Il ne faut pas longtemps à Iwako pour attirer l'œil dans une foule. Sa démarche est silencieuse et gracile, donnant l'impression qu'elle glisse dans l'air. Grande et svelte, sa figure élancée, soulignée par sa longue chevelure noire, descendant jusqu'à ses cuisses, et son teint pâle lui donne des airs de spectre.
Dans le mètre quatre-vingt-douze, elle est bien au-delà de la moyenne japonaise. Elle s'entoure en général de vêtements traditionnels, ou bien, quand elle n'est pas en Kimono, s'habille en casual chic, mais toujours assez sobre. De temps en temps, un accessoire est d'une couleur plus vive, ou bien elle porte du blanc, mais rarement quelque chose de plus voyant.
Sans ses vêtements, son corps se révèle plus musclé qu'on le croirait, mais moins qu'elle aimerait... Çà et là, sur son corps, sont présente des cicatrices : vestige de ses vies passées. Notablement, une déchirant sa cuisse, donnant l'impression qu'elle a été frappée par la foudre, et de nombreuses autres barrant son dos, déformant légèrement un Tatouage géant de Byakko, le tigre de l'ouest.
Elle présente un visage pointu mais harmonieux, de grands yeux bleu sombre, en amande, entourés de fins sourcils et d'un petit nez tout droit les faisant ressortir encore plus.
Seules ses lèvres, plus bas sur son visage, sont plus pulpeuse, sans rompre l'impression de finesse de son visage.
Les traits de son visage, autrefois durs et résolus, se sont adoucis avec le temps, mais dans ses yeux transpirent surtout d'une certaine tristesse et mélancolie, qui donnent l'impression qu'elle ne regarde pas vraiment ce qu'elle fixe.

Iwako est pleine de contradictions. Ayant autrefois trouvé un semblant de paix en renonçant à la violence, elle a tenté de reconstruire une vie plus ordinaire. Elle s'était mariée, avait fondé une famille, croyant que sa vie de sang et de chasse était derrière elle. Mais le passé l'a rattrapée, et elle est à nouveau seule.

Cet événement a brisé quelque chose en elle. Le chagrin a d'abord laissé place à la culpabilité, un poids qu'elle porte avec elle chaque jour : si elle avait été plus vigilante, plus prudente, peut-être qu'ils seraient encore vivants. Mais cette culpabilité a évolué, se transformant en une soif insatiable de vengeance. Elle sait qu'elle ne retrouvera jamais sa paix d’autrefois, alors elle se raccroche à cette unique motivation : traquer ceux qui lui ont tout pris et les faire payer.

Pourtant, sous ce voile de rage sourde, Iwako est hantée par une question existentielle : que fera-t-elle une fois sa vengeance accomplie ? Que reste-t-il pour elle après cela ? Elle vit désormais dans un paradoxe : elle cherche un but à sa vie, mais la seule chose qui lui semble tangible est cette vendetta. Ce mélange d’amertume et de détermination fait d’elle une âme tourmentée, déchirée entre son désir de justice personnelle et la pleine conscience que même une vengeance accomplie ne ramènera pas ceux qu’elle aime.
Au fond d’elle, elle sait que la route sur laquelle elle est engagée la détruira probablement, mais elle avance malgré tout, espérant secrètement qu'en punissant ceux qui ont ruiné sa vie, elle trouvera enfin une forme de rédemption ou au moins une raison de continuer à avancer.

Malgré son apparente froideur, Iwako reste humaine. Elle est profondément marquée par la perte de sa famille et l’amour qu’elle leur portait, et c’est cet amour, aussi déformé par la douleur soit-il, qui la pousse à avancer. C'est grâce à ça qu'elle arrive, encore aujourd'hui à être douce malgré son sang qui bout dès qu'elle se bat, semblant être une tout autre personne en combat.
Ses moments de faiblesse sont rares, mais quand ils surviennent, elle se retire dans la solitude, loin de tout regard, dans un silence lourd. Même si elle essaye de sociabiliser, la solitude est devenue un besoin imposé, maladif, qui lui sert à cacher des blessures qui, pourtant, ne guériront pas si elle continue comme ça.

Les Nishina sont une famille très classique Japonaise, à l'exception qu'ils sont exorcistes. Ils ont toujours vécu avec leur temps : à l'époque, ils étaient très traditionnels, et même sans avoir abandonné toutes les traditions, aucune modernité n'as été rejeté. Évidemment, c'est à Tokyo qu'ils se sont installés, et sans être les plus connus, où les plus forts, ils ont toujours agi au mieux de leurs capacités à exterminer les fléaux, loin de la politique et des "sièges" des cinq "grandes familles"...
Ça n'est ni leur objectif, ni leur souhait, d'humbles exorcistes faisant leurs vies, en somme... Une famille agréable, qui n'est pas celle d'Iwako.

Elle n'a toujours connu "les siens" que comme les Yūgure : le nom adopté en arrivant dans le pays du soleil levant.
Elle ne sait que très peu de choses sur sa famille, ses origines, et ce qu'elle a pu être autrefois. Tout ce qu'elle sait, aujourd'hui, c'est ce qu'elle est : un clan de maître des fléaux, mercenaires et assassins, gorgés de fierté et d'orgueil.

En marge de la société japonaise, reclus même, le clan a toujours été matriarcal. Naturellement, sa mère et sa grand-mère ont fait en sorte, qu'elle reste dans le rang, et apprenne ! À se battre, tuer, utiliser le sort héréditaire de leur famille et honorer leur divinité tutélaire, un vieux fléau, nourri par la famille : Byakko.
Qui est-il ce fléau ? une bête immonde ne comprennant même pas les actions de ces fous qui, de temps en temps entrent sur son territoire et l'observent de loin. jusque là, il ne s'est jamais trop occupé d'eux, comme un lion ne s'occupe pas d'un moineau posé sur une branche au loin... Mais eux, les Yūgure, se servent du moindre de ses mouvements ou action, les interprétants de façon déformées pour servir leur vision de cette créature...
... "Sont-ils fous ?" Peut-on se demander... Et la réponse évidente est "oui". Une secte familiale dédiée à un fléau qui n'as que faire d'eux... Iwako ne sait pas vraiment comment il est apparu, ni il y a combien de temps. Mais elle sait que les guerriers du clan se font tous tatouer une représentation de la bête, couvrant leur dos, pour "les bénir"...

C'est comme ça qu'elle a passée les premières années de sa vie, à se préparer, et à baigner dans ces croyances et ce mode de vie, et ça lui allait très bien. Elle, sa sœur et deux cousines étaient la nouvelle génération des Yūgure, ils devaient, in fine, reprendre le flambeau, et peut-être, enfin, étendre leurs activités... Mais rien n'est aussi simple.
Ils sont restés aussi longtemps que possible hors du radar des exorcistes, cachant à la fois leurs activités et le fléau qu'ils servent. Assez longtemps pour qu'Iwako puisse être celle qui devait devenir la prochaine matriarche et ainsi être la dépositaire de Shin'en no kiba (深淵の牙), le croc des abysses, et ainsi gagner son titre a à peine quinze ans.

Forte d'un objet maudit puissant, du sort inné familial, et d'une bénédiction factice qu'elle pensait la rendre invincible, la jeune idiote est devenue arrogante, suivant ainsi la voie tracée par les siens. En moins de dix ans, elle est devenue la figure de proue de son clan, avec sa sœur, et acceptait des contrats de plus en plus dangereux et lucratifs... Mais s'il faut plusieurs victoires pour se construire une confiance bien trop peu méritée, il suffit d'une défaite pour la détruire, et Iwako ne tardera pas à découvrir qu'elle était un gros poisson dans une toute petite mare.

C'était censé être la routine. Un contrat ouvert sur un débile d'humain n'ayant même pas la maîtrise de son énergie occulte, pour le compte d'un concurrent en affaire. Le tout était censé être une partie de plaisir, une petite chasse hors de la ville, dans un cottage proche de la mer servant de résidence secondaire à la famille de sa cible, qui devrait déjà être sur place au moment où Iwako s'est mise en chasse... Mais rien n'est aussi simple... Et le souci, cette fois-ci, était que le contrat était ouvert.
Ce qu'elle se disait, jusque-là, c'est qu'elle était simplement meilleure, et que dans le meilleur des cas, elle sera la première sur les lieux, mais ça n'était pas vrai, et elle était loin d'être le seul maître des fléaux sur le coup, et certainement pas la plus puissante !

Comment s'appelait-il ? Elle n'en sait trop rien. Mais il l'a juste piétinée. Son sort inné lui a permis de se changer en une sorte de bête immonde, et puissante, et Iwako n'a même pas eu le temps de frapper de son sabre que, déjà, ses deux bras étaient brisés, et sa cage thoracique écrasée d'un coup de sabot féroce par l'homme qui, maintenant, revêtait l'allure sinistre d'un fléau grand et mince, au crâne de buffle. Semblable à un minotaure des contes grecs.
Il n'y a rien de mieux, ou de pire, pour apprendre l'humilité : la défaite totale, indéniable et humiliante. Elle était là, à se sentir mourir lentement sans rien faire, incapable de se soigner par un sort d'inversion, elle a juste attendue son heure, dirigeant ses dernières pensées vers le fléau censé protéger sa famille ! Et donc elle-même ! ...

池に影 (Ombre sur l’étang)
夢の響き消えて (L’écho d’un rêve s’efface)
永遠の静けさ (Silence éternel)

Deux jours sont passés, et Iwako a survécu. Pas seule, mais grâce à l'intervention de Sen. La fille cadette des Nishina. Sans être une experte en combat, elle maîtrise assez la médecine d'urgence pour sauver cette exorciste inconnue, et est assez stupide pour l'avoir ramenée chez elle pour finir de la soigner... Stupide, c'est ce qu'avait pensé Iwako à l'époque, mais maintenant, elle dirait plutôt compatissante. Tout ce que se disait Sen, c'est qu'elle avait sauvé une collègue exorciste.
Plus tard, Iwako appris pourquoi ils étaient là, Sen et sa famille, car ils traquaient ce maître des fléaux depuis un petit moment déjà. Une histoire de revanche personnelle, pour une famille d'exorciste amie qu'ils ont aidé à se venger. Elle l'a appris plus tard, car les trois premiers mois en compagnie des Nishina furent difficiles : Sans être une prisonnière, son arme a été récupérée par sa sauveuse, et bien qu'elle aurait pu la récupérer simplement en demandant, elle a fait le choix de ne pas le faire, n'osant simplement pas... Et ainsi, elle s'est terrée dans le silence, se disant bien que sa famille viendrait la récupérer, l'aider, la sauver ? ...
...
Mais non, rien. Elle était seule, chez les Nishina.

Être abandonnée par sa famille sectaire ? Iwako ne pouvait l'assimiler. D'abord, elle se heurte à la réalité du monde, à la solitude qu'elle n'a jamais connu jusqu'à maintenant, et à la réalisation que tout est perdu.
Mais pendant ce temps, tout ce qu'elle avait, c'étaient les Nishina et surtout Sen... Sa première amie, qu'elle a commencé à considérer comme tel après être sortie du silence et lui avoir racontée la vérité sur sa famille, et sa présence là-bas. Pensant se faire ainsi jeter dehors, mais... Non.

Le temps est passé très vite pour Iwako qui a mis un peu plus de trois mois à se reprendre et reprendre une vie, doucement, chez les Nishina qui l'on très vite adoptée, d'une part par l'appui de Sen, et puis car la jeune femme s'est avéré très avide d'action, de retourner sur le terrain, pour montrer que cette défaite n'était qu'un coup du sort, que sa famille a eu tord de l'abandoner, qu'elle peut encore se battre, qu'elle en a encore les tripes ! ... Mais... ça n'était que le premier de ses échecs.

Les unes après les autres, elle a enchaîné des missions, avec Sei et son frère, tentant maintes et maintes fois de prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle n'étais pas rien ! Qu'elle pouvait être utile, et que les fléaux, n'étais rien, qu'elle était une exorciste compétente... Mais tout son entraînement était tourné vers l'assassinat d'humains... Ce qu'elle était, c'était une tueuse, pas une exorciste, et elle n'as pas réussi à faire la remise en question nécessaire pour en devenir une. Elle n'a pas su aller chercher ce qu'il fallait pour ça.
Était-ce la faute de son éducation ? Des Nishina, adorables, qui l'avaient accueillis et protégés, mais... peut-être un peu trop ? Ou simplement qu'elle était trop têtue et arrogante pour changer ? Sûrement tout ça à la fois, et le poids de ses échecs n'ont fait que s'ajouter sur les épaules de la jeune femme qui n'as pu que s'effondrer.
Avec tout ça, elle ne pensait même plus à ceux qui l'ont abandonnés. Où en est sa famille ? Sa sœur ? Byakko ? Elle n'en sait rien, et c'est le dernier de ses soucis, maintenant ses préoccupations sont autres, et loin de leur influence, dont elle n'a pas réussi à se défaire...

風に散る花 (Fleurs fanées au vent)
永遠を刻む心 (Nos cœurs gravent l'éternel)
夕暮れの月 (Lune au crépuscule)

Et en quelques années, son amie est devenue sa belle-sœur. "Comment as-tu osé épouser cet idiot ?" Lui demande-t-elle souvent, sur le ton de la blague... Un idiot, certes, mais compatissant. Shihei, le frère de Sei, est celui sur qui elle a jeté son dévolu... Après tout, le benjamin de la famille a bien épousé une non-exorciste, alors ses parents ne se sont pas vraiment opposés à ce qu'il épouse une exorciste ratée...

Y réfléchir fait dresser un sourire amer à Iwako, qui se dit que la elle d'il y a quelques années se serait détestée maintenant.
Et encore une fois, le temps passe. D'une jeune maîtresse des fléaux tuant pour le profit à mère de famille dans un clan de petits Exorcistes sans prétentions. Qui l'aurait parié ? Pas elle en tout cas ! Leur fille est née il y a quelques années, Emi, finissant de transformer Iwako en femme au foyer, heureuse de vivre en famille, s'occupant de sa fille, ayant laissé son sabre accroché au mur, une décoration : un rappel d'une vie passée finie le visage dans la boue, une réalité douloureuse qu'elle a aujourd'hui embrassée.

響かぬ雪 (Neige sans écho)
氷下の砕けた心 (Un cœur brisé sous la glace)
寒さが囁く (Le froid murmure)

Pourquoi était-elle sortie ce jour-là ? Rien d'intéressant en soit. Une envie soudaine de bœuf pour le repas du soir, et des petites courses se sont transformées en une sortie d'une heure et demie sous le climat hivernal, laissant son mari aller chercher sa fille à l'école, profitant d'être en ville pour quelques autres achats, un passage en librairie, entre autres choses... Et enfin, le retour chez elle.
Le sang, tant de sang... C'était la première chose qu'elle a vue et enfin... Sa sœur. Arme au clair, SON arme, en fait : le croc des abysses, le "trésor" des Yūgure. Elle aussi est couverte de sang et à ses pieds, le corps de Shihei. Iwako n'a pu penser à autre chose que sa fille, mais elle n'as pas eu le temps d'aller vérifier.

C'est là qu'elle s'est battue, avec tout ce qu'elle avait, pour tuer sa sœur ! Venger son mari ! Et renvoyer les restes de sa famille de dégénérés dans le passé, là où ils auraient dû rester !
Mais hélas, elle n'était pas assez forte. Évidemment ! Même à l'époque, son arme faisait la majeure partie de sa force, et là, elle a passée des années à ne pas combattre après avoir baissé les bras... Le combat était perdu d'avance, et en un rien de temps, Iwako gisait à côté de son mari, mais pas morte cela dit...

"Tu choisis toujours les pires moments, n'est-ce pas ? C'est... Fascinant, en un sens." Elle se penche sur Iwako qui a du mal à respirer, le corps tremblant, prêt à défaillir... "Pourquoi maintenant ?" "Pourquoi ? Mmh. Je n'étais même pas là pour toi. Comment j'aurais pu savoir ?" Elle glisse un regard sur Shihei "Je... Devais faire ce qu'il fallait. Il avait... Eh bien, disons qu'il ne restait plus beaucoup de temps pour lui. Il a fâché les mauvaises personnes." Iwako ne sait pas du tout de quoi elle parle... Il faut dire qu'en abandonnant, elle s'est éloignée de ce monde, de ses intrigues, de sa politique...
"Où est ma fille ?" Elle ne lui répond pas de suite, mais souffle du nez, dans un sourire compatissant tellement faux qu'il pourrait en donner la nausée "Les enfants ont parfois une façon si bruyante de s'opposer aux choses. C'était... Perturbant." En parlant, elle passe doucement une main sur le visage d'Iwako au sol... La suite, elle l'entend à peine, derrière le vacarme de sa respiration paniquée et ce rideau de larme brouillant sa vision.
Les délusions de sa sœur, expliquant qu'elle ne se serait pas attardée dans la maison si elle n'avait pas reconnu le sabre accroché au mur, qu'au fond, elle était enragée, mais soulagée de la savoir vivante, et que la déception de voir que sa sœur a choisit de devenir cette pathétique version d'elle-même l'a décidée à prendre plus que son contrat prévoyait... Tout ça, Iwako ne l'écoute plus.

Sa sœur voulait qu'elle souffre longuement, par ce sabre qu'elle a "Volé" à la famille et gardé avec elle toutes ces années... Elle l'a entaillée, profondément, lacérant son dos, son ventre, ses bras... Elle ne prit pas la peine de la tuer, car elle la savait trop faible pour se venger, et la pensait maintenant trop tendre pour la chasser... Et sur le moment, elle avait raison. Ce qu'elle espérait, au fond, c'est que sa sœur, qu'Iwako, revienne, s'excuse et réintègre la famille. Que ce temps de réflexion avec elle-même, sa faiblesse et son échec, une nouvelle fois, suffise à la faire revenir en rampant...
Là, dans cette mare de sang où gisait la "démone du sang", titre ironique d'une vie passée venue la tourmenter, elle ne pouvait pas bouger, et simplement attendre que quelqu'un vienne, espérant entendre peut-être la voix de sa fille, n'importe quoi d'autre que le sifflement du vent et de sa respiration au travers de son poumon percé.

Mais, encore une chose qu'elle ignorait, c'était qu'un exorciste mort sans utiliser de sort a de grandes chances de revenir, en tant que fléau... Shihei n'a pas été tué par une technique, et, en fait, même pas par le sabre maudit d'Iwako, mais par un simple coup de poignard... Et il est revenu. Là, se dressait-il, son aimé... Non, ce qu'il en restait. Un reliquat de lui, sans humanité, transformé en fléaux, comme de nombreux exorcistes avant lui...
Au fond, elle espérait qu'il la tue, et que la roue du karma finirait son tour ici et maintenant, punie pour ses années de tueuse irréfléchie, son hubris brûlé au crépuscule de sa vie de famille qu'elle s'imaginait pouvoir finir vieille et comblée... Mais non, même le baiser de la mort lui a été refusé, et ce qui s'est relevé, né du corps de son aimé, s'est juste détourné d'elle... Et, encore une fois, coup d'un destin pervers : C'est Sen qui est arrivée pour la sauver.

憎しみの火 (Feu de la haine)
復讐の影広がる (L'ombre de la vengeance s'étend)
心を焼く (Brûle le cœur)

Que reste-t-il, après tout ça ? Assise dans la salle d'entraînement de la maison familiale des Nishima, Iwako est perdue dans ses pensées. Maintenant, elle a une raison plus profonde pour avancer et progresser qu'une simple volonté de montrer que son orgueil n'était pas démérité. Maintenant, elle a un objectif clair et précis, mais elle n'est pas stupide. Elle pense déjà à l'après ou à l'échec éventuel qui la guette. Mais plus déterminée qu'à l'époque, elle replonge dans ce monde qu'elle avait presque laissé derrière elle il y a quelques années. Pas pour les humains, pour exterminer les fléaux ou faire plaisir à des vieux croulants à la tête de cette institution qui a la main-mise sur le Japon, mais simplement pour une vengeance froide et dure. Et pour ça, elle se pliera à ce qu'il faut, le système de classification, les missions données, tout ce qui pourra lui servir à s'améliorer !
Pour ça, elle a besoin d'entraînement, d'épreuves, et éventuellement d'alliés. Sen l'aiderait sûrement, mais il n'est pas question qu'elle se tourne vers elle. Orgueil ? Non, pas cette fois, mais simplement une volonté de garder sa seule amie loin de ce chemin infernal qu'elle s'apprête à emprunter...