Quel était le meilleur jour d’un salarié ? Ses vacances ? Sa démission ? Non, c’était le jour de sa paye ! Et en temps qu’exorciste, Katchushi était bien payée !.. Ou alors c’est une question de perspective ? Comparé à son salaire de servante, celui d’exorciste était bien plus grand, mais il n'inclut pas le logement et la nourriture comme le faisait son précédent salaire. C’était peut-être pour ça qu’il semblait si grand, en tout cas, cela attirait sa curiosité.

Elle arpentait donc les couloirs du domaine des uminos jusqu’à sa chambre avec un calepin et un crayon de bois, parce qu’elle avait des calculs à faire. Ce n’était pas le temps qui lui manquait pour faire ses mathématiques, sa chambre était relativement loin du quartier principal, plus du côté des appartements des servants. C’étaient les plus petites chambres du domaine, et elle avait eu l’occasion d’en prendre une plus grande destinée à la seconde caste, mais elle préférait rester là où elle était le plus à l’aise, parmi les servants.

Puis, Katchushi avait quelque chose qui manquait à beaucoup de gens : une très bonne conscience de son environnement. Peut-être parce qu’une servante devait se faire aussi petite que possible et ne rien casser ou déranger, mais elle voyait très bien ce qui se passait devant elle même concentrée sur ses calculs, et d’une certaine manière, sur ce qui se passait derrière elle aussi.

Instinctivement, elle évitait de percuter d’autre Umino, parce qu’elle savait qu’ils ne manqueraient pas une occasion d’avoir quelque chose à lui reprocher, mais elle ne pouvait rien faire lorsque quelqu’un lui agrippait le bras depuis son dos. Fin si, elle pouvait faire un effort surhumain pour ne pas réagir et éviter un incident diplomatique. Un effort méritoire, puisqu’elle reconnaissait au premier coup d'œil le fautif.

“Maître Zenzo, que me vaut le plaisir ?”

Elle avait déjà une idée de ce qu’il voulait savoir, mais bon, la politesse, tout ça. Elle l’écoutait l’interroger sans aucune manière sur sa récente, hum, promotion. Évidemment que le toutou des Umino allait avoir un problème avec ça, même si très honnêtement, il était particulièrement en retard. Elle se gardait de faire ce commentaire, mais ne s’empêchait pas de sourire. De toutes manières, il n’avait aucun moyen de savoir pourquoi elle souriait.

“Aussi improbable que cela paraisse, c’est le cas.”

Katchushi était un cas très spécial après tout, c’était presque impensable que l’on puisse passer d’une caste à l’autre comme ça, enfin, jusqu’à ce que elle et son maitre le fasse. Ils étaient des preuves de la stupidité de cette séparation entre les membres du clan, mais il restait des croyants tenaces, comme cet homme.

“J’ai même une carte.”

Cherchant dans l’interieur de son yukata, elle la montrait à “l’élite” des Uminos, avec son nom, sa photo et son rang. L’ancienne servante était en effet une exorciste de classe deux, la même classe que Zenzo. Une classification difficile à atteindre lorsque ton clan était contre toi, mais on ne pouvait nier le talent et la puissance d’un exorciste bien longtemps.

“J’espère que cela répond à votre question et dissipe vos doutes.”

Tellement d’émotions passaient dans ses yeux. De la colère, des doutes, de la jalousie ? Katchushi ne pouvait que comprendre ce qu’il se passait dans la tête de ce pauvre homme. Comment réagiriez-vous si demain, on vous disait qu’un poisson était devenu un dragon ? Ne seriez-vous pas pris de la même colère ? Vous qui seriez alors née maître des cieux, toisant les êtres d’en bas avec dédains et tirant une satisfaction immensurable à être au-dessus d’eux, une telle révélation aurait de quoi briser votre vision du monde et de ceux qui jusqu’à aujourd’hui, vous ne considériez que comme des fourmis. La colère est la réaction normale à avoir, votre vision du monde est attaquée par la simple existence de ce poisson, qu’on puisse le considérer votre égale est une insulte à tout ce que vous êtes et tout ce que vous représentez. C’est pourquoi la maîtresse d’arme ne pouvait que comprendre sa réaction et ne remuait pas plus le couteau dans la plaie. Tout Umino depuis ses premiers pleurs est noyé sous les doctrines et les récits de l’élite du clan, et donc l’est également par les incessantes moqueries et insultes destinées à la classe des échecs. C’était une stratégie toute simple, la carotte pour les chanceux et le bâton pour le reste.

Mais revenons un instant à notre dragonne- pardon, à notre servante et à son interlocuteur médusé. Son regard marron se fixait un moment sur les yeux, vairons, de l’autre Umino, une rareté, même parmi les prestigieux Uminos, mais elle n’en jalousait nullement la beauté. Katchushi était elle même un diamant rare dans ce domaine, elle n’avait guère besoin d’une telle excentricité pour mettre en avant les perles lui servant d’yeux, un battement de cil suffirait à envoûter son prochain, tant-est qu’il laisse tarder son regard sur le sien. Elle se passera néanmoins aujourd’hui de faire les yeux doux, principalement parce que son attention était dirigée vers sa main. Dans la fraction de seconde qu’il avait fallu pour que le mouvement de l’Umino aux yeux bicolores s'amorce, elle avait décidé de ne pas réagir. On pourrait croire que c’est facile de ne pas agir, mais pourtant, Katchushi affrontait le pire des adversaires : Son propre corps. Elle devait se retenir de toute réaction, quand bien même ses réflexes hurlaient de faire quelque chose, c’était tout aussi dur que de s’empêcher de cligner des yeux lorsqu’un coup te frappait au visage, ou de frissonner lorsque l’on avait froid. Cela demandait beaucoup de pratique et d’efforts, si bien que l’ancienne servante commençait à croire qu’elle n’arrivera jamais à inconsciemment faire taire ses réactions naturelles.

C’était donc sciemment qu’elle laissait sa carte tomber sous le geste “maladroit” de son supérieur social. Elle en mettait du temps à toucher le sol, voilà ce qu’elle disait en la voyant chuter. Lorsqu’elle le fit enfin, Katchushi ne perdait pas de temps à la ramasser. Sans prendre un pas en avant, elle se courba, les jambes tendues, et saisit sans mal ou sans perte d'équilibre la preuve de son nouveau statut. Dans sa tenue - et même si elle aurait été vêtue d’un sac-poubelle - beaucoup d’hommes tueraient pour être derrière elle, ou même avoir la vue ascendante sur sa tête brune baissant en dessous du bassin. L’Umino de seconde classe n’en avait cure cependant, si la pudeur aurait été une de ses inquiétudes au quotidien, elle n’aurait pas raccourci son yukata dans un premier temps. Être belle était une chose, se savoir belle en était un autre, c’était un savoir qui dans les mains d’une jeune femme de son âge pouvait en oscir plus d’un, et même plus d’une. Si elle ne l’utilisait pas pour charmer son chemin jusqu’au succès, c’était bien uniquement parce que le nom de la prestigieuse famille Umino ne saurait être entaché par les agissements d’une catin. Il était déjà bien en péril par l’ego de son élite.

“Ne vous en faites pas, maître Zenzo, cela arrive à tout le monde.”

Enfin, si encore était que son action était bien un accident. La servante avait appris à ne pas laisser ce genre d’agissements l’affecter. Dans un clan où le népotisme a une si grande importance, tout le monde pouvait se révéler être de véritables vipères, bien que contrairement à ce noble animal, leur venin n’était efficace seulement si on le laissait l’être. Il n’y a pas de tour capable de cacher la vérité bien longtemps lorsque les résultats étaient criants. Aussi ne doutait-elle pas un instant qu’aux yeux de cet homme, ce qu’il venait de faire était tout ce qu’il y a de plus normal. C’est ce qu’il lui a été appris, depuis le moment où il a été confirmé qu’il pouvait utiliser l’anima Katchushi serait prête à parier qu’une flopée de servantes lui ont murmurés qu’il se tenait au sommet des Uminos. Probablement pour le caresser dans le sens des poils, le statut d’une servante dépendant de celui de son maître et voulant servir une élite. Ce qui voulait également dire que même parmi les rebus, la jeune exorciste était en bas de l’échelle sociale, servant avec ferveur le mouton noir des Uminos.

“J’apprécie votre compliment, néanmoins, je ne peux désobéir aux ordres de notre respectable chef. Si dans sa sagesse, il a décidé que je serais d’une plus grande utilité à notre clan en étant une exorciste, alors une exorciste je serais.”

“Respectable chef” était probablement de trop, Katchushi n’en pensait pas un mot, il n’y avait rien de respectable dans le chef des Uminos si ce n’était sa force, mais les exorcistes n’étaient pas des fléaux, la force ne faisait pas tout. Pour diriger un clan, il fallait une vision, de la compassion, un sens aiguisé de la justice et l’intérêt des siens avant l’intérêt personnel. Si le chef actuel avait peut-être le premier de ses critères, il était lacunaire dans le reste. L’utilisatrice d’objets occultes ne parlera cependant pas de cela à qui que ce soit, si ce n’était son maître. Définitivement pas quelqu’un si fidèle à l’ordre en place qu’il se faisait appeler “Le chien des Uminos” et ne semblait avoir aucun problème avec cette appellation. Non, plutôt la jeune femme se contentait de l’amuser jusqu’à ce qu’il s’ennuie d’elle et lui rende enfin sa tranquillité, c’était la meilleure chose à faire pour éviter à son maître et à elle des ennuis.

Sans chercher plus à prouver son nouveau statut, se doutant à la réponse de son interlocuteur que cela ne changera en rien son attitude envers elle, Katchushi rangeait sa carte dans son yukata rouge. La couleur était tape-à-l’oeil, mais c’était là la tenue attendue d’une servante de cette glorieuse famille, qu’elle soit si remarquée n’importait pas si c’était ce que les maîtres voulaient. Si elle aurait aimé en garder l’authenticité, elle avait été néanmoins forcée d’y apporter des retouches. Peut-être qu’en savoir plus sur sa tenue de travail était l'objectif du toutou de la famille ? Elle voyait bien à ses yeux qu’elle ne le laissait pas indifférent, même s’il y avait un fossé entre ce qui pouvait se refléter dans son regard et l’admiration benette d’un homme saisit d’un coup de foudre en voyant la sculpture grecque qu’elle était. Cela valait la peine d’essayer, si jamais elle se trompait, qu’est-ce qu’elle y perdait ? Au contraire, probablement que cet homme précisera pourquoi il ne partait pas maintenant que sa question était répondue si ce n’était pas pour l’apparence de la brune.

“C’est une des raisons qui me font garder beaucoup de son esthétisme dans ma tenue de travail. Malheureusement nos yukata ne sont pas taillés pour les nombreux mouvements nécessaires à l’abattage d’un fléau. Bien que cela fasse sens. J’ai donc pris quelques libertés.”

C’est bien ce qu’elle pensait, Zenzo Umino n’avait pas changé d’un iota, n’est-ce pas ? La simple mention du chef calmait les ardeurs du chien des Uminos. Il était bien méritant de son surnom, quel dommage qu’une telle dévotion soit gaspillé sur un si triste personnage. Peut-être que c’est justement pour ça qu’il se comportait ainsi, il n’est lui-même pas une personne très respectable. Il était quelqu’un qui prenait sa patience pour de la soumission, pourtant, lui comme elle étaient très similaires. Ils servaient simplement des maîtres diamétralement opposés, et avaient donc des valeurs tout aussi éloignées. Pour la bergère du mouton noir, servir son maître passait par la retenue, le contrôle de soi et l’effacement. Elle ne devait pas laisser ses actions entraver son maître d’une quelconque manière, ni l'éclipse. c’était pour elle le devoir d’une servante, servir d’ombre pour son maître afin qu’il brille bien plus fort. Qu’en était-il pour Zenzo ? Si elle devait deviner, il était bien probable que cela soit là l’exact opposé qui se pense dans sa tête. Après tout, il est l’un des élus, pour lui servir le clan ne doit pas venir de son effacement, au contraire il doit briller plus que quiconque pour que ses accomplissements soient associés au clan et à ses méthodes. Quelle drôle d’opposition lorsqu’elle y pensait, elle ne pouvait s’empêcher de se demander quel genre d’homme il serait devenu si elle l’avait servi lui plutôt que Toshiyuki, ou quel genre de femme elle serait devenu, tant ils semblaient, dans un sens, complémentaires sur cet aspect.

L’archer s’approchait d’elle et elle ne réagissait pas une nouvelle fois, elle n’avait pas besoin de voir où allait sa main pour comprendre ce qu’il cherchait à faire. Elle se contenta de regarder sur le côté, hésitant sur la marche à suivre. Devrait-elle le repousser ? Quel genre de commotion cela entraînerait, surtout s’il décidait de mentir pour se donner le beau rôle et à l’inverse la décrier comme une hystérique. Que c’était compliqué d’être joli parfois, elle attirait les pires réactions des gens, enfin, pas qu’elle dirait non si cela venait de quelqu’un qui lui plaisait. Pas que le physique de Zenzo n’était pas à son goût, mais l’extérieur ne reflétait pas l’intérieur et cela n’allait pas avec elle. Katchushi se contentait donc de chasser légèrement sa main avec la sienne, il serait bien plus dommageable pour son maître qu’elle ait la réputation d’une femme facile que l’inverse. S’il force, il aura un avant-goût de la force physique de la maîtresse d’arme. Elle ne le repoussait pas tout de suite néanmoins, elle n’était pas si dérangée par leur proximité.

“Restez un minimum digne de l’élite, maître Zenzo, je ne voudrais pas que des rumeurs peu flatteuses circulent sur nos meilleurs atouts, et sur les Uminos de manière générale.”

Mh, oui, cela devait être une assez belle manière de lui demander de garder ses distances lorsqu’ils étaient en public. Bien qu’elle doute que sa réputation puisse être plus sale qu’elle ne l’est déjà, elle préférerait ne pas la voir s’aggraver. Après tout, cela attristait son maître au grand cœur, même ces genres de personnes peuvent être le sujet de sa gentillesse. De ce qu’elle en avait néanmoins compris, cela allait plus loin entre eux deux que ça. Alors qu’elle y pensait, elle entendait la question de Zenzo, ou bien était-ce une provocation ? Son maître n’en avait cure du surnom de mouton noir, pour sa part, cela l’agaçait, mais rien qui ne la sorte de ses gonds. Elle savait cet homme capable de bien pire, peut-être préférait-il éviter une réaction violence de sa part vu leur proximité actuelle, si c’était le cas, cela serait actuellement surprenant qu’il puisse faire part d’une telle sagesse. Elle lui laissait le bénéfice du doute, ce n’est pas parce qu’il était sur de nombreux points exécrables qu’il était privés de qualité autre part.

“Rendez-lui donc une visite pour le savoir, je suis certaine qu’il pourrait en être content. N’étiez-vous pas d’une certaine manière proche dans votre jeunesse tous les deux ?”

Enfin, avant qu’il ne soit su que c’était un sans-sort, bien sûr. Elle ne doutait pas qu’il nie cette question, une élite amie avec le pire du clan Umino ? C’était bien trop pour quelqu’un de si superficiel. Quel dommage, ce n’était pas comme s’il avait l’extérieur qui reflétait son esprit pourri par la propagande, toutes choses considérées, il était même plutôt bon garçon, malheureusement ce n’était pas ça qui sauverait son sale comportement. C’était comme avoir le plus beau des mugs contenir le pire café jamais fait, un gâchis sans nom. Katchushi jugeait que c’était assez d’indulgence pour aujourd’hui et le fit reculer en le poussant du plat de la main sur son torse… Ouais, un très gros gâchis.

“Autrement, il se porte bien. Il se remet de son affrontement avec un classe S, après quoi je ne doute pas qu’il reprenne les missions.”

Si ce n'était qu’il devait se sentir terriblement seul. À part sa servante, personne n’avait visité l’exorciste et c’était une scène misérable à voir. Qu’il y soit habitué, était bien pire. Comme le disait si bien cet homme, c’était le mouton noir de la famille, s’associer avec lui menait à des situations comme celle-ci où les zélés du clan te le reprocheront, pas tout le monde avait la force de caractère de Katchushi pour le supporter. Ou sa patience pour éviter de tomber dans le jeu de personnes comme le chien des Uminos. Lui aussi devait être particulièrement seul, même si son isolement est causé par son propre caractère. Être entouré de personnes approuvant toutes tes actions pour bien se faire voir n’est pas ce que la manieuse d’armes occultes appellerait de la bonne compagnie.

“Et vous ?”

Même si c’était la politesse de renvoyer la question, dans cette situation, elle n’en avait pas besoin, après tout, il ne lui avait pas demandé comment elle allait. Donc on ne pouvait décemment dire que c’était la politesse qui lui forçait la main, elle était simplement curieuse.

Il ne s’était rien passé, bien sûr bien sûr, si elle était encore une servante, mais maintenant, Katchushi était une exorciste. Il allait devoir le comprendre d’une manière ou d’une autre un jour. Ce jour ne sera pas aujourd’hui, elle avait autre chose à faire que de rappeler au toutou du clan les règles de civilité.

Ses réactions en disaient long sur ce qu’il se passait dans sa petite tête, s’il n’était pas aussi pénible, cela en serait presque mignon. C’était un Umino dans toutes les pires manières, que voulez-vous. Aussi gloussait-elle doucement en l’entendant nier son intérêt envers lui, elle avait le rire des anges.

“Ce n’est pas parce que vous semblez prendre chaque occasion se présentant à vous pour laisser votre ego prendre le dessus que vous n’êtes pas un personnage intéressant. Nous nous voyons si souvent, il n’est que normal que je m'inquiète, considérant vos prédispositions à antagoniser autrui.”

Mais il ne semblait avoir aucun souci, tant mieux. Il partait presque aussitôt après, était-il vexé ? Elle le pensait un peu plus dur de peau, mais n’en était pas surprise. Sa direction, cependant, ne lui apportera rien de bon, ou de mauvais, elle ne lui apportera simplement rien, puisque la chambre qu’il veut probablement visiter est vide.

“Merci, mais si vous cherchez mon maître, vous ne le trouverez pas dans sa chambre, il est à l'hôpital suite à sa mission.”

Elle agitait la main pour lui faire signe d’au revoir, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir le dernier mot, hein ? Pas de bol, cette fois-ci, la brune ne le lui laissera pas.

“Seriez-vous prêt à parier là-dessus ?”

Elle attendait un peu sa réponse, avant de repartir. Cela en était assez pour elle, elle avait beaucoup de choses à faire et à préparer, elle n’allait pas continuer de s’éterniser ici. Elle avait des missions à droite à gauche, sa sortie à préparer, et son maître à visiter. Que de problèmes.