Compétences Hors-Exorcisme: Corps à corps - 700 Sort inné: Noble Truth - 700 Sorts Occultes: 1700
Daisuke Sato
Dim 14 Jan 2024 - 14:46
"Je comptais pas te laisser partir seule de ton côté."
C'est ce que lâcha l'héritier des Sato à la jeune exorciste qui émettait des réserve quand à une excursion en solitaire. Bien évidemment, déjà que lui même n'avait pas été réellement d'accord à ce qu'elle participe à une telle expédition - bien qu'on ne lui ait pas posé la question - ce n'était sûrement pas pour la quitter du regard. Mais Toshi intervint bien sûr pour signifier qu'il prendrait le tunnel du centre avec leur camarade de première année. Dai hocha la tête. De cette manière, lui même n'aurait pas à s'inquiéter de l'état de santé de Sayuki : avec l'Umino, elle était déjà entre de très bonnes mains. L'exorciste de dernière année se dirigea donc vers la droite, en rendant son salut à Toshi, et avec un sourire pour sa nouvelle collègue.
Le chemin qu'il empruntait était sinueux. Sinueux, sombre, étouffant et ... En pente ? Daisuke regarda derrière lui pour vérifier, mais sa tête tournait quelque peu, et il avait du mal à remarquer si la ligne était droite ou complètement penchée. D'autant qu'il avait l'impression de s'enfoncer dans les ténèbres et que l'obscurité toujours plus persistante l'empêchait de clairement analyser le passage. Malgré tout, il avait quelque peu l'étrange impression de descendre tout de même à chacun de ses pas.
Dai n'avait pas peur du noir, mais il faut dire que le manque de lumière commençait quelque peu à l'inquiéter, tout simplement parce que s'il n'arrivait plus à se repérer ni à identifier l'attaque ou l'arrivée d'un potentiel fléau, il serait dans la mouise jusqu'au cou. Heureusement, il parvint rapidement à une porte en bois. De la lumière sortait de la pièce sur laquelle ouvrait la porte. Il ne voyait pas réellement pourquoi il devrait rebrousser chemin, surtout sans rien avoir rapporté ni avec un passage pas véritablement fermé : il devait poursuivre ses investigations. Mais avant de réellement prendre une décision, un hurlement guttural lui transperça la peau, lui filant des frissons comme pas possible. Il ne s'y attendait pas réellement, et surtout il n'avait pas vu venir un son aussi proche, un cri venant de l'autre côté de la porte : ce n'était certainement pas un frisson de peur, sinon il s'y serait mit plus tôt avec tout les murmures dérangeant qui cernaient les murs, le sol et le plafond, mais un sursaut de surprise. Il regarda derrière lui. Si le machin voulait le rattraper dans le long couloir, il le ferait, et ce n'était pas un bon terrain d'affrontement pour le jeune exorciste, encore moins si les autres le rejoignaient : ils se retrouveraient tout aussi gênés par l'environnement. Autant rentrer en grande pompe, non ? S'il avait peur face à une pauvre créature qui criait un peu trop fort, il ne pourrait jamais se prétendre digne du vieux. Digne de celui aujourd'hui à la tête des Sato, qui le regardait comme s'il n'était rien d'autre qu'un insecte.
Dai se fichait pas mal de comment on le regardait. Il n'était même pas sûr que le vieux le voit d'un mauvais oeil. Mais c'était personnel. S'il parvenait à occuper ce qu'il y avait derrière la porte, voir même le vaincre. Il passerait un step, intérieurement. Dans l'état d'esprit dans lequel il était, il ne pouvait pas partir. Pas de fuite ou de mot contourné comme un repli stratégique pour expliquer une fuite. Il n'avait pas peur et ne devait pas être effrayé comme face au précédent fléau.
Il ouvrit la porte d'un coup de pied, la porte visiblement pas si bien fermée que ça, et pénétra dans la salle, effectuant un moulinet avec sa faux, tournant légèrement la tête vers la provenance du bruit, se concentrant sur la masse d'énergie occulte qu'il tentait de ressentir.
Chapt. 2 - L'île aux fléaux (Ft. Daisuke & Sayuki)
Toshiyuki n'était pas forcément sûr que de devoir se séparer était une bonne idée. Après tout, l'ambiance n'était pas au beau fixe, l'énergie occulte affluait constamment et semblait de plus en plus sombre et maléfique au fur et à mesure de leurs avancées. Mais justement, ils n'allaient pas prendre un chemin aléatoire pour ensuite revenir en arrière et en prendre un autre jusqu'à trouver quelque chose de satisfaisant. Il espérait juste que le tout n'allait pas être trop énervant à gérer. Il voulait vite en terminer avec cette maudite île qui n'avait en rien d'un voyage de santé, ou de vacances bien méritées. Il se maudissait déjà et espérait qu'au moins le retour soit plus agréable et qu'il n'ait pas un mal de mer aussi brutal qu'à l'aller...
Durant le petit trajet, il tenta de rassurer Sayuki, et de la garder près de lui. C'était une jeune de première année, et le monde occulte n'avait vraiment aucune considération pour ses jeunes pousses pour lancer une enfant dans une telle mission. C'était comme envoyer trois premières années affronter un classe s sans aide extérieur, vous imaginez ? Du genre dans un centre de détention pour mineures, où ils seraient très vites enfermés dans le domaine de la créature. Brr. Rien que de penser à cette éventualité, Toshiyuki en frissonnait de dégoût.
« ... et merde. »
Le fond de la galerie. Ah. Bon bah on dirait bien qu'ils étaient tombés sur la mauvaise pioche. Ce n'était vraiment pas de peau. Grommelant dans sa barbe, Toshiyuki tapota doucement le mur, comme pour vérifier qu'une pièce se trouvait pas derrière. Comme si un mur invisible ne nécessitant qu'un petit coup pour disparaître séparait les deux exorcistes de l'origine de tout ce bordel. Mais rien du tout.
Levant les épaules, il commença ainsi à rebrousser chemin au côté de Sayuki, non sans entendre ce grognement glacial. Merde. Daisuke était tout seul. Bon, c'est un grand garçon, certes. Mais il aimerait bien éviter de le perdre dans la gueule d'un fléau bien trop puissant pour eux comme ça sans lever le petit doigt. Il s'étira alors de nouveau, prêt à accélérer le pas, non sans attraper d'un coup Sayuki pour la mettre sur son dos.
« Bon, ça va être compliqué, alors accroche toi bien. »
Soudainement, Toshiyuki se propulsa en avant, et à l'aide de l'emptyness, fit en sorte de gagner de la vitesse. Il écrasa ses mains contre l'air en des rafales de coups rapides, de manière à rester en l'air, "volant" vers l'avant à grande vitesse. Une fois de retour à l'entrée, il tenta de ralentir et de s'arrêter, non sans se fracasser bêtement contre le mur dans un grognement de douleur. L'hôte du ver des abysses s'essuya rapidement, vérifiant que Sayuki était toujours en forme. Elle n'avait rien eu, si ce n'est de légères nausées, mais au moins pas de bobo.
S'étirant une nouvelle fois, les racines noircies commençant à se développer plus en avant, comme pour marquer de l'abus de l'utilisation de son pouvoir, l'hôte continua son petit jeu. Propulsion, emptyness, gain de vitesse. Rapidement, pour rattraper Daisuke.
Trop rapidement, en fait.
Quand il vit l'homme à la faux, Toshiyuki gueula un " ATTENTIOOOOOOOOOOOOON " comme pour le prévenir. Mais trop tard, il se fracassa alors contre son partenaire, l'embarquant lui et une Sayuki toujours sur son dos à l'intérieur de l'endroit d'où venaient les étranges grognements...
Son dernier questionnement concernant le plus vieux des exorcistes avait été répondu en moins de deux. Un petit tapotement sur la tête et un simple "c'est un effet secondaire de mon sort" était ce qu'elle avait eu. Si cela était le seul effet qu'il avait tant mieux. Un petit changement de couleur et on en parlait plus ah ah. Cela était sans doute pas la seule chose mais elle allait se contenter de ça puisqu'il y avait plus important à voir en ce moment. Trois chemins et un choix devait se faire. Après une courte discussion, notre petit astre se trouvait dans le chemin du milieu avec Toshiyuki alors que Dai prenait le chemin de droite. Ses pas glissaient au mieux sur le plancher pour commencer a observer ce long couloir. La puissance occulte autour était puissante. Ce qui faisaient que les pas étaient plus lourd qu'à l'habitude, mais elle continuait d'avancer. De plus, il y avait toujours l'adulte qui était avec elle et à lui tenir compagnie. Le regard carmin de la gamine croisaient le sien par moment pour simplement confirmer que notre jeune étudiante tenait le coup. Au bout du couloir il y avait ... Rien du tout. Voyant bien qu'il y avait rien de plus sur ce chemin, son corps zombie commençait à peine à se retourner alors qu'elle se trouvait sur le dos de l'homme. Les bras serrant au moins contre le cou même s'il devait presque rien sentir. La propulsion était rapide mais, sa perruque tenait le coup. Du moins plus que la gamine elle-même qui se sentait à l'envers et avec un léger mal de coeur à la limite.
Par chance, le trajet ne durait pas longtemps. La petite lune ne s'attendait pas a se retrouver contre Daisuke et a rouler contre le sol de la pièce dont les cris devaient surgir de là il y a peu. Se sentant encore sous le choc du voyage, celle-ci était la dernière à bouger. Seule sa tête tombait pour lui montrer la vue de la pièce à l'envers.-Et maintenant ?-
Toshiyuki et Sayuki atteignent rapidement la fin de la galerie de pierre, qui semble avoir été abandonnée en même temps que la mine. L'atmosphère pesante et le silence oppressant les accompagnent dans leur progression. Soudain, un cri déchirant résonne à travers toute la mine, les incitant à hâter le pas. Toshiyuki, anticipant l'urgence de la situation, propose à sa collègue de monter sur son dos pour accélérer leur avancée dans le couloir étroit de pierre. Le cri se fait de plus en plus insistant, les incitant à accélérer davantage. Finalement, ils parviennent à destination et sont accueillis par un Daisuke visiblement impatient. Celui-ci semble avoir défoncé la porte qui se dressait devant lui. Dans une cascade d'événements, les trois exorcistes se retrouvent entraînés dans un roulé-boulé jusqu'à l'intérieur de la grande salle, portée par l'élan de leur arrivée précipitée.
Un silence pesant s'abat sur la pièce, l'air devenant presque irrespirable sous la densité de l'énergie occulte qui semble saturer l'atmosphère. Malgré cela, la salle se présente étrangement bien éclairée, se démarquant ainsi du reste de la mine et des sombres couloirs précédemment empruntés. Les trois exorcistes, émergeant de leur cascade improvisée, prennent un moment pour observer les environs. La salle apparaît comme une relique du passé, une construction humaine dans la pierre, conservant encore les vestiges de la vie qui l'habitait autrefois. Des outils jonchent le sol, témoignant du temps où cette île était encore habitée avant d'être désertée. La lumière diffuse met en lumière les détails de cet espace, révélant une atmosphère à la fois mystérieuse et chargée d'histoire.
Au fond de la salle, émergeant, des ténèbres persistantes, se dessinent une silhouette. Lentement, une créature aussi étrange que gracieuse se révèle. Elle se dresse en toute sa grandeur, son corps recouvert d'écailles d'une teinte singulière, oscillant entre le noir, le blanc et diverses nuances de gris. À mesure qu'elle s'approche de la lumière, ses mouvements révèlent une peau épaisse et des bras balançant avec assurance, dotés de mains aux doigts longs et crochus. Ce qui frappe le plus, c'est son visage, apparemment dépourvu d'yeux, de bouche ou de toute autre caractéristique humaine. Il semble être recouvert d'un casque lisse. Derrière ce qui pourrait être des cheveux blancs, autour d'elle serpentent quelques créatures, quatre ou cinq serpents semblant être liés à corps, leurs corps attachés au sien dans son dos. Elle avance vers les exorcistes avec assurance, s'arrêtant au centre de la salle. Un cri s'échappe d'elle, provocation ou défi, difficile à dire. Pointant sa main vers eux, elle les désigne clairement. Des sifflements émanent de ses serpents qui semblent flotter dans l'air, suivis de paroles incompréhensibles, adressées d'une voix étrange aux trois comparses. À la simple vue de la créature, les trois exorcistes ressentent une onde de puissance émanant d'elle. Il est évident qu'ils ont affaire à un fléau d'une puissance redoutable, une menace qui s'apprête à leur offrir un combat difficile et intense.
Le Fléau:
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Lun 22 Jan 2024 - 20:41
La charge d'énergie occulte contenue dans la pièce était impressionnante. Pas très justifiée en apparence : une simple "aile" de la mine où on y stockait les outils pour remuer la terre et les parois notamment. Un endroit où les travailleurs allaient et venaient sans doute pour récupérer leurs ustensiles et faire leur boulot. Rien à voir de ce côté, si ce n'est l'admiration des constructions d'une époque révolue. Dai aurait pu croire qu'il n'était pas tombé au bon endroit si seulement il n'avait pas cet instinct et cette impression d'avoir été coincé avec quelque chose. Pas de fléaux, juste un énorme coin obscur. Des ténèbres dont il ne pouvait pas lâcher le regard tant elles étaient attirantes, puissantes et pesantes. Des ténèbres recouvrant quelque chose, il en était certain. Il ne voyait que très peu, mais il ne pouvait pas retirer son regard du fond de la pièce.
D'un autre côté, il entendit une fusée arriver. Comme si on compressait de l'air pour arriver à tout berzingue. Cet état de fait ne dura pas longtemps dans l'esprit de Dai, d'abord parce qu'il se rendit vite compte que c'était impossible : il n'y avait pas de métro en ces lieux, mais aussi parce qu'il n'en eut pas le temps : ce n'est pas le cri de dernière minute de l'Umino qui aurait permis, de toute manière, à Dai de se protéger ou de se pousser. Il fut propulsé avec ses deux camarades au fond de la pièce, se mangeant par la même une étagère avant de se retrouver propulsé sur le sol. Heureusement, bien plus de peur que de mal. Son dos avait frotté sur le sol, et il n'avait pas spécialement pensé à se charger en énergie occulte pour amortir des dégâts de l'environnement, alors ça le lançait un peu. Mais par dessus tout, son arme de prédilection n'avait troué personne par inadvertance, ce qui aurait été franchement triste s'il avait retrouvé la tête d'un de ses compagnons planté dans la lame de la faux. Mais pas le temps de demander aux deux autres explorateurs de ce nouveau monde sous terrain ce qu'ils avaient foutus : Dai s'en doutait bien et surtout, il était happé par autre chose, refusant de tourner le dos à ce qu'il était persuadé de voir comme une grande menace.
Et pour cause, ce qui couvait dans les ténèbres n'était autre qu'un fléau assez singulier. Pas de visage, seulement un genre de casque, et disposant d'écailles blanches sur le haut du corps et d'ombres dansantes en guise de pantalon sur le bas, à moins que ce ne fut des écailles noires avec un effet des plus réussis. Mais ce qui rendait le fléau tout à fait unique, c'était les serpents qui semblaient lui sortir des plis de ces écailles ... Ou ombres.
Le chemin de pensée de Daisuke était tout tracé : il avait une faux, il y avait des serpents qui sortaient du fléau, couper serpent pour supprimer les armes visibles du dit fléau. Simple, efficace. Le jeune exorciste était un combattant au corps à corps, il allait donc combattre au corps à corps. Une idée tellement limpide pour lui qu'il jugea que Toshi serait assez intelligent pour venir à la même conclusion que lui, lui avec qui il avait fait une mission où la coordination avait été de rigueur, tant et si bien qu'il s'imagina que ce dernier était encore totalement connecté à son cerveau.
Il songea aussi, plus rapidement et avec moins de persuasion, que Sayuki comprendrait de même.
"Tu sais de quoi je m'occupe."
Sur ces mots, il bondit vers les ombres.
Lorsqu'il se réceptionna, l'héritier des Sato avait les jambes fléchies, littéralement au pied de ce qu'il appellerait la Méduse, en référence à la créature mythologique aux cheveux composée de dizaines de serpents. Saisissant sa faux par le bout le plus proche de la lame, on aurait dit qu'il la tenait comme un poignard. Un grand coup de poing vers l'avant vint faucher la tête de l'un des serpents, ou c'est du moins ce qu'il espérait. Sans attendre de voir si la tête du reptile était tombé, il continua ses mouvements, zigzaguant dans toute la pièce, prenant appui sur les murs, sautant dans les airs, usant de pirouettes plus trompeuses les unes que les autres pour esquiver du mieux qu'il pouvait les attaques du fléau tout en essayant de trancher les têtes une par une. Des coups rapprochés, plus éloignés, des fauchage aériens le tout en réajustant sa manière de tenir son arme ... Il tentait de faire preuve de toute les bottes apprises grâce à la maîtrise de la faux, tout en la couplant à sa maîtrise de l'exorcisme.
Car chaque coup, s'il ne concernait qu'un serpent à la fois, était imprégné de son sort inné Noble Truth, et chaque coup était relié au fléau. Ce dernier était donc censé ressentir les effets d'illusion et de perte de sens du sort, sauf si le fléau avait plus d'un tour dans son sac.
Néanmoins, le but de Dai était aussi simple que multiple : harceler le démon pour lui infliger le plus de coup (et donc d'activation de Noble Truth) possible, mais également réduire au maximum le nombre de têtes de serpents, pour laisser une ouverture à Sayuki et Toshi, et laisser le fléau dépourvu d'armes. Encore fallait-il que, contrairement à l'hydre de lerne, les têtes des serpents ne repoussent pas, ou même que les têtes soient facilement tranchables ...
Chapt. 2 - L'île aux fléaux (Ft. Daisuke & Sayuki)
L'atterrissage n'était pas vraiment le fort de Toshiyuki. Après tout, l'hôte du ver des abysses n'était pas réellement habitué à utiliser ses capacités comme ça, pour se déplacer sur de longues distances. L'idée lui était venue comme ça, très rapidement, comme une évidence qu'il avait caché dans un coin de sa tête durant toute ses années. Il nota d'ailleurs dans un coin de sa psyché l'idée même de s'entraîner un peu de ce côté là, et à faire de cette manière d'user de son sort un potentiel ajout à la liste de ses capacités. Lui qui ne faisait d'habitude que des déplacements rapides et brefs, avoir un moyen de se déplacer à grande vitesse sur de grandes distances était quand même plutôt intéressant.
Enfin, l'heure n'était pas à la réflexion sur son style de combat. Grommelant doucement de douleur, l'homme à la chevelure désormais ternie par l'énergie occulte de son tortionnaire se releva péniblement, non sans grogner dans sa barbe, laissant quelques jurons fleuris s'échapper de ses fines lèvres pâles, alors qu'il frottait péniblement bras et jambes pour en faire tomber la pellicule de poussière, de saleté, tout en soupirant intérieurement. Il aida d'ailleurs doucement Sayuki à se relever ensuite, tapotant là aussi la jeune fille pour la remettre un peu propre, presque comme un père qui s'occupe de sa fille. Mais contrairement au début où il agissait de bon cœur, on pouvait sentir que cette fois-ci c'était plus par automatisme qu'autre chose, par réflexion, par imitation. Après tout il était moins lui-même qu'à l'accoutumée.
Il étira néanmoins un sourire, presque factice, comme s'il glissait sur son visage un masque fait de chair où l'image même de son faciès était figé comme une peinture sur une toile. Il aurait bien lancé une petite boutade pour essayer de se rattraper de cet atterrissage forcé, notamment à Daisuke, l'homme se retournant pour le regarder et présenter ses excuses... Mais l'aura, l'énergie occulte qui occupait l'endroit, l'assomma presque comme un raz-de-marée s'abattant sur un pauvre nageur échoué. Quelque chose se trouvait ici, et c'était clairement au dessus de tout ce qu'il avait rencontré jusque là. C'était étrange. Atroce. Sombre. Mais à la fois...
Appétissant ?
« Attends, ne bourrine p- ! »
Malheureusement, Daisuke n'eut pas le temps d'écouter les paroles de Toshiyuki, s'élançant en premier vers la créature. Mais elle n'était clairement pas ce qu'elle semblait être. Elle était bien plus forte que le truc qu'ils affrontèrent au temple, bien plus fort encore que le fléau précédent, affronté près de l'immense objet qui les fit descendre le long de cette galerie. Ils n'étaient peut-être même pas assez forts pour l'affronter dans l'état.
S'attaquer ainsi à cette créature sans même réfléchir à une offensive, sans même voir ce dont elle était capable, ce n'était pas une bonne idée. Ils allaient le regretter. Mais avaient-ils le choix ? Un "tsk" s'échappa des lèvres de l'hôte du ver, grinçant ses dents dans un grognement d'exaspération. Il n'aimait pas ça. Surtout qu'ils avaient toujours Sayuki derrière, qui devait être encore plus perturbée qu'eux deux face à cette masse d'énergie occulte.
« Bordel, ça va être compliqué. »
Toshiyuki se gratte nerveusement la tête, avant de venir tapoter celle de Sayuki, comme pour essayer de potentiellement la rassurer, même s'il s'y prenait clairement bien plus mal qu'au début. Il observait ensuite Daisuke qui s'élança en direction de la créature, tentant de couper les différents serpents qui semblaient faire parti du fléau, sans que celui-ci ne semble attaquer. Il avait très certainement en tête de servir d'avant-garde, d'attaquer directement et de l'occuper pour offrir une fenêtre d'ouverture à ses compagnons. Mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire, surtout sans connaître la force du fléau devant eux.
« T'as vu ce que tu as fait avant ? Faire tomber des stalactites sur le fléau ? Essai encore. Mais reste assez éloigné au cas où, fais attention. »
Il s'élança alors en direction de la créature. Il n'attaquera pas à distance, pas pour le moment en tout cas. Toshiyuki n'avait pas confiance. Pas en Daisuke, mais dans le fléau qu'ils affrontaient. A l'aide d'emptyness, il pouvait accompagner son partenaire au contact, tout en offrant des options de défense et de replis, au cas où. Tant qu'ils n'étaient pas au courant des capacités propre à la créature qu'ils affrontaient maintenant, il fallait mieux faire comme ça.
Appétissant.
Accompagnant Daisuke qui découpait avec sa faux, l'hôte du ver abattit son sort inné pour, de son côté, dévorer certains serpents, fracassant sa main en un usage répété pour faire disparaître ce qu'il pouvait, s'il y arrivait en tout cas. Mais il n'arrivait pas à se retirer cette idée, comme si cette attaque et cet accompagnement de l'héritier des Sato n'était pas que justifié par son plan de combat à plusieurs. Comme si c'était pour pouvoir... goûter.
Encore au sol avec le décor à l'envers, celle-ci se rappelait des mots que Dai avait dis un peu plus tôt. Cela était sympa de savoir que quelque soit le choix qui aurait été fait plus tôt, notre jeune étudiante de première ne ce serait pas retrouvée toute seule dans l'un de ses couloirs sombres. Ce qui faisait retrousser le rictus droit de son visage alors que ses oreilles entendaient très bien les grommelants de l'expert en puissance occulte. Sa tête se tournait à peine pour le voir se secouer pour enlever la poussière sur ses vêtements. Au lieu de le regarder, elle aurait pu se lever mais non, ce petit astre n'avait pas bronché. Le carmin de ses yeux voyaient bien le grand homme marcher vers elle et l'aider à se relever. Cela était gentil, mais cela n'était pas complètement comme tout à l'heure. Une fois nettoyée, Sayuki penchait sa tête sur le côté alors qu'elle observait Toshiyuki. Il y avait de quoi de différent mais elle ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Même le sourire semblait moins sincère qu'auparavant. Est-ce qu'elle devrait lui parler ? Chose qui ne serait hélas pas possible. À peine debout qu'il y avait un autre fléau. Une espèce de femme reptilien ou du moins avec des serpents qui sont attachés à son corps. La regarder droit dans les yeux venaient de créer une pression au niveau de la poitrine de notre jeune exorciste. L'aura qui émanait du fléau était beaucoup plus puissant que le monstre qu'il avait affronté avant. Son torse qui pompait de plus en plus vite alors que son regard voyait bien que Dai lui sautait sur l'ennemi pour tenter de s'attaquer aux serpents. Cela ne semblait guère plaire à Toshi. Sûrement qu'il aurait aimé établir un plan ? Mais, il était trop tard. Il fallait agir et vite. Se concentrant sur sa respiration, Sayuki sentait à peine le tapotement sur sa tête. Enfin, assez remarquer que cela n'avait pas le même effet qu'avant. Le mouvement rassurant devenait un acte lourd. Qui venait la clouer davantage au sol. Son regard observant le combat, elle écoutait ce que disait l'adulte avant qu'il parte se battre avec Daisuke.-D'accord - léger sortait de ses lèvres alors que sa tête allait vers l'arrière pour avoir une vue sur le plafond. Hmmm, cela allait compliquer les choses. La salle avait été creuser à main par l'homme. Ce qui faisait en sorte que le plafond de la pièce était lisse ou du moins qu'elle ne pourrait pas utiliser de stalactites pour aider ses compères. Continuant d'observer la zone, celle-ci voyait des dynamites qui avaient sans doute été oubliées là depuis des années sinon plus. Même si elles fonctionnaient encore, cela serait trop risqué puisque tout le monde était trop près du fléau. Notre petite neige devait regarder pour d'autre chose. Un chariot de mine. Juste à le regarder, Sayuki avait déjà mal au bras. Sûrement que sa force était trop faible pour ne serait-ce le rouler. Il restait donc qu'une seule option : une pioche. Une vieille pioche. N'ayant pas beaucoup de temps pour réfléchir, Sayuki bougeait enfin de sa position initiale pour aller prendre le dit objet en main. Souhaitant de tout coeur qu'il serait assez solide pour au moins porter un coup contre le fléau. Maintenant armée, Sayuki utilisait son sort inné pour alléger sa propre gravité afin de voler. Se rapprochant juste assez pour être à une bonne portée de lancer. Pas question qu'elle se mette au corps à corps contre cette créature. Dès que la gamine voyait une ouverture, l'arme se lançait en direction du monstre. Est-ce que cela allait la toucher ? Est-ce que cela allait toucher Dai ? Sayuki croisait les doigts que cela allait aider.
La puissance de l'adversaire faisant face au trio était puissante. Au delà de ce qu'ils avaient déjà réussis à vaincre, mais pas forcément insurmontable dessus. Quand le duo composé des deux héritiers des deux familles d'exorcistes s'élancèrent en premier contre le fléau, ce dernier tenta d'esquiver les coups, pataud. Seuls des bruits s'échappaient de la créature, inconforts, des grognements qui sortaient d'une bouche invisible, des bruits, des gargouillis, des craquements. Son énergie occulte, elle aussi, semblait croître, de manière presque anormale, alors que les serpents s'agglutinaient pour bloquer les coups des deux exorcistes, au prix de leurs vies. Malheureusement pour Daisuke d'ailleurs, l'effet de son sort inné ne fonctionnait pas, ou plutôt, pas sur la cible qu'il désirait, vu que les serpents semblaient en réalité "séparés" du corps du fléau principal, comme des invocations, bien que liés au corps à leur créateur.
« Que... êtes... »
Des gargouillements qu'émettaient la créature devenaient mots, alors qu'il semblait doucement obtenir l'usage de la parole. Et de la même manière, ses mouvements semblaient se coordonner, gagner une certaine précision, un certain travail. Comme s'il apprenait en même temps qu'il usait de ses serpents pour bloquer les coups des deux adversaires qui s'élançaient vers lui.
C'est à ce moment qu'il se prend quelque chose. Pendant qu'il était occupé à bloquer les coups des deux premiers adversaires, voilà qu'une pioche chargée d'énergie occulte se plante dans son crâne, dans un bruit de chaire et d'os écrasés. Il pousse un profond grognement de douleur, suivi d'un pur hurlement bestial, son énergie occulte grimpant subitement en flèche. L'implosion est telle que Toshiyuki comme Daisuke sont projetés en arrière, Sayuki, à l'origine du coup porté, étant assez éloignée pour se prendre la décharge.
Désormais, l'énergie occulte émise n'avait plus rien à voir avec celles de tous les adversaires affrontés par le trio jusqu'à présent. Son aura, qui se dégageait de lui, était lourde, puissante, imposante, comme si elle donnait à l'air elle-même un poids insurmontable s'écrasant sur leurs épaules. "Classe S", voilà ce que c'était. Un fléau surplantant les siens, d'une classe spéciale, supérieure.
« Qui... êtes... vous ? »
La voix est désormais plus claire, mais surtout, plus que sonore, télépathique. Les sons ne s'échappent plus de lui, mais semblent directement s'infiltrer à travers son énergie occulte, pour ensuite se glisser dans les têtes du trio. Et à ce même moment, une toute autre énergie, semblable en puissance et en nature, se fait sentir au loin. Loin, loin... A la surface. Une énergie qui fait se relever la tête de ce qui semble être en réalité un nouveau né, un fléau de classe S qui venait tout juste de sortir de son cocon.
« Les... miens... »
Il ne regarde même plus les exorcistes et commence alors à marcher d'un pas lent mais imposant, cherchant à se diriger doucement vers la sortie.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Mer 31 Jan 2024 - 21:54
L'héritier des Sato était déchaîné. Virevoltant dans tous les sens, tranchant du fil de la lame de la faucheuse, coupant au rythme de ses bonds, il ne cessait de faire mouche, pour un résultat qui semblait inexistant. Il n'arrivait pas à créer une ouverture, face à des serpents toujours plus nombreux qu'il empêchait néanmoins d'approcher, et par dessus tout, sa technique semblait caduque devant le fléau. Soit il était immunisé contre les illusions, soit il ne disposait d'aucune peur, soit ses serpents ne faisaient pas parti de lui. Dai préféra choisir la dernière réponse, par optimisme plus que par pure réflexion. De plus, l'énergie du fléau semblait augmenter de secondes en secondes, signe qu'il gagnait en puissance au fur et à mesure des attaques encaissés. A chaud, on aurait presque dit que les assauts répétés contre ses serpents le renforçait. Mais ce n'était pas tout : il n'y avait pas que son pouvoir qui évoluait ... Mais également son être tout entier. Ce qui n'était que des petits bruits de fléaux, des craquements inquiétants aux murmures ayant pour effet de donner des frissons dans le dos, devinrent finalement des paroles semblant sortir de la voix d'un humain. De même, tout son langage corporel fut modifié, changea drastiquement pour se rapprocher de celle d'un homme tout ce qu'il y a de plus normal. Depuis quand ce truc croupit il dans un tel endroit en attendant son heure ? Est-ce que c'était leurs coups qui le faisait se métamorphoser ainsi ? Est-ce qu'ils étaient en train de créer quelque chose de pire à chaque attaque ? Est-ce qu'ils devaient arrêter ?
Dai se posa de nombreuses questions, sans pour autant s'arrêter de peur que le fléau ne contre attaque violemment. Au final, c'est une aide inattendue qui lui permis de se replier quelque peu : celle de Sayuki, dont la pioche avait atteint le crâne de la créature. Quelle regrettable erreur de sous estimer un exorciste quel qu'il soit et de lui tourner le dos, mais qu'à cela ne tienne, la créature l'avait apprise à ses dépens.
Contrairement à ce qu'il voudrait faire croire, Daisuke n'a pas effectué un repli stratégique mené d'une main de stratège hors pair, mais il s'est complètement fait expulsé à l'autre bout de la pièce. Vite remis sur ses pattes, cependant, il se remit en position de combat, réfléchissant à la suite des évènements, non sans lâcher une petite remarque.
"Bien jouée, Sayuki. Toujours se méfier de l'eau qui dort, ça lui apprendra à se laisser distraire."
La chaleur était intenable. Petite pièce, tension maximale, pression à s'en demander si la gravité n'avait pas changée, Dai adopta une position d'attaque, quand le fléau posa une question. Les yeux du jeune exorciste grossirent instantanément en réalisant ce que cela impliquait. Un fléau doué de parole et de conscience, c'était du classe 1, généralement. Mais avec une énergie occulte aussi imposante et évidente ? Pas loin du S. Et s'ils continuaient d'attaquer et que le machin continuait encore et toujours d'évoluer en si peu de temps ... Il fallait le finir vite, avant qu'il n'atteigne une forme parfaite et qu'il atteigne un stade qui les dépasse tous.
Au moment précis où il se disait ça, un pic d'énergie occulte l'atteignit. Il ne s'agissais pas d'une attaque, seulement d'une sensation, si importante qu'il se sentit obligé de se retourner, mais il ne vit que l'obscurité qu'il venait de traverser, par le tunnel dans lequel il était arrivé. Le danger était plus loin, bien plus loin, mais si important que lui même l'avait ressentit. Loin de ce soucier de l'opportunité offerte par cette distraction, le fléau sembla se parler à lui même, et se dirigea également vers le passage emprunté par le groupe quelque secondes plus tôt. Daisuke barra la porte, par réflexe. Ce monstre était trop puissant pour sortir. Mais l'héritier des Sato pouvait peut-être en tirer quelque chose.
"Des exorcistes. On se doit de protéger les nôtres, notre peuple. Et tu es né d'une souffrance, une souffrance qui se répercute sur ceux que l'on doit défendre."
Dai considérait la personne en face de lui comme quelque chose de doué de raison, aussi essayait il d'entamer un dialogue. Contrairement à d'autres exorcistes qui tuaient des fléaux sans se soucier de rien, il avait quelque peu hérité de l'enseignement des Sato et de leur doctrine. Comprendre la souffrance, apporter la paix, délivrer un cadeau : celui du détachement. Il tuait les fléaux, certes, mais il leur apportait un repos et une conscience d'eux même et de leurs problèmes qu'ils incarnaient. En les exorcisant avec Noble Truth, il tentait de les élever dans la mort. C'était une forme ... De respect. Après tout, ils incarnent une forme de peur et de souffrance de l'humanité, ils naissent de l'homme. Ils peuvent apprendre de Noble Truth, et ce sort est censée, selon la légende du clan et si son utilisateur est assez sage, "montrer la voie" au fléau. En échange, les exorcistes peuvent littéralement mieux comprendre les douleurs du monde, et évoluer en tant que personne.
"Nous sommes des ennemis naturels, donc, nous n'avons pas d'autre choix que de t'arrêter. Mais nous pouvons apprendre chacun l'un de l'autre. Connaît tu ta nature ? De ce que tu découles ? Ce que tu souhaites ? D'où tu viens ? Ce qui t'as amené dans ce monde ?"
Il leva sa faux bien haut, dans une position qui laissait plein d'ouvertures. Mais il faisait le pari d'avoir l'attention du monstre.
"Cette Noble vérité, je peux te l'offrir. Les réponses à tes questions. Mais il nous faut venir à bout d'un combat. Je ne peux pas te laisser remonter à la surface."
Et sur ces mots, il lança la faux, en plein dans le crâne du fléau. Il n'espérait pas le toucher, seulement occuper les serpents. Il avait compris que ces derniers n'étaient que la chair a canon, qui permettait même de rendre le fléau plus fort. Il voulait tenter une autre approche, plutôt que de rendre plus fort ce genre d'hydre de Lernes. Sans attendre que sa faux ne soit contrée, il s'élança sur son adversaire d'un bond, concentrant son corps d'énergie occulte pour se faire une protection de fortune, et il frappa d'un coup dans le ventre le fléau. Puis, de la même main, il remonta pour tenter un uppercut dans le menton. Le but n'était pas de faire des coups puissants, mais de faire fonctionner Noble Truth pour déséquilibrer son adversaire et offrir une ouverture aux autres. Il reparti dans une danse inédite, tentant des lancer de faux pour occuper les serpents, tandis qu'avec ses jambes ou son autre main de libre, il attaquait le fléau pour activer son sort inné.
Persévérant, c'est une qualité qu'on pouvait accorder à Daisuke, en combat du moins. Il ne lâchait pas l'affaire, c'était reparti pour des bonds et l'utilisation de son environnement pour déstabiliser l'ennemi, et toujours avec la même tactique, mais avec en mémoire ce qui n'avait pas marché précédemment. Avec de la chance, ça passerait. Après tout ... Que pouvait-il faire de plus ?
Chapt. 2 - L'île aux fléaux (Ft. Daisuke & Sayuki)
Le fléau était puissant. Plus que celui d'avant, mais pas non plus insurmontable. À trois, ils devraient y arriver. Voilà les pensées qui tournaient dans l'esprit de l'héritier des utilisateurs d'Anima, qui réfléchissait, en même temps qu'il lançait ses attaques, à une potentielle stratégie. Ils occupaient l'attention du fléau, et c'est bien l'attaque surprise de Sayuki qui fit mouche en première. La lame de l'outil, débordant de l'énergie occulte de la jeune première année, s'enfonçant dans un bruit de chaire et d'os dans la tête de la créature, qui répliqua d'un grognement de douleur et d'un hurlement puissant et malsain, dont le son ricocha violemment contre les lourds murs de pierres de l'endroit perdu au fin fond de la roche.
« C'est un bon d- »
Malheureusement, ses mots furent stoppés par l'énorme explosion d'énergie occulte, qui projeta en arrière autant l'utilisateur de l'emptyness que son partenaire de combat, non sans pour autant les blesser. C'était bien plus une manière de faire reculer les deux bourrins qui devaient très certainement empêcher la créature d'agir. Mais surtout, son énergie occulte gonfla subitement, donnant jusqu'à une lourdeur à l'air même pourtant déjà désagréable à respirer. C'était comme s'il était écrasé sous la puissance et l'aura du fléau. Ce n'était plus n'importe quelle créature d'énergie occulte. Toshiyuki reconnaissait forcément cette empreinte, tant elle lui rappelait celle que partageaient les plus grands fléaux aux services de sa famille et surtout de son père : un classe S. C'était une créature occulte qui transcendait les siens.
Forcément. Une île perdue qui devenait aussi aisément un repère de fléaux, ce ne pouvait être lié qu'à des créatures d'un tel rang. C'était presque idiot de ne pas y avoir pensé. Surtout qu'ajouter à ça, une autre énergie, semblable, fit son apparition, bien plus haut, à la surface. Putain. Ils étaient deux, sérieusement ? Deux classes S sur une si petite île et ils allaient devoir potentiellement se taper les deux ? Bordel. Toshiyuki grogna dans sa barbe, grinçant doucement ses dents alors qu'il se mettait en position.
Heureusement, alors qu'il pensait que la créature allait se jeter sur eux, voilà qu'elle les ignore, et se dirige doucement vers la sortie, attirée par son voisin au loin. Il était clair que si elle sortait d'ici, tout était perdu. Ou en tout cas dans une bien pire situation que celle actuellement. Finalement, c'est Daisuke qui agit le premier, se glissant directement devant l'entrée qui menait à l'immense salle où le fléau sommeillait, bloquant son chemin. Ok. Mais c'est au même moment qu'il commença à... dialoguer, avec le fléau ? Pardon ? Enfin... Wow. L'utilisateur de l'emptyness leva alors un sourcil, limite plus étonné que cette étrange tentative que de l'énergie occulte démentiel du classe S. Enfin... Les fléaux étaient des condensés d'énergie occulte, la personnification même des mauvais sentiments des êtres humains.
Pour Toshiyuki, dont une grande partie de sa vie était dans une maison pullulant de fléaux contrôlés par ses pairs, le voir agir ainsi était... bizarre. Comme s'il cherchait à pardonner à un tueur en série ses multiples méfaits à cause d'un passé peut-être un peu difficile. Pour lui, qui avait en lui un fléau intelligent et manipulateur qui vivait dans ses entrailles, c'en était en vérité presque une insulte. Une insulte envers lui, mais aussi envers les victimes du fléau. S'il était devenu aussi puissant, ce n'était très certainement pas en se nourrissant de cailloux. Cachés, mais nombreux, les cadavres des voyageurs abandonnés devaient très certainement se retourner sur eux même face à cette tentative de dialogue.
Heureusement, l'utilisateur du noble truth s'attaqua néanmoins à la créature, d'un lancer de faux accompagnés de coup au corps à corps. Bon. Heureusement il n'a pas commencé à lui chanter une chanson sur l'amitié et les gentils petits copains pour tenter de le faire changer d'avis. Sinon Toshiyuki aurait très certainement aidé le fléau à mettre un peu de plomb dans la tête de l'héritier des Sato. Après tout, il était lui même une preuve de leurs malfaisances, actuellement : sa chevelure d'un gris terne et sa mine fermée trahissant des émotions dévorées par le ver des abysses, transformant doucement le joyeux luron qu'était Toshiyuki en bête affamée. Affamée d'un fléau qui tentait de s'échapper, d'ailleurs.
« C'est bien Gandhi, mais prépare toi à... »
Pendant ses mots, Toshiyuki prépara une attaque semblable à celle qui avait terminé le fléau précédent. Ses deux mains s'enveloppèrent d'une énergie occulte sombre, d'un bleu profond et abyssal, un nouveau feast. Il aurait pu tenter autre chose, comme une vague d'énergie occulte, mais l'idée même de poser ses dents contre une proie de ce calibre perturba son jugement, alors qu'il abat brusquement les deux "mains" d'énergie noire tourbillonnante de chaque côté de la créature pour tenter de l'avaler.
« ... reculer ! »
Cria-t-il, pour bien spécifier à son partenaire de partir en arrière pour ne pas finir en gueuleton.
La pioche était lancée, le regard écarlate de la gamine zieutait le trajet de l'arme. Celle-ci souhaitait de tout coeur que son projectile n'allait pas s'abattre sur les deux combattants qui se trouvaient en face du Fléau. Un grand soulagement pour notre petite lune lorsqu'elle voyait que non seulement son arme temporaire n'avait pas touché ses co-équipés mais cela avait miraculeusement atteint sa cible en pleine poire. -oui - sortait de ses lèvres alors que son poing droit se serrait un peu pour signaler sa fierté du moment. Recevant des commentaires de la part ou du moins des parties de commentaires, cela faisait remonter un rictus de son visage. Léger trait qui disparaît dès que les hommes se faisaient projeter plus loin. Heureusement que notre première année avait prit la décision de rester à distance contre ce monstre, sinon elle aurait sûrement fait un vol plané comme les deux autres. - Ça va aller ? - demandait-elle aux garçons avant d'entendre la voix. Alors cette chose pouvait parler ? Ce qui ne présageait rien de bon. Puisque cela montrait que ce fléau était plus intelligent et puissant que les autres. Sayuki avait du mal à rester debout. Une pression tellement forte s'émanait à présent de la dame serpent que notre gamine avait finit à genou. De toute évidence, notre petit astre n'était pas assez forte pour l'affronter. Se trouvant presque au sol, sa tête se tournait pour voir ce fléau se diriger vers la sortie après avoir marmonné quelques mots. - Où est-ce que ça va ... au bingo ?- petit moment de silence- nah je rigole. - Se disait-elle à sa propre personne puisque Daisuke était parti bloquer le passage au fléau et que Toshiyuki se trouvait trop loin pour l'entendre. Se redressant au mieux, la jeune adolescente se disait que l'intervention du troisième année allait faire en sorte de continuer ce combat. Quand soudain ... il faisait la causette avec ???? La bouche ouverte en ovale, Sayuki était plus que surprise de le voir agir de cette façon. Ce qui la figeait sur place en faite. Ce qui était une bonne chose puisque l'exorciste le plus expérimenté demandait aux autres de reculer. Puis, Sayuki se trouvait avec un problème : pas d'arme, pas de combat. Se déplaçant au mieux, notre jeune exorciste tentait de trouver un objet qui pourrait lui servir pour aider ses compagnons y mettre fin.
La créature ressent la puissance occulte émanant de son semblable à l'extérieur de la mine, et un désir ardent de le rejoindre l'anime. Daisuke se dresse sur son chemin, tentant même d'engager la communication. Il explique qu'ils sont des exorcistes, présents pour protéger les humains contre la menace que représentent les fléaux. La créature entend ses paroles, s'arrêtant même dans sa progression. Daisuke, conscient de la puissance de la créature, cherche à établir un dialogue. Il explique la mission des exorcistes, affirmant qu'ils sont là pour protéger les humains, que les fléaux se "répercute" sur ceux qu'ils doivent défendre... Pour la créature, ses paroles sont absurdes.
Elle éprouve des difficultés à parler, comme si elle apprenait encore cet art ; sa voix résonne dans le crâne des trois exorcistes de manière erratique. Elle exprime alors quelques mots entrecoupés, marquant des pauses entre chaque syllabe. "Vous venir... Nous troubler..." Sa diction semble quelque peu s'améliorer à chaque mot. "Nous sommes.. ici, seuls" Ce que le fléau essaie de dire, de faire comprendre, c'est, qu'ils, les fléaux, ne faisaient de mal à personne sur cette île déserte depuis longtemps. C'est leur arrivé qui a perturbé leur quiétude, les attaquant sans raison apparente. Dans son discours, la créature inverse subtilement les rôles, faisant des exorcistes les agresseurs et des fléaux des victimes innocentes car, après tout, cette île était déjà déserte avant qu'ils l'a colonise.
Cependant, Daisuke, dans une indifférence marquée envers les réponses de la créature, la prend de court en la frappant à nouveau de sa faux. Un cri éthéré, mélodie sinistre, envahit la salle, accompagnée de la danse ensorcelante des serpents tentaculaires qui s'enlacent autour de l'arme, l'arrêtant à temps pour juste réussir à effleurer le visage de la créature, y insufflant une blessure. Les serpents de la créature s'agitent, tissant une chorégraphie de frustration. Il devient patent que la tentative de dialogue, affublé d'un masque de stratagème offensif, est accueilli avec méfiance par la créature. Pendant ce laps de temps, Toshiyuki, orchestre une offensive, encerclant ses mains d'énergie occulte aux teintes sombres. À mesure que sa manœuvre s'épanouit, la créature utilise sa main pour s'emparer d'une pioche préalablement projetée par Sayuki dans son crâne, dans un geste impétueux, elle l'arrache de son crâne, s'arrachant un grognement puissant de douleur et s'octroyant une redoutable dualité d'armes.
La créature a juste le temps de voir arriver l'attaque du Umino, pour s'élancer d'un bond en arrière, avec une facilité déconcertante au vu de sa stature et des serpents lié a son corps lui donnant des airs de mastodonte lent, mais il n'en était rien. L'attaque du jeune homme caresse la créature, déversant les effets de cette puissance écrasante et ténébreuse. Une aura sinistre semble résider en cet enfant, cherchant avidement à dévorer tout ce qui l'entoure. Le fléau reconnaît qu'il devra se montrer vigilant envers ce dernier, car la puissance de Toshiyuki semble véritablement terrifiante. Cependant, la créature souhaite mettre rapidement fin à ce conflit et retrouver son semblable, qui semble être également engagé dans un combat. Ces humains se révèlent décidément agaçants.
Un grognement sourd s'échappe à nouveau de la créature, faisant vibrer les parois de pierre de la salle, sculptée par la main de l'homme. Ses serpents frémissent dans l'air de manière menaçante, armés de la pioche et de la faux, elle est prête à réduire les intrus en lambeaux. La créature ne tolérera pas l'insolence. Elle compte régler cette situation de manière expéditive et s'apprête à passer à l'offensive. Ses doigts crochus se referment avec une menace imminente sur le manche de la faux du jeune homme de troisième année. Les serpents s'enroulent autour des membres du fléau, créant une espèce d'armure grouillante, prête à parer les attaques à venir.
La créature, armée et prête à se défendre, se lance dans une attaque fulgurante, frustrée par la réaction du jeune homme qui a osé lui parler sans prendre la peine de l'écouter. Elle propulse la pioche vers lui avec une puissance démesurée, une attaque délibérément évitable. L'effet recherché par la créature se produit alors : ses serpents, camouflés par l'action, se glissent furtivement et s'enroulent autour de la cheville du jeune Sato. Le soulevant au-dessus du sol, elle le rapproche d'elle à une distance calculée, sans prendre de risques, afin qu'il puisse scruter son visage. Après tout, n'est-elle pas un monstre ? Tenter de dialoguer avec un monstre semble insensé, voire complètement idiot. Il en fera l'amère expérience en voyant ses amis périr, et lui-même connaîtra une mort inévitable.
"Contemple ma puissance... Vois tes amis mourir... Et meurs, avorton", lâche-t-elle d'une voix aussi coupante et froide que des lames, avant de le projeter avec dédain contre le mur le plus proche. Mais elle ne s'arrête pas là. Elle jette un regard au garçon, s'assurant qu'il ne puisse faire que d'observer pendant les prochaines secondes, l'enroulant dans une étreinte puissante de serpents pour l'immobiliser. Puis, elle envoie deux de ses serpents se diriger rapidement vers la jeune fille, petite et fragile, claquant l'air de manière menaçante, elle subira une salve de morsure à la mâchoire puissante, cela va être compliqué d'y échapper, mais elle ne mourra pas, la créature a des projets bien plus ambitieux pour elle. Elle veut la déchiqueter lui arracher la peau, la voir hurler et pleurer en suppliant son ami qui parle trop de la sauver. . Bien sûr, elle n'est pas dupe. La créature, armée de la faux, élance son corps vers le jeune Umino, l'attaquant d'un coup ascendant avec l'arme de son compagnon. À ses yeux, ces trois enfants semblent si faibles.
Chapt. 2 - L'île aux fléaux (Ft. Daisuke & Sayuki)
Clap ! Clap ? Alors qu'il pensait sentir la résistance du corps du fléau contre les lourdes mâchoires d'énergie occulte qu'il cherchait à écraser contre son adversaire, ses mains se rencontrèrent dans un claquement retentissant, la sombre bouche disparaissant petit à petit, ne laissant derrière elle que les résidus de sa propre énergie occulte. Hein ? Relevant doucement son regard teinté de noirceur, Toshiyuki vit ainsi le lourd fléau s'échapper de cette étreinte d'un bond. Enfin, "lourd" n'était pas forcément le terme le plus approprié, tant il semblait faire ce saut avec une extrême aisance, esquivant ainsi l'assaut de l'héritier des Umino. Bordel de merde. Mais ce n'était pas tout, la créature révélant qu'elle s'était aussi emparée de l'arme de son compagnon. Bordel, entre le fléau qu'ils avaient affronté durant leur rencontre et celui-ci, il devait s'attacher à son arme, Daisuke ! Avec du scotch ou quoi !
En-tout-cas, méthodique et puissant, le fléau s'attaqua tour à tour à chacune des âmes présentes. Tout d'abord Daisuke, projeté contre le mur d'un coup violent, un bruit sourd répondant à la rencontre de son corps meurtri et du mur de pierre. Le choc devait être brutal, assez pour ne pas qu'il puisse se relever tout de suite. Peut-être même avait-il perdu conscience ? Bordel de merde. A deux, ils n'arriveraient à rien. Ils avaient besoin d'être trois pour avoir la moindre chance face à un tel adversaire...
La suite n'était clairement pas réjouissante pour autant. Cette fois, ce fut Sayuki la cible, des serpents venant s'attaquer à elle. Non pas dans le simple but de la tuer, mais bien de la faire souffrir. Après tout, c'était la seule à avoir réellement infligé des dégâts au fléau de classe S. Peut-être même la première personne à lui avoir infligé une quelconque blessure, même. C'était très certainement celle envers laquelle la créature avait le plus de ressentiments. Et alors que la pauvre était attaquée, et qu'un Dai potentiellement inconscient était lui aussi pris dans une étreinte reptilienne, c'était au tour de Toshiyuki d'être la cible de la bête.
« Putain. »
Voilà tout ce qu'il arrivait à cracher entre ses dents alors que l'immense masse d'énergie occulte fonçait sur lui, la faux à la main, abattant l'arme de Daisuke pour le déchiqueter. Il devait réfléchir. Vite. Trouver une solution. Trouver quelque chose. Réussir à esquiver, et libérer ses compagnons, regagner confiance... Il devait se calmer. L'ambiance était pensante, l'énergie occulte lourde, sa respiration haletante. Ils allaient tous mourir ici. Ils ne seraient pas retrouvés. Ils ne sauveraient plus personne après ça. Non. Non non non non non.
Toshiyuki ferma alors les yeux, tentant de perdre jusqu'à tous ses sens. Ignorer ses sensations, les bruits, les couinements de douleurs comme les pas lourds de la bête s'élançant vers lui. Il devait se calmer, faire abstraction du reste. Et réfléchir. Il était l'ainé, il était le seul à avoir terminé ses études, et même s'il n'était pas spécialement plus fort que ses compagnons, son expérience plus présente l'interdisait de flancher maintenant. Et la première chose à faire était de reprendre le contrôle du rythme du combat. Que personne ne perde espoir. Soudainement, il activa son territoire simple, son regard toujours clos. Pas besoin de le voir pour le sentir approcher. Et en même temps, il prépara deux rayons occultes, ses deux index s'éclairant d'un bleuté noircis par l'influence de son fléau.
Au moment où la créature entra dans la zone de son territoire, plutôt que de lui tirer dessus, Toshiyuki s'élança en avant. Il glissa alors sur le sol, s'abaissant pour littéralement passer sous lui. Entre ses jambes de fléau. C'était, dans sa tête, la meilleure manière de s'échapper de sa menace. Se relevant rapidement, il pointa alors Sayuki de son doigt lumineux et projeta son tir, dans l'idée de bloquer l'attaque du fléau, et de libérer à minima la jeune exorciste. Son deuxième tir, lui, fut en direction de son adversaire, et plus précisément de la main tenant l'arme de Daisuke, histoire de libérer la faux de son partenaire et de lui permettre de se battre.
« Sayu', va libérer Daisuke. Et toi la gentille marmotte, réveille toi ! On est pas censés claquer nos vieux ? C'est qui qui va le faire si on crève ici ? »
C'était cliché. Horriblement cliché. Mais Toshiyuki n'était pas très bon pour imaginer de grands dialogues et discours, tout ce qu'il savait faire, c'était s'élancer jusqu'à ne plus pouvoir bouger. S'étirant et craquant ses doigts, l'hôte du ver se prépara et se projeta alors brusquement en avant, renforçant autant que possible son corps d'énergie occulte. Usant de l'emptyness, il augmenta sa rapidité pour atteindre une belle vitesse de pointe et balancer un coup de pied brutal contre la créature.
Restant loin de la scène d'action tel que demandé, Sayuki pensait avoir du temps pour se trouver une autre arme pour aller porter main forte pour la suite. Le bruit de l'impact du corps de Daïsuke contre le mur mettait la puce à l'oreille à notre jeune exorciste la moins expérimentée du lot. À peine avait-elle pu remarquer que celui-ci pouvait être inconscient que des serpents se braquaient contre elle. Tout ce que notre petite neige avait pu faire était de protéger son visage en levant son bras gauche. Un jet lumineux ou plus tôt occulte se dirigeait dans sa direction, vu que cela ne la visait pas directement, c'était sans doute Toshiyuki qui tentait au mieux de toucher les serpents qui s'en prenaient à la gamine. Le tire avait touché une bonne partie des créatures qui étaient à présent que des cadavres aux sols. Cependant, l'un d'entre eux avait réussi à mordre sa cible. Se mordant les lèvres pour ne pas crier malgré la douleur qui lui parcourait le coude. Tout ce qui restait de ce monstre était sa tête avec les crocs qui se trouvaient toujours plantés dans la chair et qui sait peut-être même dans l'os de la jeune étudiante. Par chance, il ne semblait pas y avoir d'autre effet appart que les serpents ne lâchaient pas leur prise. Même après la mort. Regardant l'être sans vie qui était encore accroché contre elle, le premier réflexe avait été de tenter de le retirer d'un seul trait. Mais quelle mauvaise idée que notre petit astre venait d'avoir là. À peine capable de le tirer un peu, la main droite relâchait aussitôt le crâne pour entendre celui de la famille Umino lui demander d'aller sortir l'autre de sa prison de pierre. Tentant une seconde fois de retirer la gueule de la bête, un grognement de douleur sortait de ses lèvres alors qu'elle répondait à celui-ci. - Je fais mon possible ok ... - Aller, la troisième fois allait être la bonne. Au lieu de se concentrer à retirer le faciès du reptile, Sayuki glissait ses doigts juste assez pour relever les crocs qui sortaient de la chaire. Le sang coulait des trous. Sur le coup, cela semblait énorme la quantité de liquide écarlate qu'elle perdait à la seconde. Ne souhaitant pas tomber dans les pommes, sa main droite déchirait une partie de la manche qui n'était pas encore plein d'hémoglobine rouge pour l'utiliser comme bandage temporaire. Serrant le plus fort possible pour être certaine que cela allait tenir avant de se diriger vers l'étudiante de troisième année. En souhaitant que l'on pouvait encore compter sur lui pour l'affrontement. Sinon, cela allait compliquer les choses. Même que cela venait de les envoyer à la morgue. Alors que l'expert était parti affronter la fléau de front, Sayuki se trouvait assez près de Dai. Les paroles de Toshi ne semblait pas suffisant pour le réveiller ou simplement que l'adolescente avait moins de patience qu'à l'habitude. Attrapant l'homme par le collet, celle-ci le secouait comme elle le pouvait. Ce qui voulait dire pas grand chose en faite au vu de sa forme physique très peu musclée. - Aller réveille toi ! - cela n'était pas son genre de lever le ton. Sûrement la paniquer et le risque de peut-être mourir sur cette île qui la faisait agir de la sorte. Une première gifle sur la joue gauche de l'inconscient ou de l'endormi. Pas de réaction encore. C'était à peine si les doigts avait effleurés le faciès de l'homme. Aller, il fallait qu'il se réveille. - Tu vas te lever oui ! -CLAP! pouvait s'entendre en écho dans la salle. La seconde gifle devait être assez forte pour le remettre sur pied. Étant surprise elle-même de la forte de ce coup, sa gorge se nouait alors que ses yeux cerises voyaient bien le rouge qui marquait bien les traits de ses doigts sur le visage de l'homme de la famille Sato. - Vraiment désolé ... J'avais pas le choix - et oui s'il avait bougé plus tôt, la petite lune n'aurait pas eu à le frapper de la sorte. Voyant que celui-ci reprenait conscience, elle se tassait aux plus vite de peur d'être la cible d'une prochaine attaque et laisser le champ libre au combattant d'aller récupérer son arme.
Toshiyuki érige un territoire, cherchant à percevoir le moment où le fléau y pénètre. Cependant, contrairement aux attentes, il ne lance pas immédiatement une attaque. Au lieu de cela, il se précipite vers le fléau, réalisant une glissade agile entre ses jambes. Les actions se déroulent à une vitesse vertigineuse, le fléau n'ayant guère le temps de réagir. Toshiyuki, avec une attaque habile, parvient à dévier l'arme que la créature avait lancée avec puissance sur la jeune femme. Un grognement retentit, rebondissant contre les parois de pierre. Ces misérables humains ne s'en sortiront pas aussi facilement, c'est inimaginable.
Cependant, la jeune fille n'était qu'un insecte de plus à écraser, un obstacle mineur. Celui qui allait poser problème maintenant était ce garçon qui avait brillamment réagi à l'attaque du fléau. L'autre, lui, n'était qu'une proie gardée au chaud, les serpents enroulés autour du corps du Sato avec une force telle qu'il serait ardu de le libérer de leur emprise. Et si jamais Sayuki parvenait à le réveiller, détruire ses amis sous ses yeux impuissants serait bien plus excitant pour la créature. Cependant, elle n'avait pas le temps de s'occuper de ces formalités.
Le fléau se lance violemment à l'attaque de Toshiyuki, déchaînant sa fureur avec une intensité croissante. Il semble concentrer toute sa violence sur lui, ignorant totalement Sayuki et Daisuke, comme s'ils n'étaient que des figurants dans ce combat acharné. En plus d'utiliser ses serpents comme armes, le fléau s'empare également de la faux qu'il a subtilisée à Daisuke, intensifiant encore davantage son assaut contre Toshiyuki. Les mouvements rapides et précis du fléau témoignent d'une agressivité sans limite, faisant de Toshiyuki sa cible principale dans cette mêlée mortelle.
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
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Compétences Hors-Exorcisme: Corps à corps - 700 Sort inné: Noble Truth - 700 Sorts Occultes: 1700
Daisuke Sato
Dim 18 Fév 2024 - 16:17
Le Sato a bel et bien entendu les paroles du fléaux, qui se posait ici comme la victime qui se faisait envahir par les méchants humains peu respectueux des lieux. Bien sûr, ce n'était que des demi vérités qui sortaient de sa bouche. Certes, il s'était établit ici et ne demandait pas a être dérangé, mais pour devenir aussi puissant, il avait été un agresseur. Il avait été un meurtrier, et il s'était visiblement bien nourrit pour atteindre un tel niveau, et toutes les victimes humaines qui avaient permis à apaiser sa faim et à gravir un tel stade ne demandaient qu'à être vengées.
Malgré tout, c'était dans sa nature. Peut-être ne se souvenait il même pas de ce qu'il avait dû faire pour en arriver là, peut-être ne se souvenait il plus des massacres qu'il avait enclenché en tant qu'embryon. Mais c'était comme l'héritier des Sato l'avait dit : ils étaient des ennemis naturels, et l'exorciste devait se mettre devant son chemin pour protéger les siens, et possiblement toute la race humaine. C'est un combat pour savoir qui des hommes ou des fléaux allaient survivre et dominer, tout les jours.
Il entendit également les paroles de son ami, juste avant une attaque qu'il souhaitait destructrice. Il n'était pas question de jouer au Gandhi qui aurait marchandé avec le fléau pour le raisonner, il savait qu'il fallait l'exorciser. Mais Noble Truth pouvait apporter des outils aussi puissant que des armes matérielles contre leur adversaire : la connaissance, l'information, la peur de son ennemi, sa nature, ce qui le rendait en colère ... Autant de savoir qui pouvait révéler un point faible primordial à la défaite de l'ennemi. Stratégiquement et tactiquement, les effets du sort inné, autant que la parole de l'utilisateur, étaient d'un grand soutien. Mais le sort avait aussi des propriétés philosophiques que Dai avait hérité des Sato, comme le fait d'apporter la paix aux fléaux et à ceux ainsi tués par ce dernier, et de comprendre son existence pour y remédier plus tard et l'inscrire dans des écrits. Pour l'histoire.
La connaissance, c'est le pouvoir. C'est un terme qui vaut pour le combat pur, mais également pour la société occulte. Dai "craignait" plus les dirigeants ou quelqu'un qui planifie un plan, qu'un adversaire au corps à corps. En outre, recueillir des informations sur les fléaux grâce à Noble Truth, en dehors de la religion bouddhiste et de ses enseignements ... C'était un moyen pour l'exorciste de dernière année de tout mettre à l'écrit plus tard et trouver un moyen de réformer le monde de l'exorcisme : peut-être qu'avec toute la culture et les notions qu'il apprendrait de lui même des fléaux, il serait en mesure de les annihiler à jamais.
Mais il faut ici se concentrer sur le combat présent, et même si Daisuke est à fond dans l'action, il n'a jamais affronté de fléaux de cette ampleur. Si d'un côté, il est surexcité, il sait très bien que chaque action peut conduire à la mort, et qu'il fallait l'attaquer minutieusement et prudemment. Chaque pas, chaque coup devait être calculé, d'autant qu'à chaque assaut, la créature semblait devenir de plus en plus casse pied, devenant une bête de puissance à chaque impact encaissé. Le bougre avait beau vouloir affirmer qu'il n'avait pas obtenu de visite depuis des années ... Cela ne l'empêchait pas de très bien s'adapter et de retrouver la forme et les habitudes perdues du combat.
Une attaque de trop, d'ailleurs, amena Daisuke à être séparé de sa faux. Ce n'est pas parce qu'il était séparé de son arme fétiche qu'il était à court d'option. Il y avait eu cette mission contre le mercenaire où il avait mené un combat dantesque, brutal et sanglant sans avoir une seule fois utilisé sa faux. Ou celle avec son ami où il avait repoussé de nombreux fléaux mineurs à l'aide de ses membres. Son corps entier était une arme, la faux n'en était qu'une extension. Il l'avait appris depuis bien longtemps. Si l'autre s'accrochait aux armes contondantes pour faire des dégâts, Dai ne perdrait pas contre quelqu'un qui utilisait sa propre arme contre lui. Oui, ça ne peut mener qu'à une seule chose, songeait il alors qu'il plaça tout son corps de profil par rapport au fléau pour esquiver le pieu qui lui fut lancé : la domination, et la victoire !
C'est a ce moment précis qu'il sentit qu'on l'encerclait, que sa jambe était prisonnière et serrée comme jamais."Hein ?". Il n'avait ni vu ni entendu l'approche furtive des serpents, et sans réellement écouter les paroles du fléau, qui ne pouvaient être que des paroles autosuffisantes d'un antagoniste d'un mauvais film, il essaya de se détacher de cette malheureuse emprise. Il se sentit propulsé, soudain, et sous le son du "CRAC", tout devint noir.
...
"On est pas censés claquer nos vieux ? C'est qui qui va le faire si on crève ici ?"
Dai se demanda sérieusement ce qu'il était en train de foutre et pourquoi il ne parvenait pas à ouvrir les yeux. Il savait qu'il avait prit un coup mal placé, il savait qu'il était tombé sur quelque chose qui ne fallait pas. Mais il ne pouvait pas rester comme ça. Son frère se battait contre un fléau d'une classe importante, 1,ou S, peut-être même. Est-ce qu'il laisserait son meilleur ami se faire éliminer comme ça ? Est-ce qu'il l'abandonnerait de cette manière ? Et même s'il ne doutait pas que tout pourrait se passer bien pour lui, est-ce qu'il lui laisserait avoir tout les lauriers, et se révéler à la fin de la mission être un poids pour tout le monde ? Non, ce n'était pas ce que voulait Daisuke Sato, et ça le mettait en rogne que cela tourne de cette manière. Lui, perdre son détachement habituel ? Voilà que ça l'énervait encore plus. Même si c'était dans une demi conscience, c'était un sentiment bien présent. Et soudain, il ouvrit les yeux de douleur.
Ce n'était pas les claques de Sayuki qui l'avait réveillé, même si le rouge aux joues témoignait de l'impact plus violent qu'il ne l'aurait cru de l'exorciste de première année. Ou peut-être était ce ces dernières, en effet, mais la douleur qui le martyrisait venait de son bras. Il laissa échapper quelques cris de douleurs, des cris qui devraient contenter le fléau et lui donner le sourire aux lèvres ... Mais peut-être que cela était un mal pour un bien. Un coup d'oeil sur son épaule lui indiqua ... Qu'elle avait changée de place. Sûrement se l'était-il déboité lorsqu'il avait été projeté. Forcément, c'est aussi un bras qui avait pris cher lors d'une précédente mission. Il faudrait peut-être songer à le protéger, la prochaine fois. Il regarda sa camarade et tenta de lui accorder un sourire.
"C'était mérité, merci pour le rappel à l'ordre."
Tu peux me laisser la suite, aurait il pu dire, mais il ne voulait pas se porter la poisse, d'autant que Sayuki avait été assez impressionnante pour allumer le crâne du fléau avec un lancer de pieu. Pour le moment, il fallait surtout se concentrer sur l'instant présent, et le fait de se dégager de la masse de serpent. Toshiyuki se battait seul en un contre un face au fléau, et Dai ne pouvait pas laisser son coéquipier dans la merde, qu'il soit entravé ou non, ce n'était pas à prendre en compte. Les seuls faits, c'était que son frère avait besoin de lui, maintenant et plus tard.
Un Sato se doit de contrôler son corps à la perfection. C'est l'une des choses les plus primaires qu'on leur apprend au monastère. Rien ne peut le retenir, physiquement comme psychologiquement - s'il a décidé quelque chose, ce n'est pas un ordre d'un prof qui va l'arrêter, ou du moins c'est ce qu'il aime à penser : c'est un rebelle dans l'âme - et cette prison de serpent ne fait pas exception. Il use de sa force dans le bras et la jambe gauche pour forcer et repousser les reptiles, ouvrant grand la bouche pour également croquer sur la partie gauche de l'encerclement. Il essaye ainsi de monter du côté droit avec son autre pied, tout en se servant du fait que son épaule soit déboitée pour tromper la vigilance des serpents et glisser plus facilement ... Et finalement, s'extraire. Malgré tout, un bras le fait grandement souffrir et il devient compliqué de rester conscient ... Mais il faut profiter de l'effet de surprise, quitte à tomber après. S'il ne pouvait pas être à fond et aider Toshiyuki sur le long terme en assénant le fléau de coups multiples ... Il n'en ferait qu'un.
Un bond, et une énergie occulte concentrée totalement dans son poing, avec toute la concentration qu'il pouvait faire preuve avec malgré tout sa douleur lancinante. La sensation que le flux d'énergie parcourt sa main gauche, mais que son bras droit essaie de l'arrêter de toute ses forces. Il n'a qu'une chose à faire, pour renverser le cours du combat. Un coup de poing qu'il souhaite dévastateur dans le dos du fléau ... Mais il sent que ça ne s'arrête pas là. Et soudain, une poussée d'euphorie l'envahit.
"Kokusen"
Les rayons noirs s'échappent de l'impact, alors que l'avorton, comme le disait si bien la créature, à encore quelques cartes à jouer. Dai entra dans un état second, se battant à la fois pour asséner d'autres coups et surtout pour ne pas retomber dans l'inconscience avec non seulement un bras en moins mais qui le faisait souffrir atrocement. Mais au moins, l'attaque en traître donnerait surtout aux autres un avantage considérable.
Chapt. 2 - L'île aux fléaux (Ft. Daisuke & Sayuki)
Appétit. Gourmandise. Envie. Faim. Famine. Des sensations, des sentiments, des pensées, qui assaillaient l'esprit de l'hôte du ver des abysses. En observant la créature occulte, le fléau de classe S qui faisait face vaillamment au trio, le mot "appétissant" résonnait dans la psyché du vilain petit canard, comme des alertes, des piques, des pointes d'énergie. Bien entendu, ce n'était pas réellement lui qui ressentait ce besoin de poser ses crocs sur l'amas d'énergie occulte que représentait ce maître des serpents, qui abattait son courroux sur les trois malheureux s'étant enfoncé dans son antre. Non. C'était le parasite vivant dans ses entrailles, hantant ses jours comme ses nuits, altérant sa perception d'un monde qui n'était pour lui rien de plus qu'une assiette supportant les nombreux repas qu'il désirait engloutir, sans même réfléchir aux conséquences.
Durant quelques secondes, sa vision fut trouble, perturbée, alourdie. Le poids de l'énergie ambiante n'en était que plus imposante et désagréable. Ce n'était pas vraiment habituel, pour Toshiyuki, d'autant user de l'emptyness. Contrairement à ses camarades, les contre-coups de l'utilisation de ce sort inné étrange étaient un peu trop importants, sans pour autant être purement physiques ou létaux. Mais l'idée même de se perdre dans les méandres d'une gourmandise abjecte et d'un désir profond d'avaler sans même réellement goûter lui donnait des haut-le-cœur.
Droit dans ses bottes, l'héritier des Umino gardait néanmoins contenance, pour ne pas perdre la face devant les deux élèves, et essayer de rester cet appui dont ils pourraient avoir besoin. Il poussa un profond grognement, entre la douleur et la colère, comme pour attirer l'attention de la créature. À l'image de ceux cherchant à effrayer un ours en colère en se faisant plus gros qu'il ne l'était réellement, ou pour attirer l'attention sur soi, provoquer, pour laisser le temps à Sayuki de libérer Daisuke et de se remettre un minimum en condition. Enfin, durant un temps. Il n'était même pas sûr de tenir même quelques secondes lors d'un vrai combat au corps à corps contre cette bête aux centaines de serpents. Il se reposait bien trop sur ses sorts pour pouvoir être utile lors d'un simple échange de phalanges...
Dans son dos, sans qu'il ne le voie, Sayuki remettait de l'ordre dans la tête de l'héritier des Sato, tout en le libérant du mieux qu'elle le pouvait de sa torpeur et de sa prison de serpents. Heureusement pour Toshiyuki, le faucheur fini par reprendre conscience, mais surtout à se remotiver, offrant une attaque et un flash noir d'une beauté presque inouïe. C'est l'énergie occulte de son meilleur ami qui vint en premier lieu, avant le voir s'élancer avec violence et brutalité contre le fléau de classe S contre lequel il écrasa sa force titanesque dans un échange de phalanges, de courage et de force. C'était impressionnant, il devait bien l'avouer.
Le regard, normalement d'un bleu terne et sombre dût à l'influence du fléau, s'éveilla, s'alluma, lorsqu'il vit son frère s'élancer ainsi. Sortir ses dernières forces. Pourtant, il était à deux doigts d'y passer, lui aussi. La manière dont ses coups fusaient, pourtant, comme des éclairs s'écrasant avec vitesse et précision. A en surprendre le fléau, mais aussi très certainement Sayuki, et surtout Toshiyuki, qui, émerveillait, ne pouvait qu'étirer un grand sourire sincère trahissant le plaisir de voir le faucheur agir.
« Voilà ce que j'aime voir ! »
Alors que ses émotions disparaissaient petit à petit, avalées par le ver des abysses qui semblait s'impatienter d'un repas plus copieux, l'attaque et la volonté du faucheur réussi malgré tout à faire naître en Toshiyuki une étincelle d'envie, une étincelle d'ego, une étincelle de force. Prenant une profonde respiration et désireux de ne pas laisser cet ultime assaut dans le vent, l'hôte du fléau tenta de contenir ses forces, de les rassembler, pour les faire exploser ensuite. "T'as envie de grailler ?" Hurlait-il à la créature vivant dans son âme, posant son regard d'un bleuté sombre sur le fléau subissant les coups de Daisuke. "Alors mange de tout ton putain de saoul. Je vais t'offrir un immense banquet, alors t'as intérêt à absolument ne rien laisser !" Continuait-il, rassemblant alors son énergie occulte.
Son corps débordait de cette espèce de manteau sombre, semblable aux étranges tourbillons noirs de son emptyness, alors qu'il lançait un regard à Sayuki, accompagné d'un seul mot fort.
« Fonce ! »
Un mot simple, un coup dans le dos oral, histoire qu'elle accompagne Daisuke et lui-même à l'assaut. Après tout, c'était bien elle qui avait entamé les hostilités, la première à assener un terrible coup au fléau. Elle avait beau être une frêle première année, ses capacités étaient réelles, et même à deux, vaincre cet adversaire ne suffisait pas. Elle devait elle-même apporter sa pierre à l'édifice, à la construction de cette terrible victoire qu'ils devaient arracher au prix de leurs sueurs et de leurs sangs. Ce n'était pas son combat. Ce n'était pas celui de Daisuke. Ce n'était pas celui de Sayuki elle-même non plus. C'était un combat à eux trois, un affrontement qu'ils garderaient en mémoire durant très certainement des années, forgeant dans le sang et les larmes un lien fort et des blessures que le temps ne saura guérir. Et elle devait agir elle aussi. Avec la même hargne que les deux hommes qui usaient de leurs dernières forces.
Prenant une profonde inspiration, Toshiyuki fonça. Non pas en avant, mais sur les côtés, accumulant de la vitesse en répétant des utilisations d'emptyness, comme dans le couloir. Usant de cette expérience récente, se fracassant parfois contre des murs pour changer d'angle et continuer sa course, l'hôte du ver des abysses chercha à combler son manque de force par une vitesse qu'il ne pouvait obtenir qu'en ayant de l'élan, la traînée noire de son sort laissée à chacune de ses poussées permettant de suivre à la trace sa course folle.
Les bruits sourds de l'emptyness déchirant l'air se mêlaient à ceux des murs de pierre contre lesquels Toshiyuki ricochaient. Il profitait du temps offert par Daisuke, qui, dans une joute aussi magistrale que brutale, montrait de quel bois il se chauffait face à ce fléau bien trop puissant pour eux. Comment arrivait-il à sortir une telle fougue alors qu'il était pourtant aux portes de la mort, quelques secondes auparavant ? Comment arrivait-il à puiser toute cette énergie dans un assaut ultime ? C'était peut-être la même chose qu'avec les animaux blessés, aux prises avec un terrible prédateur, qui arrivaient pourtant à faire preuve d'une force insoupçonnée une fois au pied du mur, une fois toutes les autres options utilisées...
Tout comme pour l'héritier des Sato, Toshiyuki était au bord de l'inconscience. Il usait de ses dernières énergies dans cette course effrénée. L'homme n'était même pas capable de réellement voir où il se dirigeait, où il s'explosait, n'usant que des maigres souvenirs de cette pièce pour s'accommoder au mieux et contrôler un minimum ses poussées. Un arrière-goût atroce de fer lui faisait serrer les dents, son propre sang s'échappant des plaies ouvertes de son corps meurtri, désormais zébré par les stigmates d'un combat dont il garderait très certainement longtemps les traces. Mais malgré tout, il continuait, tout comme eux, continuaient aussi.
Une fois une vitesse de pointe vertigineuse obtenue, Toshiyuki se propulsa brutalement en direction du fléau. L'angle n'était pas parfait, cette technique réalisée sur le coup sans réellement penser aux conséquences n'étant malheureusement pas assez polis pour être sans-défaut. Mais malgré tout, c'était une véritable flèche d'emptyness, dévorant tout sur son passage, qui tenta alors de se fracasser contre le fléau, le coup étant d'ailleurs largement visible. D'une part grâce à la traînée noire d'énergie occulte laissée par l'héritier des Umino, mais aussi par les bruits sourds de l'espace se recollant à chaque poussée, et à la vision de ce vide déchiré comme une bête arrachant des bouts de chairs de sa dernière victime.
« Emptynes... Banquet ! »
Ces mots... ils étaient ridicules. Lancer le nom de son attaque, car ce n'était rien de plus que ça, comme un héros de dessin animé, dans une telle situation. Quel était l'intérêt ? Ce n'était pas un sort à proprement parler, mais une simple utilisation de ses sorts de base. Pourtant, il souhaitait marquer vocalement son action, sa participation, son propre chant du cygne. Parce que, au fond de lui, cette étincelle résistait à l'appétit du Ver des Abysses. Sa chevelure n'était pas d'un noir de jais, tout n'était pas encore englouti. Toshiyuki se rattachait à ce magnifique combat, à Daisuke et sa dernière salve, à ce flash noir surprenant, et à Sayuki et ses attaques pensées, à son soutien. Ce courage, qu'ils partageaient, suffisait à animer en lui une étincelle semblable, comme une main s'échappant d'un océan de goudron et d'essence pour se raccrocher à la première chose dont il pouvait glisser ses doigts affaiblis.
Alors oui, autant crier le nom de son attaque finale, pour se donner contenance, courage, force. Pour qu'au moins, même dans la défaite et dans la mort, il puisse dire aux siens qu'il avait tout tenté pour s'en sortir.
L'après ? Il n'en savait rien. Allait-il réussir à se fracasser contre le fléau, et le dévorer dans un tourbillon noir de famine et de gourmandise ? Allait-il simplement être esquivé, et finir sa course dans le premier mur pour y perdre conscience et disparaître dans les méandres d'une mine profonde où son corps ne sera jamais retrouvé ? Serait-il bloqué ? Il n'y pensait plus. Toshiyuki ne pensait plus à l'avenir, et l'image même d'un futur disparaissait au profit d'une rage terrible qui ne le faisait qu'avancer sur un champ de bataille dont il ne pensait pas sortir vivant.
Clap. Ce bruit qui sonnait encore dans les oreilles de la gamine. Pourvu que ce coup allait le réveiller. L'équipe devait être complet pour affronter ce fléau. Notre petite neige sautait presque sur place lorsqu'elle pouvait voir que Daisuke était enfin réveillé. Il la remerciait même de l'avoir remis sur le droit chemin. Par chance, cela avait fonctionné sinon, la petite lune aurait du opter pour de quoi de plus violent encore. Tirant sur les serpents pendant que l'étudiant de troisième année se débattait au mieux. En travaillant de compère, celui-ci était enfin libérer de sa prison reptilienne. Courant et fonçant au plus vite pour continuer le combat. Le voir foncer sans son arme était stupéfiant ou idiot, mais au stade où la troupe se trouvait. C'était le moment de tenter le tout pour le tout et c'était sûrement ce qu'il venait de faire en sautant de la sorte en utilisant sa puissance occulte pour frapper tellement fort que des jets jaillit après l'impact. Sayuki eut un léger sourire en guise d'encouragement. Ce qui était beaucoup venant d'elle. C'était vraiment bien ce qu'il venait de faire, mais il fallait faire plus et vite. Toshiyuki avait compris cela puisqu'il passait lui aussi à l'action et juste avant cela, il criait à notre jeune exorciste de foncer. - Compris - Sans plus attendre le regard carmin de l'adolescente voyait la pioche qui avait été lancé plus tôt par le fléau de classe S. Le prenant en main, celle-ci voyait bien que Dai et Toshi n'attaquait pas exactement la créature au même endroit. En utilisant Nagare Tsuki, notre petite lune s'arrangeait pour frapper dans un autre angle. Fonçant avec l'outil des mines, Sayuki se souvenait d'un sort occulte qu'elle avait appris durant ses cours : Renforcement occulte et cela était sûrement une très belle occasion pour le mettre en pratique. Prenant le restant de sa puissance occulte pour renforcer sa force physique, ressentant l'énergie qui circulait à présent dans ses bras qui tenaient fermement l'arme, Sayuki allait frapper plus fort qu'à son habitude. Ayant ce sort qu'au niveau de base, cela n'allait pas augmenter de beaucoup mais avec un peu de chance, cela serait suffisant pour faire un impact durant ce combat. Si sa frappe n'était pas assez forte, cela annoncerait peut-être la mort de tout le groupe.
Sayuki, avec une rapidité et une habileté impressionnantes, parvint à aider Daisuke à se libérer de l'emprise des serpents. Cependant, les séquelles du choc étaient évidentes : l'épaule du jeune homme semblait déboîtée après sa projection violente contre le mur de pierre. Les serpents, néanmoins, persistaient dans leur assaut mortel, déployant leurs puissantes mâchoires pour attaquer les deux protagonistes. Pendant ce temps, le fléau concentrait sa force dévastatrice sur le Umino, ignorant ce qui se tramait dans son dos. Daisuke canalisa une force occulte en lui, se préparant à une manœuvre audacieuse. Ressentant l'énergie occulte se concentrer dans son dos, d'un mouvement gracieux, il esquiva le coup du garçon, mais il n'avait pas prévu que son assaut serait multiple. Évitant certains des coups, il ne put esquiver tous les rayons noirs qui transpercèrent son corps aux extrémités. Un cri strident de douleur et de rage emplit la pièce, faisant trembler les murs de la pièce taillé dans la pierre et soulevant la poussière.
La créature, dans sa détresse, vit son propre bras tomber lourdement sur le sol. Malgré la douleur, elle prononça d'une voix ferme, "Stupide humain." Ses dents serrées exprimaient la détermination et le mépris, tandis que la pièce résonnait encore des échos de la violente confrontation. La bataille, loin d'être terminée, avait atteint un tournant critique. Cependant, rien n'était encore terminé. L'assaut multiple de Daisuke avait créé une ouverture béante d'attaque pour Toshiyuki, qui se déplaçait avec une rapidité impressionnante dans la pièce. Sa vitesse était telle que les serpents qui protégeaient le fléau ne pouvaient ni l'attraper, ni l'attaquer, ni même l'arrêter. La puissance du fléau semblait décroître progressivement, relâchant la tension oppressante qui imprégnait l'endroit.
Les attaques, les blessures, les coups que la créature avait subis l'avaient finalement affaiblie, et elle commençait à entrevoir sa défaite imminente. Dans un ultime acte de résistance, le fléau, dans un mélange de rage et de désespoir, hurle des paroles empreintes de sauvagerie. "La douleur que vous me faites subir n'effacera pas votre mort inévitable ! Nous riront toujours de votre vanité éphémère !" Puis levant un mur de serpents enchevêtrés tout autour de son corps, telle une barrière infranchissable, la créature, bien que gravement affaiblie, n'était pas encore vaincue. Les serpents formant la barrière ondulaient, exprimant la colère et la détermination de la créature. La bataille atteignait son apogée. Le but de cette barrière, dans laquelle les exorcistes pouvaient voir palpiter d'énergie occulte était l'ultime rempart de la créature, sûrement son ultime défense contre eux.
Des mots résonnent dans la pièce, comme un écho impitoyable, accompagnant l'ultime attaque de Toshiyuki qui s'écrase avec puissance contre le mur de serpent entourant la créature. Le silence retombe dans l'endroit, un silence de mort où seul le souffle erratique des trois comparses se fait entendre. Puis, un rire déchire ce silence, telles des griffes acérées engloutissant l'espoir des humains dans leur défaite contre le fléau. Les lumières ont vacillé avec la puissance occulte, certaines ampoules ont éclaté dans l'intensité de l'attaque. La salle se retrouve quasiment plongée dans la pénombre, la poussière envahit l'endroit tel un nuage opaque. Il faut plusieurs longues secondes avant que la pression ne retombe, que l'air redevienne respirable, alors que les rires ne s'arrêtent pas.
Ils résonnent dans la semi-obscurité, une cacophonie sinistre qui semble se moquer de la défaite apparente des exorcistes. Les yeux des trois comparses s'ajustent à la pénombre, cherchant à discerner la source de ce rire démoniaque. Soudain, une lumière clignote au-dessus du fléau, capturant l'attention des trois exorcistes. Quand elle se stabilise enfin, ils peuvent admirer le résultat dévastateur de l'attaque de Toshiyuki. La lumière révèle le corps du fléau, qui n'a pas supporté l'assaut. Non seulement l'attaque a percé sa défense, apparemment impénétrable, mais la puissance et l'impact du choc ont carrément décimé une partie de son corps.
Malgré le carnage, la créature reste debout, mais le rire démoniaque laisse place à une expression de douleur et de surprise. Ce qui met un terme à ses rires, à son existence, est une pioche qui s'est logée au milieu de son visage déformé, une pioche lancé dans un timing parfait pour accompagné l'attaque de Toshiyuki. Un silence pesant envahit la pièce tandis que la créature s'écroule, faisant disparaître avec elle toute la pression de son énergie occulte. La pioche, dégoulinante de fluide sombre , est restée plantée là où elle a frappé. Les trois exorcistes, respirant enfin un air déchargé de la menace qui pesait sur eux, observent le résultat de leur acharnement. La pénombre de la pièce s'installe, les lumières endommagées laissant entrevoir le chaos de la bataille.
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Dim 14 Jan 2024 - 14:46
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