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Kasca Umino
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe 2
Kasca Umino
Messages : 75
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Date d'inscription : 01/01/2024

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Kasca Umino
Lun 19 Fév 2024 - 11:12

La nuit hésitait encore à retirer son manteau noir. Là, dans l'obscurité d'un matin à peine entamé, Kasca venait de finir une petite course à travers le bois bordant l'école de Tokyo. Elle avait longé la barrière protégeant son monde de celui extérieur, où grouillait déjà la vie. Tokyo s'éveillait, et si sa vie nocturne fourmillait, elle étirait ses buildings et l'ombre des salarymen, nombreux. Le métro se remettait à gronder, bus et tramway reprenaient du service. Dans les cafés, l'on servait americano et sandwich à emporter aux travailleurs matinaux. Ailleurs dans Tokyo, les grues dansaient un ballet régulier, sous les cris des ouvriers.

Loin de tout ce grabuge, Kasca appréciait le calme de l'école de Tokyo.
Elle croisait très rarement du monde, et sa seule interraction sociale était un point journalier avec un professeur, que cela soit Youki Tooka qui n'avait de cesse de s'amuser à tester sa patience et titiller son mauvais caractère, ou bien la douce Maaya Takashi sur qui l'Umino peinait à maintenir un regard glacé et détaché, tant elle était agréable et attentionnée.
A mesure que les jours passaient, le diamant faisait sa place dans son nouvel écrin. Un nouvel environnement qu'elle explorait encore, découvrant des lieux paisibles, des passages peu empruntés, et des activités proposées pour passer son temps libre hors entraînement et étude. Son nouveau camarade de classe avait été envoyé en mission sans elle. Elle avait cru comprendre qu'ils préféraient qu'elle s'adapte d'abord à l'école avant de risquer de la mettre sur le terrain, après ses déboires à Kyoto. Kasca savait son dossier difficile à traiter mais elle ne regrettait rien. Elle était une Umino après tout, naturellement, elle était un cas à part.

Le soleil d'hiver dardait ses premiers rayons sur le campus, alors qu'elle installait trépied, peintures et canva. Assise sur un toit, les tuiles humides d'une gelée persistante, Kasca préparait ses couleurs et ses pinceaux, bien au chaud dans une veste épaisse courte et noire, tranchant avec son carré d'un blanc de neige où jouait la lumière du jour qui s'annonçait. S'il faisait froid, il n'y avait dans le ciel pas de nuage et il était d'un bleu infini. Un bleu presque fade, d'un ennui certain, pensait-elle alors qu'elle y portait ses propres prunelles d'une couleur proche.
Mais ce n'était pas le ciel qu'elle était venue peindre en ce petit matin.

Trempant les poils fins d'un pinceau dans l'eau avant de l'enrober délicatement de peinture, Kasca se mit à reproduire ce qu'elle voyait devant elle : les buildings de Tokyo, au loin, derrière la barrière. Quelques oiseaux s'éveillaient, chantaient et roucoulaient malgré le froid. A mesure que le soleil se levait, la palette qui s'offrait à elle évoluait aussi, et elle sentait son corps se réchauffer malgré la buée qui s'échappait de son nez à chaque expiration. Kasca avait déjà beaucoup progressé dans sa manière de peindre.
Et cela se répercutait sur le contrôle qu'elle avait du sort de son fléau. Le pendentif roula sur la peau blanche de son cou, scintillant de son argent alors qu'en lui sommeillait encore le serpent-dragon, et le portrait de son jeune frère.

Casque sur les oreilles, Kasca écoutait distraitement la musique, l'utilisant plutôt comme un moyen de rester concentrée sur sa peinture. Tokyo s'élevait à présent timidement sur sa toile à mesure qu'elle en rajoutait des couleurs. Elle avait choisi l'aquarelle aujourd'hui, demain ce sera sûrement peinture à l'huile. Elles avaient toutes des spécificités et demandaient des techniques particulières qu'elle s'appliquait à parfaire. Plus elle saurait peindre sur une toile, plus elle aurait conscience des dimensions et des formes. Et plus tout serait clair dans son esprit, plus elle serait efficace sur le terrain lorsqu'elle déployait son fléau.
Un trait de trop fut appuyé sur la toile, et elle tiqua d'agacement, attrapant le chiffon lui servant à corriger ses erreurs. Kasca avait longuement repensé son duel face à son nouveau camarade de classe. Daisuke Sato s'était montré bon professeur malgré lui, et elle avait eu assez de temps pour intellectualiser leur affrontement. Si bien que, quoi qu'elle en ait pensé dans un premier temps, le diamant des Umino avait réévalué ses paroles quant à son sort inné. S'y était même essayée, en son absence. Sans grand succès mais... la voix dans sa tête ne cessait de lui dire "Pourquoi pas ?". Et Kasca de lui répondre autrement que d'un "Pourquoi faire ?" s'évertuait à tenter de nouvelles expériences avec l'encre qui naissait de ses doigts.

Mais pour l'heure, c'était des compétences basiques sur lesquelles elle se concentrait.
Kasca murmura l'air qui sonnait dans son casque et à ses tympans, trempant son pinceau dans l'eau et traçant des couleurs d'aquarelle sur la toile qui se remplissait à vue d'œil. Bien loin d'elle l'idée d'être complétement vulnérable, même dans un endroit aussi sécurisé que l'école de Tokyo : si elle semblait coupée du monde il n'en était rien. Le volume était à son minimal dans son casque, aussi ne manqua t-elle pas le léger bruit sourd d'un pas de loup sur les tuiles derrière elle. Kasca laissa le mouvement de son pinceau en suspend alors qu'elle jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule.

Son regard de glace tomba sans effort et sans chaleur sur une silhouette maintenant connue. Elle n'accorda pas bien plus d'attention au jeune Sato, et se remit à peindre, silencieuse à présent.
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Mer 28 Fév 2024 - 13:57
L'élément qui allait décider de l'occupation des prochains jours de Daisuke n'était autre … Qu'un bras. Un bras qui avait bien morflé à de nombreuses reprises : contre un mercenaire qui cherchait à tuer une cible qu'il devait protéger, contre un fléau qu'il avait qualifié avec le mouton noir des Umino possiblement de classe S … Cassée, déboitée, le tout presque à la suite, ce bras s'était révélé des plus fragiles, aussi fallait-il le laisser reposer quelques jours, faire quelques exercices avec ce dernier, puis reprendre l'entraînement que tout exorciste se doit d'avoir, parce qu'on est à l'école de Tokyo et pas au Club Med. L'héritier des Sato avait accueilli la nouvelle avec de grandes réserves : en effet, les projets du jeune homme devaient être, selon lui, être accomplis le plus rapidement possible. Enquêter et mettre un terme à l'Ordre occulte, mieux comprendre la nature et l'origine des fléaux pour n finir avec eux d'une seule action, prendre la tête de la famille Sato pour la réformer et en profiter pour modifier totalement le monde occulte … Ce plan ne devait souffrir d'aucune perte de temps, d'autant que Daisuke était tout excité et impatient à l'idée de réussir ces nombreuses tâches. Une ambition à la hauteur de son enthousiasme, mais peut-être trop dévorante et immense pour l'étudiant de dernière année qu'il était. Mais malgré son âge, il s'entraînait sans relâche pour être meilleur. En combat, tout comme intérieurement, dans son esprit, dans son mental. Dans la perfection de son détachement. Parce qu'il s'était rendu compte, notamment pendant sa mission sur l'île, qu'il était loin d'être aussi détaché qu'il l'aurait espéré.

Aussi, si Daisuke s'était révélé être frustré, il avait également compris que ce repos forcé était un bon moyen de prendre du temps pour lui. Se recentrer sur lui même, comprendre à nouveau pourquoi il se battait, pourquoi il dégainait sa faux et pourquoi il mettait un point d'honneur à accomplir tout ce qu'il s'était fixé comme objectif. C'est pour cela qu'il retourna sur son toit "préféré", ou plutôt le toit sur lequel il avait l'habitude de se poser pour … méditer. Car oui, s'il était hyperactif sur de nombreux points, il avait compris que faire une activité relaxante pouvait aider à mieux réfléchir, mieux se contrôler, mettre de l'ordre dans ses idées, chaque matin, pour débuter sereinement la journée, avec des idées bien claires en tête.

Quelques acrobaties, comme d'habitude, et le voilà à son endroit habituel. Sauf que cette fois ci, il n'était pas tout seul, et en plus, quelqu'un était là avant lui, c'est à dire qu'on s'était levé plus tôt que lui. Et qui d'autre pour le surprendre que quelqu'un qui lui avait décroché la mâchoire après avoir encaissé Noble Truth … Et avait visiblement aimé ça. Kasca Umino admirait l'horizon et le retranscrivait sur sa toile toujours avec la grâce et la classe qui la caractérisait. Loin de se dire qu'elle lui avait volé son endroit favori, il était heureux de découvrir qu'elle prenait également ce genre de temps pour elle. Voilà un autre point qu'ils partageaient. Il avait déjà hâte de voir quel genre d'autres sujets ils pourraient s'entendre. Il lui lance un grand sourire en s'avançant, alors qu'elle ne lui jette qu'un regard indifférent avant de reprendre ses activités. Croyait elle qu'il allait partir de son côté et la laisser tranquille ? Si tel était le cas … Il faudrait encore qu'elle apprenne à mieux le connaître.


"Yo Kasca, c'est marrant de te voir là. D'habitude je suis seul, alors c'est un peu devenu mon p'tit jardin secret tu vois. C'est tranquille. Quand on s'est entraîné, j'étais là juste avant, le prof m'a appelé en me jetant une pierre dans la tronche. J'espère que ça traversera pas ta toile quand il t'en lancera une dans l'unique but de t'emmerder. C'était limite, ce qu'il t'a balancé la dernière fois."

Il s'abaissa sur la pointe des pieds à ses côtés, pour regarder ce qu'elle dessinait. En dehors de la méditation, il avait toujours trouvé quelque chose de relaxant à regarder les autres dessiner, chanter, jouer d'un instrument, faire des trucs artistiques, en somme. Aussi, il pourrait la regarder peindre jusqu'à ce qu'elle en ai marre (de peindre ou de lui qui n'aurait cessé de regarder par dessus son épaule).

"La ville a l'air si … Froide, de loin. Et puis le temps n'aide pas à se dire à quel point c'est vivant et chaleureux, là dedans. Quand j'ai quitté le monastère, j'ai atterrit ici sans rien connaître, alors j'ai tout découvert et appris sur le tas. Hmm, y penser me donne envie d'y faire un grand tour. Avec toute les missions ces derniers temps, j'ai pas du tout eu le temps de m'amuser un peu."

Il se releva alors, quittant des yeux le support sur lequel Kasca dessinait pour regarder cette fois-ci la ville au loin. Maintenant qu'il avait cette idée en tête, il n'y avait rien qui pouvait le faire changer d'avis. Quand bien même il aurait dû se rendre à l'entraînement avec l'Umino, s'il avait décidé qu'il allait manger sucré, puis salé, puis sucré, puis jouer et s'amuser avec tout ce que Tokyo avait à lui offrir … Sa journée "plaisir" sera effectuée.

"De toute façon, j'ai pas le droit de faire des exercices, aujourd'hui. On me force à me poser. Alors autant prendre du bon temps et profiter de l'instant présent."

Il parlait autant pour lui même que pour sa camarade. Après tout, avec son truc dans les oreilles, il n'avait aucune idée de si elle l'entendait ou pas. Quand soudain, une idée lui vint a l'esprit, et il tourna un regard plein d'intérêt vers elle, les yeux illuminés par l'idée brillante -ou pas- qu'il venait d'avoir.

"Dis, tu me suis, si je vais en ville ? Y'a énormément d'activités à faire, c'est trop intéressant. Toute façon pour moi c'est jour off. Ce serait énorme que tu vienne aussi pour découvrir tout ce que cette ville regorge comme surprises. Enfin, quand t'aura fini ce que tu as à faire, bien sûr."
Kasca Umino
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Kasca Umino
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Kasca Umino
Jeu 29 Fév 2024 - 13:54

Si la matinée avait été des plus calmes et apaisantes pour le moment, et qu'elle avait pu en profiter jusque là dans sa solitude habituelle et dans la petite routine qu'elle avait établi depuis quelques jours, la présence de son nouveau camarade de classe promettait de mettre en péril toute perspective de continuer sur cette lancée.
Kasca n'avait pas vraiment eu l'occasion -elle ne courrait pas après- de passer du temps avec lui, mais elle savait déjà qu'il était du genre hyperactif, et qu'il parlait beaucoup, pour l'avoir côtoyé un peu en salle de classe après leur duel sur le terrain en herbe. Elle l'avait observé, un peu, pas mal. Derrière son apparent détachement et le sourire qu'il affichait naturellement, son corps ne semblait pas vouloir rester une seule seconde statique. Il y avait chez lui toujours du mouvement, et lorsque ce n'était pas pour poser une question ou répondre au professeur en parlant avec ses mains, c'était le mouvement régulier mais rapide de son syndrome de la jambe sans repos, trahissant sans mal son hyperactivité.

De ce qu'elle en avait vu, c'était une personnalité solaire et franche, qui ne craignait pas grand chose. Au contraire de personnes qu'elle avait côtoyé jusque là, il la regardait sans flancher. Malgré le mépris avec lequel elle s'était appliquée à lui rendre son regard, elle n'avait reçu de lui que son fidèle sourire énervant. Kasca avait abandonné l'idée de lui faire baisser les yeux de cette façon. Il l'avait dominé sur le terrain, et ça, tout le monde en avait conscience, elle la première mais aussi leurs professeurs. Nul doute qu'ils l'avaient transférée à Tokyo pour ça. Personne jusque là, même Takehiko Umino la sadique et la brutale entraîneuse des utilisateurs de l'Anima, personne jusqu'au pleutre Takeshi Ahad ou le nonchalant Katsuro Wakabayashi, personne ne l'avait jamais abordée de cette façon.
Et si lui ne la craignait pas, elle était pour sa part assez désarçonnée. N'avait-il aucune idée des horreurs qui tâchaient ses mains de peintre ? Du sang, de celui de son frère à celui de sa mère, qu'elle avait sur les mains ? Elle se souvenait encore de la sensation gluante de la langue arrachée de son petit camarade moqueur de Kyoto. Elle se souvenait encore de l'émotion violente qui l'avait traversée et poussée à passer à l'acte. Kasca n'avait pas pris de nouvelle de lui : elle n'en prendrait pas.

Le pinceau glissa délicatement d'une note d'un léger bleu qui s'infusait sur la toile là où elle avait préalablement placé de l'eau. Son regard voguait de sa peinture à la ville, et de la ville à sa peinture. La musique dans ses oreilles résonnaient toujours, d'une moindre mesure puisqu'elle en avait baissé le volume. Elle se demanda, dès les premiers mots prononcés par le Sato, si ce fut une bonne décision et ne mit pas longtemps à regretter son choix tant il parla. Et à mesure que les mots venaient à ses tympans, elle le sentait s'approcher jusqu'à s'accroupir près d'elle sur la pointe des pieds. Kasca lui accorda un rapide coup d'œil de côté avant de tenter de se concentrer à nouveau sur sa toile qui prenait vie.

Mais son esprit était happé par les paroles du garçon.
La dernière phrase seulement, qui attira plus son attention que tout le reste dont elle se fichait bien. Un léger froncement de sourcils accompagna ses réflexions silencieuses alors qu'il se relevait pour observer la ville par-dessus le pupitre de l'Umino. Tout ça pour l'écouter enchainer sur des âneries.
Comment ça Tokyo était froide ? Kasca avait beau regarder sa peinture, elle n'y voyait que des couleurs assez chaudes. Haussement d'un sourcil alors qu'elle checkait de nouveau la concordance entre son choix de teintes et la réalité. Constat flagrant que Daisuke devait complètement délirer. Ou peut-être qu'il était daltonien et qu'il voyait les choses autrement. Dans tous les cas, il se trompait : Tokyo en ce jour et sous ce soleil levant était tout sauf froide.
Kasca écouta distraitement le reste des paroles du brun sans y prêter -visiblement- trop d'attention. Pourtant, sous ses airs de n'en avoir rien à faire, elle restait aux aguets de toute information pouvant lui permettre d'avoir un ascendant sur lui. Apparemment, cet idiot lâchait du lore sans même qu'on ait à le lui demander. Il parlait de monastère, de sa vie d'avant. Il ne donna aucune indication chronologique, aussi restait-il un peu dans le flou. Kasca glissa discrètement un regard vers lui alors qu'il s'était perdu dans la contemplation de la ville loin devant. Qu'est-ce qu'ils pouvaient tous lui trouver pour lui avoir refilé dans ses pattes à elle ?

Daisuke continua de parler tout seul, prétextant vouloir profiter de son repos forcé pour... faire des trucs. Le diamant des Umino se remit à peindre, plongea un pinceau dans l'eau et traça quelques couloirs avant d'y appliquer de la couleur. L'aquarelle avait ce quelque chose de magique, lorsque l'encre rencontrait l'eau et s'y étalait gracieusement, formant tâche à retravailler, étirer, compacter. Kasca n'en était pas encore au point où elle devait expérimenter, elle devrait plutôt se concentrer sur sa gestion des dimensions et de la réalité, mais elle ne pouvait s'empêcher de tenter des choses. L'esprit à vif, appliqué, en ébullition.
Pourtant quelque peu troublé par la présence indésirable de son camarade. Mais peut-être qu'il finira par partir, quand il aura fini de parler tout seul et qu'il verra qu'elle ne lui accordait aucune importance. Kasca pensait déjà au reste de sa journée, planifiant de s'entraîner avec son fléau pour tester des nouvelles choses. Elle pensait aussi faire quelques exercices d'esprit pour affiner ses réflexes, et détacher sa vision de ses pensées. Peut-être qu'elle pourrait aussi all-

"Mmh...?" troublante sensation dans son oreille, elle percuta les mots qu'il venait de prononcer.
Son geste suspendu, le pinceau gouttant proche de sa toile sans la toucher, et la peinture finissant sur une tuile du toit, elle avait croisé le regard de Daisuke, enfin. Est-ce qu'il était sérieux ? Est-ce qu'il se moquait d'elle ? Est-ce qu'il venait vraiment de l'inviter en ville avec lui, pour son jour off, genre pour faire des trucs et tout ? Elle, Kasca Umino, le diamant brutal, l'arracheuse de langue, la colérique froide, le cœur glacial ?
Il bluffait. C'était une blague. Ou pire... Peut-être un piège ? Peut-être que ça lui ne lui avait pas suffi de la mettre au tapis dans l'herbe. Peut-être qu'il ne la craignait tellement pas qu'il se permettrait de parler de lui sans avoir peur qu'elle ne lui fasse de mal, peut-être qu'ainsi il se permettait ce genre de fantaisie, dans l'espoir de l'humilier encore. Peut-être. Plausible. Plausible, n'est-ce pas ?

Kasca détourna les yeux et les reposa sur sa toile, changeant de pinceau dans un geste nerveux. Son visage s'était un peu froncé, sous le léger agacement qu'elle ressentait.

« Je ne vois pas ce que j'y ferai de plus intéressant là-bas que m'entrainer. » lâcha t-elle froidement. « Je n'ai pas de temps à perdre dans ce genre de choses. »

Futiles choses que d'aller en ville pour "s'amuser". A faire quoi déjà ? Elle revoyait les autres élèves à Kyoto, partir aussi explorer des lieux qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait jamais souhaité connaître. Et pourquoi faire déjà ? Elle était très bien toute seule. Elle n'avait pas le temps pour ça. Ce n'était pas en allant trainer en ville qu'elle deviendrait plus forte. Owari et tous les grands Umino ne prenaient pas ce genre de moments. Il n'y avait pas de place pour l'amusement. Et pourtant... Les yeux de tempête se posèrent de nouveau sur le jeune homme.

Pourtant si lui se permettait d'en prendre, et qu'il la surpassait... et si elle passait tout son temps à s'entraîner et qu'elle ne devenait pas plus forte... Même avec un malus, il était au-dessus, c'était ça ? Non. Ça n'avait pas de sens qu'elle ne soit déjà pas son égale. Elle était une Umino, avec l'Anima, entraînée depuis son enfance. Il était un Sato, et ce n'était même pas une grandes familles d'exorcistes. Pouvait-elle accepter de se laisser surpasser, largement, par une personne comme lui ? Absolument pas. Jamais.
Kasca avait encore en travers de la gorge la façon dont il avait semblé jouer avec elle là-bas, sur le terrain d'entraînement. Si elle l'avait mis en difficulté, il ne l'avait pas montré. Elle n'avait vu de lui que son sourire méprisant, et il l'avait pris de haut tout du long. Et là, voilà qu'il décidait de l'emmener en ville et pour faire quoi ? Il n'y avait pas trente six milles raisons à cela.
Elle ne pouvait pas se défiler devant lui.

Kasca posa son pinceau dans le pot d'eau qu'elle utilisait pour les nettoyer. L'encre s'en échappa, troublant le liquide d'une nouvelle teinte orangée.

« Mais j'ai fini, alors... » "... Alors je vais venir avec toi." « Attends moi à l'entrée. »

Soupire bruyant et long, elle ne cachait pas son agacement. Sans un autre regard vers lui, l'Umino rassembla son matériel et darda ses prunelles sur Tokyo qui s'élevait à présent sur sa toile et puis devant eux, plongée sous un soleil bien présent maintenant, ses grands gratte-ciels s'élevant et le léger brouhaha lui parvenant malgré la barrière de protection de l'école. Kasca décrocha sa toile et plia son chevalet, avant de dévaler le toit d'un pas leste et de se rendre direction sa chambre, laissant Daisuke tout seul.
Refermant la porte derrière elle, son antre n'était pas du tout à son image : c'était un bordel sans nom, croquis, dessins, et peintures tâchant les murs, des crayons et des feutres partout sur le sol, des pots ouverts, un bureau remplis d'autres essais infructueux. Kasca délaissa sa nouvelle toile sur un tas d'autres abandonnées contre un pan de mur. Elle attrapa sa sacoche et y glissa son poignard.

Sentant sûrement poindre l'excitation et l'appréhension chez sa maîtresse, le serpent-dragon se libéra tout seul de sa prison, s'échappant du pendentif qui trônait seul autour du cou de l'Umino. Il disparut dans sa veste, s'enroula au chaud autour de sa taille et ne laissa apparaître que sa tête dans le creux de son cou. Réajustant quelque peu son carré destructuré, elle marcha d'un pas assuré jusqu'à l'entrée de l'école, mains dans les poches. Combien de temps cela faisait qu'elle n'était pas allée en ville ? Pour juste, traîner. En mission oui, avec Takehiko, et encore, c'était toujours dans des endroits isolés, présence de fléaux oblige.
Avec sa mère, quand elle était toute jeune. Pour un festival... Les souvenirs étaient flous. Elle ne devait pas avoir plus de quatre ans.

Kasca accrocha son regard azuré sur la silhouette de Daisuke, qu'elle trouva sans mal là où elle l'attendait. Elle s'arrêta devant lui, et se contenta de le fixer dans l'attente qu'il prenne le lead de cette sortie puisqu'elle était son idée. Et que, même si elle n'en montrait rien, Kasca ne savait pas du tout où aller et par où commencer.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Mar 5 Mar 2024 - 11:33
Vu d'ici, pour Daisuke, la ville était effectivement froide, quoi que Kasca puisse dépeindre sur sa toile. De loin, les building métalliques semblaient fades, impersonnels, monotones. Mais quand on est en plein milieu de tout ça, dans les rues bondées et les grandes places surpeuplées ... On se sent proche de tout le monde et on sociabilise bien facilement, surtout attablé autour d'un bol de ramen à une table dans une rue proposant son lot de street food. Enfin cela dit ... Pas sûr que la jeune Umino soit ravie de cette activité précise. Kasca semblait aimer le calme et la sérénité. Il ne faudrait pas qu'elle fasse une crise de panique en plein milieu d'une foule. Enfin, Dai avait bien d'autres activités sympathiques en tête qui seraient à même de faire décompresser sa camarade et de la décoincer un peu.

Son visage rayonna lorsqu'elle formula son souhait de le suivre, bien que dit d'une manière où on sentait sa réticence. Mais c'était déjà un énorme début, et l'héritier des Sato le savait bien. Depuis le départ, la jeune Umino mettait un point d'honneur à se montrer impassible et sérieuse, si ce n'est parfois hautaine. Qu'elle se libère de son activité et fasse fi de ses entraînements pour le suivre en ville, cela réchauffa bien vite le coeur de Daisuke, quel que soit la raison cachée de cette dernière, d'autant qu'il ne soupçonnais nullement que sa nouvelle amie puisse avoir un but tout autre que de se changer les idées en dehors de cette école - qui s'y on y restait trop longtemps pouvait parfois ressembler à une prison dorée -.

Mais même pour une approbation à sa proposition, la réplique restait quelque peu froide. Aucun problème pour Daisuke qui ne remarqua presque que le fait qu'il allait être accompagné pour une journée qui s'annonçait incroyable : à sa sortie du monastère, l'émerveillement qu'il avait traversé en découvrant en quelques mois la plupart des loisirs que pouvait offrir le Japon avait été sans pareil. Il n'avait jamais retrouvé une telle sensation. Alors faire découvrir à d'autres gens ce qui l'avait tant intéressé, c'était comme revivre ce genre de moment pour la première fois. S'il savait que Kasca réagirait à sa façon, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle pourrait enfin s'amuser, en tout cas pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontrée.

Dai ne mit pas tant de temps à se préparer. La veste de l'école était ouverte sur un t-shirt bleu simple, de la même couleur que sa mèche et que ses lentilles - car oui, il changeait parfois la couleur de ses yeux pour ce qu'il appelait le flow et la classe -, de cette manière, Kasca ne pouvait sans doute pas passer à côté de sa couleur préférée, même si se présenter de la sorte était loin d'être le but premier.

Il l'attendit alors à l'entrée de l'école, et attendit une camarade qui ne mit pas longtemps à se présenter. Très bien. Pas de perte de temps, la journée serait des plus productives, et elle ne manquerait pas de choses à faire. Après tout, Daisuke avait en tête un bon nombre de chose à faire essayer à Kasca. Un large sourire lui barra le visage à son arrivée.


"Super, on va bien s'éclater ! Tu va adorer la première activité, c'est un truc cool qu'on peut faire qu'à d'eux, et y'a un peu de compétition, et c'est grave excitant tu va voir, direction ..."

Le métro. Accroché à la barre de fer au dessus de lui, Daisuke avait complètement oublié le moyen de transport dans lequel ils devaient attendre d'arriver à destination. Si au fur et à mesure de ces trois années à l'école il avait finit par s'habituer à l'ambiance exécrable des métro tokyoïtes, ce n'était peut être pas le cas de l'Umino. Pour le coup, rien n'était plus calme que cet endroit, en contraste avec le nombre important de gens qui l'empruntait. En dehors de quelques quintes de toux par ci par là, personne n'ouvraient la bouche, et sans les bruits environnants causés par la vitesse du train et des frottements des gens qui ne tenaient pas en place, tout serait bien silencieux. Malgré tout, le métro restait blindé, et Kasca n'avait pu échapper à quelques poussées. Dai, qui n'avait pas cessé de l'observer pour vérifier qu'elle ne pète pas un plomb, avait finit par l'entourer de son corps comme il le pouvait tout en lui laissant de l'espace.

Ah ... Pas la meilleure entrée en matière pour lui montrer la diversité des activités que pouvait offrir Tokyo ... Mais tout bon japonais qui se respecte devait passer par là. Paraît qu'en France, c'est pire. C'est la première chose qu'on lui avait assuré la première fois qu'il s'était lui même plaint.

Sortir de là ne fut pas des plus aisés non plus. Peut-être étaient ils partis trop tôt, sans doute étaient ils en pleine heure de pointe.
"Suis moi" avait lâché le jeune homme à sa camarade, un "ordre" impossible sans un peu d'aide à quelqu'un qui découvrait toute cette mascarade pour la première fois, mais Kasca était une exorciste et une personne à ne pas sous estimer : se frayer un chemin tout en gardant un oeil sur un Daisuke qui marchait à une allure lente pour que les deux ne soient pas séparés n'était pas la chose la plus compliquée à faire de la semaine. Monter des escaliers, attendre dans les escalators, passer des barrières avec des tickets achetés précédemment par Daisuke - forcément, s'il avait oublié de parler du métro à Kasca, ce n'était pas pour lui parler des prix exorbitants de ce dernier de son point de vue -, se manger une bourrasque d'air frais en sortant de la station ... Et les voilà en pleine rue, au milieu de non exorcistes qui vaquaient à leurs occupations. Et dès la sortie, au bout d'une longue rue ... Dai pouvait apercevoir le saint Graal.

"Lààààà bas !"

Une salle d'arcade, aux néons clairs et brillants même en plein jour, accueillait les personnes qui voulaient prendre un peu de bon temps, et ce, dès le matin. Le nombre de gens qui devaient y passer leurs journées ... Mais Dai n'avait prévu d'y passer que la matinée. Il y avait tant d'autres choses à faire. Il parti d'un pas pressé en pensant à tout le reste de la journée en lançant un coup d'oeil excité à Kasca et en lui montrant toute ses dents.

"Go go goooooo"
Kasca Umino
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Kasca Umino
Mar 5 Mar 2024 - 19:48

Les yeux de tempête cherchaient à s’accrocher à ceux du jeune Sato. Ils ne trouvèrent que des lentilles de couleur bleue, camouflant le brun bigarade des iris qu’elle savait siennes pour les avoir croisées de multiples fois lors de leur duel. Elles contrastaient avec ses cheveux jais, mais une unique mèche devant son visage semblait vouloir s’y fondre. Du bleu, il y en avait aussi sur sa tenue alors qu’elle le détaillait quelque peu, fuyant le grand sourire qui faisait flasher ses dents blanches. Si extérieurement, elle était fidèle à elle-même avec son expression sévère et froide, intérieurement, elle se trouvait un peu mal à l’aise de faire face à quelqu’un de si solaire en sa présence. La seule autre personne qui était ainsi à l’école de Tokyo, c’était Maaya Takashi mais Kasca avait rapidement senti que sous le sourire d’ange qu’elle arborait se cachait une démoniaque créature qu’elle n’avait aucune envie de réveiller.
Au contraire de Daisuke, qui malgré les réticences de l’Umino à son sujet, n’avait de cesse de se montrer avenant avec elle. Mais elle savait que ce n’était qu’une façade. Tout comme chez Maaya, cela cachait quelque chose. Peut-être de mauvaises intentions, ou bien une arrogance terrible, et une méprise encore plus mesquine que ce dont elle était elle-même capable de faire preuve. Souvent, elle avait l’impression qu’il la prenait de haut, sous son air désintéressé et détaché, sous ses sourires brillants. A vomir.

S’il avait choisi une tenue plutôt colorée malgré le sombre de la veste de l’uniforme de l’école, Kasca était toute de noir vêtue. Son carré désordonné tranchait avec l’ébène de ses vêtements, tout comme la peau très blanche de son ventre qui parfois pouvait apparaître lorsqu’elle levait les bras, sous sa veste raccourcie. Puisqu’ils pouvaient personnaliser leur uniforme, elle ne s’était pas faite prier pour en imaginer un à son image, où elle se sentirait à l’aise. Elle pouvait ainsi y mixer sa propre garde-robe, flirtant avec la limite de l’acceptable quant à l’obligation de porter l’accoutrement obligatoire de l’école d’exorcisme. Kasca portait principalement des habits alliant à la fois technicité, style et liberté de mouvement. Son style tournait autour du techwear et de ses variantes.

Le diamant des Umino talonnait l’héritier des Sato. Ils traversèrent sans effort la barrière séparant l’école du reste du monde et déjà Tokyo bruissait à ses oreilles, des sons qui pourraient lui paraître menaçants si elle connaissait seulement la peur. Mais Kasca, elle n’avait pas peur de grand chose.
Docilement, elle marchait dans ses pas, écoutant distraitement les quelques phrases qu’il prononçait pour briser le silence entre eux. Ses mains couvertes de mitaines en cuir avaient trouvé refuge dans les poches de sa veste, tout comme la moitié de son visage sous le col chaud. Son fléau craignait lui aussi le froid, et s’enroulait sous le blouson jusqu’à entourer sa nuque, dardant ses prunelles chromatiques sur le dos du Sato qu’on pouvait deviner musculairement dessiné sous sa veste ouverte. Kasca repensa à ce qu’il lui avait dit sur le toit, la façon dont il avait tout découvert en sortant de son monastère. Elle non plus, n’y connaissait rien, mais pas qu’elle n’en avait jamais eu l’occasion : elle ne s’y était jamais intéressée, n’y trouvant aucun avantage. A quoi bon se jeter en pleine ville parmi tous ces gens normaux, lorsque la plupart des fléaux se trouvaient plutôt en banlieue ou dans des lieux plus abandonnés ?

Pour autant, elle ne manqua rien de ce qu’il fit. Lorsqu’il acheta des tickets, lorsqu’il lui en tendit un, lorsqu’il entra dans le métro en suivant une file d’autres personnes. Kasca l’imita. Comme elle avait imité tous ses professeurs, comme lorsque Takehiko ne lui donnait aucune indication et qu’elle devait se débrouiller seule. Elle reproduisait tout ce qu’il faisait, évitant habilement la foule qui se pressait autour d’eux. Elle ne les voyait pas réellement. Pour elle, ils faisaient partie du décor.
Lorsque Daisuke les mena dans la rame du métro, Kasca trouva refuge directement dans un coin, s’adossant à la paroi, observant tout en chacun se positionner. L’un toussant, l’autre cédant sa place à une personne âgée, des enfants qui chahutaient réprimandés par leur mère. Il y avait beaucoup de sons nouveaux, et le serpent-dragon frémit à l’annonce de la fermeture des portes. Kasca regarda tout autour d’elle un léger instant, avant que le métro ne se mette en marche. L’élan la prit par surprise mais habile et preste, elle rétablit rapidement son équilibre et revint se caler comme si de rien, enfonçant la moitié de son visage dans son col, sourcils froncés. Quelques arrêts plus loin, et la masse de personnes n’avait pas du tout désemplie, au contraire.
Ce fut son fléau qui, en résonance, paniquait le plus. Il resserrait ses écailles blanches et miroitantes sur elle sous sa veste, l’obligeant à la dézipper pour faire semblant de réajuster sa pochette à sa taille : en réalité, Kasca luttait contre la créature, lui chuchotant quelques mots à la fois fermes mais où coulait le miel. Le serpent-dragon siffla silencieusement et s’enroula à son bras, dans sa manche. L’Umino soupira, laissant son dos reposer contre la paroi de la rame de métro, avant que quelqu’un ne la bouscule un peu à sa gauche. Et si elle tourna la tête par réflexe, elle ne put que voir le bras de Daisuke apposé près d’elle. Naturellement, elle porta son regard sur lui. Dans le sien, finalement, puisqu’il l’observait lui aussi. Ils se fixèrent un moment. Un flottement de quelques secondes, avant que l’Umino ne se désintéressa pour se remettre à analyser la foule.
Arrogant.

"Suis moi" Les portes s’ouvrirent avec fracas, ramenant la peintre à la réalité et elle se glissa machinalement derrière lui, de quelques foulées rapides pour le rattraper et être certaine de ne pas se laisser distancer. Ainsi proche, elle avait l’impression d’être son ombre, mais dans le brouhaha de cette sortie de métro et dans la masse humaine qui se mouvait autour d’eux, elle était plutôt focalisée sur le fait de s’échapper d’ici. Elle faillit être prise au dépourvue par l’escalator qu’elle ne vit qu’au dernier moment, la faute au Sato lui cachant la vue, mais Kasca ayant de bons réflexes, elle s’y hissa sans plus d’ennui.
Elle pouvait déjà sentir l’air frais de cette journée d’hiver, portant à son nez des effluves tokyoïtes. Ils furent dehors plus vite qu’elle ne l’aurait pensé, et si elle fut frappée par la légère brise qui les accueillit, elle le fut encore plus par le chant de cacophonie du trafic. S’immobilisant d’abord, l’Umino prit un temps pour parcourir des yeux les buildings qui la surplombaient, les gens pressés qui passaient sans la voir, le ballet des voitures… lorsque son regard chercha le Sato, elle l’avait perdu. Légère panique alors, mais une morsure discrète à son oreille droite lui indiqua la bonne direction. D’une course svelte, elle rattrapa son coéquipier, retrouvant un total contrôle d’elle-même lorsqu’elle se hissa à ses côtés pour marcher à son rythme.

Si Daisuke fut visiblement ravi et très enthousiaste à la vue de cet endroit plein de néons, Kasca n’y trouva rien de spécial. Elle s’arrêta d’abord, alors qu’il s’y pressait déjà manifestement impatient d’y rentrer. Les yeux de tempête tombèrent sur les dents blanches qu’il lui affichait dans un large sourire et elle se décida à lui emboîter le pas. Pourquoi hésiter autant ?

A l’intérieur, il y avait encore beaucoup, beaucoup de bruits. Très électroniques, des machines et des gens bien occupés dessus, des rires, des cris. Cela sentait aussi la nourriture. Kasca dardait son regard un peu partout, incapable de l’accrocher sur un point fixe tant il était attiré par la lumière, par les mouvements, par les sons. Elle tourna un peu sur elle-même en marchant, une expression singulière de découverte flottant sur son visage, quand bien même elle n’était pas bouchée bée. Son fléau grogna quelque peu contre sa peau, frémissant, mécontent. Kasca ouvrit son pendentif en observant le plafond décoré de multiples néons, et glissa sa créature à l’intérieur, distraitement, happée par son environnement et oubliant complètement qu’elle pouvait gêner là où elle se tenait.
Mais ils se pousseraient. Elle était une Umino après tout.

Et pourtant, actuellement, elle était peut-être pour la première fois une ado.
En regardant autour d’elle, elle se sentit flotter. Ici elle était une parfaite inconnue. Il y avait tant de gens, tant de vie. Personne ne faisait attention à elle. Une impression d’être un fantôme, d’être transparente. D’être perdue. Agressée par le monde autour d’elle.
Kasca ne connaissait pas la peur. Un Umino ne connaissait pas la peur. Kasca ne connaissait pas la peur. Lui répétait-on depuis son enfance. Se répétait-elle si souvent, depuis tant de temps. Elle s’était exécutée, machinalement et mécaniquement, suivant le chemin qu’on lui avait tracé et ordonné de suivre. Tête baissée sans un regard en arrière. Ce monde n’était pas le sien. Si là-bas, elle était Kasca Umino, ici qui était-elle.

Accroc de son palpitant lorsqu’elle sentit la prise ferme de la main de Daisuke sur son bras. Elle se laissa guider, et s’accrocha à cette sensation, et à la vision du brun qui tout de sourire lui adressait des mots qu’elle n’entendait pas. Marchant dans ses pas, et à mesure qu’ils traversaient la grande salle à la lumière électrique, encerclés par le tumulte des autres et des machines, et des cris et des rires, et des voitures et de Tokyo qui les avaient engloutis, Kasca sondait ses émotions, décortiquait ses sensations pour mieux les brider, les emprisonner, les contrôler, les annihiler. Rien n’y faisait, elle ne parvenait pas à faire le tri. Ici, elle ne savait pas comment faire. Et la seule chose qui la raccrochait au monde de l’exorcisme, à son univers, c’était cette main sur son bras et son propriétaire. Kasca s’y focalisa. Ses yeux tombèrent dans les lentilles bleues, et elle se concentra enfin pour entendre les paroles du Sato. Du moins, si elle ici n’était plus une Umino… était-il encore un Sato lui aussi ? Elle eut un moment de vague et de flottement de nouveau alors qu’il lui montrait une machine qu’il souhaitait utiliser.

Dardant son regard, sceptique, sur l'émetteur de lumière et de bips juste à côté d’eux, elle en haussa un sourcil. Daisuke avait l’air si excité et enthousiaste à l’idée de jouer avec, qu’il la forçait à se demander comment on pouvait trouver un semblant d’amusement ainsi. Piquant sa curiosité, elle y céda, et d’une main légère appuya sur un gros bouton jaune poussin. L’écran réagit de revêche, affichant une boule jaune aussi gobant quelques autres formes étranges. Interloquée, Kasca tourna la tête vers Daisuke.

« Ça ressemble aux… » “dessins animés de mon frère.” laissa-t-elle sa phrase en suspens, pour ne la finir que pour elle-même.

Un gamin à côté jouait sur une même machine, et Kasca l’observa un instant avant de se décider à l’imiter s’installant dans le fauteuil. Et puis là, elle ne savait plus quoi faire alors elle improvisa et appuya sur un autre bouton. Puis un autre. Un autre. Faisant fi des explications du brun à côté d’elle, absorbée par ce qu’elle faisait et surtout têtue comme une mule. Elle ne sut pas comment elle s’y prit, mais elle lança une partie. Le regard naturellement attiré par la lumière de l’écran et ce qu’il s’y passait, elle recommença au hasard à appuyer et pousser sur les commandes, enregistrant peu à peu mais rapidement ce que tout cela provoquait. L’esprit en ébullition comme si elle s’essayait à un nouvel exercice de logique, Kasca ramena ses jambes contre elle, s’approchant quelque peu de l’écran. Elle ne comprenait pas encore le but de ce truc et à quoi cela devait servir mais elle supposa que c’était un excellent moyen d’entraîner les réflexes et la stratégie. Peut-être que c’était utilisé pour aiguiser les sens des soldats non-exorcistes. Elle ferait des recherches là-dessus en rentrant.
Ne rien comprendre, c’était vraiment frustrant.

Sa boule jaune se fit gober par un autre. Les doigts fins de l’Umino glissèrent du joystick et elle resta une ou deux secondes devant l’écran d’accueil revenu, avant de finalement se tourner quelque peu vers Daisuke.

« Comment tu… enfin… » dit-elle en pointant du doigt la machine. Expression d’insatisfaction sur son visage. « Toi, tu sais faire, Sato-kun ? »

Et si ses sourcils étaient froncés, trahissant à la fois son agacement et son incompréhension, ce n’était nullement tourné à l’encontre de son coéquipier. Elle le regardait de ses yeux où régnait si souvent le froid polaire et où, ici et maintenant, s’était allumée une lueur singulière d’une curiosité dévorante et vorace. Elle ne pouvait déceler de changement dans le regard du jeune homme à cause de ses lentilles de contact, elle se fiait à ses micro-expressions pour capturer la moindre information. Si les mots lui laissèrent un goût amer sur la langue, elle ne put s’empêcher de les prononcer tout de même :

« Montre-moi. »
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Dim 10 Mar 2024 - 19:56
L'ambiance de la salle était telle qu'il l'avait laissé la dernière fois qu'il y était allé. Pour lui, l'atmosphère de cette dernière avait quelque chose de magique. Comme si elle était figé dans le temps, qu'elle ne fermait jamais, et que tous s'y amusaient avec la même ferveur de jour comme de nuit, que le personnel se relayait pour que jamais ne ferme cet espace de divertissement, toujours plongé dans une euphorie entraînante. Des familles jouaient ensemble au billard et au bowling, des lycéens se disputaient une partie de air hockey, le jeu du palet, des petits s'émerveillaient sur les motos à conduire et des gens se pensant un peu trop expert de la danse se dépensaient sur la piste, pendant que les néons clignotaient au dessus de leur tête et que des lumières toujours plus vives ne cessait de les agresser à en faire une crise d'épilepsie.

Mais Daisuke adorait cet endroit. Chaque fois qu'il y rentrait, il avait l'impression de découvrir de nouvelles choses, et de retrouver la sensation qu'il avait eu en sortant du monastère, lorsque les élèves de première année et quelques professeurs lui avaient fait découvrir le monde extérieur. Quand il était parti rejoindre des frères et sœurs Sato qui avaient quittés le monastère avant lui qui lui ont par la suite montrés tout ce que le Japon pouvait receler comme plaisirs à déceler. Il s'y sentait comme un gamin qui pourrait s'amuser toute la journée pendant que les parents vaquaient à leurs occupations. Un paradis pour les enfants et pour le grand qu'il était. Il tourna alors son visage vers Kasca, pour voir si elle ressentait la même chose que lui, dans un endroit où elle n'était visiblement jamais allé. Cette dernière semblait perdue, happée par ce qu'elle voyait. Comme si elle essayait d'emmagasiner toutes les informations qui pouvaient lui parvenir d'un monde qu'elle ne connaissait pas. Un monde dans lequel elle était comme tout le monde, en train de profiter d'un moment de sortie, sans qu'elle soit au dessus des autres et que les plus faibles se prosternent à ses pieds. Ici, jusqu'à preuve du contraire ... Tout le monde peut profiter de ces jeux, chacun son tour. Aucun ne serait viré comme un vieux sac à patate parce qu'il est devant l'arcade qu'une Umino veut essayer. Mais le jeune homme distingua bien vite un emplacement vide avec des personnages sur la borne qui lui tira une expression surprise.


"Oh ! Viens ! Viens à celui là, il est trop cool !"

Il s'écria ces mots en tenant machinalement le bras de Kasca, pour qu'elle ne le perde pas de vue, et surtout pour qu'ils aillent plus vite à la machine. En se retrouvant devant, il laissa Kasca prendre place pour qu'elle puisse commencer.

"C'est Pacman ! C'est sûrement sorti en animé, c'est là que t'as dû le voir. Tu vois la grosse boule ? Qu'à une grosse bouche ? Bah faut que tu mange les petits pois jaunes sur touuuute la carte et que tu mange les fruits et les gros points lumineux ils permettent de faire peur aux fantômes qui deviennent bleu et ..."

Mais Kasca, visiblement, n'en avais que faire et appuyait sur tout les boutons en se fiant à ce que faisait son voisin. Seulement, elle ne risquait pas d'aller bien loin surtout si elle restait coincé sur l'écran de chargement mettant le jeu en valeur, illustrant ce qu'ils fallait faire avec des exemples. Malgré tout, l'Umino pensait certainement qu'elle était en train de jouer, vu la ferveur avec laquelle elle martelait touches et joystick. Daisuke inséra une pièce en arrêtant ses explications en voyant la manière dont la jeune femme semblait s'acharner dessus. Le jeu se mit en marche sans plus de transition qu'un fond noir léger, et un décompte. Ce fut un massacre pour le pauvre Pacman qui se fit manger par Clyde, le fantôme orange. Léger moment de rage pour Kasca qui lui demanda comment s'y prendre.

"C'est Dai, et ouais, t'as devant toi le boss incontesté de Pacman. C'est un exploit incroyable, surtout quand on ne connait le jeu que depuis trois ans. Après c'est pas le seul truc dans lequel je suis le maître absolu maaaaais c'est sûrement dans le top 3."

S'il ne s'installa pas à la place de Kasca, il se contorsionna pour arriver jusqu'aux manettes. Dans sa tête, ça n'allait pas durer longtemps et l'Umino pourrait profiter de la pratique juste après sa théorie de deux minutes.

"Là, le levier que tu peux bouger, c'est pour déplacer ton perso, la grosse boule. Le but c'est de manger tout les points, mais si tu mange les fruits au milieu et le plus possibles de fantômes, t'as des points bonus cumulés à la fin."

Pour Dai, en effet, le niveau un était une partie de plaisir. S'il était un mauvais professeur pour expliquer comment manipuler son arme fétiche, pour ce qui était des jeux vidéos, ça allait déjà mieux, surtout quand il ne fallait connaître le principe que de cinq touches. Aussi, pendant qu'il jouait, il veilla à lui expliquer une par une chaque spécificités du jeu, tapotant parfois plusieurs fois à un endroit pour faire comprendre à sa camarade à quoi ça servait. Il se redressa finalement et l'encouragea à continuer le niveau deux. Suite à cela, il releva quelque peu la tête et constata tout les jeux vers lesquels ils pourraient se diriger ensuite. C'était pas ça qui manquait ... Mais avant toute chose, il fallait voir comment la jeune exorciste se débrouillait avec notre cher bonhomme jaune. Maintenant qu'il y pensait, il ne connaissait pas les goûts de sa nouvelle amie. Il faut dire qu'elle ne parlait jamais d'elle. Il ne lui posait pas tant de questions, pour ne pas la brusquer, d'autant qu'elle n'était pas très loquace d'elle même. Mais c'est le genre d'information qui pouvait servir, pour maintenant comme pour les prochaines sorties. Mais c'est compliqué de demander à quelqu'un qui s'y connaissait de fait peu dans le domaine. Bah, qu'importe, il essaierai de déduire et de s'adapter à elle pour comprendre ses besoins et ... Arf, non, pas vraiment le genre de Dai de réfléchir de cette manière.

"Dis, c'est quoi tes films préférés ? Action, suspens, comédie, aventure ? Ca peut aider pour savoir ce que t'aimerai comme activité ici." lâcha t-il alors qu'elle était pourtant encore en plein milieu de sa game.
Kasca Umino
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Kasca Umino
Mar 12 Mar 2024 - 11:38

A peine lui eut-elle demandé un peu d'aide que le Sato se mit presque à se pavaner, décrochant un haussement de sourcil méprisant de la part de Kasca qui le regarda faire son manège. Il voulait quoi là ? Lui montrer que même ici sur une machine aussi stupide, il lui était supérieur ? Elle détestait plus encore son arrogance et soupira profondément devant ses mots . "Le boss incontesté hein ?" plutôt auto-proclamé oui. Il en faisait des caisses en plus, et l'Umino laissa sa tête reposer dans le creux de sa main, accoudée au fauteuil, alors qu'elle dardait des yeux condescendants sur lui. Un pro aussi pour se jeter des fleurs... Si Kasca avait beaucoup d'égo, elle avait au moins le mérite de ne pas étaler son talent à haute voix, mais plutôt de le prouver.

L'Umino se poussa un peu plus au fond du fauteuil pour éviter qu'ils ne se touchent, lorsque le brun se contorsionna pour atteindre les commandes de la machine sans prendre sa place. Elle dut se pencher un peu pour pouvoir regarder l'écran, comme il se tenait un peu devant elle. Finalement, en se levant un peu sur ses pieds, accroupie, elle put voir par-dessus l'épaule du jeune homme. Ce soit-disant professionnel... Kasca l'observa faire en silence, essayant de rester concentrée sur l'écran et sur les mains de Daisuke qui jouaient sur le plateau de commandes. Avec le bruit ambiant et toutes les lumières, c'était compliqué mais elle se força à faire le vide. C'était un bon exercice finalement. A Kyoto, il y avait tout de même moins de monde. Tokyo grouillait de vie, et était des plus bruyantes.

Elle écouta distraitement ses explications. Finalement, c'était vraiment pas sorcier son histoire là. Elle n'avait aucun doute qu'il en avait fait un peu trop quant au haut-fait qu'il se targuait d'avoir, à être "le plus fort" sur ce jeu. Il lui laissa enfin la place et Kasca allait lui montrer qu'elle était loin d'être stupide. Tout cela, c'était quand même fort intuitif. En plus, avec ce qu'il lui avait dit et montré, il n'y avait rien de plus simple.
Il suffisait juste d'éviter les fantômes et gober les billes après tout. Il lui avait montré suffisamment pour qu'elle puisse passer le niveau deux sans trop de problème si ce n'était prendre en main la maniabilité des commandes et leur sensibilité. Mais Kasca avait des mains de peintre, aussi savait-elle en gérer la pression et ne mit pas longtemps à comprendre les subtilités qu'il fallait avoir sur le joystick. Pour ce qui était de l'écran, bien qu'elle possède un smartphone, elle n'y passait clairement pas son temps, aussi rester concentrée sur toutes ces lumières artificielles lui explosaient les rétines.

Mais Kasca n'en avait cure. Le niveau deux finit, elle darda ses prunelles sur les environs, déjà à la recherche de quelque chose de nouveau à faire. Les néons au plafond attiraient ses yeux, et son esprit d'artiste réfléchissait déjà à comment réaliser leur effet de halo sur une toile. Si bien qu'elle n'écouta pas tellement la question de Daisuke pour elle, ou clairement, elle n'y accorda pas tant d'importance. Kasca lui lança juste un regard un peu exaspéré puisqu'elle avait tout de même compris qu'il cherchait à en apprendre plus sur elle.
Elle se leva du fauteuil et se dirigea ailleurs en lui répondant d'un geste vague de la main.

« Je regarde pas de film. »

Le diamant des Umino évoluait de mieux en mieux dans ce nouvel environnement. Il y avait des atouts à se déplacer dans une foule : déjà on y était beaucoup plus discret finalement, s'y perdre était simple et passer inaperçue tout autant. Ensuite, parce que personne ici ne faisait attention à elle, alors elle pouvait faire un peu ce qu'elle voulait. Comme chiper dans une poussette le goûter des enfants, alors que la mère était occupée à regarder ailleurs. Dans un léger sourire narquois et un demi-cercle sur elle-même, Kasca balança un des snacks sucrés ainsi dérobés à Daisuke derrière elle. Ses pas la menèrent jusqu'à une nouvelle machine : un flipper. Ah, ça elle connaissait ! Il y en avait un chez les Umino.
Instinctivement, elle se dirigea vers lui, son esprit attiré par cet objet familier. Kasca se tourna vers le Sato.

« A ça, tu ne pourras jamais me battre. » lui lança t-elle, provocatrice, puis s'écartant pour lui laisser l'honneur de commencer dans un geste théâtral. « Je te laisse t'amuser avant ta leçon. »

Kasca s'adossa à la machine et glissa ses prunelles acérées sur son coéquipier. Elle était certaine de son coup cette fois, et ferait en sorte de lui mettre la pâtée puisqu'elle n'avait pas pu le faire -encore- sur le terrain d'entrainement. Nul doute qu'un jour -bientôt- elle le mettrait à terre aussi en combat.
La jeune exorciste s'approcha finalement lorsqu'il enclencha une partie, se postant un peu derrière lui pour observer son jeu. Il s'en sortait bien, mais ça ne serait certainement pas assez pour la battre. Elle allait s'en assurer. Kasca mâchouilla son snack volé en le regardant jouer, glissant ses yeux sur lui. Puis encore une fois, son attention fut attiré ailleurs. Elle profita de l'occupation de Daisuke pour prendre une photographie mentale du plafond décoré aux multiples néons et lumières. Lorsqu'elle tourna la tête pour voir où le Sato en était, force était de constater qu'elle avait dissocié un peu trop longtemps. Ses yeux tombant dans les siens, il avait l'air d'avoir fini de jouer, et encore perdue dans ses pensées, Kasca mit un peu de temps à réagir pour regarder son score, dardant ses précieuses dans celles de Daisuke.
Il la regardait toujours bizarrement. Elle ne savait pas trop ce qu'il lui voulait à chaque fois, à la fixer longtemps comme ça sans baisser le regard ni sourciller, ni même chercher à fuir le sien. Il voulait sûrement lui montrer, encore une fois, qu'il n'avait pas peur d'elle et qu'il lui était supérieur. Elle jeta un coup d'œil à son score puis glissa de nouveau ses yeux sur lui.

« Ça fait pas partie de ton top 3, à ce que je vois. » le nargua t-elle en prenant un malin plaisir à lui lâcher un sourire railleur.

Kasca prit sa place devant le flipper. Il était juste un peu plus grand que celui chez les Umino, mais elle savait y jouer pour avoir longtemps bagarré dessus avec Takehiko. Si la cruelle entraîneuse ne l'avait que peu laissé respirer durant les années passées avec elle, elle avait une certaine obsession pour ce jeu.
Le diamant tandis sa main pour qu'il lui donne un jeton, et l'inséra dans le flipper qui se mit en marche. Kasca passa directement en mode try hardeuse, les réflexes acquis sur la machine avec Takehiko revenant très vite. Elle connaissait toutes les failles, toutes les feintes. Celui-là n'était pas si différent de celui sur lequel elle avait longtemps joué. Ce n'était donc pas très difficile à prendre en main, et un léger sourire vint finalement étirer ses lèvres, comme elle prenait peut-être un peu plaisir à y jouer. Elle perdit sa dernière bille enfin, mais peu importait : tout ce qu'elle voyait c'était qu'elle avait dépassé le score du Sato vers qui elle se tourna.

« Autre chose, Sato-kun ? » lui glissa t-elle dans un regard moqueur.

Bon, c'était pas tout de s'amuser mais le snack lui avait ouvert l'appétit. Sans donner plus d'attention que cela à son accompagnateur, elle chercha du regard un endroit où acheter de la nourriture, quand bien même elle n'était pas contre un vrai repas. Ici, ils n'avaient l'air de vendre que des snacks. Kasca sortit son téléphone et fit une recherche rapide dans les environs, sélectionnant un ramen qui ne payait pas de mine mais dont les avis étaient plutôt bons. Un peu de calme, cela ne lui ferait pas de mal, en plus.

« Allons manger. » balança t-elle à Daisuke en se mettant directement en route sans attendre sa réponse.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Mer 13 Mar 2024 - 13:18
"Sérieux ? Faudra y remédier."

Il avait répondu au tac au tac face à l'absence de culture cinématographique de son interlocutrice, et pour la première fois, il se demanda si elle ne se donnait pas un genre. Parce que lui, il avait une bonne raison de ne pas en avoir vu pendant seize ans : il faisait des pompes dans un monastère reculé dans des montagnes glaciales ou des forêts presque tropicales. Il n'y avait que peu d'occupation avec des écrans à se mettre sous la dent, surtout des livres en veux tu en voilà. Mais l'Umino ? Elle avait eu toute une vie pour aller au cinéma, de ce qu'il en savait. A moins qu'il ne connaissait rien encore réellement des Umino et qu'ils se révèleraient être des ermites tout aussi reclus que les Sato, mais ça, il en doutait fort. Trop dans l'entraînement et l'apparence, moins dans les loisirs, sans doute. Mais voilà qui ne facilitait pas ses affaires. Si elle lui avait dit son genre préférée, il aurait pu reporter ça a la salle d'arcade. Des films d'actions ? Une partie avec les pistolets pour tirer sur l'invasion de zombie qui allaient arracher et sortir de l'écran. De l'horreur ? C'est qu'elle aimait les sensations, alors plutôt les gros manèges avec casque sur la tête où on contrôle rien. Réflexion ? Tirer de la manière la plus optimales sur les boules rayées du billard ? Rien ? Bah ... Autant tout essayer ? Il s'imagina déjà la première séance ciné où il tenterait au pif un film jusqu'à trouver le bon filon. Enfin, il n'y avait pas trop a y penser maintenant. Si Kasca faisait l'effort de venir comme aujourd'hui, il lui faisait confiance pour regarder d'un coup d'oeil au moins celui qui aurait l'air le moins ennuyant.

Lorsqu'il l'a vit se lever de son fauteuil, il repris la place pour faire le niveau suivant, puisqu'elle avait réussi sans trop de problème, et il cru qu'ils allaient s'échanger les places à chaque niveau. Il commença a diriger le joystick d'un côté avant de tourner sa tête et de voir qu'elle s'en allait un peu plus loin, le laissant planté là. Il se releva bien vite pour la suite, malgré le déchirement que ce fut d'abandonner pacman à d'autres enfants bien plus jeunes que lui qui n'en prendraient sans doute pas aussi soin de la boule jaune face aux terribles fantômes.

Il attrapa par réflexe les gâteaux lancés par son amie qu'elle avait chipée à un jeune enfant, mais il décida de le remettre dans la poussette une fois qu'il passa devant à son tour. Le pauvre gosse n'aurait déjà plus beaucoup de quoi manger, autant qu'il lui en reste un peu. En plus, des trucs plus bons et plus consistants, il y en avait plein là autour.

Elle lui lança le défi de la battre au flipper. A vrai dire, c'était peut-être l'une des activités qu'il aimait le moins ici. On ne contrôlait pas grand chose, de son point de vue, juste deux trois levier à activer quand la bille de fer passait dessus. C'était plus du hasard que de la tactique ou de la maîtrise de son bras. C'est pas le plus fou. Mais ça avait l'air de faire plaisir à Kasca que d'y jouer, et il n'était pas tout seul à devoir profiter de cette journée, alors autant l'amuser en rentrant dans son jeu. Il lâcha un rire sarcastique, histoire d'établir une concurrence qui n'avait pas lieu d'être : si elle était autant sûre d'elle, c'est qu'au moins, chez les Umino, ils avaient des flippers. Mais Dai ne perdit pas de sa hargne et de sa combativité pour autant : dans son esprit, il fallait la battre. Il n'était pas du genre à laisser gagner ou a abandonner pour si peu. Il batailla donc du mieux qu'il pouvait avec les boutons, analysant du mieux qu'il pouvait les retombées de la bille ... Frappa au moment exact où elle pourrait faire le plus de points en fonction de la trajectoire, mais au bout de quelques minutes, il anticipa trop rapidement sans comprendre comment la boule avait ralentie.


"Hmm"

Il regarda alors Kasca pour lui signifier qu'elle avait perdue, mais elle semblait avoir dissociée. Ses yeux se perdirent sur sa coiffure aussi blanche que la neige des montagnes sur certains territoires d'Hokkaido, sur sa peau fine, puis sur ses yeux perçant lorsqu'elle se tourna pour l'observer à son tour. Y'avais pas à dire, le diamant des Umino était magnifique, le sourire narquois et la mine malicieuse qu'elle afficha alors qu'elle lui fit remarquer son score des plus médiocre le fit presque fondre.

"Ouais, nan, nan c'est pas ma tasse de thé ... J'dois avouer."

Il la laissa à sa place pour regarder sa technique et comment elle s'y prenais par rapport à lui, ensuite. Mais il se désintéressa bien vite de la machine en découvrant qu'il n'y avait pas plus de particularité que cela, c'était sans doute juste de la full concentration. Et comme Daisuke n'était pas quelqu'un qui avait une concentration hors du commun ... S'il avait tenu tout de même aussi longtemps sur le flipper, c'est peut-être grâce aux exercices de méditation matinaux qui portaient leurs fruits. En revanche, pour ce qui était de Kasca ... Elle était tout aussi belle quand elle était focus sur quelque chose. L'intensité de son regard provoquée sans doute provoquée par son cerveau et ses nerfs en ébullition en était presque désarmant. Finalement, la partie se termina sur sa victoire, et Daisuke hocha la tête en signe d'approbation.

"C'est Dai, et pas mal, pas mal, mais y'a encore pas mal d'autres trucs à faire. On pourrait peut-être essayer ça et ça et ..."

Fit-il en pointant du doigt une femme qui lançait sa boule de bowling, un petit qui frappait avec la queue du billard un autre de ses camarades et un palais de air hockey qui percuta un chien suite à un coup trop fort d'un pauvre gaillard. Mais la jeune exorciste se désintéressa complètement et lui annonça son envie d'aller manger un morceau.

"Mais ... Y'a plein d'autres trucs à f ... Bon pas grave, j'aurais la carte pour la prochaine fois."

Au vu de son allure des plus déterminée, l'héritier des Sato compris qu'elle savait où ils allaient. Peut-être avait-elle un restaurant favori qu'elle voulait lui faire partager.

"T'as un resto préféré ? Dans Tokyo ? Y'a aussi la street food qui est pas mal, je connais une rue qui ne propose que ça. Mais un ramen c'est bien aussi. Un gros bol. J'ai les crocs tout le temps. Ah. J'ai faim, maintenant. Faut que je réfléchisse à ce qu'on peut faire après. Bah t'as pas été au cinéma, on pourrait peut-être faire ça. Où traîner dans la ville, un centre commercial, ou ... Oh ... J'ai une idée." lâcha t-il en voyant quelqu'un passer à côté de lui a tout berzingue sur un skateboard.
Kasca Umino
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Kasca Umino
Mer 13 Mar 2024 - 16:39

Si elle avait eu un tant soit peu de considération pour lui, elle aurait certainement prêté plus d'attention à ce qu'il lui disait ou du moins... Ce qu'il voulait lui dire avant qu'elle ne s'éloigne trop entêtée pour lui accorder la moindre attention. Ils n'avaient pas passé énormément de temps dans cette salle d'arcade mais c'était déjà amplement suffisant aux goûts du diamant des Umino, qui commençait sérieusement à faire un trop-plein de stimulus sensoriels. Elle n'avait clairement pas l'habitude d'être plongée dans des endroits aussi bruyants et lumineux, et même si elle évoluait prestement dans la foule, les années d'entrainement payant une démarche assurée et fluide, une foulée légère et presque dansante tant elle voyait son chemin se tracer entre les gens, il lui fallait de l'air.
Qu'importait la déception du Sato, elle devait sortir.

L'air frais s'engouffra dans les mèches blanches, soulevant le carré et découvrant l'undercut réalisé avec précision. Kasca ferma les yeux en prenant une grande bouffée d'air, sa poitrine se gonflant jusqu'à ce qu'elle sente ses poumons atteindre leur capacité volumique maximale, avant qu'elle ne souffle longuement, en ouvrant ses paupières.
Tokyo était toujours là, grouillante, vivante, lumineuse et baignée dans un doux soleil d'une fin d'hiver. Si la rue n'était pas des plus silencieuses, il n'y avait plus vraiment d'espace confiné et elle avait au moins l'impression de pouvoir mieux respirer. Kasca était une exorciste expérimentée et entraînée depuis l'enfance à supporter des conditions inconfortables. Elle aurait pu se forcer, s'il le fallait. Pourtant, elle devait bien se rendre à l'évidence : elle devrait prendre des bains de foule plus régulièrement pour pallier ce malaise. Si elle excellait en solo et dans des lieux abandonnés et silencieux, elle ne pouvait pas se permettre de voir ses sens et ses réflexes troublés parce qu'elle était incapable de supporter une surexposition à ce genre d'environnement.

Ah... Takehiko... L'entraineuse des Umino l'avait faite à son image. Aussi indépendante que sauvage. Comme elle détestait les grandes villes, elle avait plutôt traîné son élève en banlieue, évitant le plus possible les transports en commun, leur préférant un moyen de se déplacer moins écologique et plus individualiste comme la voiture ou un deux-roues. Souvent aussi, elles s'étaient déplacées à pieds, tout simplement. Kasca avait l'habitude de marcher sur de longue distance et elle ne comptait plus les nuits qu'elles avaient passées dehors. En plein bois, entre deux immeubles ou sur un toit. Les nuits où le ciel était dégagé, elle en profitait pour observer le plafond d'étoiles. Kyoto éblouissait un peu la vue, mais concernant Tokyo, cela serait sûrement pire... Quand bien même, il y aurait d'autres lumières à observer. Il y avait un charme particulier aux espaces urbains de nuit. Elle ne doutait pas qu'elle trouverait Tokyo sublime dans son habit de minuit quand bien même à ses yeux il n'y avait pas plus beau spectacle que le cosmos. Jusque là du moins puisque quelques jours avant, le sort inné du Sato avait déclenché une vision plus qu'éblouissante. Un véritable cataclysme dans son âme d'artiste et tout avait eu l'air si fade pendant quelques heures après... Elle se demandait si jamais elle arriverait à reproduire sa vision sur une toile.

Daisuke ne mit vraiment pas longtemps à la rejoindre devant l'enseigne qu'ils venaient de quitter et après un léger regard vers lui, Kasca s'engagea dans la rue en checkant la direction à prendre sur son smartphone. Le jeune homme avait beaucoup d'énergie à revendre et si sa camarade paraissait calme et posée, elle possédait aussi un flot discontinu qui ne demandait qu'à s'exprimer. L'excitation du Sato était contagieuse. Couplée au fait qu'elle était revigorée par l'air frais de l'extérieur, elle paraissait plus à même de l'écouter et d'interagir avec lui.

« Je ne suis pas venue beaucoup à Tokyo. » répondit-elle d'abord vaguement en lui jetant un coup d'oeil pour ne voir de lui que son éternel sourire et le feu de ses yeux qui dansait encore, indéfiniment. « On évitait les centres-villes. Il n'y a généralement pas de fléau dans ce genre d'endroits. » Aucune information qu'il ne savait déjà.

C'était une des premières choses qu'ils apprenaient à l'école d'exorcisme, que ce soit ici à Tokyo ou à Kyoto. Savoir où et pourquoi les fléaux apparaissaient. Connaître son ennemi et l'appréhender, c'était une des clefs qui les menaient à les exorciser avec réussite. Les centres-villes grouillaient de vie, de rires, de gens pressés. Les émotions négatives n'y restaient jamais assez longtemps pour provoquer l'apparition de fléau.

« Eh bien... » commença t-elle, coupée par un skateboarder qu'elle dut esquiver prestement en se décalant devant son coéquipier. « ... je pense que tu vas en avoir pour ta faim, on arrive bien- »

Mais Daisuke ne s'arrêtait jamais de parler, et elle dut se résoudre à se taire, leurs mots s'entrechoquant mais l'enthousiasme du brun dévorant le calme apparent de l'Umino, c'était sa voix qui surplombait la sienne. Kasca retint un tic d'agacement et se mura juste dans le silence pour le reste du trajet. A quoi bon lui poser des questions s'il n'écoutait même pas ce qu'elle avait à lui répondre ?
En quelques minutes à peine, ils arrivèrent au ramen shop. Kasca entra sans hésitation, poussant la porte devant eux et saluant poliment d'un geste traditionnel la demoiselle qui les accueillit. Installés au comptoir, elle s'accouda sur le bois, gardant son dos droit et son port naturellement altier et fier. Il faisait bon ici, et de bonnes odeurs se dégageaient de la cuisine devant eux. Ils avaient une vue directe sur le cuistot. Si bien qu'elle en saliva drôlement. Si elle avait reconnu la sensation de faim plus tôt, elle n'aurait pas pensé avoir si faim.

Kasca scanna le QR code donnant accès au menu et commença à scroller sur son écran de téléphone lorsque ses yeux glissèrent sur Daisuke qui ne faisait pas de même. Elle haussa un sourcil. Elle ne l'avait jamais vu utiliser son portable. Penchant quelque peu la tête de côté, elle le scruta un instant. Mais peut-être que... peut-être qu'il en avait juste pas. Etonnant pour un exorciste de troisième année. C'était quand même un super bon moyen de communication et un outil qu'elle utilisait régulièrement même si elle n'en était pas accroc. Professionnellement, elle aurait du mal à s'en passer.
Kasca se pencha vers le Sato, et lui tendit son smartphone.

« Tiens, Sato-kun... » lui dit-elle à voix basse, le restaurant étant assez silencieux. Les yeux polaires le fixèrent un moment, avant qu'elle ne lui demande : « Pourquoi tu n'as pas de téléphone ? »

On avait forcément du lui faire la remarque, en trois ans, qu'il lui fallait un moyen rapide et efficace de le contacter. Kasca avait du mal à visualiser comment l'école s'y était prise concernant Daisuke. Pour elle, c'était inimaginable. Comment pouvait-il se passer d'un outil aussi efficace ? Comment contactait-il les assistants en cas de besoin ? Ou l'école, tout simplement ? Ses autres camarades ?
C'était la curiosité qui la poussait enfin à s'intéresser un peu à lui. Un trait prédominant chez elle, qu'elle avait énormément de mal à réprimer.

Dans un même temps, on vint prendre leur commande. Kasca décida d'un ramen simple mais épicé accompagné d'un thé vert. Elle n'était pas certaine de finir son bol malgré sa faim. Elle avait un appétit d'oiseau, après tout.
Confortable à présent dans la chaleur ambiante du restaurant, elle laissa sa veste glisser de ses épaules, retirant la doudoune et dévoilant la peau blanche de ses épaules où se dessinait les fins tatouages décorant son corps, dans son petit top noir. Son serpent-dragon laissa échapper un ronron de désapprobation puisqu'elle lui avait retiré une source de chaleur, et il vint se loger autour de son ventre, sa tête reposant sur une cuisse de l'Umino. Celui-là... il sortait de son pendentif régulièrement sans qu'elle ne le lui demande.
Elle savait son fléau assez attaché à elle pour ne pas qu'il s'enfuit mais tout de même... Elle ne le sentait même pas s'échapper.

Kasca caressait distraitement les écailles chromatiques, dissociant sur les lumières tamisées du restaurant.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Jeu 14 Mar 2024 - 15:41
"C'est vrai ? C'est dommage. Y'a rien a foutre en banlieue. Enfin, pas grand chose, ou alors faut vraiment savoir où on va. C'est pas comme si tu y allais pour autre chose que le travail, de toute façon, mais c'est quand même chiant que les familles d'exorcistes autorisent pas de sorties pour décompresser, j'aurais presque cru qu'il n'y avait que dans mon clan que c'était des reclus coincés au fin fond de leur cambrousse mais ..."

Le jeune exorciste commença a parler ainsi une bonne grosse partie du chemin, espérant au bout d'un moment éveiller l'intérêt de Kasca sur ce qu'il baragouinait, mais c'est un espoir qui fut assez rapidement balayé de sa pensée. Au moins, il gardait toujours une conversation, et elle ne lui faisait jamais fermer son clapet, aussi pensa t-il qu'elle l'écoutait un tant soit peu, mais elle ne répliqua jamais. Au final, s'il n'avait pas remarqué certains détails, ce n'est pas avec la façade qu'elle affichait qu'il aurait pu comprendre si cette journée l'enthousiasmais autant que lui. Mais au vu de son langage corporel, elle montrait un certain enthousiasme à tout ce qu'il lui montrait, rien qu'à la salle d'arcade, qu'ils avaient quittés malgré tout assez vite. Rien que dans le but de lui mettre la pâté à l'une des activités. Maintenant, c'est elle qui prenait les devants pour aller manger sans doute un plat qu'elle aimait. Le fait qu'ils allaient manger des ramen pour leur première sortie resta gravé dans un coin de sa tête. C'est une information utile qui lui servirait pour plus tard, en tout cas il l'espérait.

Kasca se comporta dans le restaurant avec une certaine classe, se présentant de manière polie au personnel, a contrario de la présence bourrue du Sato qui fit un mouvement de tête avec un sourire et s'affala ensuite contre le comptoir, menton dans sa main, attendant qu'on vienne lui filer la carte. Mais en regardant comment faisait sa camarade, il se demanda finalement s'il n'y avait pas une façon particulière de commander ici et ... Qu'il n'avait pas fait attention à l'entrée, comme d'habitude, contrairement à l'Umino qui analysait tout l'environnement où elle se trouvait. Il faillit se retourner dans tout les sens pour comprendre ce qu'il avait raté, mais son amie vint à sa rescousse sans qu'il ait besoin de demander.


"Mais ils ont pas de ... Bon peu importe. C'est pratique ce truc mais j'suis pas sûr que les vieux soient à jour sur ces machins"

Les vieux et ceux qui passent leur jeunesse et leur adolescence avec des religieux aux fins fonds des montagnes de l'Hokkaido.

"C'est cher pour rien, j'en ai jamais eu besoin. Si je veux voir des amis ou de la famille, je vais les voir directement. Si on a vraiment besoin de moi pour des missions, les supérieurs savent où me chercher, sinon, c'est que j'suis pas dispo. Pis d'ailleurs si je suis sans mission, c'est moi qui vais les trouver pour en acquérir d'autres. Et c'est Dai, Kasca."

Il déclara tout ça le plus naturellement du monde, sans voir aucunement ce qui pouvait clocher dans ses paroles. A vrai dire, il était quelque peu de mauvaise foi : si l'argent obtenu pour exorciser des fléaux et maintenir la société occulte à flot ne rapportait pas autant qu'il l'espérait, il avait bien assez pour s'en acheter un, même pas très haut de gamme, en un salaire, mais il optait pour des choses bien plus éphémères et intéressantes de son point de vue, c'est à dire des sorties ciné, des achats de manga et de bandes dessinées en tout genre ... Mais il était aussi quelque peu persuadé que s'il se procurait un téléphone, il ne ferait que d'être dérangé par ce dernier qui sonnerait 24h sur 24 à cause de son job, alors que pour le moment, son rythme de vie lui allait très bien. Il ne jeta d'ailleurs qu'un bref coup d'oeil à la carte avant de trouver que tout était compliqué pour rien sur la liste qui s'étalait sous ses yeux et le redonna finalement assez vite à l'Umino avec un sourire de remerciement. Il commande un gros bol de ramen avec le double habituel de viande de porc.

Il imita finalement sa camarade en retirant sa veste de l'école. Lui qui aimait souvent se mettre torse nu, au vu de la chaleur ambiante de l'établissement, il n'aurait pas dit non pour se mettre à son aise ici aussi, mais il doutait de pouvoir s'exécuter sans se faire virer. Après tout, les non exorcistes n'avaient sans doute pas la même mentalité que les Sato, et peut-être pas non plus les exorcistes en général non plus, lui avaient rappelés assez violemment Maaya et Tooka. Son regard se posa sur l'outfit de son amie, et dériva finalement sur les dessins parcourant sa peau. Une flamme soudaine brilla dans le regard de Daisuke.

"Oh, ils sont cool tes tatouages. Je savais pas que tu aimais ça. J'en ai fait quelques uns aussi. Tiens rega... Enfin non oublie. Je te les montrerais plus tard. J'espérais m'en faire d'autres plus tard, je te montrerais les brouillons du truc. Même si t'as pas la ref je t'expliquerai en quoi ça correspond."

Il était à deux doigt de partir sur un monologue en posant des questions sur de potentiels autres tattoos de ce types qu'elle voudrait faire ou qu'elle avait fait mais qui n'était pas visible en l'état, caché sous ses vêtements comme son pantalon, mais, sauvé par le gong, on arriva avec les plats, ou plutôt, les bols. Après une formule de politesse des plus mesurées, il se mit à manger délicatement sa nourriture.

"Ah ptin j'avais les crocs ! Bnapp !"

Et sans plus de cérémonie, il se mit à engloutir assez rapidement ce qu'il avait en fasse de lui, laissant à Kasca un instant de répit de silence sans bruit plus haut que l'autre puisque, contrairement à ce qu'on aurait pu se dire à raison, le Sato n'en foutait pas partout ...
Kasca Umino
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Kasca Umino
Jeu 14 Mar 2024 - 16:43

La vie avait l'air si simple lorsqu'on était Daisuke Sato.

Le diamant des Umino darda ses prunelles, où s'ébattaient des vents d'arctiques sous couvert d'un ciel où ne volait jamais aucun nuage, sur le visage du brun lorsqu'il lui expliquait pourquoi il n'avait jamais trouvé utile de se procurer un téléphone portable. Quand bien même, elle ne voyait pas comment cela pouvait être facile de le contacter. Elle trouvait son raisonnement plutôt égoïste justement, puisqu'il ne cherchait pas à faciliter la vie de ceux qui désiraient le joindre. Mais à l'entendre, à peine rentrait-il de mission qu'on lui en refourguait déjà une, comme un exorciste déjà diplômé. Il parlait d'amis, de famille, et elle n'avait aucun mal à l'imaginer entouré d'une foule de monde tant il était solaire.
Oui, la vie avait l'air simple à travers ses yeux où coulait des sables chauds et sauvages.

Kasca décrocha les siens de son camarade, finalement, pensive tout de même quant à sa propre capacité à tolérer perdre du temps à le chercher lorsqu'elle en aurait besoin. Pour elle, c'était inacceptable. Elle parvenait même à communiquer avec Takeshi Ahad lorsqu'elle était encore à Kyoto, alors pourquoi pas le Sato.

« On ira t'en chercher un tout à l'heure. » déclara t-elle sans attendre d'autre réponse qu'une approbation.

Même si elle ne comptait pas lui envoyer des messages ou l'appeler sans arrêt, il fallait être idiot pour ne pas comprendre l'intérêt d'un tel outil technologique. Elle lui en trouverait un simple d'utilisation et... très solide. Kasca l'observa de nouveau, un instant alors qu'il se défaisait de sa veste lui aussi, ne tenant visiblement pas en place du peu qu'elle avait pu le regarder évoluer.
Ouais, vraiment solide.

Kasca allait repartir dans une légère dissociation, ses réflexions allant à la confection des nouilles que le cuistot cuisinait devant eux, lorsque Daisuke attira de nouveau son attention. Elle plongea dans le feu de ses yeux, son menton négligemment posé dans le creux de sa main, un sourcil quelque peu haussé tant elle ne s'était pas attendue à ce que ses tatouages l'intéressent. Elle n'y prêtait pas vraiment d'attention à vrai dire. Elle les voyait tous les jours et finalement, les oubliait.
Naturellement, elle dirigea son regard sur les lignes tracées sur son corps, ultra fines et épousant ses membres en évitant d'un arc de cercle chacune de ses articulations, soulignant son ossature légère. Elle ne savait même plus pourquoi elle avait fait ça. Quant au symbole des Umino dans le creux de ses reins, visible à présent puisqu'elle portait un top court, il n'y avait aucun doute quant à sa signification.

Les yeux de tempête s'accrochèrent aux prémices d'un des tatouages du jeune homme, caché sous une des manches de son t-shirt bleu, alors qu'il commentait lui montrer plus tard. Sûrement qu'ils étaient à des endroits de son corps qu'il ne pouvait décemment pas dévoiler ici. Kasca n'était pas certaine de vouloir voir, suspicieuse. Mais la curiosité l'emportant, elle glissa sa main fine sous la manche, et la releva quelque peu pour dévoiler le nœud bouddhiste que Daisuke arborait sur la pointe de son épaule.
Si bien qu'elle prêta plus d'attention à ce qu'il lui dit que plus tôt, poussée par l'un des, si ce n'était le plus, puissants moteurs de son esprit. La curiosité. Et s'il se tut parce qu'on leur apportait leur plat, se mettant à manger de revêche, ce fut elle qui décida de relancer ce sujet de conversation après avoir poliment remercié le serveur et lancé le repas d'un "Itadakimasu" murmuré.

« Des brouillons...? Tu dessines ? » demanda t-elle en machonnant un champignon shiitake. Mais son regard ne décrochait pas du symbole sur l'épaule du faucheur, de nouveau caché par son vêtement. « Et ça, ça veut dire quoi ce symbole ? J'imagine qu'il a une signification particulière, en général ou pour toi. »

Bien qu'elle ait vécu à Kyoto, une ville pieuse, Kasca ne s'était jamais vraiment intéressée au bouddhisme. Elle avait cru comprendre que les Sato, et le sort inné Noble Truth, découlaient majoritairement de cette philosophie. Ses connaissances sur le sujet étaient limitées, très basiques.
Elle ferait des recherches en rentrant.

Mais pour le moment, elle avait à loisir devant elle quelqu'un pouvant assurément nourrir sa curiosité dévorante. Et si Daisuke aimait parler, il allait être servi. Pour la première fois, peut-être -sûrement-, elle lui accordait entièrement son attention, quand bien même il s'agissait surtout de satisfaire un besoin personnel.
Les grand yeux bleus soulignés d'un trait de liner rouge observaient avec intérêt le Sato, alors que leur propriétaire grignotait son plat doucement. Si Daisuke engloutissait le sien, Kasca était maintenant plus intéressée par les réponses qu'il lui apporterait que par nourrir son corps. Elle mangeait trop peu, elle le savait. Mais elle ne parvenait pas à se forcer plus que de mesure, sous peine d'avoir des nausées. Chika lui avait déjà fait la remarque qu'elle serait plus agréable à regarder avec un ou deux kilos de plus. Kasca en avait perdu un autre, quelques jours après au grand désarroi de sa mère.

Le diamant des Umino examinait le jeune homme manger, le fixant sans en être pour le moins gênée. Il avait beau avoir l'air d'un rustre, et maladroit, elle avait bien remarqué qu'il prenait soin de ses affaires. Il avait au moins ça pour lui.
Kasca reprit une bouchée de ramen, mâchant lentement. Elle n'avait déjà plus faim.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Jeu 14 Mar 2024 - 20:20
Il écouta sans trop prendre au sérieux - mal lui en pris - les paroles de sa camarade qui affirma qu'elle lui chercherait un téléphone. Actuellement, dans sa tête, le jeune exorciste ne débourserait pas un centime pour acheter un tel outil qu'il utiliserait de toute façon uniquement pour contacter ... Enfin, se faire contacter par Kasca. Parce qu'à part la téléphoner pour l'embêter de temps en temps, il n'en voyait toujours pas l'intérêt, lui qui n'avait jamais eu à s'en servir. Mais en ce moment, il ne pouvait pas être plus heureux, tout simplement parce que remplir son estomac et satisfaire son appétit avec une nourriture si bonne le mettait en joie. Comme le disait un grand sage, quand l'appétit va tout va. Et visiblement, les miracles ne semblaient pas finir aujourd'hui. Maintenant que son ventre avait trouvé de quoi se remplir, voilà maintenant que l'Umino lui posait des questions personnelles sur ses propres tatouages. Il s'était déjà quelque peu étonné quand il avait senti sa main passant sur son épaule pour mieux le voir, mais il l'avait ensuite presque regardé avec étonnement lorsqu'elle le questionna. Peut-être avait-il trouvé là son hobby, mais en tout cas il ne se fit pas vraiment prier pour répondre. Avalant deux tranches de porc, il passa sa langue sur ses lèvres et s'essuya avec son bras ce qui le gênait sur sa bouche.

"Pas vraiment. Je suis pas un expert, mais c'est pour donner une idée de ce que je veux au gars qui va me le faire. Et concernant ça ..."

Il passa lui même la main sur son tatouage avec un léger sourire sur le visage. Il n'aimait pas l'éducation prodigué par les instructeurs Sato, ça non. Mais il appréciait les fondements du bouddhisme et le message qui était lancé à travers lui. Les Sato avaient corrompus l'origine de ces récits en les tournant à leur sauce, avec leur propre réflexion alors qu'il y a souvent plusieurs angles pour appréhender une histoire. Mais sa vision à lui était déjà plus pure.

"C'est le nœud infini, oui."

Au moment où elle voulait le plus en savoir d'un homme qui parlait beaucoup trop, le voilà qui se faisait un peu trop calme. Après tout, le repas, c'est sacré, surtout quand on se trouvait affamé quelques minutes avant. Avec Daisuke, la faim peut arriver à n'importe quel moment, et elle ne prend même pas une dizaine de minute avant de s'installer et de se faire atrocement sentir. Gobant l'œuf préparé avec les ramen, il s'autorisa un petit moment de répit dans son discours, parce qu'il a beau être un bon orateur, il ne parle pas non plus la bouche pleine. Petite gorgée de soupe pour faire passer tout ça, et on repart.

"Le nœud symbolise plusieurs choses. Pas de début, pas de fin, il s'enroule sur lui même. C'est le cycle de la vie, puisqu'avec la mort vient la renaissance. C'est la connexion de toute chose et la liaison entre elles, le karma. C'est la connaissance, le savoir, la sagesse éternelle et la compassion infinie du Bouddha. C'est l'harmonie et l'équilibre. C'est la nature même du monde et sa réalité."

Il mâchouilla le champignon qu'il avait placé dans sa bouche quand il finit ses explications, ses yeux étant passé du tatouage, aux nouilles, au tatouage, pour finalement remonter ses yeux dans ceux de l'Umino, mais pour une fois, il ne s'attarda pas sur elle. C'était délicieux bordel, où avait-elle trouvé un resto comme ça si elle n'allait jamais en centre ville ? La bouffe de street food était bonne, assurément, mais ici c'était quelque chose. Ou peut-être que la famine éclair qui l'avait frappé juste avant donnait une saveur toute particulière aux nouilles.

"J'ai le symbole du clan, dans le dos. La fleur de lotus sur la roue du dharma. Le chemin vers l'éveil et son allégorie."

Tout en Daisuke suintait la religion bouddhiste, et sa mentalité découlait de cette philosophie. Bien que les Sato l'ait dépravé, leur héritier en avait tiré sa propre interprétation, et il ne trouvait pas vraiment de plus beau chemin de vie.

"J'ai le logo de Mortal Kombat au dessus du pied, aussi ! Et faudrait que je fasse deux faux qui s'entrecroisent sur le dos de la main. C'est stylé."

Il termina ses explications pour boire le bol de bouillon qui restait, puis regarda Kasca, et son regard glissa finalement sur ses baguettes et sa propre gamelle.

"Ben t'avais pas si faim ?"

Il ne savait pas si elle s'était perdue dans ses pensées ou si, en effet, elle avait un petit ventre. Pourtant, c'était elle qui avait voulu sortir de l'arcade et avait décrétée qu'il fallait se remplir la panse, mais soit elle n'avançais pas vite, soit effectivement elle allait laisser sa nourriture. Auquel cas il ne serait pas contre s'occuper du cas du pauvre bol de ramen restant.
Kasca Umino
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Kasca Umino
Jeu 14 Mar 2024 - 21:31

Observatrice comme elle était, elle détaillait tout chez lui.

La manière dont il se tenait à la fois décontracté sans pour autant être affalé, les nombreuses années d'un entraînement dur et intensif avaient laissé leur marque indéfectible sur son corps et sous son t-shirt elle pouvait aisément déceler la musculature fine qu'il devait posséder. Elle l'avait vu marcher devant elle, dans sa démarche tranquille, alors qu'il la devançait. Sous le couvert de sa veste de l'uniforme officielle de l'école d'exorcisme de Tokyo, elle avait deviné les dessins de sa silhouette, de ses épaules plus larges que sa taille, même s'il gardait une allure clairement athlétique plutôt que bodybuildée. Daisuke la surplombait d'une bonne tête, il était plutôt grand pour un japonais. Il n'en avait pas du tout le look poli et lisse : ses longs cheveux domptés habituellement dans une tresse -de ce qu'elle en avait vu- il arborait une mèche colorée d'un bleu vif, comme si cela ne suffisait pas. La façon qu'il avait de manger tout autant proprement qu'ardemment, laissait entrevoir encore des facettes connues comme inconnues de sa personnalité. Si tout mouvement chez lui transpirait l'énergie, il avait des moments mesurés et tout en contrôle.
Kasca analysait tout ce qu'elle voyait de lui, enregistrait chaque détail, chaque expression. De la façon dont il clignait doucement des yeux, à celle qu'il eut de s'essuyer la bouche. Tout était passé au peigne fin à la recherche d'une faille, et chaque chose était un indice supplémentaire sur la manière dont il lui faudrait appréhender le Sato, le jour où elle le défierait de nouveau.

Elle l'écouta distraitement lorsqu'il répondit à sa première question. Elle se serait doutée qu'il n'était pas un artiste manuel, bien qu'il en soit réellement un sur un champ de bataille. C'était un créatif, un intuitif du combat. Si elle se considérait comme talentueuse, elle ne pouvait pas mentir le concernant : il était extrêmement doué lui aussi. Et il fallait bien qu'elle l'avoue : elle avait pris plaisir à leur duel. Cela aussi, elle l'avait analysé longuement. Chaque passe, chaque coup. Chaque mouvement. Elle avait tout retracé. Jusqu'à l'expression nette que son regard de feu lui avait envoyé alors, jusqu'au sourire qu'il avait eu et à ses rires incontrôlés, témoin d'une excitation et d'une ardeur dangereuses. Daisuke était un combattant hors pair et il représentait pour elle un défi à son niveau.

Kasca s'était un peu perdue dans son observation, alors qu'il caressait presque affectueusement la peau de son bras au tatouage du nœud. Ce fut la voix du Sato qui ramena l'Umino a une réalité plus ferme.
Le nœud de l'infini, donc. Et donc ce nœud il...

L'explication ne vint pas. Contre toute attente, alors qu'elle était certaine de le relancer dans un de ses monologues sans fin, il s'arrêta juste de parler après ces cinq mots énoncés, et se remit à manger. Non mais, c'était une blague ? L'Umino se redressa lentement sur son tabouret haut, ses mains glissant sur ses cuisses alors que son regard s'acérait sur son coéquipier occupé à boire son bouillon. Elle sentait la frustration soudaine de sa curiosité maladive et c'était comme s'il lui avait coupé l'herbe sous le pied. Il lui avait présenté une part du meilleur gâteau au monde et l'avait juste retiré de sous son nez après lui en avoir fait sentir le parfum. Kasca en était... totalement agacée. Mais elle devait prendre son mal en patience.
Quand bien même, elle eut un mouvement de fébrilité en se replaçant sur le tabouret, ses jambes se croisant ainsi que ses bras devant sa poitrine. Dérangé, le serpent-dragon roula sur sa peau pour se hisser jusqu'à sa nuque où il fit son chemin, les cheveux blancs caressant ses écailles miroitantes.
Alors, il allait parler ou ?

Elle commençait à agiter sa jambe dans le vide lorsqu'il reprit la parole. Enfin !
Kasca se pencha vers lui, appuyant ses coudes sur le comptoir et posant son visage entre ses mains, toute ouïe, la curiosité au bord des lèvres et des yeux. Elle écouta bien sagement ses explications, fronçant légèrement ses sourcils dénués de couleur. Tout en même temps revisualisait-elle le nœud tracé sur le bras du Sato. Oui, cela faisait sens... elle n'y avait pas vu ni de début ni de fin. Un nœud éternel et infini. Avec la mort, vient la renaissance, disait-il. Et à ses mots, Kasca eut un regard sceptique. Elle ne croyait pas en la réincarnation. Tout ceci était intéressant, mais emprunt d'une fumée épaisse religieuse et sainte. Elle ne savait pas trop comment appréhendait ces informations pour le coup, et tout en réfléchissant, se mit à penser qu'elle ne les regardait sûrement pas du bon prisme.
Elle devrait se mettre dans une position plus neutre, plus aérienne. Plus détachée.

Kasca regarda son bol et allait pour reprendre une bouchée, lorsque d'autres questions percutèrent dans son esprit et elle reposa directement les nouilles dans son bol, ses baguettes suspendues dans les airs puisqu'il lui arrivait parfois de parler avec les mains.

« L'harmonie et l'équilibre... » "...dans un cercle infini..." « ... mais du coup, on ne l'atteint jamais vraiment, finalement. » questionna t-elle, un doigt se posant sur ses lèvres dans une expression de réflexion.

L'harmonie et l'équilibre... Pour elle, c'était deux notions et deux concepts très bateaux. Chez les Umino, on recherchait surtout la perfection, à repousser ses limites, à transcender l'Anima jusqu'à en atteindre un stade ultime. Peu importait l'harmonie, peu importait l'équilibre. La perfection, il n'y avait que ça qui comptait.
Elle dissocia quelque peu sur le cuistot occupé à son activité, son esprit happé par les mouvements experts qu'il effectuait, mais préoccupé par ses pensées élaborant de multiples théories qu'il lui faudrait vérifier une fois rentrée. Daisuke était redevenu silencieux, du moins ne laissait-il venir à ses oreilles que les bruits de son bol de ramen se vidant à vue d'oeil. Elle en oubliait de manger elle, si bien que lorsqu'elle cligna des yeux en se rappelant à la réalité du moment, elle fit tomber ses yeux azurés sur son propre bol encore bien plein. Kasca joua un peu avec sa nourriture, distraitement alors que le Sato reprenait la parole.

Il lui décrivit très évasivement les autres tatouages qu'il possédait et ceux qu'il voulait se faire dans un avenir proche. Il arborait dans son dos, tout comme elle, fièrement, le symbole de son clan, chargé de toutes les significations qu'il incarnait. Classique. Par contre, Kasca n'avait aucune idée de ce à quoi ressemblait le logo de Mortal Kombat, même si elle savait qu'il s'agissait d'un jeu vidéo. Quant à son choix de deux faux sur sa main, elle n'était pas certaine qu'il soit judicieux mais se garda bien de le lui dire. S'il désirait se faire tatouer son arme fétiche, elle aurait plutôt pensé la placer sur son avant-bras, à l'intérieur du poignet. Avec quelques effets d'ombre ou de fumée pourquoi pas et... A quoi pensait-elle là ?
L'Umino se redressa sur son siège, et respira profondément, son regard plongeant vers son bol encore plein.

Elle se posa exactement la même question que le Sato à son égard. Tournant la tête vers lui, elle le fixa un moment. Non, la sensation de faim était passée. Par contre lui... à la vitesse à laquelle il avait mangé, nul doute qu'il ne dirait pas non à un deuxième bol. Kasca poussa le plat vers lui.

« Tu peux finir, Sato-kun. »

Kasca savait que si elle n'avait plus faim, c'était uniquement parce que son esprit était préoccupé par autre chose. Elle avait simplement oublié qu'elle avait faim. Quand bien même, elle ne pouvait pas se forcer. Mais certainement que dans une heure, elle crierait famine encore. L'Umino darda ses prunelles sur les gens alentours. Le restaurant était calme. Il y avait là quelques salary men pressés, ici un couple dans un recoin du ramen partageant un moment de complicité, là des étudiants occupés à refaire le monde. Encore une fois, ici, personne ne faisait attention à elle. Elle était, parmi tous les autres. Elle était, et c'était suffisant.

Pour autant, elle ne relança aucune conversation. S'il n'avait plus rien d'autre à lui apporter comme information utile sur son clan ou son sort, elle ne voyait pas d'intérêt à lui porter. Kasca attendit donc patiemment qu'il finisse, projetant ses yeux sur le dessus du comptoir, décoré d'une poésie en kanji qu'elle s'amusa mentalement à traduire dans tous les sens possibles.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Ven 15 Mar 2024 - 15:58
Les réponses aux questions de l'Umino ne l'avait pas rendue plus causante pour autant. Pourtant, la simple phrase qu'elle formula aux réactions aux informations qu'elle venait d'enregistrer relança la machine à parler qu'était le Sato. Il y avait plusieurs choses qu'il pouvait tirer de cette simple réflexion, une basique idée qui pourtant coulait de source au vu de ce qu'il venait de dire, mais bien évidemment, rien n'était jamais aussi simpliste. Il tira son bol de ramen classique en la remerciant et en lui rappelant qu'il avait un prénom, repris des nouilles pour voir si elles étaient toujours assez chaudes. Tièdes. Mais bon, logique. Il tourna ses baguettes dans le bol en réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Si elle s'était imaginée qu'une petite remarque allait lâcher la bête ...

"En fait, ça dépend sous quel angle tu regarde la chose. Le propre de toutes les religions, c'est que tu peux l'interpréter d'une centaine de manières différentes."

Parfois, les textes étaient si abstraits qu'on pouvait les comprendre de la manière dont on le souhaite finalement au fond de nous, et les mots marcheront tout de même, donnant l'impression que ça va dans notre sens. Parfois, ils sont clairs comme de l'eau de roche, mais on imagine alors, s'ils sont trop brutes et violents, qu'ils fonctionnent comme des métaphores, et que ce n'est pas vraiment le message profond que le texte souhaite faire passer. Et que le sujet soit clair ou caché, toutes les philosophies ont leur part de mystère, d'appréhension, et finalement, de contradiction. Sinon, il n'y aurait pas tant de scission parmi les fidèles. L'ensemble des supérieurs Sato voyaient la religion bouddhiste d'une certaine manière, et plutôt que de renier ses préceptes et le fond, Daisuke avait choisi de l'envisager d'une autre façon.

"Peut-être qu'on passe notre vie à chasser l'harmonie et l'équilibre. Pour l'obtenir, ou pour le dégager, et que cette quête trace notre voie et notre manière d'être. Ou peut-être que ce sont des concepts qui font déjà partis de nous. Qu'ils sont déjà présent, dans ce cercle déjà tracé. Mais qu'il nous faut les trouver à l'intérieur."

Plusieurs manières d'envisager. Un simple cercle, et on pourrait en parler dessus pendant des heures sur ce qu'il est censé représenter, alors un nœud infini que se mêle et démêle de lui même, lié à une religion qui plus est ? Les possibilités étaient abondantes. L'Umino devait bien le savoir elle même, pour peu qu'elle comprenne sa nature. Après tout ...  C'était une artiste, non ?

"C'est comme pour un peintre. Il aura sa propre vision de la chose qu'il dessine. Il y mettra son âme, son histoire, son coeur dans le message qu'il souhaite transmettre. Certains le comprendront et s'identifieront au tableau et à son créateur, le rejoignant totalement dans ses pensées et sa mentalité. D'autres seront persuadés d'avoir établis une connexion similaire avec lui ... En étant à côté de la plaque. Mais ils seront sûr d'être dans le bon. Et ça les aidera peut-être à aller mieux, à évoluer et se développer eux même. Et au final, même si c'est une erreur, quel est le problème si cela a permis leur développement personnel ? Quand on leur dira la vérité, ce ne sera pas la leur. Peut-être la renieront-ils, mais peut-être accepteront-ils de voir deux approches différentes."

C'est un peu comme ça que pensait Daisuke. Son but de rassembler l'ordre occulte avec les exorcistes, d'éliminer les fléaux dans leur intégralité en comprenant leur nature avec l'aide de Noble Truth était peut-être un but impossible à atteindre, mais c'est une vision qui lui permettait d'avancer vers quelque chose de concret, et même s'il ne réussissait pas, à la fin, il savait que ce rêve n'était pas une erreur. C'était juste la bonne chose à faire.

"Si tu crois qu'on ne peux pas atteindre l'équilibre, attends de voir le vieux. Enfin, le chef de ma famille. J'ai eu l'occasion de parler avec lui et ..."

Il s'arrêta autant pour manger que pour réfléchir. Celui qu'il définissait toujours par son âge sans prononcer son nom ne l'intimidait pas spécialement, mais il savait qu'il avait affaire à un grand de ce monde rien qu'avec les entrevues qu'ils avaient eu lorsqu'il était au monastère. Ce qu'il lui avait dit ce jour là ne l'avait pas terrifié. C'est aussi pour cela que Dai se disait souvent détaché : le vieux ne lui faisait pas peur, alors qu'il devrait avoir toute les craintes du monde à lui faire face un jour, ce qui arriverait forcément au vu de l'ambition sans doute démesurée de l'héritier des Sato.

"Il ne craint pas Noble Truth. Je veux dire par là que ça ne lui fait absolument rien si ce n'est un petit mal de crâne. Parce que ses peurs passées sont devenus obsolètes, qu'il n'a peur de rien, et qu'aucune souffrance ne le touche. De toute les personnes que j'ai pu croiser, c'est peut-être le seul du monde occulte qui a atteint l'éveil que tout le clan recherche, c'est factuel."

L'Umino lui aurait probablement rit au nez s'il avait lâché la suite de ses pensées, parce qu'elle ne connaissait pas le clan comme il le connaissait lui, mais de son point de vu, c'était peut-être même ce vieux qui permettrait au clan d'enfin entrer dans le cercle des grandes familles. Bien que cette histoire divisait le clan, Daisuke, de son côté, pensait que c'était un atout primordial pour renverser le monde de l'exorcisme dans ses plus hautes sphères. Mais il ne comptait nullement se reposer sur le vieux, parce que s'il pouvait l'éliminer de lui même, et démontrer sa supériorité, il le ferait sans hésiter.

"Du coup, je n'ai pas beaucoup d'option pour l'avoir. M'entraîner dur encore et encore pour dégoter plus de technique et de sorts. Ou lui créer une peur suffisamment forte pour que Noble Truth marche de nouveau sur l'ancien."

Il avait déclaré cette dernière phrase plus pour amuser la galerie - une personne - que parce que c'était une véritable option, lançant un sourire sarcastique à Kasca. Il finit rapidement son deuxième bol, enfin plus ou moins rassasié. Après un petit instant a digérer, et a écouter les potentielles réponses de son amie, il tapa plusieurs fois sur le comptoir, signe qu'une bonne chose avait été faite, mais qu'il fallait se bouger, pour qu'ils aient le temps de faire plus d'activités en une journée.

"Bon ! T'as jamais vu de films, faudrait peut-être remédier à ça. Mais y'avais un gars en skate dans la rue, donc peut-être un parc pas loin où on pourrait en essayer, c'est un bon exercice, même pour nous. Ca dépend si tu veux te poser ou si tu veux un peu d'action !"
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Kasca Umino
Ven 15 Mar 2024 - 18:14

Daisuke rapprocha le bol délaissé de lui sans qu'elle n'y prêta grande attention. Kasca était concentrée sur le haiku au-dessus de leurs têtes, alors que les bruits des baguettes contre le bol de ramen tintaient tout de même à ses oreilles. "Sous les fleurs d'un monde flottant, avec mon riz brun, et mon saké blanc..." lisait-elle dans sa tête, à répétition, cherchant les autres significations des kanjis présentés et celles cachées du poème. Finalement, c'était comme...

« En fait, ça dépend sous quel angle tu regarde la chose. Le propre de toutes les religions, c'est que tu peux l'interpréter d'une centaine de manières différentes. »

Oui voilà, tout pareil que cela. Alors qu'elle dirigeait son regard sur son coéquipier qui commençait à manger son second plat presque plein, Kasca rebondissait mentalement sur ce qu'ils disaient. Elle avait eu raison, et semblait sur la bonne voie. L'idée de changer de prisme, de position, pour regarder l'ensemble ou quelques éléments particuliers d'une autre manière, c'était ce qu'il lui fallait faire. On avait toujours tendance à prendre les religions avec des pincettes, sous une aura sacrée. Kasca recherchait plutôt la connaissance profonde, la philosophie induite, et celle enracinée à travers les mots, les écrits, entre les lignes. Elle hocha la tête instinctivement, en approbation à ce que le Sato venait tout juste de dire.
Si elle entamait des recherches sur son clan et tout ce qui l'entourait, il lui faudrait regarder tout à travers une vision plus neutre et moins Umino. Il n'y aurait que comme cela qu'elle arriverait à appréhender confortablement les choses et à les comprendre. Ainsi, elle finira par savoir contrer le sort inné de son camarade et la prochaine fois, elle s'assurera de sa supériorité sur lui.

Daisuke émit une autre hypothèse concernant cette idée d'harmonie et d'équilibre. Kasca cligna des yeux lentement sur ses mots, son esprit happé par un filet de vapeur s'élevant de nouilles en train de cuire. Si elle aurait pu directement rebondir sur ce qu'il disait et engager une conversation profonde et intéressante, sans fin, sur le sujet... Elle n'en fit rien. Elle se contentait de l'écouter parler, engrangeant un maximum d'informations, sans lui en donner la moindre. Ni sur sa façon de pensée, ni sur ses réflexions, et encore moins sur ses ressentis.
Elle le laissa longtemps parler, écoutant sagement tout ce qu'il lui disait, marquant la pause avec lui lorsqu'il l'en décida, tendant l'oreille de nouveau lorsqu'il reprit la parole. Sa vision était pour le moins intéressante, c'était indéniable et peut-être était-il plus malin qu'il n'en avait l'air. Mais après tout, elle le soupçonnait d'être un manipulateur expérimenté alors elle ne fut pas des plus surprises d'en tirer cette conclusion.

Dans la tranquillité du restaurant, le diamant des Umino s'entêtait dans sa quête d'une raison de le détester, si ce n'était celle d'avoir perdu face à lui sous couvert d'un plan d'humiliation du professorat de l'école de Tokyo.
Elle avait très bien compris le message qu'on lui avait lancé alors. Mais Kasca n'avait certainement pas dit son dernier mot.

D'ailleurs, il tentait une approche subtile d'amadouer sa confiance en imageant ses propos et en utilisant l'exemple de la peinture. Kasca haussa un sourcil à ses explications, prudente et mesurée. Sa crainte la rendait sceptique, aussi se mit-elle à penser qu'il se fichait totalement d'elle et que finalement, s'il exprimait à peu près la même pensée, c'était uniquement pour la gruger et se la mettre dans la poche. Elle détourna son regard de lui, lassée de cette conversation et plus encore, lassée d'être ici. Elle se demanda l'heure qui était, et si elle aurait assez de temps pour s'entraîner un peu en rentrant. Si lui était de repos forcé, elle manquait une journée d'exercice pour le suivre dans ces... aventures ? Hobby ? Activités dénuées d'intérêt en tout cas. Enfin... Son cerveau de perfectionniste n'y trouvait pas d'avantage. A quoi bon être là, si elle pouvait s'exercer à son sort, en peinture ou à déstructurer sa façon de réfléchir pour maintenir ses réflexes cognitifs en activité ?
Elle avait tant de choses à faire, tant de choses à apprendre encore et tant de choses à maîtriser pour atteindre son but. Finalement, elle se demanda vraiment pourquoi elle avait accepté de le suivre, si ce n'était pour lui trouver une faille. Mais cela aussi, elle n'en trouvait finalement plus tellement d'intérêt.

Les grands yeux polaires s'étaient de nouveau posés sur le jeune homme alors que leur propriétaire se disait qu'elle avait des desseins bien plus grands que juste lui faire mordre la poussière pour une question d'égo. Quand bien même, c'était encore une question d'égo et quel égo ! De penser qu'elle lui était finalement supérieure et qu'elle devait voir plus loin que lui, qu'il n'était que poussière sur son chemin, et qu'elle passerait.
Si bien qu'elle ne l'écoutait même plus sur la fin, zappant totalement les indices qu'il lui donnait sur ses propres objectifs personnels.

Kasca garda sa pokerface devant son sourire sarcastique. Ce fut le fait qu'il tapa sur le comptoir qui sonna pour elle comme une indication qu'il était temps de partir. Enfin !
Elle se hissa sur ses pieds et se dirigea vers la caisse, paya les deux repas d'un sans contact rapide et se dirigea ensuite après un merci rapide mais poli dehors. Si elle en avait déjà marre et qu'elle songeait à rentrer, ce n'était visiblement pas le cas de Daisuke qui lui proposait d'autres activités. L'Umino glissa ses yeux sur lui et le regarda de haut en bas un instant, avant de poser une main négligemment sur sa hanche.

« D'abord, on va te trouver un téléphone. » déclara t-elle posément. « C'est important pour pouvoir communiquer sur le terrain et en dehors. Tu dois arrêter de faire sans. »

Si ses mots étaient plutôt froids et directs, c'était pour son propre intérêt. En effet, quand bien même Daisuke pouvait parfaitement se passer d'un téléphone portable, elle ne le pouvait pas. En ayant réalisé plusieurs missions avec ses camarades de Kyoto, c'était un outil très efficace pour la communication dont elle pouvait difficilement se passer. Rien que pour envoyer des informations cruciales aux assistants, ou à ses coéquipiers. Elle se voyait difficilement faire autrement en la compagnie du Sato, et ils étaient destinés à partir en mission tous les deux. Il lui fallait absolument s'équiper correctement.
Mais sous les répliques du brun, elle dut accepter une concession, un marché, un échange. Du troc. Son temps contre un objet. Super.

« Bon... Si tu prends le téléphone, je reste encore un peu avec toi. »

Kasca regarda rapidement sur son smartphone l'endroit le plus proche où en trouver un pour le Sato. Sans plus attendre, elle s'y dirigea et comme ils étaient en plein centre-ville, ce n'était finalement pas si loin. Ils avaient juste à trouver un appareil assez solide pour supporter le train de vie et l'énergie de Daisuke. L'école se chargerait de lui ouvrir une ligne sécurisée après coup. Kasca darda ses prunelles claires sur les différents modèles et jeta son dévolu sur un en particulier, spécialement conçu pour le plein-air. Il pouvait même aller dans l'eau. Parfait. Ignorant du mieux qu'elle le pouvait son agacement d'être parfois obligée de se coller aux rayons pour laisser passer des gens, elle ne perdit pas plus de temps et régla l'appareil, la carte dorée notée à son nom faisant bipper le terminal de paiement.
Kasca avait son propre salaire, bien entendu, pas bien reluisant comme la grande majorité des exorcistes. Mais Chika tenant à ce que sa fille puisse s'exercer sans penser au côté financier, s'assurait de lui verser assez d'argent pour qu'elle puisse entretenir son matériel artistique. Ces choses là coutaient cher sur le long terme.
Mise à part cela, Kasca n'achetait jamais rien.

Dehors, elle tendit le téléphone à Daisuke. Voilà la part du marché du garçon respecté, elle devait maintenant faire de même.

« ... Du coup, tu voulais faire du skate, c'est ça ? » demanda t-elle en soupirant quelque peu, déjà blasée de devoir dire au revoir à une après-midi d'exercices occultes.

Les yeux de tempête se maintinrent dans ceux du Sato.
Qui sait ce qui se tramait derrière ces yeux bruns aux reflets fauves, cachés derrière leurs lentilles bleues. Et si elle avait d'abord pensé "pas grand chose" aux premiers abords, force était de constater qu'il en avait plus sous la caboche qu'elle ne l'aurait présagé.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Lun 18 Mar 2024 - 14:02
Daisuke haussa un sourcil à sa "demande". Non, il n'en voulait pas de son téléphone. Il ne s'en servirait même pas. Il le saoulerait plus qu'autre chose, a force de sonner toute les trois secondes. Il se mettrait à s'inquiéter pour des gens qui l'appellent soudainement alors qu'il ne le faisait pas avant et que tout allait pour le mieux. Il voyait ça comme un poison, comme une plaie, plus qu'autre chose. Mais il savait aussi qu'il pourrait s'en servir pour appeler Kasca et des proches pour absolument tout et rien. En fait, il avait des sentiments quelque peu mitigé : quand on le téléphonerai, ça l'agacerait, mais peut-être qu'il pourrait lui trouver une utilité pour faire des blagues à ses amis. C'était peut-être la seule chose de positive qu'il trouvait dans l'utilisation d'un tel truc. Malheureusement, c'était bien trop cher de son point de vue pour qu'il investisse la moindre petite monnaie là dedans. A ce prix là, autant s'offrir toute la série d'un manga.

"Mais c'est vraiment pas nécessaire, pour le temps que je vais m'en servir, j'en veux pas, ça fait trois ans que je m'en sort sans, je vois même pas en quoi ça me sera plus utile à l'avenir en fait. T'as pas écouté ce que je t'ai dis à l'intérieur ? Jamais eu besoin de changer, pas besoin plus tard, mais merci de ta sollicitude, Kasca, vraiment, ça sert à rien d'insist ..."

Il allait continuer en disant qu'elle se fatiguait pour rien, mais elle mentionna le fait de continuer cette belle journée dans d'autres endroits de la ville si seulement il voulait bien concéder le fait qu'il prendrait ce foutu téléphone. Alors, bizarrement, tout les arguments qu'il avait eu précédemment s'envolèrent.

"Hmm, d'accord. Mais attends, c'était pas acté qu'on sortait pour toute la journée ?"

Il n'obtint nulle réponse et se contenta de la suivre. Elle se repérait d'une manière exceptionnelle et savait directement où chercher absolument tout ce dont elle avait besoin, une pisteuse hors pair, un autre de ses talents dont il avait aujourd'hui un aperçu. Le restaurant, le magasin où ils se rendaient maintenant ... Véritablement une intuition divine, pour le jeune homme. Au bout d'un certain temps, il sembla tout de même comprendre au fur et à mesure de leur avancée que cela avait peut-être quelque chose à voir avec justement le téléphone qu'elle tenait dans la main. Peut-être que ce truc guidait son utilisateur, et dans ce cas ... Peut-être aurait-il aussi accès à ce pouvoir quand il en achèterait un ? Finalement, s'offrir ce machin ne semblait plus être une si mauvaise idée, ou peut-être cherchait il des excuses pour justifier son achat, maintenant qu'il était sûr qu'il allait en posséder un.

L'entrée dans le magasin lui donnait mal au crâne. Peut-être trop luxueux, peut-être l'espace et l'organisation de l'endroit, peut-être l'odeur de neuf. Pour quelqu'un d'habitué à la nature et à l'amusement, entrer dans un espace un peu trop professionnel et sérieux lui donnait envie de faire demi tour toute dans la seconde. Mais c'était sans compter sur Kasca qui, faisant fi de la foule, savait très bien où elle se dirigeait et ne comptait pas rebrousser chemin : elle avait quelque chose en tête, et maintenant, elle allait aller jusqu'au bout. Il n'eut pas mot dire dans le choix du téléphone, puisqu'elle se chargea de tout, estimant lequel était le mieux pour lui qui partait souvent en mission. Pour sûr, pas un qui casse facilement, sinon il ne risquait pas de durer bien longtemps. Finalement, ce fut elle qui paya, et c'était franchement pas pour déplaire à Daisuke. Faut croire que les Umino avaient des fonds solides. Il s'empara du téléphone en la remerciant et cala l'objet dans sa poche. Mais maintenant, le plus réjouissant, la suite des évènements. Il avait proposé entre le skate et le cinéma, et elle le dirigeait vers la première option subtilement, montrant ainsi sa préférence entre les deux activités. Bien sûr, Dai rebondit dessus assez rapidement


"Ouais, faut qu'on trouve le skatepark, maintenant" lâcha t-il en fixant Kasca, puisque c'était elle qui avait ouvert la marche jusqu'à présent. S'il s'était fait un grand guide pour la journée, le planning avait dérivé à partir du moment où il avait posé les yeux sur le skateur, se mettant en tête d'en faire. Et voir Kasca sur une planche ... Il était prêt à mettre autant que pour le téléphone pour voir ça.

Contrairement à ce qu'il pensait, cependant, il n'y a pas beaucoup de parcs du style à Tokyo. Généralement, c'est dans les banlieues qu'on trouve des aires du style. Malgré tout, pas si loin que ça, il y en avait un payant qui fournissait également l'outil adéquat pour en faire : y aller sans avoir de skate pour s'exercer et juste regarder les autres s'amuser aurait été ... Déroutant. C'était assez cher, mais comme le songeait Dai, si payer le téléphone le rebutait au plus haut point, voir Kasca s'étaler de tout son long dans la pool aurait été un spectacle incroyable à regarder. Moqueur, mais bon enfant, bien sûr, pas cruel pour un sou. Il aurait lui même l'occasion de s'éclater le crâne sur le bitume, ça le faisait plus rire qu'autre chose, et si tout le monde se foutait de lui, il rirait encore plus fort. Il paya donc les deux skate et en donna un à son amie, juste avant de passer le portique. C'était à se demander si l'entrée et les planches en double ne comptait pas autant que le téléphone. Ils entrèrent finalement et Dai écarta les bras pour respirer le grand air. Le soleil semblait briller de mille feux, le moment parfait pour une détente de ce style. Daisuke avait déjà eu l'occasion d'en faire. Rapidement. Aussi connaissait-il a peu près la technique pour se maintenir dessus et l'orienter. Il savait faire quelques techniques, mais certainement pas des figures trop complexes. Il s'élança sans mot dire pour tenter de retrouver ses habitudes, se mettant sur le skate. Rien de fou jusqu'ici. Il pressa son pied à de multiples reprise sur le bout de planche recourbé, utilisant l'autre pour orienter le skate, pour en changer la trajectoire alors que l'avant de la planche se levait et retombait aussitôt en fonction de la pression exercée par le Sato. Il sauta en appuyant cette fois d'un coup sec, se remettant sur la terre ferme et attrapant son skate d'une main ferme.


"Faudrait peut-être s'entraîner comme ça avant de s'enfoncer dans les modules. Sauf si t'es téméraire et que tu fonces au talent." ironisa t-il avec un sourire sarcastique.
Kasca Umino
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Kasca Umino
Lun 18 Mar 2024 - 20:17

Alors, elle ne se souvenait pas du tout du moment où il lui avait dit vouloir faire du skateboard mais il n'avait pas l'air de la contredire sur ce coup-là, la laissant un peu pantoise quant à la façon dont elle s'était souvenue de cette information. Où, quand, comment ? Par quelle magie ?
Kasca s'apprêtait à faire à l'envers le déroulé des évènements dans sa tête pour mettre le doigt sur ce qui lui échappait, lorsque les grands yeux bruns se posèrent sur elle dans le silence de leur propriétaire fendu d'un sourire. Ah. Oui. Le skatepark.

Le dimant des Umino s'arma de son outil fétiche et fit une recherche rapide sur le net pour trouver le parc le plus proche. Par chance pour eux, pour lui plus que pour elle, ils étaient tous éloignés sauf un. Mince. Pas le choix maintenant, il fallait assumer jusqu'au bout. Les yeux clairs ne se posèrent pas sur le Sato, et elle se mit simplement à marcher dans Tokyo, guidant leurs pas, un air légèrement blasé sur le visage. Oh, ce qu'elle avait hâte de rentrer.
Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, le trajet se fit dans le silence, lui permettant de planifier sa soirée. D'abord, elle prendrait une longue douche, très longue. Elle attendrait que tout le monde soit à peu près dans les chambres pour ça et être certaine d'être tranquille. Kasca détestait traîner avec les autres à l'école. Ensuite, eh bien, elle mangerait peut-être, elle ne savait pas quoi mais... De toute manière, elle allait oublier de le faire, prise dans une autre activité. Si la fatigue ne sera pas trop présente, peut-être s'exercerait-elle à des tricks mentaux. Enfin, un peu de lecture. Oh, il lui faudrait faire des recherches aussi. Elle ne savait plus exactement sur quoi mais... Mince, elle aurait du le noter. Enfin, il y avait de quoi faire du moins avec ce qu'il lui avait dit sur le clan Sato. Cela l'occupera pour une soirée.

Lorsqu'ils arrivèrent, Kasca le laissa habilement la précéder, prétextant rêvasser un peu sur un building à l'architecture un peu particulière. En fait, c'était juste qu'elle ne savait absolument pas comment cet endroit fonctionnait. Il y avait peu de monde comme l'après-midi n'avait même pas encore vraiment débuté, des portiques, du staff... elle écouta très distraitement les explications, mais décrocha rapidement en voyant son coéquipier prendre toute la charge mentale pour eux. Bien, tant mieux. Elle pouvait observer à sa guise ce nouvel environnement, suivant d'un pas discret mais toujours assuré le Sato, comme son ombre.
Du moins jusqu'à ce qu'il lui tendit une planche de skate qu'elle regarda avec un air sceptique, avant de glisser ce même regard sur Daisuke. Lui ne faisait pas tant attention à elle, bras écartés à profiter du soleil. Kasca allait pour se désintéresser de lui, lorsqu'il s'élança sur sa planche prudemment. Elle l'observa, évidemment, ne ratant rien des mouvements qu'il effectuait. Mais il ne semblait pas un expert en la matière. Il lui fallait trouver meilleur professeur.
Quand bien même, en le regardant faire, ça n'avait pas l'air sorcier cette affaire. Et à la pique arrogante qu'il lui lança dans ce sourire détesté, pour toute réponse elle lui lança simplement un terrible regard glacial.

Le diamant des Umino s'approcha des modules et porta plutôt ses yeux bleus sur une personne qui avait l'air de vraiment pas mal s'en sortir. Elle la suivit du regard un moment, posa distraitement la planche au sol et un pied dessus, la faisant glisser d'avant en arrière. Ce gars était vraiment doué, et il ne semblait pas être un exorciste. Si un humain lambda pouvait le faire, il n'y avait aucune raison que le talentueux diamant des Umino ne maîtrise pas en quelques minutes ce skateboard.
Kasca s'essaya à stabiliser son pied sur la planche. Elle ne prêtait plus aucune attention au Sato. Lorsqu'elle se sentit prête, ce qui ne tarda pas d'arriver, elle poussa sur son autre jambe et posa son deuxième pied derrière l'autre, imitant la posture de la personne qu'elle avait observé. Elle n'avait pas poussé si fort, et dut s'équilibrer avec ses bras concernant la direction. Alors du coup, cela se dirigeait entièrement au poids du corps. Kasca repoussa de nouveau le skate pour relancer son élan et tenta de zigzaguer pour appréhender la physique de la planche, appuyant d'un côté puis de l'autre. Ok, bah voilà, c'était facile en fait. Bon, étape suivante alors !

Tout comme lui, elle se laissa sauter de côté, amortissant l'élan d'un pas de deux, et frappa du pied le bout de la planche pour la récupérer dans sa main. Seulement, elle dut y mettre la deuxième : la sienne s'avéra trop petite pour compenser son inexpérience. Elle jeta un bref coup d'œil à Daisuke. Pas vue, pas prise.
Kasca n'était pas suicidaire, aussi ne s'attaqua t-elle pas à une pente tout de suite. Elle posa la planche au sol, au milieu des modules, sur du plat, posa un pied dessus, s'élança, l'autre pied, pencha à droite, poussa encore... Et pour l'instant se contenta de zigzaguer un peu en gardant une vitesse constante. C'était assez drôle, finalement. Assez amusant. Surprenant, parce que nouveau. Attrayant parce qu'à tout moment, elle pouvait aller plus vite. Et il y avait tant de choses à essayer. Elle suivit du regard le modèle qu'elle avait observé quelques instants plus tôt, qui lui effectuait un retourné en haut d'une pente. Oh il faudrait qu-

Kasca sentit juste la planche lui échapper, et son poids du corps emporter son centre de gravité vers le sol. La planche partant en avant, elle glissa vers l'arrière et finit sur les fesses. Ah... Comme elle n'avait pas regardé où elle allait, sa concentration emportée par le jeu d'un autre, elle avait fini par entamer une montée. Sans suivre sa planche, le résultat ne pouvait pas être autrement qu'une chute ridiculement évitable si elle avait su contrôler son esprit. Kasca se releva, doucement et récupéra son skate en marmonnant.
Elle allait pour se remettre dessus, lorsque le skateur vint l'accoster.

« Eh, ça va ? Pas de mal ? » Kasca releva la tête vers lui, son regard polaire haussé dans une expression singulière traduisant littéralement un "Qu'est-ce qu'il me veut, lui ?". Sans se départir d'un sourire, et nullement impressionné, il continua pourtant. « Attends, je peux te montrer si tu veux, deux trois tips... » proposa t-il en s'approchant d'elle, délaissant sa planche pour tenter d'attraper le poignet de l'Umino.

Kasca en écarquilla les yeux de surprise. Quoi, comment ? Déjà, on était au japon, et ce gars là, il agissait comme un gaijin. A quel moment, s'était-il dit que c'était ok de la toucher ? Ensuite eh bien, elle était une Umino. Et pas n'importe laquelle. Elle était... Non, ici elle était personne. Les yeux d'azur se posèrent sur Daisuke, alors que son cerveau procédait encore au traitement de ce qui se déroulait en ce moment même. Elle n'écoutait même pas les explications du gars qui s'entêtait à la tirer doucement sur sa planche, l'amenant à poser le deuxième pied et à la faire rouler. Mais...! Enfin !
Kasca sauta de côté, et d'un geste vif se dégagea, acérant ses prunelles brûlantes tant elles étaient froides, sur le gars.

« Mais ça va pas ! Me touche pas ! » lui cracha t-elle, et si elle avait été un animal, assurément que toute la ligne de son dos serait hérissée. « Je vais te la faire bouffer, ta planche ! Dégage ! »

La menace avait été proférée violemment, et sa propre planche entre les mains qu'elle levait d'un mouvement provocateur sous l'oeil effrayé de l'inconnu. Putain de gaijin qui ne savent pas se tenir. Jamais vu ça... Kasca le fit fuir, non sans qu'il ne lui lance un truc la désignant de folle à lier. Main sur la hanche, elle le regarda partir la queue entre les jambes, fulminante.
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Jeu 21 Mar 2024 - 12:11
Daisuke s'habitua bien vite au balancement de son poids sur la planche, lui permettant de s'exercer sur une ligne droite pour ne pas aller trop vite, mais enchaînant les petites figures qu'il avait pu faire auparavant. Le rythme et l'habitude lui revinrent. Au final, il enchaîna Caveman - en se lançant sur la planche avant qu'elle ne touche le sol -, Revert - le fait de mettre sa planche dans un autre sens grâce à la pression de ses pieds, enchaînant ainsi quelques 360 -, il sauta sur sa planche en mettant son corps dans l'autre sens en prenant soin de se poser sur les vis de son skate pour ne pas trébucher ... Puis il additionna les deux figures après quelques minutes d'une meilleure maîtrise de son skate en faisant un léger saut après avoir exercé une petite pression sur la planche pour changer la position de celle-ci dans les airs. Satisfait après être parvenu à un tel résultat, il chercha l'Umino du regard, mais il faut croire qu'elle ne le regardait même pas, préférant sans doute s'entraîner dans son coin. Pas qu'il s'attende à ce qu'elle le félicite, mais au moins qu'elle soit proche de lui pour ne pas se perdre de vue. Avec une place payante comme celle-ci, le skatepark se devait d'être large, aussi devrait t-il la chercher. Il se balada avec son skate, puis, a l'aise avec la pression qu'il exerçait sur celui-ci, il se mit à appuyer légèrement sur la courbe arrière de la planche, avançant avec l'avant du skate levé. Oh, il aimait bien ce jeu là, luttant constamment avec son équilibre. Ce n'était pas spécialement difficile, mais ça demandait de la concentration  constante pour ne pas se casser la gueule sur le bitume ou même garder la planche levée de la sorte sans que l'arrière ne frotte le sol.

Il repéra le vendeur de snack à l'intérieur du parc avant de retrouver Kasca. Pour le coup, il faut dire qu'il cherchait autant son amie qu'un rafraîchissement. Il commençait à faire chaud, et ici, il n'était pas - ou plutôt, il était encore moins - autorisé à se foutre torse nu que dans l'enceinte de l'école de Tokyo. Alors pas de miracles, pour s'en remettre, il fallait boire quelque chose de très frais. Il paya - un peu trop cher - sa canette de coca, et avec une gorgée pas si glaciale qu'il l'aurait espéré dans la bouche, il retrouva finalement Kasca, qui ... N'était pas si loin de lui, en fait. Peut-être qu'elle avait été derrière lui tout du long et qu'il avait été le seul à la perdre de vue quand elle avait pu avoir tout le loisir de le regarder s'exercer. Ouais, la tête avait vraiment finit par lui tourner. Et il cru que sa tête était définitivement partie en cacahuète lorsqu'il l'a vit au sol, tombée sur les fesses.

Il faillit recracher ce qu'il avait dans la bouche, sautant de sa planche et tapant sur le bout de celle ci pour la faire voler et l'attraper d'une main avant de se remettre en route vers elle autant pour blaguer sur ce qu'il venait de se passer que de l'aider à se remettre sur pied. Mais un jeune non exorciste le pris de vitesse, la moquerie en moins. Et cette fois, il faillit avaler de travers ce qu'il voulait boire, mais pour une autre raison. Il n'aurait pas cru voir l'Umino s'énerver de cette manière. Même si elle faisait parti d'une grande famille, qu'elle avait des manières et que selon la pensée arrogante d'un certain clan, le mec qui voulait l'aider lui était inférieur, il ne l'aurait pas vu faire des histoires ainsi. Des yeux de Daisuke, le type qui l'avait abordé avait été sympa de venir l'aider pour lui prodiguer quelques conseils sur un ton qu'il estimait posé. Il le comprenait, en tous les cas. Ce n'était pas la façon la plus polie de commencer une conversation, sans doute avait-il été un peu brusque, mais dans ce type d'établissement, on ne trouvait pas beaucoup de gens avec un balai dans le cul comme au monastère. Mais devant l'énervement de Kasca, il se remit bien vite en question, imaginant qu'elle n'avait non seulement pas l'habitude, mais aussi que si c'était une femme seule qui essayait de s'exercer en solo, sans une once d'énergie occulte ... La situation aurait pu être dérangeante. Voyant le pauvre bougre déguerpir, Daisuke se rapprocha de son amie, et tenta de la calmer. Sans toucher l'épaule. Le message envoyé à tous les hommes qui avaient vu le type tenter de lui attraper le poignet avait été bien reçu.


"Je pense qu'il voulait juste t'aider. Faut pas s'énerver autant pour quelques mots."

Il essaya de lui expliquer sans en rajouter une couche, pour ne pas l'énerver encore plus, d'autant qu'elle était peut-être encore sur les nerfs. Il avait bien compris que l'Umino sortait peu, et que socialement parlant, elle n'était pas au fait de l'attitude à prendre. Hurler sa race sur une aire telle que celle-ci pour quelques paroles n'était pas la plus recommandée.

"C'est pas la même mentalité ici que dans notre monde. C'pas qu'ils sont moins respectueux, c'est qu'ils réfléchissent différemment."

Il gratta la tête en cherchant ses mots. Maintenant qu'il y pensait, difficile de la calmer sans l'énerver encore plus en protégeant quelque peu le type qu'elle venait d'embrouiller. Une solution une solution une solution ...

"T'as essayée la fosse ? J'ai retrouvé les mécaniques de figures simples, mais lancé dans ce trou ça doit pas être la même histoire. J'pense que si je vais dedans, je vais m'éclater. Dans les deux sens du terme. Mais ça serait marrant d'essayer, nan ?"
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Kasca Umino
Jeu 21 Mar 2024 - 20:00

Kasca avait été élevée dans la plus pure éducation japonaise. A Kyoto, au manoir des Umino, empreint de la religion et du poids des traditions, on avait fait d'elle un joyau de la société nipponne, autant que de la société occulte. Si elle avait toujours été destinée à combattre et devenir une exorciste de renom, portant fièrement celui de sa famille, on l'avait aussi façonnée de sorte à ce qu'elle corresponde aux standards de ce que l'on attendait d'une femme au pays du Soleil Levant. Pas étonnant donc qu'elle s'offusqua de se faire toucher par un inconnu et qui plus est étranger. Il n'était pas question de sensibilité à l'énergie occulte. Il était simplement question d'une éducation stricte et mesurée, et qui ne fonctionnait clairement plus avec son temps.

En résultait chez elle parfois des grands écarts tant les valeurs qu'on lui avait inculquées ne pouvaient décemment pas être respectées à tout bout de champ. Et si elle pouvait hausser un sourcil à un effleurement, rien ne l'avait empêchée pourtant et comme tout adolescent, de découvrir une proximité physique plus intime. C'était toujours deux poids, deux mesures, témoignant encore une fois de l'énormité de la pression familiale imposée par le clan. Si elle devait combattre, il était naturel qu'elle soit en contact avec d'autres personnes, tout genre confondu. Mais l'on s'offusquerait tout de même d'un rapprochement physique moindre, parfois.
A n'y rien comprendre.

Kasca roula ses yeux clairs sur le Sato qui venait de la rejoindre et qui ne trouva rien de mieux à faire que la réprimander légèrement. Courroucée, elle affuta son regard sur lui d'une expression ouvertement contrariée et énervée. Pour qui se prenait-il au juste ?
Et loin d'en avoir fini, visiblement, puisqu'il en rajouta une couche en lui faisant une leçon sur la différence entre l'univers dans lequel ils évoluaient habituellement et celui de toutes ces autres personnes présentes ici. Mais elle savait déjà tout ça. Les Tokyoïtes étaient juste des sauvages, voilà tout ! Kasca releva son menton, n'appréciant absolument pas l'intervention du brun alors qu'il se grattait l'arrière du crâne. Elle comptait bien le remettre à sa place lorsqu'il changea de sujet du tout au tout en lui posant une question à propos du skatepark, lui coupant l'herbe sous les pieds.

Si elle avait ouvert la bouche pour lui cracher son venin, elle écarquilla quelque peu les yeux alors que son cerveau eut un léger freeze, procédant au traitement des paroles qu'il venait de prononcer. Et ce qui sauva Daisuke finalement, ce fut simplement le fait qu'il appela à lui le principal moteur de l'Umino : sa curiosité.
Les yeux de tempête hésitaient encore entre les éclairs d'un orage grondant ou les nuages gris d'une fin d'averse, lorsqu'elle les darda sur son visage puis, en suivant ce qu'il lui indiquait, sur la fosse non loin. Elle resta pensive un instant, et l'averse s'en fut totalement. Les paupières clignotèrent un peu alors qu'elle remettait sous son bras sa planche, glissant dans le creux de sa hanche.

« ... Tu veux essayer ? » dit-elle en jetant son regard polaire dans les yeux de son nouveau coéquipier.

Un moyen très habile pour elle de ne pas trop se mouiller, et de s'assurer un long moment d'observation si jamais il comptait vraiment se lancer dans la fosse. Pour Kasca, c'était la première fois qu'elle faisait ainsi de la planche à roulettes. Si l'exercice était amusant, elle était déjà tombée une fois et d'une façon trop ridicule à ses yeux. Elle ne comptait pas revivre l'expérience devant le Sato : c'était assez d'humiliation en si peu de temps passé en sa compagnie. Et puis quoi encore ? Comptait-il sans arrêt lui prouver qu'il était meilleur en tout et en chaque instant ?
Pourtant, et même si d'apparence elle avait l'air d'être plutôt une tête brûlée, elle restait prudente et méfiante. A Kyoto, elle faisait souvent la paire avec le taroteur, tant leurs esprits analytiques tombaient trop souvent dans les mêmes schémas de pensée et de logique. Ils préféraient tous deux s'aventurer sur un terrain d'abord analysé, avant d'expérimenter.

Dans la vie de tous les jours, parfois, elle agissait de la même façon. S'il lui arrivait de s'élancer dans l'inconnu, comme elle avait maintes fois pu le faire enfant, elle craignait toujours le ridicule et la honte d'une chute ou d'une erreur bête et facilement évitable si elle avait pris son temps. Son père, sa mère, Takehiko... Beaucoup de personnes étaient passées sur le caractère impulsif et téméraire qu'elle possédait alors, effaçant et structurant une énergie dont elle usait plutôt dans sa cervelle, maintenant.

Kasca darda ses prunelles sur Daisuke, et si elle tendait à le cacher, nul doute que pour un empathique comme lui, son hésitation ne ferait aucun doute. Elle le suivit pourtant près de la fosse, restant un peu en arrière, nouveau signe de sa grande méfiance à l'égard de la possibilité de se jeter tête la première vers un nouvel échec. Si les yeux bleus s'accrochèrent à un skatteur aguerri qui pirouetta habilement dans la fosse, les mains et les bras resserrèrent subtilement leur emprise sur sa planche qu'elle tenait maintenant contre sa poitrine. Anxiété passagère et légère.

Quelque part à l'intérieur, pourtant, il y avait cette petite voix qui lui disait "Pourquoi pas ?". Et à bien y repenser, avec son sort inné... Mais Kasca n'en fit rien pour l'instant, bien décidée à observer avant d'agir.
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Ven 5 Avr 2024 - 13:00
Des sensations fortes, une glissade intense à la vue de tous et finalement, l'opportunité d'amuser la galerie en faisant le clown là dedans ?

"Ouais bien sûr. Pourquoi j'essaierai pas ? On a qu'une vie, et possiblement courte par chez nous, alors autant tout essayer"

Ils s'approchèrent du trou béant. De ce que Daisuke avait entendu, il valait mieux s'entraîner tout seul, dans la rue, avant de venir dans des endroits comme celui-ci. Il ne connaissait que les bases du skate et n'avait jamais évolué dans une pool planche aux pieds, aussi il savait que les probabilités étaient hautes pour qu'il se viande sur le sol dès le premier essai. Pourtant, il était convaincu que tout était maîtrise de l'objet, et la maîtrise, chez les Sato, c'est l'enseignement global, en réalité. Alors s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait le faire, c'était lui. Il tourna la tête vers sa camarade et vissa ses yeux dans les siens. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elle avait peur. Enfin, pas une angoisse énorme, mais l'appréhension avant de se lancer dans une attraction. C'était parfaitement normal, et encore plus pour quelqu'un qui était constamment dans le contrôle.

"Tu sais pourquoi on tombe ? Pour mieux apprendre à se relever."

Ah, Batman serait fier. S'élançant sur sa planche, il se laissa glisser sur la pente, parfaitement détendu. C'était un exorciste, et il y a peu, il avait goûté des patates d'un fléau de classe S. C'était pas une petite chute dans ce genre d'activité qui allait le paralyser de terreur.

Mais contrairement à ce qu'il s'était imaginé, il allait plus lentement que ce qu'il aurait pu penser. Lui qui avait l'habitude de faire des bonds et des cent mètres en une seconde, il se sentit immédiatement le besoin d'aller plus vite. Du pied droit, il s'aidait du sol pour aller de plus en plus rapidement le long du fossé, tournant autour sans jamais s'arrêter, fléchissant parfois les jambes à certains virages. Au bout d'un moment, il s'approcha trop dangereusement du bord, et eu une idée - de génie selon lui, complètement idiote selon la plupart des gens - pour un move spécial Daisuke Sato. Un autre coup du pied droit, et il sorti totalement de la piste, se retrouvant dans les airs. Mais il ne fit pas de mouvement pour revenir. Il aurait pu tenter, mais il avait pensé à quelque chose de bien plus cool à ses yeux.

Il serra de ses doigts le rebord, jambes tendues vers le ciel, ayant parfaitement réussi à recontrôler le skate malgré le hors piste. C'était presque un poirier à une main, qui ne dura que deux bonnes secondes. Il laissa échapper un petit rire de satisfaction, avant de laisser retomber ses jambes vers la piste. Mettant toute son énergie occulte dans ses doigts, il se propulsa à une vitesse vertigineuse droit devant lui. Le sourire qu'il afficha sur son skate, alors qu'il avait presque pris sa pose de combat pour se maintenir dessus, laissa découvrir toutes ses dents, pour ceux qui pouvaient le voir, c'est à dire presque personne. Et cette fois, il quitta vraiment la fosse, sans pouvoir se retenir nul part. Il pointa les jambes vers le sol, comme il était habitué à le faire pendant ses attaques, pour que le skate se plaque au sol. Il pensais que ça allait marcher, et en effet, ça eu l'effet désiré. Mais avec la vitesse à laquelle il était parti, c'est son corps qui n'était plus accordé au skate, et il tomba de la même façon que Kasca quelques instant plus tôt. Il y eu des rires et des sifflements enthousiastes, malgré la chute. Dai pris sa tête entre ses mains en rigolant, imaginant le résultat si ça avait finalement marché. Loin d'être honteux ou énervé d'être tombé, il était totalement partant pour un deuxième tour. La sensation de vitesse, l'air qui lui fouettait le visage comme s'il allait contre l'élément, c'était incroyable. Maintenant, il avait envie de faire du BMX et de la moto.

Un gars vint à sa rencontre pour l'aider à se relever et le féliciter, que Daisuke accepta avec gratitude. Il aurait pu se relever seul, mais il appréciait les moments de partage avec les autres, lui même n'aurait aucun mal a aller vers un inconnu pour le féliciter d'une figure et lui demander de lui apprendre, par exemple. Sans doute le côté fraternel des Sato qui prenait le dessus et la vie en communauté ensemble. Il rejoignit finalement Kasca, un grand sourire sur le visage.


"C'est trop énorme. J'me demande ce que ça donnerait avec ton encre. Imagine le parcours de fou malade que tu pourrais faire. Genre Frozone."

C'était beaucoup de références pour aujourd'hui pour quelqu'un qui pouvait difficilement les comprendre si elle ne voyait pas de films, mais de toute façon, il y aurait une séance rattrapage, forcément, mais c'était dans la nature de Dai de lâcher ce genre de phrase pour appuyer ses propos. C'était plus simple de mettre des images dans la tête que de les expliquer pendant trop longtemps. Il lui fit un signe de tête vers la pool.

"Lance toi ! Le jeu en vaux la chandelle. Tu seras contente de l'avoir fait."
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