Un peu d'originalité ! Voilà, ça faisait du bien. Sauter de missions en missions dans des lieux aléatoires mais qui semblaient presque tous se ressembler, c'était une chose. Mais avoir droit à un voyage gratuit vers une île abandonnée, c'était quand même bien plus excitant. Certes, on parlait ici d'autre chose que de simples vacances, mais pour des habitués des endroits glauques enfermés dans l'île principale japonaise, ça ressemblait presque à ça ! Il connaissait l'île, de nom, et de réputation. Un endroit abandonné qu'on voyait très fréquemment sur Niconico, l'équivalent de youtube au pays du soleil levant. De l'Urbex, qu'ils appelaient ça. L'art et la manière de découvrir des lieux abandonnés par le temps et l'homme, où la nature semblait reprendre ses droits, voir se vengeait sur le lieu et sur la marque même posée par l'humain.

Les deux personnes à expliquer la mission étaient assez connus : l'exorciste de classe 1 dont la puissance égalerait les S, le fameux bourrin à la chevelure dorée qui était capable d'enchaîner les flashs noirs comme un américain les burgers. Et à côté, le chef des assistants, Monsieur Murata himself, connu pour être pourtant le moins motivé et intéressé des différentes personnes à aider les exorcistes dans leurs tâches quotidiennes. C'était d'ailleurs tout autant le cas du puissant exorciste à ses côtés, qui passait surtout son temps à se gratter le nez sans commune mesure, arrachant l'image de guerrier honnête que s'était fait Toshiyuki de lui en écoutant ses exploits racontés par d'autres. Ne jamais rencontrer vos idoles, qu'ils disaient...

Mais l'hôte du ver des abysses oublia quelque chose d'important. Pour aller d'une île à une autre, la voiture ou le train étaient des moyens de transport malheureusement pas très... pratique. Il fallait donc forcément passer par le bateau, et l'homme apprit alors quelque chose d'important sur lui-même. Au fond de son âme, de ses tripes, un nouveau point de sa personnalité prit forme sous les yeux ébahis de ses deux collègues du moment, mais aussi des différents poissons de la mer, quand il se pencha subitement par dessus bord pour vomir dans un grognement de douleur indescriptible. Oui. Toshiyuki avait le mal de mer. Et pas qu'un peu.

Première terrible épreuve pour le jeune Umino qui passa ainsi le trajet, non pas à discuter avec ses deux compagnons d'infortunes, mais plutôt à dégobiller en maudissant le destin d'avoir transformé une mission intéressante et originale en souffrance permanente.

En parlant de compagnons d'infortunes, l'homme était bien entouré. Tout d'abord, un ami récent, qui partageait avec l'hôte du ver un certain dégoût pour les hautes sphères du monde occulte, et les familles corrompues composant le gratin des exorcistes. Daisuke Sato, surnommé affectueusement Dai parce-que "Daisuke c'est quand même très long" (cf. Toshiyuki, y a quand même une syllabe de plus c'est l'hôpital qui défonce la charité), et avec qui il s'était même déjà battu en équipe. Cool ! Et en second, une jeune élève de première année, que l'homme connaissait de vu grâce à ses nombreuses heures à squatter l'école de Tokyo, Sayuki Mochizuki, qui semblait presque ressembler à un zombie de films clichés reprenant l'art et la manière du maître en la matière, M. Romero himself. Il ne la connaissait pas plus que ça, mais cela devait bien se passer quand même !


Les seuls mots adressés à un pauvre petit Tokei abandonné, effacés par les derniers grognements de douleur d'un Toshiyuki malade, sans qu'aucune autre âme ne remarque son absence... paix sur toi, mon ami. On te retrouvera, c'est certain. Sauf si deux autres personnes le font avant nous.

Mais au final, les voilà sur l'île, et direction la profonde mine qui était à l'origine de tout ça. Foyer d'un matériau aléatoire dont Toshiyuki n'avait même pas retenu le nom, préférant profiter d'un air "sain" (enfin autant que ça le pouvait au vu de l'énergie occulte ambiante), et faire un doigt au bateau après l'avoir fait autant souffrir. Et dire qu'il allait devoir le reprendre sur le retour. Bordel. Tout ça n'était pas prêt d'arrêter, et ça allait être de pire en pire.

Devant l'entrée, le plus motivé et celui qui s'enfonça en premier dans les méandres de la mine fut Dai. Il était motivé, le bougre. De son côté, Toshiyuki observa d'abord plutôt les alentours, avant de s'attarder sur la deuxième personne du groupe. La fameuse élève de première année, qui exprima une potentielle vérité : la mort de tout le groupe. Il ne savait pas vraiment si elle disait ça sérieusement, si ce n'était que l'expression d'un stress, mais l'hôte du ver des abysses y répondit d'une petite tape amicale sur la tête, ébouriffant doucement la chevelure de l'élève avant de prendre la parole.


"Son job", sans l'être officiellement. C'était surtout le travail qu'il s'imposait. Après tout, ils étaient des élèves, là où lui était un exorciste avec un peu plus de bouteille à son compteur. C'était par conséquent dans sa manière de voir les choses, le fait de les protéger, ou tout du moins de faire le maximum pour que les risques encourus soient, eux, minimes. Il offrit ainsi un très large sourire sincère à la jeune élève, se voulant rassurant, du haut de sa grande stature et de sa tunique européenne qui tranchait totalement avec le style japonais de l'endroit.

S'étirant un peu, il tapota alors gentiment la tête de Sayuki avant de l'inviter à passer devant, gardant ainsi l'arrière pour s'enfoncer à son tour dans les méandres sombres de la mine.


Plaça alors l'exorciste, pendant qu'il observait les alentours. L'endroit était profondément enfoncé dans la roche, de nombreuses machines traînant ici et là, abandonnées par le temps. Il était clair que vu où ils étaient, personne de l'extérieur ne se rendrait compte de ce qu'ils allaient y faire. Il pourrait bien y avoir, par hasard, deux autres groupes se baladant dans les méandres de l'île, qu'ils ne pourraient même pas les croiser. C'était tant mieux, ça évitera d'avoir à s'occuper de personnes additionnelles alors qu'ils devaient déjà s'accorder à trois.




Plus âgé du groupe et seul a avoir eu pour le moment son diplôme, le jeune homme s'amusait presque à prendre ce rôle de grand frère, presque comme un professeur qui incluait le nouvel élève un peu timide à sa classe. Mais c'était un peu le délire après tout. Autant se connaître, apprendre à se connaître, et passer un bon moment. Enfin, si ce n'était pas une mission possiblement mortelle où ils passeraient leurs derniers instants à crier de douleurs dans les méandres d'une mine abandonnée...

Mais tout allait bien se passer... Pas vrai ?

Les présentations ! Voilà quelque chose d'important. Les exorcistes ne courraient malheureusement pas les rues. C'était connu, au vu du nombre toujours grandissant de fléaux s'élançant dans les différentes forêts de goudron du japon, les manieurs d'énergies occultes prêts à défendre la population étaient clairement minoritaires, en sous-effectif constant. Et à cela il fallait rajouter la menace du culte astral et de ses fléaux apprivoisés, ou bien l'ordre occulte et leurs manies à vouloir tuer tous les humains incapables de manier leurs propres énergies négatives. Bref, il y avait énormément de travail pour bien trop peu de mains prêtes à se salir pour les réaliser.

Alors il fallait, à minima, s'entendre correctement. Et si les rares défenseurs de la veuve et de l'orphelin pouvaient même s'apprécier, cela rendrait les missions un minimum agréables, et cette existence dédiée à un combat dont la grande majorité n'a même pas conscience plus supportable. Quitte à faire un travail dégradant et particulièrement difficile, autant que ça soit dans un espace un minimum agréable. Surtout dans un métier où la mort attendait le moindre imprudent au premier carrefour.

Et les présentations commencèrent ainsi très vite ! C'est Daisuke qui entama les hostilités (enfin, Toshiyuki avant, mais vu qu'il était à l'origine de la demande ce n'était pas vraiment du jeu), en se présentant comme quelqu'un qui devrait devenir important dans les prochaines années, en référence à son envie de prendre le contrôle de son clan très certainement, mais aussi quelqu'un qui n'appréciait pas vraiment les missions de bodyguard. C'est vrai que de devoir s'occuper de personnes non entraînées ce n'était pas vraiment la tache la plus aisée et la plus agréable. Mais c'était comme ça, il fallait bien ! Il fut ensuite suivi par Sayuki, qui, de son côté, se présenta de manière bien plus succincte mais effective : elle était en première année, et elle pouvait contrôler sa propre gravité.

L'hôte du ver des abysses eut un léger rire nerveux, s'attendant quand même à un peu plus la concernant ! Mais en même temps, ça semblait totalement être sa manière de faire et de parler. Toshiyuki le sentait, notamment quand elle commença à s'abaisser en de multiples salutations presque parodique, l'homme y répondant d'un mouvement de la main, levant ensuite ses deux mimines en la voyant continuer sans s'arrêter pour lui faire comprendre que c'était bon. Elle était étrange mais pas désagréable, en même temps tout le monde disait que les exorcistes qui restaient longtemps dans le métier étaient forcément un peu tarés.


Bah oui, les mines ne sont pas vides. Et étant à l'origine même de l'existence de cette lourde ville occupant la quasi totalité de l'île, l'endroit était vachement suspect. Ça ce se devait d'être l'endroit à l'origine même des fléaux ! Comme dans pleins de films d'horreurs. En fait, il était clair que tout ce scénario général, cette histoire d'île fantôme peuplée désormais de créatures étranges et mortelles, cela ressemblait à une bonne série d'horreur d'assez bas de gamme mais toujours très agréable à lire. Tapotant l'épaule de la jeune élève pour l'encourager, il la laissa là encore passer devant, fermant la marche. Daisuke en avant, Sayuki au milieu, et Toshiyuki derrière.

Alors qu'ils entamaient la visite de la mine, les pensées de l'hôte du ver des abysses vinrent à ce qu'ils avaient oubliés. Qu'était-ce ? Un objet, une personne, une information ? Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, et demander à ses deux compatriotes n'aiderait très certainement pas. Après tout, même eux ne semblaient même pas en tenir compte, si ce n'est se rappeler qu'ils avaient oubliés quelque chose ! Mais ça ne devait pas être important, il devait plutôt se concentrer sur le moment présent. Ils s'enfoncèrent ainsi dans les ténèbres, Toshiyuki grommelant doucement alors qu'il plisse son regard pour mieux discerner les formes cachées par les ombres. Bordel. Et si c'était de quoi s'éclairer qu'ils avaient oubliés, au final ?

L'ambiance était pensante, et le silence n'aidait pas vraiment. Mais c'était mieux, après tout, de se limiter à un minimum de bruits pour éviter d'attirer à eux des fléaux bien plus habitués aux endroits sombres que les trois exorcistes. Seul l'écho de leurs pas se fracassant contre le sol de pierre marqué par les années brisa la musique douce d'un silence perdu, alors que les trois âmes humaines, qui pensaient être les seules à être venu ce jour sur cette île maudite, continuaient leurs descentes dans les enfers de la mine.

Malheureusement (ou heureusement pour ceux atteints de "jeneveuxpasj'aitropeur" peut-être), cette descente fut stoppée par la présence d'un vieil ascenseur. Fonctionnait-il encore ? L'objet portait les stigmates du temps et des années, comme si le prendre signifiait signer son arrêt de mort. Mais ils n'avaient de toute manière pas vraiment le choix, ils n'allaient pas descendre en rappel jusqu'au fond de la mine. Avec quoi, en plus ? Son écharpe ? Clairement, ils devaient trouver un moyen de faire fonctionner ce bordel. Ils n'avaient pas vraiment d'autre choix.

C'est Daisuke qui s'enfonça le premier en direction de la machine. Normal, c'était celui devant. Mais alors qu'ils pénétrèrent dans l'enceinte de la pièce, Toshiyuki eut un léger mouvement de recul, l'énergie occulte ambiante se faisait plus pesante, plus forte. S'il ne s'était pas inquiété jusqu'à présent, les auras n'étant que celles de fléaux mineurs et bien trop peureux pour venir s'attaquer à eux, l'entité siégeant dans son repère était bien plus imposante, bien plus forte, et surtout bien plus sûre de ses capacités pour s'attaquer à trois exorcistes à la fois.

Perdu dans les ténèbres, le Umino commença à regarder à droite et à gauche, plissant un peu plus ses yeux pour tenter de discerner l'entité. Incapable d'avoir une vision précise, il décida alors d'élever son territoire simple. Se mordant la lèvre inférieur et se mettant en position, une zone invisible se dessina ainsi autour de lui, l'aura du sort occulte étant néanmoins perceptible pour ses deux alliés. Au fond, il n'avait pas besoin de voir son adversaire pour s'occuper de son cas.


Oui, car c'était la seule chose qui lui vint à l'esprit alors qu'il se concentrait. Heureusement, accompagnant les soubresauts de lumière du générateur, une autre idée lui vint. Pointant son index vers le sol, il commença alors à accumuler de l'énergie occulte, préparant l'un de ses sorts signatures, son rayon occulte qui lui permettait de ne pas totalement dépendre du ver solitaire qui pourrissait son existence.

Finalement, la créature apparu, éclairée par à coups par le générateur qui brillait de temps en temps, actionné par un Daisuke qui fut aussi surpris que Toshiyuki à la vue même du fléau. Il était clairement puissant, bien plus que les autres minables, très certainement un rang semi-1, voir même 1. Heureusement ils étaient trois... Mais la créature se jeta en premier vers Sayuki ! Heureusement, il tenta d'éloigner le fléau avec son arme, histoire qu'elle ne saute pas tout de suite sur l'élève de première année. Cette dernière eut aussi un très bon réflexe, usant de son sort inné pour s'élever dans les airs, avant de fracasser une stalactique qu'elle tenta de faire tomber contre la créature. A son tour de mettre sa pierre à l'édifice, Toshiyuki profitant du moment où la créature pénétra dans son territoire... ce dernier étant bien assez grand pour qu'il y rentre, surtout qu'il cherchait à sauter sur Sayuki, qui était jusque là près d'elle.

Une fois son pied à l'intérieur, le bras de l'homme agit de lui même, par automatisme, habitude. En une demi-seconde, de manière bien plus rapide qu'un coup habituel, le doigt fut directement pointé vers le fléau, avant que le rayon occulte ne part avec force en direction de l'adversaire, éclairant au passage de manière plus impactante la pièce, permettant aux deux autres de mieux se repérer.

Paf ! La boule d'énergie toucha sa cible. Malheureusement, pas de la manière dont l'hôte du ver des abysses l'aurait désiré. S'il s'imaginait déjà goguenard en observant son tir d'énergie lui exploser à la tronche, ce fut son épaule (ou ce qui pouvait y ressembler, quand on voit la bête parler d'épaule semblait presque être un honneur) qui encaissa le coup, le rayon occulte explosant dans un flash de lumière qui fit légèrement plisser des yeux le tireur, observant le résultat de son coup le doigt toujours levé vers sa cible, en position de pistolet. Devait-il déjà charger un nouveau tir ? Celui-là fut aidé par la présence de son territoire simple, qui s'étiola pour finalement disparaître, une fois son utilité remplie. L'utiliser encore n'était pas forcément la meilleure des idées, le fléau saurait, à minima d'instinct, qu'il risquait de nouveau d'attirer une attaque automatique en rentrant dans le périmètre.

Tant pis. Il allait devoir passer à l'offensive, et une offensive un peu plus violente. C'était un fléau de toute manière, pas un humain, pas un criminel, pas un maître des fléaux. Utiliser le sort du ver des abysses était donc une éventualité. Tant qu'il ne touchait pas ses alliés, ça devrait aller. Expliquer à ses supérieurs qu'il a bouffé un bout de bras d'une élève de première année n'était pas la meilleure manière de présenter les résultast d'une mission.

Concernant la suite des opérations, le fléau décida de s'attaquer à Daisuke, changeant subitement de cible. Après tout, il était le plus près de ses griffes, et très certainement la personne la plus vulnérable. Entre Toshiyuki qui était plus éloigné et Sayuki qui voletait près du plafond, le choix était vite fait. L'héritier des Sato tenta une offensive en lançant vers son adversaire sa faux, dans l'idée de couper sa course le menant à lui et de potentiellement le toucher. Concernant la petite zombie, elle s'élança dague en avant, comme une guêpe s'apprêtant à se planter dans son adversaire. Et de son côté... Que pouvait faire Toshiyuki ?

Réfléchissant avec rapidité, il s'élança à leurs suites. Si les deux coups ne portaient pas, c'était à lui de le terminer. Et il décida d'en profiter pour se concentrer un maximum, serrant ses deux poings pour y accumuler de l'énergie occulte. Fermant les yeux, l'hôte laissa le sort inné du fléau habitant son âme s'infiltrer jusqu'aux confins de sa psyché, des espèces de tornade d'un noir de jais commençant à apparaître autour de ses mains. Le fléau serait sûrement trop occupé pour pouvoir agir convenablement face à ce qu'il préparait.

Une fois les deux coups portés, Toshiyuki ouvrit alors grand ses bras, les deux tornades autour de ses bras s'animant brusquement pour former les deux parties d'une lourde mâchoire simulée, faites de filaments d'énergie occulte d'un noir qui tranchait totalement avec le bleu de ses attaques habituelles, comme pour marquer la séparation entre ses propres sorts et ceux du ver des abysses. Si son tir occulte était marqué par sa force de caractère et son envie de bien faire, son emptyness n'était marqué que par une chose : la faim.

Et d'un mouvement, Toshiyuki chercha à écraser le fléau contre cette mâchoire simulée, l'embourber et le faire disparaître au travers de l'assaut, de le dévorer, d'absorber la moindre once d'énergie occulte au fin fond du gosier du ver des abysses. Qu'il n'en reste rien. Dans l'optique où son coup portait, bien entendu. En réaction à cette utilisation excessive d'énergie occulte, le Feat n'étant pas vraiment une capacité dont il avait l'habitude, les racines des cheveux blancs du vilain petit canard des Umino s'obscurcissaient légèrement, signe de l'emprise du Ver sur son âme.

La sensation. Elle était étrange. Atroce. Horrible. Son sort dévorait littéralement le fléau, faisant disparaître les particules d'énergies occultes dans ses lourdes mâchoires simulées, l'arrachant du semblant de vie qu'il avait obtenu à sa mort. Ce n'était pas vraiment lui qui dévorait les choses attaquées par son emptyness, donc il n'avait aucun réel goût ou texture quand son sort effaçait les cibles visées. C'était le fléau vivant dans son âme, le ver des abysses, qui se délectait de chacune des prises, de tous ces repas offerts gracieusement par son hôte. Mais malgré tout, il ressentait la chose. Et c'était horrible. Mais il ne le montrait pas, se contentant de faire claquer ses mains pour terminer le tout, écrasant les derniers restes de la créature entre ses lourdes mâchoires pour le faire totalement disparaître et repaître le Ver vivant en lui.

Reprenant lentement sa respiration, Toshiyuki soupire, se dépoussiérant doucement en tapotant son corps, après tout l'endroit n'était pas forcément le plus propre et affronter cette bête assez puissante était largement suffisant pour relever toute la saleté environnante. Sans forcément dire mot, l'hôte s'approcha à son tour de ce qui était protégé par la créature. Un ascenseur. Yes. Forcément, ils allaient devoir descendre le long de cette mine et découvrir ce qui était peut-être à l'origine de tout ce bordel. En espérant juste qu'ils ne se trompaient pas d'endroit.

Une fois le trio enfoncé dans l'immense machine qui commença à descendre dans les profondeurs de la mine, la température monta doucement. Mais surtout, l'énergie occulte ambiante se fit de plus en plus présente, étouffante, un léger grognement de désapprobation s'échappant des lèvres de l'homme. Il observe la petite Sayuki être à deux doigts de tomber de l'ascenseur en marche, s'apprêtant à la rattraper avant qu'elle n'y arrive toute seule, non sans le bousculer au passage. Il y répondit d'un petit sourire, paternel et doux, avant d'être étonné de ces mots. Ses cheveux ? Il grogna sur le coup, glissant ses doigts dans sa chevelure blanche neigeuse dont la base, la racine même, s'était teinté de goudron. S'il n'était pas capable de le voir, il ressentait néanmoins la différence. Comme si le contact était différent, étrange, comme si ce n'était pas vraiment lui.

Merde. Utiliser ses pouvoirs de manière répétée provoquait souvent ça, et il comprenait aussi pourquoi il était légèrement moins enjoué qu'auparavant. Malgré le repas "délicieux" d'un fléau de classe une, voilà que le ver prenait son dessert : ses propres émotions. Heureusement, l'impact était léger, et il répondit simplement en tapotant la tête de la jeune exorciste de première année.


De toute manière, il doutait avoir besoin de plus provoquer la force en lui pour montrer ce que le ver aime appeler son "lui véritable", un Toshiyuki privé d'inhibition et de sentiments, le ramenant à ses instincts les plus brutes et à ses envies les plus sombres.

Il se contenta de sourire, de faire comme si rien ne se passait. Comme si rien n'allait se passer. Et c'était le cas. Ils étaient trois, de toute manière. Sifflotant finalement pour se changer les idées et rendre l'atmosphère plus supportable, ils arrivèrent finalement dans le bas de la mine, dans un bruit sourd et métallique. Et quelques pas plus loin, le trio tombèrent sur trois galeries, trois chemins. C'était étrange. Un hasard presque trop bien trouvé pour ne pas être réfléchis. Grommelant, Toshiyuki était lui-même plutôt pour l'idée de se séparer malgré tout. C'était juste plus simple.

Mais on dirait qu'une petite première année n'était pas forcément de cet avis non plus. L'hôte du ver prend alors une profonde respiration et retire subitement son long manteau et son écharpe, qu'il balance alors dans l'ascenseur. Il s'étire, s'abaissant pour préparer ses jambes puis son bras, faisant craquer ses os dans un grognement de satisfaction. Il n'était habillé plus qu'une belle chemise d'un blanc nacré, légèrement taché par la poussière et les saletés environnante, aux manches serrées. Il faisait clairement trop chaud pour porter plus que ça, surtout qu'ils allaient sûrement devoir pas mal bouger.


C'était mieux d'en avoir un au milieu et un d'un côté, histoire d'être un minimum sûr que leurs voix porteraient en cas de problème. Attendant la réponse, sûrement positive, des deux autres exorcistes, il tapote finalement la tête de Sayuki avant de l'inviter à le suivre, prenant les devants, non sans saluer d'un mouvement Daisuke en encouragement pour la suite. Prions que tout ce passe bien !