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Kumiko Komori
Membre de l'ordre occulte - classe 3
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Dim 7 Avr 2024 - 21:01

Un accueil glacial


Kumiko se tenait debout sur le quai de la petite gare de Niseko, ses mains enfouies dans les poches de sa veste pour se protéger du froid mordant de l'hiver. Autour d'elle, la puie tombait en une fine bruine, enveloppant le paysage d'un voile gris scintillant à la lumière des lampadaires. Le vent soufflait doucement, faisant frissonner les branches des arbres dénudés.

Elle avait pris le train tôt ce matin-là, traversant des wagons bondés et étouffants qui lui rappelaient pourquoi elle détestait tant voyager aux heures de pointe. Mais elle avait surmonté cette épreuve, se concentrant sur l'objectif qui l'attendait à destination : retrouver Haru.

La dépressive n'était pas particulièrement enthousiaste à l'idée de cette mission. Elle aurait préféré rester chez elle, loin des tracas et des dangers auxquels elle était confrontée en tant qu'exorciste. Mais Haru était son seul ami dans le monde occulte... Dans le monde tout court... La japonaise ne pouvait pas lui refuser son aide, même si cela signifiait sortir de sa zone de confort.

Alors elle était là, patientant dans le froid matinal, espérant que son ami arriverait bientôt. Elle scrutait l'horizon, cherchant la silhouette atypique mais familière du coréen parmi les passagers qui descendaient du train.

Kumiko était vêtue de vêtements chauds pour affronter le froid hivernal. Elle portait un manteau épais de couleur sombre, orné d'une écharpe rouge en laine douce enroulée autour de son cou pour la protéger du vent glacial. Ses bottes montantes étaient trempées, mais elles gardaient ses pieds au chaud et au sec. Sur sa tête, elle avait enfilé un bonnet tricoté par sa mère il y'a longtemps, dont le noir contrastait avec le paysage gris, même au printemps.

Le Mont Yōtei, majestueux et imposant, se dressait au loin, dominant le paysage de sa silhouette spectaculaire.
Komori aimait contempler cette montagne sacrée, qui semblait veiller sur la région avec bienveillance malgré les rigueurs de la météo du nord.

Elle soupira, expirant un nuage de vapeur blanche dans l'air glacé, et se mit à marcher de long en large sur le quai, essayant de chasser l'impatience qui montait en elle.
La demoiselle se demandait ce que cette mission réservait, quels dangers elle devrait affronter, mais elle chassa rapidement ces pensées de son esprit. Elle devait rester concentrée, prête à agir dès l'arrivée de Haru.

Finalement, après une attente qui lui sembla interminable, l'exorciste aperçut au loin la silhouette imposante de son ami qui émergeait de la foule. Un sourire éclaira son visage fatigué alors qu'elle se précipitait à sa rencontre, ses pas pressés résonnant sur le sol gris du béton.

-« Haru ! Je suis tellement contente de te voir ! »

S'exclama-t-elle en le serrant dans ses bras, ignorant momentanément le froid qui lui mordait les joues.

-« Tu m'as manqué.»


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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Mer 10 Avr 2024 - 22:35

Le moteur puissant de la Suzuki fait vrombir la paroi des falaises qu'elle longe, zigzaguant de toute sa souplesse malgré son poids conséquent pour ses mille centimètres cubes. Haru adore ce genre de route de montagne, et même malgré la pluie, il sait que son bolide tient le bitume sans ciller. Les gouttes de pluie font la course sur sa visière, alors qu'il vire à droite puis à gauche, suivant les courbes à flanc de montagne.

Dans son cuir, il est au moins au sec et au chaud. C'est qu'il fait frisquet en altitude. La mission pour laquelle on l'envoie est particulière : l'ordre occulte ne récupère pas beaucoup d'objets maudits, aussi lorsqu'ils en ont un en visuel, il ne faut pas le louper. Tout ce qu'il sait, c'est que l'objet en question est gardé par un puissant fléau. Ils n'avaient aucune information sur sa taille, sa forme, ou un quelconque sort.
Haru part à l'aveugle et il n'aime pas trop ça. Ça complique les choses pour rien, et il a vraiment la flemme. S'il a râlé auprès de Morgan comme à son habitude, il a quand même roulé jusqu'ici. Et au final, il prend plaisir au trajet. Il y a au moins ça de bon dans cette journée...

Il laisse son bolide dans la ville proche de la gare, où il va rejoindre son binôme pour cette mission, son sac sur le dos. Une deuxième raison de ne pas trop se plaindre d'être ici, puisqu'il fait équipe avec son amie de longue date sur qui il a toujours pu compter.
Kumiko se tient sur un quai de la gare lorsqu'il s'approche en secouant ses cheveux blonds trempés, giclant des gouttelettes un peu partout. Elle s'est couverte d'habits chauds et il est rassuré de la voir ainsi. Il avait hésité à prendre une veste en plus avant de partir de chez lui, au cas où.

Un sourire fend son visage en réponse à celui qu'elle lui donne lorsqu'elle le voit. La japonaise le serre dans ses bras et il l'entoure aussi des siens, dardant un doux regard sur elle. D'aucun penserait qu'il s'agit d'un couple. S'ils ont depuis longtemps fracassé la barrière de la pudicité et de la tactilité, c'est bien parce qu'ils ont passé trop de moments aux portes de la mort ensemble pour en avoir quelque chose à faire des regards de la société japonaise sur eux.

« Kumiko... » ronronne t-il son prénom, alors qu'il passe une main sous les cheveux bruns, pour la presser contre lui. « Tu as fait bon voyage en train ? Je te ramènerai en moto, si tu veux. »

S'il est pas trop amoché du moins. C'est peut-être pour ça que Morgan avait insisté pour qu'il y aille en train. Il en a fait qu'à sa tête encore. Boh... il prendra une chambre ici pour se reposer si besoin. Haru passe une main à la taille de Kumiko et l'emporte avec lui vers l'extérieur de la gare. Ils ont un peu de marche pour atteindre le vieil autel, temple, indiqué dans la mission. Une petite randonnée en montagne sous la pluie : y a t-il pire que ça comme programme de la journée ?
Heureusement que Kumiko est là. Il a au moins sa présence pour se dire que tout n'est pas perdu.

Haru s'arrête devant un distributeur de boissons chaudes avant. Il en prend une pour son amie, pour la tenir au chaud (il a bien trop peur qu'elle prenne froid pendant la mission) et de son sac à dos, il sort un mug isotherme qu'il remplit de thé fumant. Avant de partir, il est aussi passé dans un konbini pour prendre des plats et des snacks. Sait-on jamais.
Enfin il se tourne vers la japonaise. Il sait que sous son manteau, elle porte son vieux jeu de shogi. Il l'a senti dans son embrassade.

« On a beaucoup de marche pour atteindre l'objectif. » Etat de fait. « Tu me dis si tu as besoin de manger ou boire, ok ? » Haru sait qu'elle ne le fera pas, et il lui proposera régulièrement tout au long de leur randonnée.

Ses grosses boots aux pieds, prêt à affronter la boue et la pluie, Haru porte un pantalon en cuir. Il a troqué sa grosse veste de moto pour un manteau bien chaud sous lequel se cache un pull en cachemire. Lui non plus, il ne veut pas attraper froid.
Haru prend le temps de boire son thé. Il va leur falloir du courage pour affronter cette journée. Il est déjà plus apaisé de la passer aux côtés de Kumiko, et il fera tout pour ne pas qu'elle ait à utiliser son jeu de shogi maudit.

Un jour, son truc il va le brûler ou le fracasser en quatre.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Mar 23 Avr 2024 - 20:30

Un accueil glacial



Alors qu'ils s'approchent du distributeur à boissons, Kumiko suit Haru d'un pas assuré malgré la pluie battante. Elle ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel, voyant les gouttes d'eau s'écouler sur son visage. Une expression de mécontentement se dessine sur son faciès alors qu'elle peste contre les caprices du temps.

-« J'aurais préféré la neige... Foutue pluie...»

Marmonne-t-elle, secouant légèrement la tête pour éloigner les gouttes qui s'étaient accrochée à ses longs cheuveux noirs de jais.

Le coréen lui offre alors un chocolat chaud, geste auquel elle répond par un sourire de gratitude. Elle prend la boisson chaude entre ses deux mains en s'inclinant légèrement, savourant la chaleur qui se répand dans ses paumes. D'un geste automatique, elle boit une gorgée du liquide fumant avant de répondre à la proposition de Haru.

-« J'ai déjà mangé dans le train, merci...»

Dit-elle, sa voix teintée d'une légère lassitude et les yeux encerclé de cernes prouvant que nul heure de sommeil avait daignée rendre visite à la japonaise durant son long trajet.

Pendant que Haru s'occupe de son thé, Kumiko sort son téléphone et ouvre l'application "note". Elle lit attentivement les détails de leur mission, parcourant chaque ligne avec une concentration intense. Les informations défilent devant ses yeux, et elle prend soin de mémoriser chaque détail, chaque instruction, chaque danger potentiel.

Les mots sur l'écran lui rappellent l'importance de leur mission, ainsi que les risques encourus.
La jeune femme sait que la moindre erreur pourrait avoir des conséquences désastreuses, mais elle a confiance en Haru pour mener à bien cette tâche à ses côtés.

Une fois qu'elle a pris connaissance de toutes les informations nécessaires, Kumiko referme l'application et range soigneusement son téléphone dans sa poche. Son regard se pose alors sur Haru, prêt à affronter les défis qui les attendent.

-« Je vais rappeler la mission. Il y'a deux semaines, nos chefs ont envoyés deux crétins récupérer un objet maudit dans une des montagnes là-bas.»

Ajoutant le geste à la parole, Komori montre du doigt le pique enneigé qui domine le paysage devant elle.

-« Seulement, ils se sont fait exploser et l'ordre veut tout de même récupérer cet artéfact... Alors, ils nous envoient enquêter pour voir ce qui a tué nos deux collègues... Et récupérer l'objet... et blabla .»

L'exorciste soupire et fini d'une traite son chocolat chaud avant de le jeter nonchalament dans la poubelle de la gare.

-« Nous devrions y aller !»

Déclare-t-elle d'une voix déterminée, prête à suivre Haru dans cette mission dangereuse.


-«Je pourrais te booster ! Je suis trop contente d'enfin être utile ! »



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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Lun 6 Mai 2024 - 14:55

Haru rit un peu à sa remarque sur la météo. Entre la pluie et la neige, il n'est pas certain qu'aucun des deux ne lui aurait plus à lui. Il coule un regard attendri sur le visage de Kumiko, alors qu'elle sirote son chocolat chaud d'un air un peu mécontent. Le coréen passe deux doigts délicats dans la longue chevelure brune de la japonaise, retirant une petite poussière qui y trainait tout en l'écoutant parler. Elle décline son offre de grignoter un snack, mais il ne manquera pas de lui proposer de nouveau plus tard.
Il est certain qu'elle finira par manger, tôt ou tard, et si elle lui refuse une seconde fois, il insistera jusqu'à ce qu'elle plie devant lui. Prendre des forces pour affronter un fléau, c'est important. Fléau ou autre d'ailleurs.

Puisqu'elle relit les notes de la mission, il n'est pas indiqué clairement sur quoi ils vont tomber. Ça inquiète un peu Haru : sans information, il ne peut pas se préparer à la protéger correctement. Dans tous les cas, il la mettra en sécurité avant de s'engager dans quoi que ce soit. Haru est à la fois content de faire équipe avec son amie, mais pour une mission du genre, il aurait presque aimé que ce soit quelqu'un d'autre qui l'accompagne. En fin de compte, il est plutôt partagé sur la question et comme toujours, il appréhende déjà.

Lorsqu'elle finit sa boisson, il fait de même et hoche la tête pour partir. Ils ont de la marche. Haru laisse un sourire répondre à l'enthousiasme de Kumiko, quand bien même il sait ce qu'elle risque de subir en étant un support pour lui. Le prix à payer de son sort inné est bien trop grand, à ses yeux, et si ça ne tenait qu'au coréen, il aurait déjà détruit son plateau de jeu stupide et lui aurait interdit de trouver une autre alternative.

Ils sortent rapidement de la ville de montagne, s'engagent dans un chemin boueux en pente. Ils avancent lentement à cause de la pluie qui a rendu peu praticable le sentier. Haru a fait passer Kumiko devant lui pour la soutenir et ne pas aller trop vite. Il la rattrape ou lui sert de soutien pour les passages compliqués qu'ils croisent. La pluie ne semble pas vouloir s'arrêter et ils sont rapidement trempés malgré leurs vestes. Les cheveux dégoulinant d'eau, il accompagne la japonaise par les hanches pour escalader quelques roches glissantes, pensant à la suite. Ils sont proches du point localisé où devrait se situer l'objet maudit à récupérer. S'ils le peuvent, ils ramèneront aussi les corps de leurs camarades morts.
Haru a un mauvais pressentiment. Il n'aime pas quand on l'envoie à la suite des échecs d'autres personnes. Surtout qu'il n'a pas le droit à l'erreur ici : Kumiko est avec lui.

Ils ont quitté depuis peu un chemin balisé, et doivent user de la carte donnée pour la mission et d'une boussole pour se guider maintenant. Après du hors-piste, et au bout de quelques heures de marche lente, ils parviennent dans la zone indiquée : des ruines abandonnées d'un petit temple à l'effigie d'un dieu de la montagne locale. Les pierres sont couvertes de mousse et un torii au rouge complètement délavé les accueille. Haru plisse les yeux lorsque quelques gouttes tombent de trop sur son visage alors qu'il observe le bois vieux et abîmé par le climat et le temps. Il aimerait bien fumer une clope, mais il peut pas à cause de la pluie.

« Reste près de moi. » dit-il à l'attention de Kumiko, alors qu'il l'attire pour passer devant elle.

L'ambiance a déjà changé, et la pluie fait aussi des siennes. Elle s'accentue quelque peu. A leur altitude, l'endroit et les bois alentours sont couverts d'un léger brouillard. Pour Haru, c'est de mauvais augure, il se sent tendu, et il jette ses yeux autour d'eux tout en avançant dans les ruines. Passant le torii, ils avancent sur une allée de dalles inégales où les mauvaises herbes poussent en pagaille entre les pierres. Plus loin, il y a une petite bâtisse à moitié effondrée entre deux vieux arbres centenaires. Mais ce qui intéresse le coréen, c'est des étranges murailles lissées par le temps. Quelques gravures aux yokai dévisagés par l'érosion décorent les murs. Il passe une arche ronde et se retrouve dans une grande cour, faisant face au coeur du temple : le sanctuaire laissé à l'abandon tient encore vaillamment debout, son toit pointu caractéristique se découvrant parfois dans le brouillard.

Haru s'est arrêté là, à un ou deux mètres de l'entrée de la cour. Le silence ici est pesant, lourd, menaçant. Il rive ses yeux sur Kumiko. Il n'est pas sûr de lui.
Kumiko Komori
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Kumiko Komori
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Kumiko Komori
Dim 16 Juin 2024 - 21:35

Un accueil glacial


Kumiko avançait péniblement sur le chemin boueux, chaque pas un effort supplémentaire alors que la pluie continuait de tomber sans relâche. Ses chaussures glissaient parfois, et la demoiselle devait s'appuyer sur Haru, qui la soutenait fermement par les hanches.

Ses cheveux, trempés et dégoulinants d'eau, collaient à son visage, lui obstruant parfois la vue. Elle essuyait régulièrement son front et ses yeux d'un revers de main, mais la pluie inondait à nouveau ses traits fatigué en un instant.

La montée était difficile, le sentier s'était transformé en une sorte de patinoire naturelle par les intempéries. Le coréen, toujours vigilant, ajustait son rythme pour ne pas la laisser derrière et la rattrapait dès qu'elle trébuchait.
Malgré les conditions, Komori restait concentrée, sachant que leur mission ne tolérait pas l'échec. L'idée de récupérer les corps de leurs camarades tombés au combat ajoutait une lourdeur supplémentaire à ses pas déjà lents.

Kumiko n'avait jamais tué personnes... Elle avait déjà vu des cadavres cetes, mais la Mort, son odeur, ses signatures... Tout ceci effrayait toujours la dépressive.

Lorsqu'ils quittèrent le chemin balisé, Kumiko sortit la carte de sa veste, la protégeant de la pluie sous un plastique transparent. Elle suivait attentivement les indications, Haru tenant la boussole pour les guider à travers le hors-piste. Les heures passèrent, marquées par une marche lente et laborieuse. Leurs vêtements étaient trempés, la pluie n'ayant aucune pitié envers les deux randonneurs.

En arrivant enfin à la zone indiquée, Kumiko leva les yeux vers les ruines du temple. Les pierres couvertes de mousse, le torii délavé par le temps, tout semblait appartenir à une autre époque. Elle sentit une étrange sensation d'intemporalité en posant son regard sur les lieux.

Son ami unique, en tête, observait les environs avec méfiance, ses yeux plissés à cause de la pluie qui tombait toujours plus fort.

« Reste près de moi, » lui dit-il, la tirant doucement pour passer devant elle.

L'ambiance changea brusquement en franchissant le torii. La pluie, le brouillard, et l’atmosphère oppressante des ruines rendaient l'endroit digne d'un cauchemar.

Komori sortit son appareil photo de son sac, le protégeant soigneusement de l'humidité. Elle commença à prendre des clichés, capturant les gravures aux yokai, les murs lissés par le temps et l'étrange beauté des lieux malgré leur décrépitude. Les photos seraient essentielles pour leur rapport, mais aussi pour se rappeler de ce que ces ruines avaient autrefois représenté.

-« Haru, J'ai un mauvais préssentiment... »

Lui lança la jeune femme en posant sa main sur un des murs sculptés.

Ils avancèrent prudemment, les mauvaises herbes craquant sous leurs pieds, jusqu'à la bâtisse à moitié effondrée. Kumiko continua à prendre des photos, documentant chaque détail. L'atmosphère pesante la mettait mal à l'aise, mais la présence rassurante du guerrier invincible lui donnait le courage d'aller de l'avant.

En arrivant à l'entrée de la cour, Haru s'arrêta, regardant autour de lui avec méfiance. Le silence était lourd, seulement brisé par le martèlement de la pluie et le souffle du vent. Kumiko sentit son cœur battre plus fort, l'appréhension montant en elle. Elle regarda Haru, cherchant un signe de certitude dans ses yeux.

-« On va trouver ce qu'on est venu chercher...»

Murmmura-t'elle avec détermination, essayant de se convaincre autant que de le rassurer.

La demoiselle avançait prudemment parmi les ruines, l'appareil photo toujours à portée de main. La pluie battante et le brouillard épais rendaient chaque pas incertain, chaque ombre suspecte.

Les vieilles pierres du temple semblaient murmurer des secrets oubliés, et l'atmosphère oppressante ne faisait qu'accentuer son malaise. Haru était juste derrière elle, ses pas silencieux mais constants, une présence rassurante dans cette obscurité envahissante.

Alors qu'ils progressaient, l'occultiste sentit quelque chose d'étrange dans l'air, une odeur métallique et nauséabonde qui se mêlait à l'humidité ambiante. Le bruit de la pluie contre les pierres semblait s'atténuer, laissant place à un silence presque surnaturel. Elle plissa les yeux, essayant de percer le brouillard devant elle. C'est alors qu'elle le vit.

Le corps gisait là, à moitié caché par des débris de pierre et de bois pourri. D'abord, Kumiko ne comprit pas ce qu'elle voyait. Les contours déformés, l'angle impossible des membres... Puis la réalité la frappa de plein fouet. C'était un membre de l'ordre occulte, ou ce qu'il en restait. Son corps avait été coupé en deux, les moitiés gisant dans une mare de sang coagulé, presque noir sous la lumière grise du jour mourant. Les viscères, exposés et entremêlés, formaient un tableau grotesque de douleur et de mort.

La tête, toujours attachée à la partie supérieure du corps, avait une expression figée de terreur absolue. Les yeux grands ouverts, la bouche déformée en un rictus silencieux.
C'était comme si le dernier instant de vie de cette personne avait été capturé et figé pour l'éternité. Une main, tendue dans une dernière tentative de défense ou de supplication, semblait presque vouloir saisir Kumiko, comme si elle pouvait encore ressentir la terreur et l'agonie de ses derniers moments.

La japonaise sentit son estomac se nouer, une vague de nausée la submergeant. Le goût métallique du sang, l'odeur putride de la mort, tout cela se mélangeait dans un tourbillon de sensations horrifiques. Ses mains tremblaient alors qu'elle reculait d'un pas, puis de deux, ses yeux refusant de quitter l'horrible spectacle.

-« Haru… »

Murmura-t-elle, sa voix à peine un souffle.

Mais avant qu'il ne puisse répondre, elle tourna brusquement et courut vers un coin plus sombre des ruines. Elle se pencha en avant, et le contenu de son estomac se vida dans un spasme violent. La bile brûlait sa gorge tandis qu'elle vomissait, les larmes de dégoût et de terreur se mêlant à la pluie sur ses joues. Le monde autour d'elle semblait se rétrécir, se resserrant en un point unique de pure horreur.

Elle resta là, à genoux sur le sol détrempé, respirant difficilement, les mains s'enfonçant dans la boue froide.

Chaque souffle était un effort, chaque battement de cœur une explosion de panique. L'image du corps mutilé était gravée dans son esprit, indélébile. Kumiko ferma les yeux, essayant désespérément d'effacer cette vision, mais elle était là, omniprésente, une ombre pesante sur son esprit.


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Haru Takahashi
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Haru Takahashi
Dim 23 Juin 2024 - 11:37

Kumiko traduit extrêmement bien sa pensée, lorsqu'elle lui souffle avoir un mauvais pressentiment. L'ambiance est lourde, teintée d'obscurité, c'est pesant et ça pue la présence d'un fléau démoniaque. Tout ici crie à la sombre rémanence d'un spectre hantant les lieux. Est-il né des prières des gens d'ici, d'autrefois ? Des rumeurs et des craintes liées aux habitants de la montagne sur ce bois aux allures noires et terribles ? S'agit-il plutôt d'un fléau ancien, de ceux qui une fois exorcisé ne cesse de revenir pourtant dans un autre cycle éternel de bataille avec les exorcistes ? Les lieux sont remplis d'une histoire lourde, et cette lourdeur pèse sur les épaules des deux agents de l'Ordre Occulte.

Haru croise quelque peu le regard de son amie, et la japonaise exprime quelques mots d'encouragements. Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas du genre à partir sans avoir fait son travail. S'il ne désire pas mettre la vie de la joueuse de shogi en danger, il espère tout de même effectivement ne pas repartir les mains vides. Trouver leurs camarades disparus, exorciser ce qui vit dans le temps que cela soit humain ou non, lever le voile sur les mystères de ce lieu... Haru sait qu'ils finiront pas trouver quelque chose.
Et ça arrive plus vite qu'il ne le pense. Il se glisse dans l'embrasure d'un couloir, lorsqu'en se tournant pour vérifier où est la brune alors qu'elle l'appelle, il la voit interdite. Kumiko a rarement été aussi pâle, et son regard pétrifié et écarquillé parle pour elle. Haru suit son regard et il constate de la même scène qu'elle.

Seulement, elle ne lui fait pas grand chose. Des horreurs, il en a vu plein depuis qu'il est exorciste, et plus encore depuis qu'il fait partie des rangs de l'Ordre Occulte. Des horreurs, il en a aussi fait avec ses poings. Nombre têtes explosées, nombre poitrines éventrées, nombre supplications ignorées. Le coréen cligne des paupières, ses yeux vermeils ne sursautant que d'un air las de déjà-vu sur les cadavres. Au moins ont-ils trouvé leurs camarades.
Si lui ne se montre pas sensible à la vue, ce n'est pas le cas de Kumiko. Elle s'éloigne précipitamment et il la suit du regard. Elle s'échappe à sa vue derrière un mur en pierre, mais malgré la pluie, il entend distinctement le son qu'elle émet dans ce qu'elle rend. Il met un peu de temps à réagir, avant de se décider à la rejoindre.

Il s'engage d'un pas, mais un craquement sourd le fait s'arrêter et se retourner. C'est le bras du cadavre qui vient de tomber sur le sol, lourdement. La main pointe dans une immobilité morbide le vide, à présent, étalée sur la pierre froide du vieux temple. L'ambiance a subtilement changé. Il fait plus sombre. Ou c'est son esprit qui lui joue un tour. Haru s'avance vers les morts, et les yeux vitreux semblent le suivre dans sa marche. Il est sur ses gardes, et il sent que son corps transmet déjà une dose certaine d'adrénaline. A t-il peur ?
Il s'est éloigné de Kumiko, parvient à un embranchement, et s'abrite sous le toit de bois d'une aile rongée par la pourriture du temple. La peinture délavée est recouverte d'une mousse verte, dégageant une forte odeur d'humus à cause de la pluie. Ses cheveux blonds gouttent sur le sol, et sur son cuir. Haru s'est arrêté après quelques pas. Le silence accueille son immobilité. C'est... beaucoup trop silencieux.

Craquement funeste. Il est envoyé par la jambe dans le décor, et éventre des portes abimées par le temps. Lorsqu'il relève les yeux, dans la poussière lourde d'humidité, il a à peine le temps de croiser les bras devant lui pour se protéger instinctivement d'un écrasement conséquent, qui le fait traverser le sol. Si l'obsidienne l'a empêchée de finir en miettes, il sent son dos parvenir sur le sol dur, et des échardes piquer dans sa veste en cuir. Mais la masse sombre au-dessus de lui réitère son attaque dans un cri guttural et puissant. Haru roule sur le côté, passe sous le plancher du vieux temple. Il est envoyé plus loin par l'impact du coup, de retour dans la cour. Se rétablissant sur ses pieds, un genou au sol, le mercenaire tente de deviner son immense adversaire à travers le rideau de pluie. Mais il a disparu.
Le cœur battant, il jette ses yeux autour de lui.

« Kumiko ! » crie t-il.

La pluie a cessé, au-dessus de lui. Ce n'est pas tant que la météo se fait plus clémente, c'est le fléau qui tente une nouvelle fois de l'écraser d'un bond. Haru s'élance dans une roulade pour esquiver la zone d'impact, se retourne pour se protéger. L'obsidienne recouvre ses bras entiers à présent, et il n'hésite pas plus avant de se jeter sur le monstre pour lui asséner un coup. Il se fait balayer d'un geste puissant qui l'envoie, une nouvelle fois, éventrer un vieux mur de pierres de l'enceinte du sanctuaire. La bête est rapide, malgré sa taille, en plus d'être forte.
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