qui le poussait à agir, c’était quoi ? Ibara réfléchissait, mais ne voyait vraiment pas ce qui pouvait lui valoir cette réaction. Il faisait partie de l’ordre, non ? Dans ce cas, ses agissements ne méritaient pas ce genre de réaction, elle n’a fait que ce qui était attendu d’elle. Est-ce que ce fou cherchait à lui faire la morale sur comment elle tue ces singes, ces non-exorcistes ? C’était ça, la raison pour laquelle il menaçait une consœur et prenait ses grands airs ?

“Quoi, tout ça pour des simples humains ?! News flash, on est sensé tous les tués jusqu’au dernier, on s’en branle de comment ils meurent du moment qu’ils finissent six pieds sous terre!”

Et la revoilà énervée, ce qui n’était pas une bonne chose non plus, parce que son dragon réagissait beaucoup à ses émotions. Et là, c’était plus que de la colère qui l’habitait, c’était du dégoût. Elle venait basiquement de comprendre que cet exorciste donnait plus d’importance à la vie d’un puceron plus que celle d’un humain alors qu’il travaillait lui-même en tant qu’éradicateur de nuisible.

“Pathétique.”

Elle était abasourdie par les propos de cet homme, et très honnêtement, aurait sans doute attaqué ici et maintenant si une supérieure n’était pas apparue. Être traité comme quelqu’un d’inférieur à ces vermines, comment osait-il ! Son comportement dépassait toute logique aux yeux d’ibara. Ces nuisibles étaient la cause de tous les malheurs possibles et imaginables, c’étaient des nids à fléaux bon sang !

Mais comme dit plutôt, une nouvelle personne joignait le début de conflit pour l’interrompre avant même qu’il ne s’embrase. À sa manière de parler, il était évident qu’elle faisait partie de l’ordre occulte, et était particulièrement bien placé dans ce dernier. Mais ce n’était pas que ça, elle venait d’apparaître d’un coup, sans qu'Ibara la voit ou même ressente. Autant plutôt elle était perdue dans ses pensées, dans une crise de quelque sorte, même si de très basse intensité, mais là, elle était concentrée, prête à arracher la tête de celui qui lui avait jeté la pire insulte possible au visage.

Ibara resta un moment sur ses gardes, doutant de la raison de sa venue. Qui était en tort, Kenshin, ou elle ? Mais cela ne durait qu’un petit instant, car ce qu’elle disait confortait la sorcière dans son idée. Ce que disait kenshin n’avait pas de sens en plus d’être outrageux… Mais pourquoi c’était elle que Taichi regardait ? Avec une étrange expression en plus de cela, très difficile à décrypter… Peut-être attendait-elle qu’elle désinvoquer son gardien ? Cela devait être ça… Surement.

“Gardien.”

Affichant un air renfrogné, le dragon disparut aussitôt en une volée de pétales, laissant l’exorciste écouter la suite de la remise à l’ordre. Cette femme avait un esprit bien plus ouvert que celui d’Ibara, parce qu’elle ne comprenait pas du tout ses motivations. Les non-exorcistes n'étaient que des nids à frelons, des choses qu’il fallait tuer dès que l’occasion se présentait. Le pire des exorcistes valait rien que par sa maîtrise de l’énergie occulte plus qu’un saint sans puissance occulte. Le cœur de cet homme était à la mauvaise place si sa pitié s’étendait à ce genre de raclure.

Les remontrances semblaient, en tout cas, finies, la femme faisant signe à la sorcière de la suivre, ce qu’elle fit sans poser de question. Elle n’avait rien à se reprocher, sinon sans doute qu’elle se serait pris une gueulante également. Mais ce n’était pas sans accorder un dernier regard à l’effronté qui attaquait les siens pour une crise de conscience. Combien de gens comme lui étaient dans l’ordre, des gens dont la conscience les pousserait à se rebeller contre les siens.

Tous ne pouvaient pas être aussi à l’aise qu’elle avec le meurtre de créature leur ressemblant physiquement en tout point ou presque, et si le prochain avec des états d’âme comme celui-là n’arrêtait pas son coup à la dernière minute pendant qu’elle avait son attention baissée ? Cela pourrait mal, très mal finir. La sorcière ne voulait pas se mettre à douter des membres de l’ordre, comme le disait cette femme, c’était une famille, et pour elle qui avait du tuer la sienne avant que cette dernière ne la tue elle, l’idée de devoir vivre dans la peur d’être trahi à tout moment pour rien la terrorisait.

Mais elle ne pouvait décemment plus laisser ce genre de situation se reproduire.