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The story of the first and last truth [Ikari Sato]
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Lun 1 Juil 2024 - 15:36
Il s'agit d'une époque lointaine, et d'un souvenir nostalgique. Pour l'un, comme pour l'autre, sans doute

La violence du blizzard interdisait toute sortie en dehors des murs secs et froid du sanctuaire au sommet d'une montagne enneigée d'Hokkaido. Parfois, la tempête devait être vaincue pour permettre les escapades nocturnes en compagnie de ces sœurs, qui lui promettait une soirée intense pour échapper à la dureté du quotidien, à la torture des entraînements, pour remplacer les larmes de souffrance aux larmes de joies passées en compagnie de ceux qui l'aiment, pour remplacer la chaleur corporelle intense de l'effort en une atmosphère chaleureuse et à la fournaise de l'âtre. Oui, combattre la tempête était déjà une épreuve, en soi. Même lorsqu'il n'y en avait pas, il fallait marcher quelques heures pour atteindre le village le plus proche, traîner des chaussures de fortune dans l'épaisse couche blanche, et souffrir, même avec une telle protection, de la brûlure glaciale de ce qui vient des cieux. Elle lui rappelait que tout aussi plaisant pouvait être une activité, elle s'accompagnait toujours d'un prix à payer, un prix qu'il aurait toujours relevé pour goûter à toute nouveauté, toute satisfaction d'un bon moment passé avec ses proches.

Mais aujourd'hui, si l'aquilon était le contexte de fond de ce qui se préparait, ce n'était pas lui auquel l'héritier allait devoir faire face. Marchant à une allure modérée, entourée par les intendants vers l'une des salles d'entraînement, Daisuke redoutait quelque peu ce qui allait se produire. On lui avait détecté son sort inné dès son entrée dans les monastères, bien qu'il ne soit apparut que partiellement, au départ, mais on l'avait mit à contribution immédiatement. L'hôte détenant le trésor de la famille se devait d'être exemplaire, et de prendre plus cher que tout le monde dans un apprentissage intensif, car c'est lui qui finira par être la mascotte, et c'est lui qui devra être sur scène pour représenter son clan. C'est lui, même, qui avait un fort potentiel pour être le prochain chef de famille. Alors pour le préparer à son rôle, dès son plus jeune âge, on se devait de le conditionner. On peut déjà supposer que ça avait commencé avec le changement de climat soudain : les premières années à Shikoku l'avait habitué à un climat tropical, lourd et pesant, et soudain, il se retrouvait dans un environnement des plus ... Réfrigérant.

Et dans ce cadre, il se retrouvait, de nuit, à faire des heures supplémentaire. Car il doit faire plus que tout le monde, se donner plus que tout le monde, être en avance sur tout le monde. Dominer tout le monde. Ce n'est pas vraiment le mental de Daisuke. Il se bat parce qu'il aime se battre, pas pour établir sa suprématie sur toute sa famille. Il bastonne parce qu'il en a fait une passion et que c'est un génie dans le domaine. Il pense ça a dix ans, mais il est persuadé qu'il est en bonne voie pour s'épanouir dans ce milieu là. En même temps, le cadre dans lequel il évolue n'aide pas, bien que ça aurait pu le dégoûter. Mais l'héritier des Sato n'a pas eu d'enfance. On l'en a privé, et de ce fait, il ne pense pas en caprices, ou du moins il a une certaine vue d'ensemble. Le sport qui le fait vibrer, la philosophie intéressante et profonde qu'il suit ne sont devenus des instruments de torture que parce qu'ils ont été corrompus au fil du temps par les supérieurs du clan. En dehors de ça, il faut en tirer le positif et la véritable signification originale de tous ces préceptes. Mais pas en ce temps là. En ce temps là, le jeune héritier était trop jeune justement pour penser aussi loin à de telles choses. En ce temps là, surtout, il est tard, et le petit homme se demandait surtout à quelle sauce il allait être mangé.

Il rentre dans la salle d'entraînement, où une seule personne se trouve. Grande. Plus grande que lui, en tout cas, de ses yeux d'enfant, forcément. Imposante. D'une aura qu'il n'avait que rarement vu : de tous les intendants et autres professeurs qu'il connaissait, elle semblait prendre toute la place, même si elle n'était pas bien large. Elle portait la tenue du monastère comme personne, et semblait en sacraliser les vêtements tant ils s'ajustaient à son image. Des cheveux plutôt courts. Un charisme certain, avant même de l'entendre parler, qui l'obligeait à se taire. Daisuke avait commencé à avoir le caractère qu'il a aujourd'hui, même s'il n'était encore qu'aux balbutiement de son développement personnel. A bien des égards, il n'était qu'un simple disciple du monastère de plus. Il s'avança quelque peu et fit face, alors que les intendants restaient un peu en retrait. Il jeta un coup d'oeil derrière lui, pour savoir où ils en étaient et pourquoi, surtout, ils ne le suivaient pas. Mais il continua d'analyser la personne en face de lui. Plutôt fine, par rapport à d'autres, mais il ressentait la puissance de ses muscles rien qu'au regard qu'il posa sur ses bras découverts.

"Ikari-San est une artiste martiale reconnue et exemplaire, fruit des années d'entraînement au sein de notre clan. Elle a accepté de vous aider, au cours de leçons personnalisées dans le cadre d'un entraînement personnel, à développer votre plein potentiel."

Même Daisuke savait qu'il n'avait que dix ans, et que son entraînement n'allait pas le faire évoluer drastiquement. Les enfants n'avaient pas a être maltraités de la sorte. C'était éreintant, éprouvant pour n'importe qui, alors un gosse ... Mais lui, il n'avait pas peur. On lui promettait un challenge, l'un des premiers au niveau du combat a sa digne hauteur, selon lui. La première fois qu'on lui laissait sa chance de montrer qu'il était quelqu'un. Car faire fi du blizzard pour voir Okiku se bourrer la gueule, c'était assurément un défi à relever, aussi.


"Ouaaaais" fit-il d'un sourire qui laissa démontrer toutes ses dents. Hanabi lui avait appris à apprécier chaque secondes se présentant à lui, Okiku à ne jamais se laisser faire. Mais comme dit précédemment, il n'était qu'a quelques pourcents d'être l'homme qu'il est maintenant. Aussi, il laissa échapper une grimace à un coup de bâton qu'il se reçut par derrière, se frotta le dos dans une posture peut conventionnelle en se tortillant, et se rectifia.

"Enchanté, Ikari Sato."
Sato Ikari
Fléau de classe 1 - Membre du Culte Astral
Sato Ikari
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Sato Ikari
Lun 1 Juil 2024 - 19:12
Ikari Sato, pré fléau:

Le froid de l’hiver l’importune. Derrière cette vitre qu’elle fixait, se trouvait un blizzard, et elle détestait la neige. Cela n’était pas une affaire d’une journée, sa haine pour la neige a été nourrie pendant des années ? Sa couleur, la beauté d’un paysage enneigé, la fraîcheur qu’elle offrait, en principe, Ikari devait aimer la neige, mais elle ne pouvait pas. Lorsqu’elle pensait à la neige, seulement des images d’un entraînement spartiate sous cette température, sous la neige qu’il grêle ou qu’il fasse plein soleil, et que son reflet sur le tapis blanc vienne t’aveugler en plus de ta propre sueur. Elle ne pouvait qu’entendre le bruit d’os se brisant, ou de ligament se rompant, à cause du froid qui fragilise inévitablement le corps.

Non, la neige était associée à la douleur, et quelque part, tout dans cette famille n’était que souffrance. C’est leur enseignement, après tout, si intriqué dans l’histoire de clan qu’ils pourraient tout aussi bien être reconnu pour ça. Si les services du droit de l’enfance l'apprenaient… Bah, en vrai, rien ne se passerait, les exorcistes étaient la loi au Japon, et les méthodes des Sato fonctionnaient, la preuve étant, elle-même, finalement. Leur enfer martial créait des artistes comme elle, des machines à tuer les fléaux et les maîtres des fléaux comme personne. N’importe quelle personne suivant l'entraînement des Sato en devenait un bien meilleur exorciste, même si, du coup, pas forcément une meilleure personne.

Elle n’avait pas vraiment de terrain pour juger dessus, puisqu’elle allait prendre part à ce cycle, passant de l’entraînée à l'entraîneur. Si elle voulait tant arrêter la souffrance, elle pouvait simplement partir, et ne plus jamais se mêler au monde des Sato. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait, elle ne pouvait donc pas appliquer de jugement de valeurs aux autres. Ce soir, alors que presque tous les enfants de son âge se reposent après une longue journée de travail, un enfant va s'entraîner avec elle. Ce n’était pas une punition, c’était son quotidien, de lourdes responsabilités étaient tombées sur ses épaules avant même qu’il ne puisse baragouiner une phrase avec une grammaire correcte. Et celle qui allait faire de sa soirée un enfer, c’était elle.

La raison de cet entraînement si sévère ? Le hasard. Cet enfant avait la malchanceuse de posséder deux choses qui faisaient que les enseignants de cette prison désiraient le pousser plus d’une fois au bord du précipice, comme si le mettre sous une pression inhumaine allait le transformer de charbon à diamant. La première chose qu’il possédait, c’était un talent incommensurable, un point commun qu’il partageait avec le frelon, mais si ce n’était que ça, et bien, il ne serait pas si malmené. Non, ce qui intéressait le clan était quelque chose que, d’une certaine manière, même Ikari désirait.

“Noble Truth, huh.”

Parmi le bourdonnement si caractéristique de celle que l’on appelait le frelon, elle arrivait - sans l’interrompre - à murmurer la croix que portait ce jeune homme avant même de l’avoir rencontré. Le sort hérité du clan, la noble vérité bouddhiste. C’est un nom bien pompeux pour ce qui est factuellement un simple sort d’illusion, une illusion très convaincante, mais nécessitant une grande maîtrise martiale pour pouvoir toucher son adversaire au corps-à-corps. Ce qui est surtout important avec ce sort, c’est qu’il serait une clé pour l’éveil que recherchent les exorcistes du clan, enfin, ceux intéressés par cette idée.

Ikari ? Non, ce n’était pas son cas. Le seul désir qu’elle éprouve vis à vis de ce sort, c’est qu’il serait bien utile pour elle, plus que le sien et bien plus adapté à son sort. Contrôler les vespidés n’est pas un sort particulièrement puissant, il n’était pas dénué d’intérêt, mais quitte à choisir, elle préférerait le sien, bien plus adapté à son style. Elle n’était pas intéressée à l'expérience pour soi, en tout cas.

“C’est lui ?”

Sèche, droite au but, le regard perçant planté dans l’élève qui lui avait été promis. Il était… Petit. Évidemment, il n’avait que dix ans, mais elle s’attendait à voir une graine de monstre, mais non. Ce n’était qu’un petit-enfant, faisant sa décennie, enfin, si on le forçait à développer un corps pour les arts martiaux. Le bourdonnement était si sonore, on pourrait croire avoir une abeille ou un bourdon à son oreille, mais il n’en était rien. La science n’a pas encore expliqué comment Ikari pouvait faire ça, même le troisième homme dans la pièce, qui a juste amené Daisuke à sa tortionnaire, commençait à croire qu’il y avait des bourdons en hiver, et dans cette pièce.

Après une petite correction, l’enfant saluait enfin son aînée. Cette dernière atténue le son qui résonnait dans la pièce dénuée de superficialité. Étrangement, cet indice sonore était très étroitement lié à son humeur, on ne pouvait qu’en assumer qu’elle était plus calme une fois qu’elle a entendu la voix de cette enfant. Mh mh, c’est décidé. Pour une fois, elle allait faire quelque chose contre cette stupide idée que la souffrance était une nécessité.

“Va t’en.”

La panique montait aux yeux de son collègue, et il se préparait à corriger encore une fois le comportement de l’héritier, mais avant que son arme en bois ne puisse le toucher, l’objet éclata contre un objet bien plus solide. La responsable n’était que le frelon lui-même. Une simple pichenette avait suffi, le bois n’était pas un matériel bien résistant lorsque l’on prenait en compte la force occulte. Pour le faire néanmoins, elle avait dû prendre par les jambes cet enfant, s'asseyant sur son bras, et répétant son ordre.

“Va-t’en.”

Un essaim ne pourrait pas espérer reproduire le bruit émanant du corps d’Ikari. Cet homme avait compris le message, et était reparti. Il plaignait l’enfant qui allait devoir s'entraîner avec ce monstre au caractère de fer… Un peu. Aussitôt la porte fermée, le son disparaissait, et les yeux de la Japonaise glissèrent sur son élève. Mh, il était bien léger, même si son équilibre était impeccable. Elle le lâcha sans avertissement, s’avançant un peu plus dans leur pièce d'entraînement. C’était un espace dédié au duo, avec un tatami et… Pas-grand-chose d’autre. C’est à peine s’il y avait de l’isolation.

“Je n’aime pas me répéter, alors écoute, poids plume. Tu m’appelleras Professeur, ce que tu mets après cette appellation, cela ne me dérange pas. Montre-moi tes mains.”

Elle se baissait, saisissant les poignets du Sato, qui même s’ils partageaient le même nom, n’avaient pas une goutte de sang en commun. Ce qu’elle voyait lui plaisait, ce gosse n’était pas que talentueux, c’était un bosseur, ils allaient pouvoir s’entendre pendant un temps, du moment qu’il ne lui vole pas la lumière des projecteurs.

“Bien. Échauffe toi, tu as quinze minutes.”

Pour sa part… Non, il était peut-être plus prudent qu’elle lui montre le bon exemple, et qu’elle aussi s’échauffe et se prépare correctement. C’est à cet âge que l’on forme ses tics et ses réflexes, ainsi que ses bonnes et mauvaises habitudes. Il y a déjà assez peu de modèle dans cet endroit, autant lui en donner un bon : elle.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Sam 6 Juil 2024 - 16:14
Elle remonte, cette époque, mais elle est emplie d'admiration.

Daisuke avait très souvent été résumé à son sort par les supérieurs : après tout, il ne différait pas des autres disciples sur autre chose que Noble Truth, sur le papier. Cela dit, ils avaient tous fait l'expérience que ce n'était pas le meilleur moyen de tomber dans les bonnes grâces de l'héritier, mais après tout, il n'avait jamais été question d'être son ami, dans le contrat qui le liait au personnel du monastère. Il était le trésor des Sato, certes, mais un tel prestige s'accompagnait assurément d'une malédiction. Contraint de bosser plus, contraint d'apprendre plus, contraint d'un entraînement plus intensif encore, contraint de n'être considéré que comme un potentiel et pas une personne en soit.

Il pencha quelque peu la tête sur la côté, en entendant un bruit des plus ... Caractéristiques. Il n'avait jamais entendu quelqu'un ronchonner de la sorte. Si on peut appeler ça comme ça. Le son particulier résonnait dans la pièce, ne semblait même pas vraiment émaner d'elle tant il était fluide. Elle parla, sans s'adresser à lui. Elle ne le considérait pas, il n'était pas un être vivant, à ses yeux, en cet instant. Il n'était qu'un objet. Un réceptacle. C'était là son carcan, le fait que de n'être que quelqu'un à potentiel qui pourrait combattre pour servir, ou finalement n'être qu'une mascotte. Mais une fois qu'il eut parlé, il put découvrir quelque chose de nouveau chez elle. Le bruit s'estompa peu a peu avant de s'arrêter totalement, et elle le regarda d'un tout nouvel air. Comme si le son de sa voix lui avait fait prendre conscience que face à elle, il était fait de chair et d'os.

Son ordre le pris tout autant de court que l'intendant. Comme elle continuait de le regarder, il cru qu'il s'était fait recaler et qu'elle ne voulait finalement pas de lui. Et le gars qui l'avait emmené ici dû également comprendre la même chose, puisqu'il vit arriver le coup de bâton. Tout se passa très vite, en cet instant, et il fut attrapé par les jambes, se retrouvant ainsi dans une position incongrue. En un quart de seconde, il se retrouva tête en bas, bras endolori, mais même sans voir l'action, il comprit très bien ce qui venait de se produire. Elle l'avait protégé du type à la gâchette facile, ou a la manche dans son cas puisqu'il avait fait d'un bô son arme fétiche, une arme ne servant non pas a combattre mais à appliquer des corrections. Du point de vue de Daisuke, s'en était déshonorant qu'il utilise un outil martial uniquement pour corriger un petit comme lui.

Mais l'angle improbable dans lequel il enregistra la scène fit frissonner le jeune garçon. Il avait beau avoir été malmené comme un sac à patate, il n'en restait pas moins émerveillé par ce qui venait de se passer, encore plus quand l'instructrice donna un nouvel ordre a son collègue, avec un tel ton. C'est quelque chose qui se faisait rarement, au monastère. Les instructeurs ne se mettaient pas en porte a faux. S'ils avaient quelque chose à se dire pour se coordonner, ils reculaient discrètement et parlaient à voix basse le temps de s'accorder, pour revenir plus uni et intraitables encore, généralement.

Et cette fois-ci, il l'entendit distinctement. Un bruit assourdissant, venant des tréfonds de l'être même du frelon, ou du nid qu'il abritait, visiblement : l'héritier ne put que se demander comment son gosier pouvait laisser échapper une mélodie pareille. Pas le temps d'y réfléchir plus avant, néanmoins : le tortionnaire comprit rapidement son erreur et détala la queue entre les jambes sans demander son reste.


"Cooooooool"

Ses yeux croisèrent celui de sa professeure, et sans doute se jaugèrent ils ensemble, non de la même manière, l'un avec des yeux d'enfants tout plein d'étoiles dans les yeux concernant sa force et sa technique, l'autre sans doute d'une manière plus logique et expérimentée. Elle le lâcha, et il se rattrapa d'une main malgré la surprise, parvenant à se remettre sur pied ... D'une manière peu orthodoxe tout de même tant il se retrouva on ne sait comment à quatre pattes avant de se redresser. Pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il dû montrer ses mains après deux trois règles de mise en place. Il ne savait nullement ce que ça signifiait, ni ce qu'elle pouvait voir. On lui avait toujours dis qu'avec son sort, il pourrait lire dans le coeur des autres comme un livre ouvert. Bien sûr, il était encore jeune, et ça ne s'était pourtant encore jamais produit. Mais sans connaissance aucune encore du monde occulte, du moins en pratique, il avait du mal à s'imaginer comment ça pourrait se retranscrire une fois qu'il en sera capable. Mais dans ses yeux, il su que c'était ce que faisait actuellement l'instructrice. Elle analysait sa main, pour le comprendre. Pour savoir, avec un seul membre, s'il était digne d'intérêt. Et lorsqu'elle pris sa décision, il hocha la tête.

Il s'attendait à faire le travail tout seul. A se prendre des coups, au moindre faux pas, à la moindre hésitation, a entendre le nid d'abeilles s'agiter dans la moindre poche d'air, dans les poumons même du frelon ... Mais il n'en fut rien. Elle se prépara, comme lui, et il en suivit les mouvements, tout en la regardant de plus près, même s'il les connaissait, et les avait répétés des centaines de fois. Parce que même s'il ne l'avait vu en scène que deux secondes, il avait bien compris qu'elle savait y faire, et c'est un euphémisme de le dire. Il étudia les moindres gestes d'Ikari, les appliqua à lui même en essayant de rester le plus fidèle possible.

Si l'on pouvait dire une chose du gamin du haut de sa dizaine d'année, c'est qu'il était agile, dans les prémices du style libre et aérien dont on pourrait le qualifier plus tard, il se laissait déjà tomber en arrière pour propulser son ou ses pieds dans la figure de son ennemi. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, ça a toujours été son attaque préférée. Mais pour l'instant, l'heure était aux préparatifs, et il lui tardait de voir ce que cette Ikari prévoyait pour le plat principal.
Sato Ikari
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Sato Ikari
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Sato Ikari
Dim 7 Juil 2024 - 14:48
L’imitation est la meilleure forme de flatterie, pour les singes sans talent. Est-ce qu’il était encore trop jeune pour avoir sa propre routine d’échauffement, ou bien peut-être qu’Ikari avait laissé une telle impression sur lui qu’il se mettait en tête de reproduire ses mouvements, en jugeant que si elle le faisait, ils devaient être corrects ? Cette théorie lui plaisait, elle le laissait donc faire son petit singe, jusqu’à ce qu’elle finisse et que les premières gouttes de sueur commencent à perler sur son corps.

“Es-tu confiant en ton karaté, poids plume ?”

L’art martial aux mains libres par excellence, une base apprise systématiquement aux élèves, qu’importe leur carrure ou leur expérience, avant d’en apprendre encore plus. Elle ne connaît pas beaucoup d’élèves qui gardent leurs bases du karaté à cœur, et pour cause, le karaté ne permettait pas l’utilisation d’une arme, et les reliques occultes sont une arme importante des exorcistes. Même si, pour Ikari, l’arme qu’ils devraient toujours garder à l’esprit, c’était leur propre corps. Avant de flirter avec une concubine à la lame affûtée, ils devraient tous réaliser que leur premier et plus puissant amour, ce sont leurs poings, leurs doigts, et leurs jambes.

“Nous allons faire un Ju Kumite, toi et moi. Rien de plus simple, si ce n’est que les miens ont une règle encore plus simple. Tu dois suivre mon rythme, et ne pas le dépasser.”

Pour ce faire, elle posait au sol un métronome qui allait matérialiser les secondes s’écoulant par des petits “tics”. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il comprenne  tout de suite l’intérêt de cet entraînement, du moins pas avant d’avoir été malmené un peu par ce dernier. Rien de bien trop violent, ce n’est que son premier jour, mais si elle lui a donné la consigne de ne pas dépasser son allure, c’est que s’il le faisait, des conséquences allaient être encourues.

Elle se mettait en position, comme c’est elle qui lançait l’allure, elle se décida à frapper en première. Un coup-de-poing, mais il était si lent qu’il n’avait rien d’un “coup”, à vrai dire, même le Tai-Chi semblait plus rapide que ce qu’elle faisait, et pourtant, ce n’était même pas un art martial de combat. Cette folie avait une raison simple, elle n’était pas là pour entraîner la force ou la vitesse de ce jeune homme, le reste des instructeurs pouvaient faire ça tout seul, elle est là pour entraîner sa maîtrise. Ce qui sépare un artiste martial d’une brute, c’est le contrôle, de soi, de son adversaire, de son environnement, non sa force physique.

La lenteur des coups se retournait vers les deux artistes martiaux, demandant bien plus d’effort à leurs muscles pour garder leur allure, et leur attention complétement sur leur adversaire. Mais Ikari pratique ainsi seule depuis des années maintenant, si bien qu’elle connaît chaque muscle se contractant pour le moindre de ses coups, et comment ils se contractent. Même si c’est lent, à une vitesse qu’un amateur pourrait atteindre, le majeur du frelon touche le front du jeune génie. Perdu, et relativement peu de temps une fois l’exercice lancé. La raison de sa défaite, qu’elle soit par inattention de sa part, ou parce qu’il n’avait pas réussi à remonter sa garde à temps, prouve une chose. Ikari est tout simplement plus subtile que lui dans son style de combat, et plus expérimentée.

“101 secondes. Je veux qu’avant que le soleil ne se lève, tu tiennes trois minutes. Tu comprends ce que cela représente, n’est-ce pas ?”

Il allait devoir tenir 180 secondes sans qu’Ikari ne gagne la joute, presque le double du temps qu’elle a mis pour le mettre en échec. Le sous-entendu était aussi qu’elle ne le libèrera pas tant qu’il ne réussira pas, ou que le soleil ne se lèvera pas, et comme ils étaient en hiver, cela allait être long. L’ultimatum a dû le secouer, ou il était tout simplement trop excité, parce qu’il dépassait le rythme que lui imposait le frelon. Cette dernière balaya donc ses jambes d’un geste dénué de superflu avant de frapper sa paume contre son thorax, l’envoyant reculer de quelques centimètres.

“Trop rapide. Recommence.”

Qu’est-ce qu’elle a fait ? Il devrait le comprendre bientôt, elle a vidé ses poumons alors qu’ils se remplissaient d’air, de force. Il allait cracher pendant un petit moment, le temps de reprendre son souffle, mais c’était l’une des meilleures manières de le punir sans laisser trop de séquelles. Au pire, il apprendra à mieux réguler son souffle comme ça, c’est en souffrant qu’on apprend à ne plus souffrir.
Daisuke Sato
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Daisuke Sato
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Daisuke Sato
Mar 16 Juil 2024 - 23:08
La question méritait réflexion. Après tout, il n'avait que dix ans. Voilà quatre ans qu'il était entraîné à la dure. Il avait déjà passé son premier monastère à Shikoku, dans un climat mi tropical mi marécageux, pour changer dans les montagnes enneigées de l'Hokkaido. Il avait travaillé son physique dans deux environnements distinct mais tout aussi rude lorsqu'on y allait pour s'entrainer.  Est-ce qu'un gosse a confiance en son karaté après quatre ans de dur labeur sur son corps et son physique ? La plupart des enfants ici diraient qu'ils ont encore besoin d'exercice, qu'ils ne sont qu'aux prémices de leurs performances.

"Ouais, bien sûr. Sensei."

Daisuke Sato était de ceux qui ne se laissaient jamais faire. Daisuke Sato était de ceux qui avaient une confiance inébranlable en eux. C'en serait presque attendrissant si ce n'était peut-être l'un de ses plus gros défauts, en ce temps là, car il ne faut pas pousser son courage malgré une méconnaissance de ses capacités. Contre un autre adversaire de son âge, ça irait. Contre sa professeure ? Au vu de la personne que les superviseurs avaient dégotés, elle ne lui ferait pas de cadeau dans son enseignement. Au vu, du point de vue de l'héritier, du flow qu'elle dégageait, il était persuadé qu'elle ne ferait pas une seule erreur au niveau de ses mouvements, quand bien même elle pouvait se permettre devant le gamin qu'il était : il ne ferait pas la différence. Oui, quand bien même il avait dit être sûr de la maîtrise de son karaté.

Le jeune homme écouta ses explications. Rien de plus simple, en théorie, si le petit n'était pas déjà hyperactif. Le premier coup de poing de l'instructrice sembla durer une éternité. Il haussa un sourcil d'étonnement, s'attendant de base à devoir aller plus vite que la lumière, comme il imaginait tout les entraîneurs les plus qualifiés, et vu comment elle avait semblée rapide lorsqu'elle l'avait "sauvée" d'un second coup de bâton. Que nenni. L'attaque fut lente, tant et si bien qu'en réalité elle n'avait rien d'une attaque. C'était plus un étirement, ou le genre de geste qu'on montre au ralenti pour bien comprendre le mouvement. Sauf qu'il fallait absolument suivre cette cadence. Une torture. Il ne pouvait pas vraiment se permettre de regarder le frelon bizarrement. Seigneur, il avait envie de mourir, en cet instant. Rien a voir avec les soirées endiablées avec Okiku et Hanabi, il allait devoir déployer son bras, son avant bras, sa main, son poing, d'une vitesse exagérément lente. Et pourtant, même à cette allure, Ikari parvint à le battre.

Il n'arrivait pas a comprendre la teneur de l'exercice, pourtant, il s'acharna, curieux et désireux d'aller au bout, même si ça semblait rude et insurmontable pour sa part. Elle savait très bien ce qu'elle faisait, un tel exercice n'avait pas été monté de la sorte pour rien. Daisuke Sato n'est pas de ceux qui abandonnent, quand bien même ça semble compliqué d'aller au bout. Lorsqu'elle lui expliqua plus en détail ce qu'elle attendait de lui, il fut pris d'une poussée d'adrénaline. La première chose qui lui vint à l'esprit, c'est que ça n'allait pas être de la tarte, mais qu'il viendrait tout de même a bout du défi. Mais finalement, dès le premier essai, dans son envie de dépasser son instructrice, il alla tout de même bien trop vite. La punition arriva bien rapidement, et le jeune héritier termina au sol. Le geste à la fois fluide et rapide du frelon, bien loin de le vexer, lui fit pétiller les yeux d'une lueur nouvelle, fixant le plafond avec des étoiles dans les yeux. Un sourire s'afficha sur son visage. "Coooooooooool" pouvait-on l'entendre penser. Mais il songea bien vite que ça n'allait pas être cool longtemps, s'il se faisait balayer de la sorte à chaque fois qu'il commettait une erreur. La toux qui le prit était bien assez contraignante, il n'avait aucune envie d'encaisser ça 50 fois.

Il passa une bonne partie de la nuit ainsi, sans pouvoir se calquer au frelon. Le mental commença a manquer, parfois dépassait il la cadence au bout de quelques secondes, parfois allait il trop lentement pour assurer, mais il n'était jamais au bon tempo pendant le nombre de secondes requis. Parfois, son esprit vagabondait au lendemain, où il devrait faire le même exercice que les autres, et a peine fut il déconcentré à cette pensée qu'il faisait une erreur dans l'épreuve imposée. Mais au bout du compte, malgré quelques errements, il parvenait toujours à se remettre dedans, quand bien même il n'allait pas au bout  des petites minutes. La maîtrise d'Ikari était impressionnante, de ses yeux d'enfants. Au bout d'un certain temps, il comprit que l'exercice n'était là que pour le rendre conscient des moindres gestes qu'il faisait, ça devenait évident. Assez lent pour être insupportable, assez rapide pour gagner la joute. Tout n'était qu'affaire de maîtrise.

Au bout d'un certain temps, il commença a se faire au rythme. Et au bout d'un certain temps, il vint a bout de l'exercice, malgré la fatigue, malgré l'épuisement, malgré les muscles tremblant, à force de concentration extrême. C'est comme passer une dizaine d'heure quand on est un enfant sur un boss de jeu vidéo. C'est du moins la comparaison qu'il ferait de ces évènements à l'école de Tokyo, des années plus tard. Les jeux vidéos, à cette époque, il ne les connaissait pas encore, alors c'était assez inédit pour lui. Quand il jouerait à Dark souls, il comparerait les boss à un entraînement d'Ikari, du coup.

En tournant la tête vers une fenêtre il comprit qu'il commençait à faire jour. Qu'il gagne ou qu'il perde, l'exercice n'aurait pas duré une heure de plus. Mais la satisfaction était là. Il avait réussi à tenir. Bien sûr, il y était parvenu quasiment 5 secondes par 5 secondes, et encore, de manière assez inégale. Si Ikari l'avait sanctionné à chaque fois qu'il avait dépassé le timing, il devait être recouvert de bleus. Dans la merde pour le reste de la journée, souffrant le martyr physiquement, mais victorieux. Bien sûr, si elle avait augmenté le temps de quelques secondes, il aurait sûrement perdu. Et il aurait recommencé au lendemain. Peut-être même qu'il recommencerait demain, en fait, on en savait trop rien avec ces tordus d'instructeurs. Mais en se redressant après être tombé au sol suite à sa réussite, il offrit un sourire malicieux à son instructrice.


"J'suis pas fier d'avoir mis tant de temps. Mais Hanabi dit qu'il y a pas de petites victoires."
Sato Ikari
Fléau de classe 1 - Membre du Culte Astral
Sato Ikari
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Sato Ikari
Lun 22 Juil 2024 - 11:55
L’impatience, l’excitation, l’insouciance, l’ignorance, tant de défauts propres à l’enfance que ce monastère avait pour but de poncer. Talentueux ou non, ce Daisuke restait un enfant, et ce Ju Kumite en attestait. C’est le devoir des plus expérimenté de faciliter la croissance de leurs cadets, et de corriger les défauts qu’ils ont eux même dus corriger. Il pouvait se réjouir, il a réussi un défi que Katchushi n’avait pas réussi en une nuit, mais trois, et avec un professeur qu’elle juge moins fort qu’elle. Même si elle se retenait pour un premier entraînement, c’est fascinant qu’un si petit être peut contenir tant de promesses.

Ikari - “Elle a raison. Peu importe la méthode, une victoire est une victoire, il n’y a pas de récompense lorsque l’on perd dans l’honneur, si ce n’est de la gratification personnelle. Une défaite est une défaite peu importe les circonstances, que je me sois retenu, que ce ne soit qu’un entraînement, que tu es un enfant. En fin de compte, tu as gagné le défi, et donc je l’ai perdu.”

Elle s’agenouillait, tapant ses hanches pour faire signe au jeune Sato d’approcher, avant de l’allonger pour ne garder que sa tête sur ses jambes, lui servant en quelque sorte d’oreiller. Il allait devoir profiter de l’heure qu’il lui reste pour se reposer, pas la peine de l’envoyer à l’autre bout du monastère pour ça. Puis, cela lui donnait du temps pour lui apprendre des leçons qu’ils n'enseignent jamais à son âge.

Ikari - “Poids-plume, sais-tu pourquoi les arts martiaux ont vu le jour ?

Pour que les faibles puissent battre les forts par la technique, et non par le talent. C’est là le but des arts martiaux, compenser ce que la nature ne t’a pas offert avec tes efforts, pour que n’importe qui puisse devenir fort s’il s’en donne les moyens ? Non, c’est bien plus simple que ça.

Ikari - “Les humains encore primitifs ont vu l’efficacité des mouvements de prédateurs émérite comme la mante religieuse, et ont décidé d’en copier les mouvements pour que leurs poings fassent plus de dégâts, pour que leurs mouvements soient plus difficiles à bloquer, pour que leurs attaques soient impossibles à éviter.

Elle utilisait ce même principe avec son poing du frelon, les arts martiaux tirent leurs racines dans le monde animal en grande partie, la spiritualité ne vient qu’en seconde place. Être un artiste martial, c’est être un animal avant d’être un humain.

Ikari - “Les arts martiaux ont été créés pour détruire de manière contrôlée, on peut dire qu’ils existent pour emprisonner la violence inhérente des hommes, pour la concentrer. Les penseurs des arts martiaux corroborent cette pensée, qu’un artiste martial est maître d’abord de soi, puis de son adversaire.

Ikari récupère son métronome, s'arrêtant et le reposant, avant de continuer en regardant directement son élève. La philosophie, ce n’est pas son truc, mais c’est quelque chose d’important qu’elle lui dit là, parce que c’est essentiel pour être un meilleur artiste martial.

Ikari - “Si je t'entraîne aussi lentement, c’est pour que tu ne pratiques que ta technique, et non ta force ou ta vitesse. Tu pourrais frapper de toutes tes forces, sans techniques, ton coup n’aura pas plus d’effet que la droite d’un ivrogne. Maîtriser tes muscles, doser ta force, garder ta concentration sur ton adversaire, agir sans le penser pour que ta réflexion soit utilisée sur le temps d’après, et celui d’encore après. C’est ce que je vais t’apprendre.

Temps écoulé, cela va bientôt être l’heure de l'entraînement classique. Elle conclut néanmoins sur ça.

Ikari - “Au coucher du soleil, revient dans cette salle. Nous reprendrons là où on s’est arrêté, sans limite de temps cette fois-ci.”
Daisuke Sato
Élève de 3ème année - Tokyo - Classe Semi 1
Daisuke Sato
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Compétences
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Sort inné: Noble Truth - 900
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Daisuke Sato
Ven 26 Juil 2024 - 15:47
C'était une époque où Daisuke ne respectait pas beaucoup de supérieurs. Mais c'était une époque où la seule qu'il appelait professeure en ces temps avait toute son estime.

Il n'était pas tellement d'accord avec elle, déjà à ce moment, sur son point de vue. Il n'était pas question de gagner ou de perdre pour elle, pourtant, il savait qu'elle pensait chaque mot de ce qu'elle disait. Quand bien même elle se retenait, ce n'était que pour qu'il puisse suivre à un rythme envisageable. Forcément, si elle se donnait à fond, il serait encore là l'année suivante. Mais à son niveau, elle ne lui faisait tout de même pas de cadeau. Elle semblait franche, sincère et droite, parlait lorsque c'était nécessaire, semblait mystérieuse et imposante. Elle avait été désignée comme étant son enseignante, mais Daisuke l'avait également choisie. Il aurait pu faire le renégat et n'en faire qu'à sa tête, comme à son habitude, passer du temps dans la cage aux fléaux en lui en faisant voir de toutes les couleurs jusqu'à l'agacer assez pour la faire abandonner. Mais Ikari avait une présence, une maîtrise, une aura qui donnait envie au jeune héritier de suivre ses pas. Peut être était ce parce qu'il était facilement impressionnable, du haut de ses dix ans. Et surtout, même dans le futur, Daisuke saurait en quelques secondes qui était digne d'être dans son cercle d'ami. Généralement, dès l'instant où il voit, il sait. Et Ikari, a l'instant même où elle avait repoussée son collègue, il avait comprit qu'elle serait importante pour lui.

Lorsqu'elle s'agenouilla, il la rejoignit, sans vraiment comprendre ce qu'elle attendait de lui. Et puis, se laissant guider, il se retrouva la tête sur ses jambes, allongé pour profiter d'un instant de calme avant que la tempête ne repointe le bout de son nez pour l'entraînement quotidien. Le répit, cependant, n'allait vraiment être que de courte durée, et il se demanda s'il était vraiment sage de dormir pour le peu de temps qu'il restait. Mais Ikari ne comptait pas rester silencieuse. Il n'en fut pas dérangé, néanmoins. Peut-être que le silence aurait d'ailleurs été trop pesant. Il n'avait jamais eu l'habitude d'être dans cette position, même avec sa propre mère, quand il était plus jeune. C'était bizarre, mais c'était reposant. Relaxant. Un léger sourire flotta sur son visage, pendant qu'elle lui parlait. Ikari était surprenante. Il ne l'aurait jamais cru si dure, tout en étant aussi ... Protectrice ? La plupart des instructeurs n'en auraient rien eu a foutre, qu'il soit fatigué. Ils l'auraient remis au travail à coup de cravache, et il aurait dû y mettre plus d'ardeur s'il ne voudrait pas subir une punition digne de ce nom.

Cependant, même si l'instant détente était cool, Daisuke se permit quelques instants de réflexion sur sa question. Pourquoi les arts martiaux ont été créés ? Non, ils ne lui apprenaient pas ça, au monastère, mais l'héritier n'avait aucun doute que la réponse pouvait se situer dans la bibliothèque. Pour toutes leçons supplémentaires et philosophique, nul doute que l'information se cachait dans un livre, perdu et entourés parmi d'autres ouvrages. Daisuke n'était pas spécialement bon élève, et la culture emmagasinée en cet endroit ne l'intéressait guère pour le moment. Si dans le futur, il bouquinerait quelques pages, il n'aura pas de nombreux romans a son actif.


"Aucune idée."

Autant jouer la carte de l'honnêteté, et si son ignorance aurait pu, une nouvelle fois, être réprimandée, son professeur ne s'en étonna guère et poursuivit sur ses explications. Des explications qui coulaient de source finalement. L'homme s'est toujours inspiré de quelque chose. Si dans l'imaginaire collectif, on aurait pu imaginer que ces arts aient pu être inventé par un homme seul qui s'emmerdait, un héros de légende ou un dieu encore au dessus de tout ça, la raison était bien plus simple : les hommes utilisaient des techniques qu'ils avaient identifiés chez les animaux. Pas étonnant ainsi que des techniques se nomment griffe du lion, poing du singe ou charge de l'ours, et que des écoles d'art martiaux aient également des noms d'animaux. La suite du discours était tout aussi logique. Même dans l'exorcisme, on nous apprenait que les sentiments nous faisait plus de mal qu'autre chose. Dans l'exorcisme comme dans la religion bouddhiste, d'ailleurs. Un gars en colère va complètement diviser son énergie dans tout son corps. Pas de concentration, pas de discipline, une proie facile. C'est quelque chose qui marche aussi avec l'amour, au niveau de la philosophie Sato. Un sentiment pourtant pur qui empêche d'être complètement détaché.

D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, est-ce qu'Ikari était détachée ? Il n'en était pas certain. Elle ne contenait nulle colère ou nul agacement, a en juger par le bourdonnement qu'elle laissait échapper lorsqu'il était arrivé devant elle, mais au moment où il avait commencé a parler, elle s'était calmée. En fait, c'était trop tôt pour le dire. Même avec le comportement bienveillant qu'elle avait a présent, ce n'était peut-être pas l'idéal de détachement prôné par les Sato. En fait, à cet âge, Daisuke n'avait pas toutes les clés en main pour comprendre ce qu'était, que le véritable détachement. A l'école six ans plus tard, il ne le serait et ne comprendrait toujours pas, mais aurait l'impression de l'être. Alors a dix ans, c'était quelque chose de complètement abstrait.

Mais alors que l'explication faisait son chemin, il comprit mieux le pourquoi du comment. Et une petite lampe s'illumina dans son crâne. Elle était inspirante, Ikari. Même si ça semblait être une base, sans elle, il n'aurait pas penser à un tel exercice, dans ce but. Et finalement, c'était primordial. Il ne savait même pas si les autres élèves seraient formés de la sorte. Si le défi lui avait semblé chiant, toute la nuit, et qu'il avait été stimulé par le fait d'en venir à bout, il comprenait maintenant qu'il était essentiel. Il lui permettrait de ne pas se disperser.

Mais la fin de la nuit et de l'entraînement pointa le bout de son nez. Si Ikari pourrait sans doute se reposer et reprendre des forces, ce n'était pas le cas du jeune garçon, qui croulait de sommeil. Il lui serait trop compliqué de tenir, et l'idée lui vint de se faire punir pour finir dans la fosse aux fléaux, et profiter de la tranquillité à l'intérieur pour dormir, c'est dire à quel point le mental de l'héritier était détraqué tant il ne faisait pas CALME à l'intérieur. Il se leva donc. Il voyait flou, et il failli presque retomber sur ses fesses tant il avait du mal à tenir debout. On aurait dit qu'il était bourré, et pourtant, il n'était pas sorti au village avec Okiku. Enfin, il ne sortait pas toujours bourré avec Okiku. Il buvait en cachette. Et pas souvent. Enfin bref.


"Merci, Ikari-sensei. C'était trop cool."

Et il sourit de toutes ses dents. Daisuke qui complimente un professeur, on ne voyait pas ça tous les jours, vraiment. C'était déjà une preuve qu'il l'appréciait, et sans doute ressentirait il toujours ce sentiment à son égard, quoi qu'il arrive.
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