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Hanabi Sato
Indépendant
Hanabi Sato
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Hanabi Sato
Ven 14 Juin 2024 - 0:04
Hanabi dansait, et sa playlist l'emmenait avec elle sur d'autres rythmes. Pour autant, si elle semblait légère et complètement contrôler sa situation, elle n'esquivait pas tous les coups. Plusieurs cartes fendirent dans les plis de sa jupe, et dans un froufrou de tissu, ouvrirent sa peau. Mais Hanabi dansait et dansait encore, faisait voler les fleurs comme des flèches, un coup pour le ciel, un coup pour ses adversaires, si l'une était infusée, l'autre ne l'était peut-être pas. Elle s'improvisait autant Dua Lipa que Houdini, sur le même air. Changement d'ambiance drastique pour la deuxième phase d'une bataille qui prenait tout autant d'ampleur.

Le deuxième acte débutait par un échange piquant entre les deux hommes. Dans un même temps, la toute première fleur lancée dans les airs par l'archère retombe non loin d'elle. Un peu plus de 96 secondes. Mais Hanabi ne comptait pas rester en arrière-plan. Elle n'était pas un personnage secondaire, vivait sa vie comme elle l'entendait, et dans son livre, elle était héroïne peu importe qu'il s'agissait d'un roman d'aventure ou d'un récit de vie, de fantastique ou de fantasy, d'une intrigue policière sous couvert d'un meurtre horrible, ou d'une nouvelle plus courte que l'existence d'un papillon de sa dernière naissance à la minute de sa mort. Elle le vivrait intensément, passionnément. Avec autant de fougue que d'émotions. Avec autant de rage que de sentiments.
Hanabi fendit la brume sans trop s'en soucier, se fiant à l'attitude de son partenaire de crime qui lui ne semblait pas s'en inquiéter. Il ne lui restait que trois fleurs maintenant, et ses flèches lui manquaient cruellement. Elle tira ses derniers projectiles en direction du maître du fléau, avant d'esquiver les silhouettes sombres s'avançant vers lui, la forçant à reculer tant elles étaient nombreuses si bien qu'elle se réfugia finalement derrière Hanzo.

Elle le suivit dans son ombre, profitait de cette pause bienvenue pour reprendre son souffle tout en écoutant les deux exorcistes parler. Si elle avait craint que le fléau ne les attaque de nouveau, il n'en eut pas le temps et finit lui aussi assiégé littéralement par un attroupement d'étrangers en uniforme. Hanabi ne comprenait pas grand chose, mais à la détente relative qu'affichait son complice, elle sut que ça venait de lui. Accrochée à ses lèvres cachées derrière son masque, elle ne ratait rien de sa prestation sur le devant de la scène, et revit à la baisse ses propres ambitions. Peut-être qu'aujourd'hui, c'était lui le personnage principal après tout.

Le regard blond rivé sur le manteau à fourrure dans le dos du mercenaire s'éclairait d'admiration à mesure qu'Hanzo débitait la véritable nature de son sort inné. Lui qui lui parlait de courage, peu avant, il n'en manquait assurément pas. Et enfin, elle sut, et si le poignard traversa la chair du vieil exorciste dans un rictus de douleur, c'était un grand sourire qui fendait le visage de la jeune Sato.
Du génie.

Hanzo était impressionnant, mais elle n'eut juste pas le temps de le lui faire savoir que tout alla de nouveau très vite. Une barrière, toutes les versions de Jack qui se jetaient dessus, un mouvement étrange du fléau, un clac-clic de son horloge et les aiguilles qui entamaient leur course en sens inverse, Hanzo qui levait son arme dans la direction de la pendule...

« Tire, Hanzo ! »

Si le coup partit, elle ne le sut jamais.
Elle se retrouvait dans la elle d'il y avait deux minutes, sans souvenir de ce qu'il venait de se passer. Elle atterrissait devant le maître des fléaux, d'un revers lui renvoyait sa carte... et il bloqua sa jambe avant qu'elle n'ait pu finir son mouvement, balançant de ce fait le projectile chargé de rouge qui explosa contre une maison de l'autre coté de la rue. Comment avait-il su ?
Sans délicatesse, la fit-il pivoter sur sa jambe d'appui, et força la jeune archère dans un ciseau qui la déséquilibra complètement. A peine eut-elle le temps d'attraper le manteau vert à fourrure dans sa chute pour emporter Hanzo avec elle et lui éviter les détonations de Matsuri, dans les tirs qu'il venait d'effectuer sur le fléau.

Hanabi bloqua un coup de pied sur son ventre, et le vieux en profita pour faire glisser son arc plus loin comme elle l'avait lâché. Mince, pourtant, lorsqu'elle l'avait attaquée, elle avait été certaine d'être rapide et c'était un coup qu'elle ne lui avait jamais fait... pas vrai ? A moins que... Hanabi renvoya avec force la jambe de son adversaire pour éviter la faucille du fléau qui s'abattit à son emplacement sur le sol après qu'elle ait roulé pour esquiver.
Mais s'ils avaient fait un retour dans le passé, comment se faisait-il qu'elle ne soit pas dans l'auberge de nouveau ? Le sort avait-il pu être incomplet ? Hanabi ramassa son arc en se relevant, et tira des fleurs dans le seul but de faire autant diversion que possible. Sa première fut pour le ciel et le compte se fit de nouveau, silencieux, dans son esprit. Il y avait quelque chose d'anormale. Elle sentait qu'elle avait utilisé plus d'énergie occulte que le laissaient présager ses souvenirs. Elle venait à peine de rentrer dans la bataille, et pourtant, il lui semblait avoir déjà infusé plus que de mesure son sort.

Hanabi se réfugia sous le comptoir de la boutique souvenirs du village, au passage enfila un chapeau de paille, avant de balancer quelques autres fleurs sur leurs ennemis en tentant de déjouer les cartes pour laisser leur place aux balles d'Hanzo, ou inversement. L'une d'elle lui renvoya sa flèche, et elle esquiva d'une roulade la poutre de la devanture après l'explosion de Matsuri. De nouveau en plein milieu de la rue, Hanabi relançait son ballet. Mais son adversaire semblait d'avance savoir quel projectile était infusé, et lequel ne l'était pas. C'était troublant tant cela avait l'air facile pour lui. Hanabi se fit cisailler les jambes et les bras par quelques cartes, sans que cela ne vienne troubler sa danse. La fleur lancée au ciel retomba devant elle. 96 secondes.

La jeune Sato s'arrêta, alors que les deux hommes entamaient la deuxième partie du combat. Quelque chose clochait. Les révélations d'Hanzo, la brume qui se formait... mais le vieux signa un mudra comme s'il savait ce qui allait arriver et tandis que le fléau s'immobilisait dans un grincement de ses rouages maléfiques, Hanabi eut une impulsion soudaine. Là, entre deux aiguilles, une balle.

« Tire, Hanzo ! » lui cria t-elle, à la fois dans l'urgence et dans une immense détermination, tout en le coupant dans son discours.

Claquement de doigt.
Jack en masse.
Matsuri éclate.
Bouquet final.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Ven 14 Juin 2024 - 16:51
Les balles du Uzi percent les bras frêles du fléau, la balle de Desert Eagle dans le ventre le fait reculer et tituber. Il se sent happé par l'arrière, soudain, et sa capuche le sert un peu - beaucoup - trop. Mais ça ne dure qu'un instant, et s'il flippe quelques instants pensant que la jeune femme - qui a ramassé des fleurs et des cailloux tout en ayant expliqué un plan en prenant une branche et touchant la terre - lui a touché la nuque, il se ressaisit bien vite vers une pensée plus importante : pourquoi une fois encore elle le prend par surprise. Ses balles explosent dans le corps du fléau, ce qui l'expulse et cette fois le renverse totalement, mais vivace, il ne manque pas de se relever dans l'instant. Mais ce n'est plus tant le monstre qu'il regarde, plus qu'Hanabi. Cette dernière semble en difficulté, assaillie par le fléau et son maître dans le même temps. L'expérience du vieux semble lui servir contre la fougue de la jeunesse ... Mais Hanzo est un professionnel. Et surtout, il dispose de Jack, et aussi fort que puisse être le vieil homme, il ne peut pas contrer le sort étendu de l'éventreur, qu'importe lequel il décide de choisir entre le groupe, le démon ou autre chose. On dit que la puissance d'un exorciste est déterminé dès la naissance : le meurtrier le plus connu de tout les temps contre un sort d'attraction ... C'est comme agiter de rôti au loup affamé.

"Vous avez tentés ça tellement de fois. Vous le savez au fond de vous même. Je connais vos sorts, vos petits secrets. Vous avez déjà tout tentés."

Et si la seconde partie du combat commença pour Hanzo et son adversaire, il était tout autre pour Jack, celui qui l'accompagne depuis ce matin. Le sort, bien conscient d'avoir été rembobiné quand Hanzo a tiré sur l'horloge du fléau, a rapidement réfléchi pour contrer le sort. Si ça continuait ainsi, Hanabi et le membre de l'ordre occulte n'auront bientôt plus d'énergie en réserve, assurant la victoire du maître des fléaux qui ne perd que très peu au fil du combat : son sort semble être l'attraction, c'est le fléau qui encaisse le gros de la charge. Et même en deux contre un, vu comment il semble retenir les mouvements de la jeune femme, et Hanzo n'ayant rien d'un combattant aérien, au contraire même plutôt statique ... Il fallait trouver quelque chose pour renverser la donne.

Il rentra dans l'auberge, et se dirigea vers les cuisines et l'arrière salle. Tout ce qu'ils n'avaient pas pu fouiller auparavant. L'aubergiste s'y trouve. Il ne le remarque pas, néanmoins. Logique, mais l'homme dont il occupe l'esprit a eu ses doutes, pendant un temps. Jack l'a soupçonné, mais comme il l'a déjà dit : trop simple. Il a dû se faire influencer par leur adversaire. En quelques secondes, le meurtrier de Whitechapel fait absolument tout le tour du rez-de-chaussée ... Et puis, une cave. Il pénètre à l'intérieur pour voir un abri de fortune. Des cartes, ce qui semble être des objets maudits plus ou moins utile, des symboles ... Tout ça serait intéressant pour qui mène une enquête sur ce type et le groupe qu'il a décidé d'intégrer. Malheureusement, Jack à autre chose a penser, et pas sûr qu'Hanzo en ait quelque chose à foutre après ce combat éreintant. En revanche, le carquois avec bon nombre de flèche ... Il a une idée assez précise d'à qui ça pourrait servir. Il remonte quatre à quatre et trouve une Hanabi en train d'hurler un ordre à Hanzo que ce dernier exécute après avoir conclu sa tirade avec un autre flic.


"Hey, ça pourrait t'être utile" lâcha t-il non sans la charmer d'un clin d'oeil. "Tellement utile que ça mériterait une ptite récompense, et j'entends par là une gros..."

Pas le temps de finir sa phrase en lâchant le carquois, attiré par la carte du vieil homme, il depop presque de la vue du petit rayon de soleil qu'il souhaite attraper dans ses filets. Dans le même temps, Hanzo tire ... Et l'horloge s'emballe. Hanzo se retrouve à parler de la nature de son sort. Il se retrouve une minute après dans la chambre, avec Hanabi, désemparé du départ soudain de Jack. Il se retrouve à se faire engueuler par la jeune femme, sans comprendre pourquoi. Il se demande pourquoi il s'apprête à retirer une flèche empreinte de Matsuri, alors qu'il se battait avec le fléau juste avant. Et puis, il se retrouve de nouveau devant le fléau, qui porte ce qui semble être ses mains à son oeil unique, une horloge sans aiguille. Il titube, et soudain, après un bruit guttural, il se met à écraser les Jack qui tentent de le faire chuter.

Hanzo ouvre son blouson, où sont stockés à l'intérieur les balles nécessaires pour continuer sa propre partition. Bien sûr, que les balles de son arme maudite de classe trois, il n'a pas non plus une large parka pour des munitions de mitraillette.

Il en recharge une, et regarde en direction de sa camarade. Elle se bat en ayant visiblement retrouvée son carquois. Il va falloir faire preuve de discernement et de tactique, ici. Il donne l'ordre à ses invocations de se diriger vers le fléau, pour le retenir, laissant l'ennemi d'Hanabi avec moins de problèmes a gérer. Malgré tout, il reste quelque peu amoché. Mais s'il croit pouvoir être uniquement en face à face en pensant qu'Hanzo à trahit sa compère, il se trompe lourdement. Car Hanzo lâche ses invocations à leurs affaire et se précipite à l'aide de sa comparse. Une balle est tirée, elle touche violemment le bras. Une balle de Desert Eagle est déjà sérieuse voire mortelle en temps normal, en étant un classe trois dans le vocabulaire de l'exorcisme ... C'est à peine si le vieux, pris par surprise, n'a pas le bras qui pend. Un bras qui pend ... Mais qui se régénère. Lentement, mais sûrement. Hanzo est de dos. Hanabi est de face. Pris entre deux feux, mais pas à court de cartes. Hanzo penche la tête sur le côté, devinant ses pensées, anticipant la suite. Le narguant presque, silencieusement, alors que sa mine ne change pas d'expression. Mais la Sato est habituée à danser, non ?
Hanabi Sato
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Hanabi Sato
Sam 15 Juin 2024 - 1:46
La détonation suivit de près son ordre, plutôt complainte, plutôt supplique. Si du coin de l'oeil elle vit Jack lui envoyer son carquois, et qu'elle tendit la main pour l'attraper, elle ne se vit jamais l'avoir entre les mains.
Et pourtant.

Hanabi tend un verre d'eau à Hanzo, dans sa chambre. Elle est pendue au bras de Jack, qui la traîne dans le village, dans un rire. Hanabi montre toutes ses dents à Hanzo, assise près de lui sur son lit. Elle court à vive allure ensuite, l'angoisse d'arriver à temps pour lui éviter une explosion. Hanabi tangue, Hanabi s'est perdue en même temps qu'elle perd le fil du temps. Elle titube.

La sensation du cuir de son carquois dans ses mains la rappela à la réalité et tout le brouhaha du moment présent assaillit ses tympans. Sans trop réfléchir à ce qu'il venait de se passer, elle s'appliquait à s'accrocher à la seule chose qui n'avait pas bougé depuis le début de leur départ des bois : le plan. Faire diversion, occuper l'ennemi. Ouvrir un champ d'action pour le viseur du mercenaire. Carquois trouvant sa place dans son dos, la mémoire musculaire prit le relais. Une flèche en place, arc bandé, elle ne faisait plus qu'un avec son arme. Ossature, tendons, muscles, tous travaillaient de concert pour mouvoir d'une impressionnante grâce et puissance son haut du corps. Sous sa chemise se dessinaient des bras forts entraînés depuis des années à manier un arc presque aussi grand qu'elle.
Elle se tourna vers l'adversaire qu'elle s'était désignée depuis le début de leur affrontement. Le vieux maître des fléaux lui balançait déjà des cartes, de son expérience ne se laissait pas gagner par le désarroi de voir la situation lui échapper.

Quoi que cela fut, Hanabi sut que c'était le signe que cette fois c'était la bonne.

L'oeil déterminé de l'archère ne lui fit pas rater sa cible. S'il tenta de dévier le projectile avec une carte en l'attirant vers son coéquipier de fortune, elle croisa cordialement la flèche d'Hanabi, laissant une griffure sur la joue de cette dernière. La flèche se planta, elle, dans la hanche. D'un juron, il l'arracha, et esquiva la volée que la Sato lui envoyait. Forçant la jeune femme à rester en mouvement, il ne pouvait pour autant faire travailler son sort. Hanabi n'utilisait plus le sien.
Mais elle visait au plus juste, et ses flèches étaient pointues comme des aiguilles, travaillées pour être difficiles à retirer sans arracher la chair. Son regard perçant calculait méthodiquement la trajectoire de ses projectiles. Et si d'une roulade elle devait éviter quelques cartes tranchantes, elle marquait aisément son pas d'un tir habile.
Respiration contrôlée, maintenue, calme et détendue.

Elle finit à six heures de son adversaire, tandis qu'Hanzo venait lui porter soutien à midi. Pris en tenaille, le maître des fléaux vit son bras éclater, tandis qu'Hanabi sentit la balle siffler près d'elle, soulevant le tissu léger de sa jupe, avant de finir sa course en explosant le bois de l'entrée d'une maisonnette. Mortelle.
Enfin... "Mortel", pensa-t-elle l'œil brillant à la fois d'admiration et d'excitation. Y'avait pas à dire, si elle adorait son arc, les armes à feu, ça avait de quoi mettre le feu. Et Hanzo était bon tireur en plus de ça. Sous ses airs nonchalants, il cachait ses talents. Pour autant, leur adversaire avait encore des ressources.

Hanabi se tendit, attendit l'instant où elle le vit entamer une volée de carte pour tirer en direction du ciel une flèche chargée. 96 secondes. C'était tout ce qu'il lui fallait. Elle les aurait.
Glissant sur le sol pour éviter les cartes balancées vers elle, elle concéda qu'une se plante dans sa cuisse après avoir sauté, arc bandé et armé. Le regard blond et déterminé croisa le fer avec celui de son adversaire. Mouvement osé, plein de témérité. Mais chez les Sato, on ne faisait rien à moitié. Surtout pas danser. Et pour ce genre de décisions, elle avait eu le meilleur professeur. Il eut à peine le temps de lever un bras pour se protéger de la flèche qui transperça la chair. Hanabi accusa un retourné de jambes dans ses côtes, mais loin d'elle l'idée de se faire expulser de la sorte : la corde de son arc trouva la nuque, et s'il l'envoyait sur le sol, elle en profitait pour l'emporter avec elle. Soulevé par la force physique d'un effet de levier de l'arc, elle présenta sur un plateau d'argent la face du maître des fléaux au Desert Eagle d'Hanzo. Si ça ne durerait qu'une demi-seconde, elle avait confiance : il ne ferait qu'une bouchée du plat principal qu'elle lui offrait.

Le dessert, lui, arriverait dans quelques secondes, et déjà elle hélait le garçon de café pour qu'on leur apporte l'addition.

« Jack ! » cria t-elle à l'invocation du meurtrier de Whitechapel, dans un sourire, alors qu'elle roulait vers l'arrière après s'être défaite de sa proie et avoir témoigné d'une détonation du canon d'Hanzo. « Vous seriez fort aimable de me donner l'heure, chéri. »

En d'autres termes désirait-elle qu'il leur envoie le fléau si possible. Ici-même. Et dans le plus beau des mondes, il le ferait dans les dix prochaines secondes. Timing parfait pour la diligence qu'elle leur avait commandé.
Elle se fendait d'un sourire carnassier, emprunté à son héritier, ou bien le lui avait-il emprunté, on ne savait plus vraiment. Armant son arc, d'un Rouge ardent, elle en tira la corde jusqu'au point de rupture. A l'instant propice tirera son projectile. Dans quelques secondes à peine, ce serait l'apothéose de leur petite fête improvisée.
C'était toujours les meilleures.

« J'espère que t'es prêt à vider tout ton chargeur, Hanzo. » lança t-elle pleine d'excitation à son attention.

Titubant, chancelant, le fléau horloge prit pour cible la première chose qu'il vit en la personne de la jeune Sato. Mais Hanabi ne tremblait pas.
Jack avait bien fait les choses. Quel homme si ponctuel. Et elle, elle ne ratait jamais sa cible.

« 3, 2, 1... JOYEUX NON-ANNIVERSAIRE ! »

Rouge partit de son arc.
Rouge descendit du ciel.
Jaune en pagaille déchargé de la mélodie du Desert Eagle.
Hanabi leva les bras en l'air, se fendant d'un rire presque frénétique.
Matsuri égayant le jour comme en pleine nuit d'une explosion formidable, à la fois des couleurs chatoyantes et de la chair du fléau et de son maître.

Si elle était un rayon de soleil, elle restait la fille d'Oroku Sato.

Et dans un flot, tous les souvenirs des quatre derniers jours lui revinrent. Leur première rencontre, leurs premiers mots échangés. Leurs incompréhensions, les doutes, les quiproquos. Les loupés, les regards échangés, les "et si ?" et les "pourquoi pas". Les plans échoués, les plans abandonnés, les plans remaniés. Les moments simples, comme cueillir ces putains de fleurs, ou partager ce déjeuner. Les moments d'angoisse où avaient volé leurs espoirs mais jamais leur détermination.
Quatre jours, riches, en émotions. En aventure.

Hanabi reprenait son souffle, tachée de son propre sang et de celui du vieil homme qu'elle venait de faire exploser. Le regard de comète s'accrocha à celui d'Hanzo, et elle lui offrit la première chose qu'elle lui avait toujours donné à chaque nouvelle rencontre avec lui : son sourire.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Sam 15 Juin 2024 - 23:40
Hanabi concède des points, pour mieux en gagner. Hanzo est statique comme un réverbère, toutefois, il reste une lumière sur laquelle sa camarade peut s'accrocher : au moindre faut pas du vieux, il est sanctionné dans l'instant. Toutes les lumières suivent le ballet de la danseuse, qui rayonne pourtant de son propre éclat : après tout, elle est le feu d'artifice de la soirée autant qu'elle en provoque, un tel sort ne peut aller à une autre personne qu'elle. Elle le porte si bien, après tout.

Alors si elle est la lumière, Hanzo peut-être son ombre. Il n'a que faire d'être utilisé comme un pion et un soutien. Le principal, c'est qu'il en finissent ici et maintenant, pour de bon. Il est derrière la caméra, pour capter la splendeur émanant de la dynamique exorciste. Le masque de peste, de son côté, tourne autour du maître des fléaux comme une hyène attend la proie qu'elle se fatigue. Mais peut-être accompagne t-il à sa manière sa comparse, enregistrant d'un angle différent le tournage mentalement. S'il envoie quelques cartes dans sa direction, Hanzo les esquive aisément : de toute manière, elles ne sont pas envoyées avec une grande précision, elles ne sont là que pour le ralentir ou le dissuader d'intervenir, il ne peut se permettre de tourner le dos trop longtemps à la jeune femme. Arrive le moment opportun : encaissant une nouvelle fois un coup, elle se sert de l'attaque de son adversaire pour se rapprocher également et lui rendre la pareille. Une ligne de tir qu'Hanzo ne peut décemment pas louper. D'un geste mécanique, produit en pur instinct en anticipation de ce qui se produit presque au ralenti dans son esprit tant s'en est prévisible, il lève son bras, appuie sur la gâchette, savoure la détonation comme si elle signe par la poudre la fin du jeu, se délecte du bruit du plomb traversant la chair de part en part.

Le sang coule de son torse, mais il coule de sa bouche, également. Hanzo penche sa tête de côté. Pisser du sang de la bouche, c'est le début de la fin. Hanzo ne comprends pas ce qui a poussé le type à vouloir rayer un village entier de la carte. Il n'en a pas grand chose à foutre, mais ça le rassure au moins sur une chose : il y a toujours plus fou que lui, dans ce monde de merde. Enfin. Pas sûr que ce soit SI rassurant. Peut être que le monde irait mieux, au contraire, s'il fini par être le plus fou de tous.


"On vous la rapporte en grandeur nature, mam'zelle !"

Si les coups de matraque peuvent, en soi, paraître insignifiant sur un fléau aussi impressionnant, ils sont tout de même perpétrés par un Shikigami qui a son palmarès dans l'histoire de l'humanité. Alors coup simple ou non, le puissant revers que lui offre un flic déterminé dans la jambe fait ployer le genou du monstre. Deux trois Jack le harcèlent d'une offensive sur ce qui semble être sa tête, et le reste, avec leur force physique, le traînent sur quelques mètres avant de le lancer à l'emplacement indiquée par la cheffe de chantier.

"Hmpf."

Il veut achever son adversaire, mais il ne voudrait pas retirer Hanabi du plaisir de son bouquet final. Alors, bien que ce dernier titube et tente tant bien que mal de refermer ses blessures grâce à l'énergie positive, Il pousse d'un coup de pied le maître des fléaux vers son animal domestiqué. De sa main gauche, il appuie sur la gâchette pour cribler de balles le vieil homme, qui se renforce d'énergie occulte pour éviter de prendre des dégâts trop majeurs, mais le sang gicle tout de même à divers endroits de son corps. De sa main droite, la cadence des tirs est plus éloignée, mais la puissance bien plus impactante, faisant tout de même frémir le fléau. Mais les explosions arrivent dans le même temps, et la résistance devient vaine tant pour l'un que pour l'autre. Brûlés, détruits, léchés par les flammes et grignotés comme par de l'acide en un instant, il ne reste bientôt plus rien d'autre que des restes de leurs ennemis. L'émerveillement, la folie s'empare d'Hanzo, qui devant l'enthousiasme d'Hanabi se met à sourire largement lui aussi. Il assiste au spectacle d'une star, en ce moment même. Pose théâtrale, personnalité attirante et lumineuse, rire pur et clair. C'est vraiment l'actrice principale qu'elle pense être.

Et tout revint. Dès la première seconde, il vient en tête à Hanzo que les souvenirs, c'est peut-être ce qu'il y a de plus précieux dans ce monde. Tout recoller lui montre d'autres perspectives, évalue de nouveau à quel point Hanabi est précieuse. Par son caractère conciliant, sa bienveillance, ses prises de décision. Il se souvient du moment où elle lui a tendue la pommade, de manière désintéressée, simplement pour qu'il aille mieux. Il se souvient de la première fois où il a décidé de l'aider. De la fois où il a décidé de faire cavalier seul pour la protéger et se protéger, surtout. Où ils se sont retrouvés et que dans la panique ils ont dû combattre dos à dos. A l'euphorie du combat même si perdu d'avance il l'était assurément. Les moments de joie, de doute, de confrontation, de peur et de colère. Des moments provoqués ensemble. Des moments qu'il n'oubliera pas, et qui flashèrent dans ses yeux et son esprit alors qu'ils se posèrent dans le même temps sur le sourire éclatant de sa camarade. Le sourire que lui rend Hanzo se remarque par le plissement de ses yeux.


"Plus long que prévu, hein ?"

Une référence à une phrase lâchée le deuxième jour et que le karma s'était empressé de corriger pas si longtemps après la tirade.

"Mais ça valait le coup, pour un tel bouquet. C'est relaxant, ça repose, après avoir autant galéré ces derniers jours."

La brume s'installe, une nouvelle fois, mais c'est pour remettre dans l'ombre et les ténèbres les flics ayant participée au double homicide, ne laissant dans la lumière que le Jack principal, le seul, l'unique qui les suit depuis la matinée.

"Sinon concernant cette récompense ..."
Hanabi Sato
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Hanabi Sato
Dim 16 Juin 2024 - 22:53
Chaleur dans son corps, chaleur dans son cœur.

Quel délice de se laisser emporter par les souvenirs de cette aventure de quatre jours, et elle comprenait bien mieux pourquoi toute la journée elle s'était sentie plus proche que de mesure de lui. Parce qu'ils avaient déjà tant vécu ensemble, parce qu'ils s'étaient serrés les coudes et que l'adversité rapproche. Parce que si les souvenirs leur avaient échappé, les sentiments restaient, et mine de rien, le corps n'oubliait rien lui. L'un et l'autre s'étaient habitués à leur présence, et ce qu'elle avait pris pour des facilités de communication avec lui n'étaient que les témoins silencieux du temps qu'ils avaient déjà passé ensemble. Des évènements qu'ils avaient affronté ensemble. Des bons moments, puisqu'il y en avait eu aussi, qu'ils avaient partagé.

Des étoiles plein les yeux, Hanabi Sato se laissait traverser par la vague d'émotions que leurs souvenirs en commun lui ramenaient. Le sourire d'Hanzo ne fit que démultiplier sa joie. Elle le devinait derrière son masque de peste, dans le plissement de ses yeux perçants mais qui, eux aussi, pétillaient intensément. Il eut pour elle des mots témoignant qu'il se souvenait de tout, lui de même, et le sourire d'Hanabi s'agrandit encore si c'était possible.

« Je suis malheureusement rarement à l'heure. » lui répondit-elle donc, pour faire écho à la voix du mercenaire de la même façon.

Hanabi, guidée par la joyeuse impulsion qui l'habitait, s'approcha de lui sans crainte. Ses orbes dorées éclataient en feu d'artifice de la même façon que Matsuri illuminait le ciel une nuit de nouvelle lune. Elle les levait vers lui, le masque pointant proche de son visage sans qu'elle n'en soit pour le moins intimidée, et ses mains jointes derrière elle dans une attitude joviale. Si elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, elle fut tout de suite interrompue par Jack qui leur rappela sa présence.
Et quelle présence.

La jeune archère se tourna vers lui, sa jupe pivotant avec elle dans son sourire. Elle concéda un léger rire à sa remarque clair et limpide, avant de s'approcher.

« C'est vrai, ça. » commença t-elle, ses dents flashant encore. « On y serait encore sans ton aide, Jack. »

La petite blonde s'arrêta tout près du meurtrier de Whitechapel et lui indiqua d'un geste de main de s'approcher à son tour. Elle se hissa sur ses pointes de pieds et déposa un léger baiser sur la joue de l'invocation, en s'exclamant d'un « Voilà ! » bien français, avec son bel accent japonais. Et si elle comptait repartir ainsi, c'était sans compter sur l'insistance du policier, qui l'attrapa par la hanche en grognant, visiblement mécontent.
Ni une, ni deux, Hanabi le fit passer par-dessus son épaule d'une prise apprise au monastère comme s'il ne pesait rien. Quoique pour ses épaules puissantes, elle pouvait soulever assez lourd finalement sans trop d'effort. Dans le cas de Jack, c'était plutôt sa corpulence qui jouait en sa défaveur. Mais Hanabi était une Sato.

Un doigt pointé vers lui, puis tendu devant elle, la blondinette le réprimanda vivement une fois qu'elle l'eut mis par terre, en le surplombant de toute sa petite hauteur.

« Non, faut pas faire ça, c'est malpoli. » Ses poings trouvèrent ses hanches alors qu'elle fronçait ses sourcils. « Où sont passées tes manières, Jack ? Je pensais avoir à faire à un gentleman. » Hanabi se pencha en avant le doigt toujours menaçant. « Don't look at me like that, you should have known it, honey. »

Hanabi s'écarta ainsi, et alors qu'elle se retournait vers Hanzo, les villageois commencèrent à arriver en masse vers eux. Visiblement, ils avaient eux aussi retrouvé leurs souvenirs, et bientôt le trio finit englouti dans la foule venue les remercier. Hanabi ne savait plus où donner de la tête : ici une femme enceinte qui la remerciait, là un vieux monsieur qui pleurait à chaudes larmes d'avoir eu peur de passer ses derniers jours ainsi, un jeune enfant la héla à son tour... Si tous n'étaient certainement pas sensibles à l'énergie occulte, nul doute qu'ils avaient subi les effets du sort du fléau pourtant. Le vieil aubergiste vint lui aussi les remercier, et loin d'être stupide, préféra aborder la jeune Sato plutôt que son taciturne comparse. Il pleurait lui aussi, s'excusait de les avoir piégés tous les deux, disant qu'il n'avait pas eu le choix, qu'il subissait un horrible chantage. La blonde le crut, après tout la seule personne détenant la vérité avait fini en cendres. Déjà, on les invitait à rester pour la nuit, et la soirée afin de faire la fête. Hanabi chercha des yeux son partenaire d'infortune, toute de sourire. Ils avaient bien le droit de célébrer leur victoire.

Mais avant ça, et pendant que le village se remettait du combat et préparait de quoi s'enivrer de leur liberté retrouvée, Hanabi comme Hanzo retournèrent à l'auberge pour enfin se poser un peu. A peine entrée dans sa chambre, qu'elle entendait couler l'eau dans celle de son voisin. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors, et tranquillement, elle fit de même. L'eau chaude lui fit un bien fou. Toute propre, ses cheveux blonds comme le blé humides, elle revêtit des nouveaux vêtements sortis de son sac à dos de voyage. Un peu de crème, un léger maquillage et elle était prête à enfin profiter sans se soucier de quoi que ce soit d'autre que de passer un bon moment.
Revigorée, Hanabi descendit dans la salle à manger de l'auberge où attendait le vieux. Elle discuta avec lui un moment en attendant Hanzo, observait le manège des villageois qui mettaient en place de multiples tables en plein milieu de leur patelin. L'hôte des lieux finit par lui glisser son flacon d'huile essentielle de menthe poivrée entre les mains.

« Oh ! Il était donc là ! »

Elle le remercia vivement, puis fila dehors pour aider à la mise en place. En portant une cagette de fruits qu'elle posa sur une table, son regard s'accrocha à la silhouette du mercenaire qui sortait enfin de l'auberge à son tour. Elle l'accueillit d'un sourire. La nuit tombait sur le village, et tout le monde avait retrouvé la joie de vivre.
Elle laissa son cœur bondir à la rencontre du mercenaire, d'une foulée sautillante vint à lui.

« Y'a tout plein de bonnes choses à manger ! Et ils ont sorti toute leur réserve d'alcool ! Je crois qu'ils sont partis pour faire la fête toute la nuit. » dit-elle en regardant tout autour d'elle-même, puis en lui lançant un nouveau sourire : « Et nous aussi ! »

Et voilà qu'on les appelait à venir prendre place à la tablée. On leur laissait la place d'honneur en plein milieu du U formé par toutes les tables. Les enfants couraient autour de la petite assemblée, et les plats cuisinés voguaient de personne en personne. Hanabi était rayonnante, se nourrissant de la joie de chaque personne présente. Baguettes en main, elle n'oubliait pas pour autant son acolyte. Le repas lancé, elle lança la conversation.

« C'était vraiment une chouette aventure. » commença t-elle, ses yeux blonds se posant sur le visage du brun, qui s'était défait de son masque pour manger. « Jack l'éventreur, c'est grave la classe. »

Elle ponctua sa phrase d'un léger rire, en apportant à sa bouche un peu de riz.

Hanabi's new outfit:
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Mer 19 Juin 2024 - 22:09
Le sourire satisfait d'Hanzo ne fane pas, alors qu'elle se rapproche de lui. Si même en cette journée, il s'en fut méfié, le cumul des jours lui démontre maintenant qu'il n'a rien à craindre de la freelance, et c'est bien la première fois qu'il peut se fier à une exorciste aussi joviale et naturellement gentille. A croire qu'elle a été placée sur son chemin pour l'aider, autant contre le fléau que pour mettre des paillettes dans sa vie. C'est comme si, dans le chemin obscur qu'il empruntait, un rayon de soleil avait transpercé les nuages noirs pour réchauffer son visage. Malheureusement, un moment ou un autre, il faudrait bouger de nouveau, et s'avancer encore dans les ténèbres. Ou peut-être peut-il quitter le chemin, s'en écarter un peu, pour suivre la course  de l'astre et de son faisceau. Juste un temps. Pour une petite pause.

Mais le rayon est écrasé par la brume soudaine et la proposition malvenue du meurtrier de Whitechapel. Maintenant plus qu'avant, il ne supporte plus les remarques indécentes sur la jeune femme. Pourtant, bien qu'elle semble se montrer naïve et accéder à sa requête, lorsqu'enfin le tueur explose et montre qu'il en veut plus, il se fait complètement retourner et mettre a terre avec fracas. Hanzo a déjà la main sur la crosse au moment où l'incident se produit, tant il ne s'attend pas à ce que la Sato puisse malmener son sort sans suer. Il écarquille grand les yeux, voyant que la situation s'est modifiée deux fois en deux secondes. Elle le gronde alors, lui fait la morale et repart comme une princesse. Hanzo hausse les sourcils. S'occuper de Jack, c'est une chose à laquelle il est habitué. Il ne s'imagine pas que la jeune femme ait autant en réserve, et s'apprêtant à le maintenir à terre, elle a aussi pris le masque de peste par surprise, le plantant sur place sans qu'il ne comprenne rien.

Finalement, une marée de gens les submerge. Hanabi est dans son élément, plus ou moins. Jack se fait marcher dessus comme un malpropre. Il l'a mérité. Hanzo, lui, n'aime pas la foule, et il le fait bien comprendre en suppliant qu'on lui laisse de l'espace et en se protégeant en mettant ses mains devant lui pour laisser une distance. Il n'a pas envie d'étouffer, certainement pas après un combat si éreintant. Enfin, le combat n'a pourtant pas duré si longtemps que ça. C'est juste qu'il a duré plusieurs fois, et qu'il a lancé son sort étendu tout autant de fois. Hanzo n'a que faire des remerciement et des cris de joie. Il n'a pas envie d'être adulé de la sorte. Il a faillit tous les abandonner à leur sort, en plus. Il ne s'est battu que pour soutenir Hanabi, finalement, et empêcher la manieuse d'énergie occulte d'être piégée à tout jamais. Il n'est pas hypocrite : même s'il veut tous les soigner, il n'a pas fait ça pour eux. Si ce n'est pas ça qui a mit fin à leur existence, ça sera autre chose. On leur demande de manger avec eux dans un grand banquet, cadeau de la maison. Il s'apprête à refuser, mais il croise le regard éclatant de sa camarade. Et alors qu'il allait retourner dans les ténèbres de son sentier, la boule de feu dans le ciel détruit le nuage qui s'était imposé, lui permettant de se baigner dans sa lumière. Quelques minutes de repos, finalement, ce n'est pas grand chose.

Jack tenta de se relever, mais le pied du mercenaire se pose soudain sur l'épaule du tueur encore au sol. Son flingue tangue dangereusement au dessus du crâne du criminel, mais il n'a pas besoin de parler pour se faire comprendre. Le regard de Jack devient féroce. Celui qu'Hanzo arbore est blasé. "Je vous ai aidé du début à la fin putain ! Allez vous faire mettre une matraque dans le *** je vais tous vous *** putain je vais me la faire cette ****** pis toi avec quand tu sera **** je ******* sale ***** et puis va ***** ******* ******** *********" Les mots sont filtrés dans l'esprit d'Hanzo. Il n'écoute pas. Voilà bien longtemps qu'il ne le fait plus. Malgré tout, les mots n'apparaissent et ne tambourinent que son esprit. Dans la réalité, Jack garde son air mauvais, sans garder la bouche. "Tant que tu sais où est ta place, tu peux bien couiner comme tu veux, tueur de mes deux. Connard de merde." Il retire son pied de là et part devant, avec Hanabi, pendant que Jack s'époussète son t-shirt ... Et retourne dans sa brume.

La préparation à la soirée est longue, et bruyante de la chute de l'eau dans la douche. Elle est chaude, puis froide rapidement après l'avoir sans doute un peu trop utilisée. Mais ça n'arrête pas Hanzo. S'il fait fi du confort, il gratte autant qu'il peu. Normalement, rien n'a fini sur sa peau, mais dans le feu de l'action, si un peu de sang s'est posée sur un vêtement et l'a traversé, ou si l'énergie occulte laisse des traces ... Bah, on est jamais sûr de rien. En plus, après toute la sueur accumulée, il faut y repasser plusieurs fois pour se sentir à nouveau bien et propre dans son corps.

Bien évidemment, Hanzo se change. De manière identique à l'outfit précédent. Veste noire, pantalon noir, cravate, tous similaire mais différents. Seule la veste reste la même. Il descend en bas, découvre Hanabi qui s'affaire à aider à la mise en place. Il regarde tout le monde vaquer à ses occupations. Peut-être qu'on peut se dire que, suivant le mouvement général, il se mettrait à apporter son assistance, également. Il se contente de faire le chef de chantier. De toute façon c'est lui l'invité : si ça ne tenait qu'à lui, il serait déjà sur la route.

Jack boude, Jack a eu sa dose, Jack ne viendra pas ce soir, et il en est bien content, pour le coup. Tout le monde semble heureux. Bonne ambiance. Hanabi arrive vers lui, comme à son habitude, toute joyeuse. Hanzo n'en a rien a foutre des gens, en général. Mais il est content d'être celui vers qui elle se dirige , dans toute cette foule. Main dans les poches, il marmonne.


"ilestcooltonstyle."

Il tousse. Il reprend une bouffée de ces herbes aromatiques coincées dans son masque de peste.

"Sympa ton style."

Manger, boire, il n'était pas contre. Mais il n'avait jamais vraiment aimé les soirées pour faire la fête. Il n'est pas ce genre de gars. Il est plus du genre à aller à l'anti soirée et passer la nuit dans la cuisine à manger et discuter. Et c'est ce qu'il va faire ici, persuadé de ne pas lever son cul de sa chaise de la soirée. En parlant de chaise, ça lui déplaît fortement d'être posté à cet emplacement. Il n'aime pas être le centre de l'attention. Tout le met mal a l'aise en ce moment. Que les gens se passent son assiette de main en main, il n'y touche même pas pour le moment. Il a envie de crever. Mais Hanabi vient rapidement le sauver de cette ambiance bizarre en lui parlant de Jack. Hanzo écarquille les yeux et hausse les épaules.

"C'est usant."

Il mâche, et se rend compte qu'il n'en dit pas assez pour tenir une conversation. Bah, de toute façon, c'est Hanabi. Elle ne fonctionne pas comme les autres.

"Il est utile, t'as pu le voir. Mais je le contrôle pas, il en fait qu'à sa tête, il peut prendre l'apparence de n'importe qui tous les jours ... Y'a plus efficace et moins contraignant, comme sort."

"Va te faire enculer" entends t-il dans sa tête.

"M'enfin on s'y habitue. De base j'invoquais quoi, une trentaine quarantaine de mecs qui se baladaient avec des couteaux, tous différents et instables les uns des autres ? J'ai changé ça avec un serment. Dans l'exorcisme tout est histoire de compromis."

Il ne parle pas de manière à cacher ce qu'il dit a la table. Si quelqu'un l'entend, il s'en contrefiche. Au pire, on le prendra pour un fou, une chose qu'il est déjà, finalement. Il la regarde sourire, mais ce soir, il garde un visage impassible. En vérité, il veux en savoir plus sur elle. Elle donne envie qu'on le fasse. Ce n'est pas le cas de la plupart des gens.

"Tu m'as pas beaucoup parlé de toi. On se méfiait l'un de l'autre, je comprends. J'pense qu'on a passé le stade."

Elle ne lui avait dit que son prénom, lui avait dit qu'elle n'était pas à la solde du gouvernement, mais elle ne s'était pas avancée plus avant sur elle. Et ce soir, il avait la nuit pour écouter.
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Hanabi Sato
Jeu 20 Juin 2024 - 13:22
Dire qu'elle n'avait pas entendu le compliment d'Hanzo serait mentir. Et si elle n'avait pu que lui souffler un « Merci », elle s'était fendue d'un sourire en tripotant sa jupe blanche et en se mordant la lèvre, le tissu pivotant sur ses cuisses dans son geste de gêne. Elle ne saurait dire vraiment pourquoi, mais elle avait mis ça sur le compte de la personnalité plutôt taciturne du mercenaire. Recevoir un compliment, ça lui faisait toujours plaisir, mais venant de la part de quelqu'un qui en faisait sûrement peu habituellement ça avait une toute autre saveur. Tant, qu'il lui avait fait monter un léger rosé à ses joues, qu'elle avait chassé en l'invitant d'un pivot joyeux à venir s'installer à table.
Hanzo était un homme élégant, lui non plus ne manquait pas de style pour reprendre les mêmes termes. Elle aurait pu lui renvoyer la pareille, et commenter sa tenue à son tour, mais elle n'avait pu que s'échapper à sa gêne passagère en se réfugiant dans un comportement enfantin.

Enfin, les voici à table, et sa légère timidité passée, elle l'observait de ses grands yeux blonds en jouant distraitement avec une mèche de ses cheveux longs et ondulés de la couleur du blé. Elle détaillait la partie de son visage qu'il gardait la majorité du temps camouflé sous son masque épais et imposant. Mâchant distraitement son riz, la petite étoile ne manquait pas le haussement d'épaules teinté d'une certaine lassitude. Elle pencha sa tête de côté, aux premiers mots prononcés par le brun, ses prunelles scintillantes s'accrochant à celles plus perçantes de son interlocuteur. Elle attendait la suite, patiemment, calant son menton dans le creux de sa main, coude sur la table, ses baguettes jouant avec le riz dans son bol.

Elle l'écouta lui expliquer quelques déboires avec son sort d'invocation, et elle tenta de se projeter à sa place. Elle s'imaginait jeune enfant, entouré d'invocations sous aucun contrôle, et aucune ne désirant le bien comme il s'agissait toutes de versions du meurtrier de Whitechapel. Elle ressentit de la compassion pour lui, alors et son regard cilla d'une lueur douce. Peu à peu reliait-elle les points dans sa tête, à son propos : sa lassitude, son enfermement sur lui-même, sa méfiance. Bien sûr, elle ne le connaissait pas. Hanzo était encore un parfait inconnu et ce n'était pas en quatre jours qu'on apprenait vraiment qui était quelqu'un. Pour autant, s'efforçait-elle de le comprendre, avec ce qu'il voulait bien lui offrir de lui.

« J'imagine que ça n'a pas du être facile quand tu as éveillé ton sort, enfant. » commenta t-elle, creusant avec parcimonie plus loin encore. « C'est un sort puissant, mais ça a l'air très éprouvant. »

Lui-même avait dit que c'était usant, et elle se demandait si ça n'avait pas à voir avec sa lassitude. Peut-être que c'était totalement autre chose, après tout Hanzo était quelque peu plus âgé qu'elle et il semblait avoir déjà vécu trop de choses pour son âge malgré tout. Il avait ce truc, des gens blessés par la vie. Comme Hanako.
Si Hanabi était curieuse, elle ne souhaitait pas appuyer sur des blessures encore ouvertes et vives. Elle se contenterait de ce qu'il lui répondrait, et s'il montrait signe de ne plus vouloir en parler, respecterait son choix. Elle n'était personne pour forcer les gens à parler de ce qu'ils ne voulaient pas parler. Et personne pour décider de ce qui était le mieux pour eux.

« Et puis, il a sale caractère ton Jack. » ajouta t-elle d'une pointe d'humour, d'un rire léger.

Autour d'eux, tout le monde discutait gaiement et elle ne craignait pas qu'on les entende. Et puis, quoi ? Les gens ici venaient de vivre un cauchemar éveillé, et ils mettraient ça sur les croyances populaires d'occultisme sans savoir qu'ils seraient dans le vrai. Ici, il n'y avait qu'Hanzo et elle, qui partageraient le poids de la vérité. Ils pouvaient bien discuter librement, qui viendrait leur taper sur les doigts ?

Hanabi conserva son sourire, son regard plongeant dans celui du mercenaire alors qu'il la fixait en silence un instant. Ses yeux de comète s'agitaient de multiples étoiles quand il n'affichait que son air impassible. Hanzo semblait imperturbable, mais elle avait bien vu d'à quel point il pouvait se montrer inquiet ou anxieux. Elle préférait le voir ainsi, dans le calme et la tranquillité. Elle fit flasher ses dents pour lui, avant de se détourner et de se servir de quelques légumes cuisinés pour ajouter à son riz. Ce fut à ce moment qu'il reprit la parole, et dirigea la conversation sur elle. Hanabi finit de se servir en lui répondant.

« Oh, ce n'était pas tant parce que je me méfiais que parce qu'on n'a pas eu le temps de se poser pour discuter de nous et faire connaissance. » dit-elle d'abord. « Je n'ai pas grand chose à cacher. »

Et si elle y réfléchissait bien, en réalité, elle n'avait rien à cacher.
Elle gardait un jardin secret, comme tout en chacun, mais le sien était menu et petit quoique fleuri à souhait. Hanabi dirigea son regard de nouveau sur l'homme à ses côtés, posa son bol lorsqu'elle perçut qu'il l'observait dans l'attente qu'elle parle effectivement d'elle. Vraiment.

« Je ne sais pas exactement ce que tu veux savoir sur moi mais... » commença t-elle en jouant avec ses baguettes, distraitement. « ... Mmh. Toi tu te méfiais que je sois à la solde du gouvernement, ou un truc comme ça. C'est pas tout à fait vrai, mais c'est pas tout à fait faux non plus. » Elle ponctua sa phrase d'un sourire. « Je suis une exorciste indépendante et je n'accepte que les contrats qui me plaisent. En fait pour tout te dire, tout ça, ça ne m'intéresse pas vraiment. Enfin... Je m'exprime mal. Disons que je trouve que le monde occulte n'est pas très exaltant, et pour une femme comme moi, je trouve plus d'attraits à celui des gens comme eux. »

Elle désigna d'un geste de la main l'assemblée autour d'eux. Tout le monde bavardait gaiement, le cœur léger et celui d'Hanabi s'allégea tout autant à cette vision, nappant son visage d'un air attendri. Elle se tourna de nouveau vers Hanzo, pour continuer.

« J'aimerais qu'on se comprenne mieux. »

D'un instant fugace, son sourire se fana à cet aveu, mais elle chassa son trouble d'un nouveau qui vint éclairer son visage alors qu'elle se mettait à parler avec enthousiasme avec ses mains après avoir posé ses baguettes sur son bol.

« Tu sais, durant mes études au lycée, on m'a pas parlé du monde des gens qui sont pas comme nous. C'est comme s'ils font partie du paysage alors qu'on meurt pour ces personnes. On ne vit pas vieux quand on est exorciste et côtoyer la mort devient routinier. On perd rapidement le sens de ce qu'on fait, si on oublie ce pourquoi on se bat. Et trop souvent, on l'oublie. » Elle lia ses doigts entre eux, jouant machinalement avec les quelques bagues qu'elle y portait. « Je suis une Sato, et je sais que j'ai eu de la chance contrairement à beaucoup de mes sœurs et frères d'échapper un tant soit peu à l'éducation rigoureuse qu'on nous assène dans nos monastères. » Hanabi était lucide sur le fait qu'elle avait eu un passe-droit pendant plusieurs années. D'autant plus qu'ensuite, les intendants se lassaient très vite de la réprimander tant elle laissait couler les reproches sur elle. « Mais quand même. J'ai été bercée dans des préceptes de compassion et d'amour. Je vois les gens comme ils sont réellement, tout autant qu'ils sont : avec leurs qualités, avec leurs défauts, avec les instants de bonheur qui les animent et les choses qui les abîment. On est tous pareils, Hanzo. Exorciste, non-exorciste, on est tous humains et tous sentients et conscients. Parfois j'aimerais prêter mes yeux à qui le voudrait, pour que cette personne puisse voir comme le monde est beau. »

Hanabi avait perdu son regard devant eux, mais elle sursauta d'un nouveau rire et plongea la blondeur de ses yeux dans celle plus électrisante du mercenaire.

« Enfin, c'est peut-être pas ça que tu voulais savoir. » le gratifia t-elle d'un sourire encore. « Hanabi Sato, 21 ans, freelance. De multiples frères et sœurs mais les plus chers à mon cœur portent le nom de Daisuke, Okiku, Asuma et Hanako. Oh, sans oublier mon cher papa et ce vieux fou de Yorinobu. »

Elle hocha la tête vivement à l'évocation de toutes ces personnes qu'elle chérissait comme la prunelle de ses yeux. Hanabi posa sa main sur sa bouche soudain, lança un regard à l'invocateur du meurtrier de Whitechapel.

« Je parle beaucoup, excuse-moi. Tu peux me le dire si jamais, je le prendrais pas mal. » Puis s'accouda à la table les mains autour de son visage, se rapprochant du brun, s'illuminant de toutes ses dents blanches. « A ton tour, maintenant. Qui est Hanzo ? »
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Sam 22 Juin 2024 - 21:32
Hanzo cligne des yeux en l'écoutant parler. Seigneur. Il ne lui a pas demandé de parler tant. Pourtant, contrairement à d'habitude, il aime l'écouter parler. Elle ne le sollicite pas beaucoup, lui parle d'elle, de ses projets, de ses proches. De ce qu'un manieur d'énergie occulte doit être de son point de vue si tout réussit, que tout rentre dans l'ordre.

Il l'a vu rougir, à sa remarque, et perdre quelque peu ses moyens. Imperturbable, il n'a rien montré de son côté, mais s'il aurait voulu être démonstratif, il aurait froncé des sourcils. Il l'a complimenté quelques fois, pendant leur mission. Pourtant, dans le feu de l'action, elle lui a toujours rendu un sourire et encouragé de même. Qu'est-ce qui lui prends, d'être gênée de la sorte ? Est-ce qu'elle l'a pris pour un gros lourd comme Jack ? Mais le moment bizarre passé, elle se mit rapidement à prendre en main la conversation. Mais bien qu'elle a l'air naïve, Hanzo a bien compris, depuis longtemps, qu'elle est loin de l'être, et que contrairement à ce que son caractère pourrait laisser paraître, elle est bien plus mature qu'on peut le croire au premier abord. Les sujets qu'elle aborde sont intéressant ... Il est enthousiasmé par certains, en désaccord avec d'autres, penche la tête d'intérêt à son nom de famille et un certain prénom. Pour ce qui est du tueur de Whitechapel, il a dit ce qu'il avait a dire. Non, forcément, quand il était gosse, c'était une catastrophe. Même à l'école, la première année. Sa tête à faillit partir en couille, et son sort était complètement instable. Il se souvient, quand il était devenu totalement fou, pendant l'épreuve opposant Tokyo a Kyoto, contre Shimizu, et qu'il avait bien faillit le buter en tentant de l'effrayer. Mais devant son aisance a parler et à ouvrir beaucoup de sujets, sa propre langue commence à se délier quelque peu.


C'est une qualité que j'apprécie énormément, de ne prendre que des contrats qui puissent te convenir. Tu gagne ton butin en respectant ta morale, tout en gagnant ton argent comme tu l'entends. Tu fais une autre activité, pour te permettre d'être aussi sélective quand même ?

Arrive le moment de parler du point sur lequel ils sont en désaccord, car si Hanzo la respecte, il ne peut donc pas s'empêcher de lui dire ce qu'il a sur le coeur.

Mais je pense que tu as tord sur un point. Nous ne sommes pas comme eux. Ils sont malades, tous autant qu'ils sont. On vient de les sauver d'un maître des fléaux et de sa créature, on va repartir tout sourire, comblés par le souvenir d'une soirée qui nous a uni. Ils nous doivent la vie. Mais on ne leur a laissé que quelques semaines, peut-être quelques mois. Ils ne peuvent pas se défendre ici, si un fléau des montagnes environnantes décide de grossir drastiquement d'un coup et de tous les fumer, on arrivera pas a temps. Il leur manque un poumon et un rein, probablement une partie de cerveau, par rapport a nous. Dans un monde comme le notre, ils sont handicapés et ils handicapent le Japon.

Il a regardé Hanabi avec des yeux pleins d'intérêts, lorsqu'elle a parlée des non exorcistes. Des yeux plein d'espoir que d'autres exorcistes soient aussi optimistes et bienveillants qu'elle, et son sourire l'avait fait fondre. Mais en s'embourbant toujours plus dans sa propre mentalité, c'est lui qui a finit par dissocier sur les visages des malades présents à table, l'obscurité regagnant petit à petit son esprit. Il vient de niquer l'ambiance et l'atmosphère. Mais c'est la vérité, non ? Il est dingue, mais toujours moins que les autres. Plus qu'Hanabi, peut-être. Quand on plonge trop dans la politique et le fonctionnement du monde, quand on s'implique un peu trop, on finit par voir à quel point le monde est pourrit et qu'on ne peut rien faire pour contrer ça. Sauf si on devient soit même un pourri.  

On ne se bat même pas pour eux. Les hautes sphères ont compris depuis bien longtemps que c'est inutile. Les attaques éclairs de fléaux, avant qu'un ordre de mission ne soit lancé, fait toujours des dizaines, vingtaines, parfois centaines de morts lorsqu'un classe S se décide de sortir de son trou. On ne se bat pas pour les hommes, on se bat pour maintenir la société dans laquelle on est. Si un politicard se ramène et décide du jour au lendemain qu'on était bien mieux dans l'ère de l'exorcisme d'Heian, on retournera à l'ère Heian.

La vision pessimiste d'Hanzo du monde occulte est inébranlable. Voilà plusieurs années qu'il constate cet état de fait, et personne n'a été foutu de lui prouver le contraire. Si ses seuls amis sont tous dans l'ordre occulte, même ceux qu'il a connu en tant qu'exorciste, c'est pour une bonne raison. Schizophrène, dépressif, victime de mysophobie ... Hanzo n'est pas gâté. Pourtant, depuis quatres jours, dans le chemin qui le conduit à l'enfer, un rayon de lumière lui réchauffe la tempe. Une sensation bienvenue, qui l'empêche de se perdre trop profondément dans les ténèbres.

"Enfin ..." Il tourne sa tête vers elle, amusé. "De là a penser que tu serais de la famille d'Asuma. T'es bien différente de lui !"

Il connait Asuma de l'ordre occulte, bien sûr. Les deux, pour des raisons évidentes surtout concernant leur sort inné, se sont pas mal rapprochés au fil de leurs rencontres en mission ou au quartier général. Mais Asuma ne semble pas vraiment être une personne, aux yeux d'Hanzo. Son histoire l'a forgé. Ou détruit, au choix. Sa personnalité s'est éparpillé au travers de ses invocations. Ne reste plus qu'un être de pure logique, froid, calculateur, sévère, pour la personnalité principale.

"Ta voix ne m'est pas dérangeante. Elle est agréable à entendre."

Mais venait la question la plus compliquée de toute. Qui est Hanzo Sanada ? Un homme qui n'a plus rien, rien d'autre qu'un objectif emprunté à quelqu'un. Un type sans personnalité, qui invoque un mec qui en a cinquante de différentes pour se cacher derrière lui. Un gars qui à rejoint un ordre de type génocidaire sans être vraiment convaincu par la méthode, mais qui sont les seuls à se bouger. Un homme qui a rejoint un groupe parce qu'il ne se bouge pas tout seul pour trouver une solution convenable, parce que c'est plus facile de se cacher derrière des gens. Il pose ses bras sur ses genoux.

"Un type paumé de 28 piges sans beaucoup de potes. J'suis plus âgé et pas tant plus a conter que toi. Eh."
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Hanabi Sato
Dim 23 Juin 2024 - 21:21
Hanzo avait fait preuve d'intérêt pour tout ce qu'elle venait de lui débiter, non sans se montrer plutôt expressif dans sa façon de l'écouter. Quelques hochements de têtes, quelques froncements de sourcils et plissements de ses yeux aux pupilles perçantes. Pour autant, il ne la coupa pas dans tout son discours, ce qui l'avait porté à croire qu'elle avait encore pris toute la place dans la conversation, quand bien même il ne semblait pas, visiblement, en être contrarié.
Hanabi attendait donc qu'il prenne à son tour la parole, même si elle pensait que peut-être, il ne serait certainement pas aussi vocal qu'elle l'avait été.

Mais ce fut tout le contraire.
Si elle conserva son sourire, elle fut déjà happée par la conversation qui promettait d'être des plus intéressantes. Elle le remercia lorsqu'il lui indiqua apprécier sa façon de faire, en tant qu'exorciste freelance, et elle le rassura aussitôt en secouant les mains devant elle, quant à son train de vie plus que confortable.

« Oh oui, oui ! Je fais plein de choses à côté ! J'ai monté mon entreprise et ça fonctionne plutôt... Bien. Oui ! » Hanabi se fendit d'un sourire éclatant.

Mais il enchaîna rapidement sur un désaccord avec elle, lui partageant son propre avis. Hanabi cala son visage dans le creux de sa main pour l'écouter parler, toute attentive, ses grands yeux blonds s'accrochant au visage démasqué du mercenaire, à la découverte des différentes expressions et mimiques qui l'animaient. Elle fronça les sourcils à ses premiers mots pourtant. Malades ? Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Elle tendit l'oreille pour entendre le reste de son discours, et effectivement, elle ne le rejoignait pas du tout sur ce point. Hanabi se redressa quelque peu dans sa chaise, penchant sa tête de côté en le regardant d'un air hésitant entre la perplexité et le net désaccord. Et si elle souhaitait déjà lui répondre, elle se gardait bien de le couper. Hanzo semblait avoir des choses à lui dire, et elle était disposée à les entendre.

Elle prenait note de son attitude, du ton qu'il employait, de sa gestuel. Elle avait pu voir en le côtoyant, qu'il n'était pas homme à parler pour ne rien dire, et que lorsque la situation n'était pas dangereuse, il restait plutôt impassible et taciturne. En le voyant expressif comme il l'était -du moins à son niveau-, elle se doutait que ça lui tenait à cœur. Les propos qu'il tenait étaient assez extrêmes. En fait, carrément extrêmes. Pour autant, elle lui donna toute son attention et choisit de ne pas s'en sentir offensée. Comme elle l'avait fait précédemment, il lui partageait juste son point de vue, et elle n'était pas le genre à prendre les choses personnellement.
Et il lui dévoilait bien plus, peut-être emporté par sa propre passion. Hanabi connectait silencieusement les points dans sa cervelle : la façon qu'il avait de parler du gouvernement, sa méfiance vis-à-vis de tout le monde, de la société occulte, la façon dont il en discutait, à appeler presque à la théorie du complot. Il avait beaucoup de choses à exprimer, beaucoup de choses à dire.

Et Hanabi savait déjà, qu'il en avait tout autant sur le cœur.

Elle avait retrouvé son sourire, pour la suite, prête à entendre le reste s'il se décidait à en rajouter encore. Mais il lui tira toutes ses dents lorsqu'il prononça le prénom de son frère disparu. La petite blonde s'éclaira plus encore.

« Tu connais Asuma ?! Incroyable ! » Elle était toute excitée de cette nouvelle, tapa dans ses mains comme une enfant. « Comment il va ? Ca fait des années que je n'ai pas eu de nouvelles de lui. »

A vrai dire, si Daisuke et elle étaient restés positifs quant au sort de leur frère disparu, certains Sato le pensaient mort. Elle n'avait jamais désespéré. Quelle bonne nouvelle de le savoir en vie ! Hanabi se rapprocha d'Hanzo, très enthousiaste. Trop peut-être.

« J'espère qu'il mange bien, et qu'il n'a pas froid, et qu'il ne manque de rien. Et tu sais où il est maintenant ? C'est quand la dernière fois que tu l'as vu ? Il faut que j'annonce ça à Daisuke. Il va être si heureux. Oh, je suis trop contente ! Merci, Hanzo ! »

Hanabi se dandina quelque peu sur sa chaise, lorsqu'il lui souffla enfin que ça ne le dérangeait pas qu'elle parle autant. Il complimenta même sa voix, et elle lui offrit un nouveau sourire rayonnant. Elle avait toujours un peu peur de prendre trop de place et de se montrer irrespectueuse ou trop insistante auprès des autres. Mais elle était rassurée, à présent. Elle allait pouvoir parler librement sans s'inquiéter de le rendre inconfortable.
Hanzo finit par répondre succinctement à sa question, en lui donnant quelques informations en écho à la courte présentation qu'elle avait faite d'elle-même à la fin de sa prise de parole. Elle eut un élan de compassion. Le brun semblait vraiment avoir morflé toute sa vie.

« Si, je suis sûre que t'as plein de choses à dire, au contraire. » tenta t-elle de le rassurer, dans un éclat jovial.

Enthousiasmée et revigorée par la bonne nouvelle concernant Asuma, Hanabi prit sa chaise et se rapprocha quelque peu du mercenaire, avant de se tourner de nouveau vers lui, le blond de ses yeux croisant le sien.

« Enfin pour revenir à ce que tu as dit... » Son regard cilla quelque peu d'une lueur un peu plus sérieuse qu'on a lorsque le débat devient intéressant. « Je trouve que tu es un peu dur avec ces gens. Déjà, ils ne nous doivent rien, enfin moi ce n'est pas comme ça que je vois les choses. On leur a donné de notre temps et de notre énergie, mais si on faisait toujours ça en attendant quelque chose en retour, le monde ne tournerait vraiment pas rond. C'est comme si je te faisais un cadeau, et que je te disais "ça fera dix yens au fait", ou que je te demandais quelque chose en retour... Bah du coup, c'est plus un cadeau. C'est un échange. On ne fait pas d'échange avec eux, tu vois. On les a sauvés, et on aurait pu en rester là. Ils ont décidé d'eux-mêmes de nous offrir quelque chose en retour. »

C'était beaucoup déjà, et elle prit une bouchée de riz pour faire une pause, dardant ses prunelles dorées sur Hanzo, avant d'avaler et de continuer.

« Et puis, si tu pars du principe que de toute façon ils vont mourir, pourquoi tu n'appliques pas ce principe à toi-même ? Ca n'a pas de sens de dire que ça ne sert à rien ce qu'on a fait sous prétexte qu'on ne sait pas si ces personnes vont vivre encore longtemps ou pas. Peut-être qu'ils mourront demain, peut-être qu'ils mourront dans quelques années. Dans tous les cas, ils finiront par mourir, c'est la vie, c'est comme ça. Mais toi aussi, et moi aussi, on va mourir un jour. Est-ce que ça veut dire que je devais passer mon chemin et ne jamais venir te parler ? Est-ce que ça veut dire qu'on n'aurait pas dû se battre pour se sortir du piège dans lequel on était maintenus ? Si on suit ta logique... à quoi bon se libérer, puisqu'on va mourir nous aussi. Peut-être demain même. Ou peut-être dans l'heure qui va venir, on ne sait pas. » Hanabi croisa les mains devant elle, entremêlant ses doigts entre eux, jouant avec ses bagues. Un sourire doux sur le visage, elle continua. « On ne peut rien faire contre la fatalité de mourir un jour. Et on ne peut pas savoir non plus quand ça va arriver. Mais on a le choix de décider ce qu'on va faire du temps qui nous est imparti. C'est trop dommage de ne pas profiter de ce que la vie a à offrir, sous prétexte qu'elle va se finir, un jour. Moi je suis contente qu'on ait pu offrir à ces gens plus de temps. Pour moi, c'est le plus important. Regarde, comme ils sont heureux. C'est ça, vivre. C'est ressentir, c'est s'émerveiller. »

Hanabi glissa ses yeux sur les personnes attablées, et le brouhaha de la foule qui les entourait. L'ambiance était à la fête. Elle fit rouler ses prunelles de nouveau sur Hanzo.

« Finalement, ce qu'il y a de beau dans la vie, c'est sa fragilité. »

Ses doigts manucurés d'un vernis nude et discret pianotèrent quelque peu sur ses joues, avant qu'elle ne reprenne, du même ton.

« Quant à savoir pourquoi on se bat, si on est des pions du gouvernement ou de la société occulte... » Elle balaya l'idée d'un léger mouvement de main. « Je pense que chacun peut décider de ce pourquoi il se lève pour aller casser la gueule de quelques fléaux. Enfin, en tant qu'exorcistes, du moins. On est né avec cette particularité, mais personne ne t'impose vraiment quoi en faire. Le plus important, c'est de savoir ce que tu veux faire de ta vie, finalement et si ça te rend heureux. Exorciste, non-exorciste, dans le fond... On est juste humain. »

Elle lui offrit un rayonnant flash de toutes ses dents bien blanches et bien alignées.

« Même le plus insignifiant acte de bonté envers quelqu'un peut avoir un impact énorme. C'est un peu comme l'effet papillon. Tu ne sais jamais la puissance que peut avoir un sourire ou le plus simple des compliments sur la vie d'une autre personne. » Elle haussa les épaules quelque peu, sursauta d'un léger rire. « Et en plus, ça ne coûte rien de le faire ! »

Mais Hanabi souhaitait revenir sur un point qui l'avait un peu étonnée, dans le sens plutôt interrogée. Hanzo avait parlé des gens autour d'eux comme des gens malades, et il s'était clairement montré un peu condescendant dans ses propos. Sans jugement, elle souhaitait creuser pour être certaine d'avoir saisi.

« Mais dis moi : pourquoi tu penses que les personnes insensibles à l'énergie occulte sont malades ? »

Son menton retrouva sa place dans le creux de sa main, alors qu'elle plongeait ses yeux blonds dans ceux du mercenaire, son léger sourire étirant toujours ses lèvres légèrement maquillées d'un rose discret.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Dim 23 Juin 2024 - 22:57
Encore une fois, il la laisse déballer tout ce qu'elle a à dire sur la question. Et si elle a bien prouvée tout plein de qualités au fil de ces journées, la naïveté est peut-être son plus grand défaut. Ou qualité, diront certains Mais ils en faut bien, des gens comme elle, qui illuminent le chemin des autres, et le leur, par la même occasion. Il ne lui a parlé que quatre jours, mais pour une fois, Hanzo s'est senti moins seul, contrastant avec tout ces mois où il s'est barré solo sur les routes de campagne pour ses missions, pensant certainement qu'il est mieux dans son coin que mal accompagné, Haru n'étant bien sûr pas concerné. Mais avant ça, il a eu de moins en moins de mission avec le blondin, et il en eut rapidement marre de se taper des psychopathes pour faire son taff, genre Toru. Avec Hanabi sur sa route, il a eu l'impression de respirer un nouvel air, et c'est sans doute le plus grand compliment qu'il peut faire à son sujet, lui qui cherche constamment à échapper à l'air ambiant, réfugiant son odorat dans son masque pour être constamment être inondé d'herbes aromatiques. Il se sentait mieux, il se sentait respirer, et Hanabi lui avait apporté un nouveau souffle. Pendant tout son discours, il hocha la tête, ponctua certaines de ses répliques de son "hmm" caractéristique, et des tics corporels apparurent lorsqu'il fut en désaccord. Même si elle est joviale, optimiste et utopiste, Hanzo a décidé de la prendre au sérieux, et il ne perd pas une miette de ce qu'elle peut raconter. Mais lorsqu'elle finit son discours et qu'elle relance la conversation, il répond au tac au tac.

"Ils n'ont pas d'énergie occulte. C'est comme si on manquait d'un élément essentiel a notre survie, et en plus, indirectement, ils causent des cataclysmes. C'est comme si j'étais aveugle et que je roulais en contresens sur l'autoroute. Hmm, non, mauvais exemple. C'est comme si j'avais 5 grammes d'alcool dans le sang et que je prenais la route. Des sens amoindris, une prise de danger pour sois même et les autres ... Être privé d'énergie occulte, c'est être privé de toute les cartes en main pour faire face au monde qui nous entoure. C'est comme s'il nous manquait un organe primordial à notre survie. Et ça revient avec ce que tu disais tout à l'heure : je n'applique pas le fait de mourir à moi même, parce que je connais l'ennemi. Je sais me préparer, tous nos frères exorcistes savent comment gérer la menace, alors se laisser mourir n'a aucun sens puisqu'on sait de quoi est fait notre société et ce qui peut nous tomber sur la gueule. Eux ... Bah, c'est comme la boucle qu'on vient de traverser : sans aide extérieure, ils ne s'en sortent pas. Ils ont pas d'armes contre ça. Mais il est vrai que le répit qu'on leur a offert est précieux. Je comprends ce que tu veux dire, sur la fragilité, tout ça ... J'me ferai sacrément chier si j'étais immortel."

Il sourit, et regarde Hanabi. Elle a ce quelque chose qui lui fait parler plus que de raison. Les conversations profondes se limitent à quelques phrases lors de ses moments de philosophie profonde avec Haru. Peut-être parce que c'est une inconnue compréhensive, il se libère avec le rayon de soleil. Il a l'impression de pouvoir se libérer, là où dans l'ordre il doit constamment se taire quand à ses véritables motivations. Et même si Hanabi ne comprends pas, elle l'écoute d'une oreille attentive et lui demande plus encore d'explications. Elle n'est pas comme toute les autres personnes qu'il a pu rencontrer, et ça fait du bien de rencontrer ce genre de personnes.

"Mais la maladie signifie qu'elle est potentiellement soignable. Et si tous les malades devenaient des manieurs d'énergie occulte, plus de problèmes, et plus de fléaux dans le même temps. Ou le contraire, même : si on détruit l'énergie occulte en elle même, on serait dans un monde où chacun est dans un pied d'égalité, privé de l'exorcisme, et donc des fléaux. Leur maladie n'est pas une fatalité, mais il faut qu'on se bouge pour trouver une solution. Les gens diront qu'il n'y en a pas, parce que la société est ainsi depuis trop longtemps. Pourtant, en son temps, Tengen a réussi à trouver une solution impensable pour les gens d'avant."

Coup d'oeil vers Hanabi.

"Mais je m'embarque dans des trucs compliqués. L'important, c'est que les hautes sphères nous poussent à garder un statut quo parce qu'ils ont peur de ce qui se passerait si l'équilibre était renversé, tu vois. Mais la façon dont tu vis ta vie ..."

Son regard se perdit cette fois sur l'amas de gens qui mangent, discutent gaiement.

Est idéalement ce que je voudrais pour chacun de nos compères. C'est une belle façon de voir la vie, Hanabi. Puisse tu être toujours fidèle à toi même.

Il lui lance un sourire, en tournant son visage vers elle. Il est profondément sincère : la philosophie de sa camarade est tout ce qu'il espère comme modèle pour les manieurs d'énergie occulte. Qu'ils vivent tous aussi innocemment que des non exorcistes, finalement, car s'il parvient au bout de son but, il n'y aura plus jamais de distinction.

"Mais pour en revenir à Asuma, ouais, je le connais. On se ressemble sur quelques points, lui et moi, mais si tu es pleine de vie, je crois que lui est ... Envahi par les ténèbres. Enfin il est dérangé quoi, il a le ciboulot en vrac, et c'est moi qui le dit. Depuis cette histoire de monastère, il n'est plus du tout le même. Enfin je suppose qu'il a pas toujours été comme ça. Mais maintenant, on dirait plus un robot qu'autre chose. Je peux essayer de le recontacter pour toi. Je ne veux pas le mettre en porte à faux, tu sais. Ce ne serait pas correct. Peut-être qu'il a besoin de temps, mais je pourrais te prévenir dans tous les cas si j'ai du nouveau là dessus."

Il n'est pas certain qu'Hanabi sera heureux de le revoir en l'état. Il ne connaît pas leur passif, pas ce qu'ils ont vécus ensemble, mais de ce qu'il a comprit, avant d'être récupéré dans l'ordre occulte, Asuma Sato n'était pas le même.

Et tu fais quoi à côté ? En dehors des missions, je veux dire. C'est intéressant.

Bien la première fois qu'Hanzo s'intéresse à quelqu'un, et c'est nouveau. Jack ne peut même pas rétorquer dans son crâne qu'Hanabi ne s'intéresse pas à lui. Elle a prouvée à maintes reprises que c'est complètement faux.
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Hanabi Sato
Mar 25 Juin 2024 - 1:21
Hanzo se montrait réactif et elle en faisait tout autant. La conversation avait tout de suite pris une tournure intéressante, c'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un avec un avis aussi tranché et unique sur l'existence de l'occultisme. Elle ne savait rien de lui, ni d'où il venait, ni son parcours et encore moins ce qu'il faisait exactement dans la vie. Elle savait qu'il était un exorciste indépendant un peu comme elle mais tout à fait différemment puisqu'il ne semblait pas avoir d'affaire dans le monde des non-exorcistes. Cette nouvelle rencontre était pour le moins stimulante et elle avait hâte d'en apprendre davantage à son sujet.

Si Hanzo partageait avec plaisir sur un sujet très politique finalement, il était resté assez sobre le concernant. Hanabi pressentait que parler de lui directement n'était pas sa tasse de thé, aussi décidait-elle de se contenter de ce qu'il voulait bien lui montrer et finalement, c'était tout aussi intéressant. Pour une fine observatrice comme elle, elle tirait autant d'informations des mots que de leur sens, et autant voire parfois plus du langage corporel. Et Hanzo étant un homme plutôt discret dans son expression, c'était une mine d'informations sur lui que de l'observer ainsi. Aussi ne dérobait-elle pas ses yeux blonds aux siens, toute ouïe quant à ce qu'il lui disait autant dans ses paroles que dans ses gestes, un sourire toujours plaqué sur son visage.

Elle hochait la tête parfois, et ponctuait de nouveau certaines phrases du brun de légers froncements de sourcils équivoques de son désaccord ou de sa réflexion. Si elle avait déjà envie de lui répondre, elle se retenait très fort pour ne pas le couper dans son argumentaire et se contentait d'essayer de ne pas perdre ses propres arguments qui apparaissaient au fil du discours du mercenaire. Hanabi adorait débattre, elle trouvait toujours ça intéressant de confronter des idées même si ça pouvait être fatiguant. Mais en grande extravertie, elle se nourrissait du contact humain. Si elle restait seule trop longtemps, cela finissait par jouer sur son humeur, bien qu'elle n'était pas inconfortable avec sa propre présence dans sa solitude. Hanabi préférait de loin être entourée et voir du monde.

Elle répondit à son sourire à la suite du compliment qu'il lui donna sur sa façon de voir la vie et le monde. Ces quelques mots la touchèrent vraiment, et elle détourna les yeux un instant. Elle ne faisait pas exprès d'être comme elle était, et d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours été ainsi. Oroku lui avait souvent dit qu'il n'avait fait que la laisser s'exprimer, au fil des années, et elle ne pensait pas qu'elle aurait été vraiment autrement si elle avait subi le même parcours qu'un autre disciple du monastère, du début à la fin. Elle avait joui d'une liberté unique, et elle se savait chanceuse d'avoir pu grandir des années tranquilles auprès du bras armé de Yorinobu et de ce dernier. Si parfois elle s'était demandée si elle avait vraiment mérité tout ce qu'il lui arrivait, et que ce n'était pas juste parce qu'elle avait de la chance. Mais tout ce qu'elle avait bâti ces dernières années, elle ne le devait qu'à elle. Elle profita de cette perche que le mercenaire lui tendait pour rebondir sur la conversation.

« Je te remercie, mais... pour le coup je pense être le parfait contre-exemple à ce que tu avances. » Elle parlait toujours avec ses mains, quelque peu, se pencha un peu plus vers lui pour s'expliquer. « Tu dis connaître ton ennemi, et que c'est ce qui te différencie de ces gens. Moi je pense qu'au contraire, tu oublies qu'on fait d'abord partie de leur monde avant d'être du nôtre. La société occulte, appartient au japon, le japon au monde. Les fléaux, ce n'est finalement qu'un danger de plus à gérer tous les jours. Toi aussi, tous comme eux, tu peux mourir d'un accident stupide. A l'extérieur, ou bien même chez toi, peut-être. Etre exorciste, et sensible à l'énergie occulte, ça ne nous exempte pas de tout ça. Du coup... » Ses yeux blonds se froncèrent un peu, alors qu'elle relevait son minois vers lui. « Tout comme eux, tu peux mourir demain, et tu ne sauras jamais de quoi. Fléau, accident de voiture, traumatisme, maladie soudaine et fulgurante... C'est notre monde qui fait partie du leur, et pas l'inverse. »

Hanabi haussa les épaules. Elle n'était pas certaine de s'être bien faite comprendre, et de relever les incohérences dans le discours qu'il venait d'avoir. Enfin, il fallait aborder un point qui l'avait interpellée.

« Ce qui m'amène à questionner ta notion d'égalité. Que fais-tu des inégalités sociales ? Oui, peut-être, si on suit ton idée et qu'on imagine un monde sans énergie occulte et sans fléau au japon, on sera tous pareils. Des humains, quoi. On ne devra plus se battre contre des fléaux. Mais disons que toi tu sois né dans une famille aisée et moi pas... On n'aura pas les mêmes chances dans la vie, déjà. La société actuelle, celle qui englobe notre petit monde occulte, n'est déjà pas égalitaire. Les fléaux, ce n'est qu'un problème de plus, tu vois ? » Peu certaine de vraiment être claire, elle se tourna vers lui un peu plus, sursautant sur sa chaise pour se rapprocher encore, imageant avec ses mains. « En fait, tu restreins ta vision à notre petite, minuscule, société occulte. Mais tout autour, il y a un monde qui bouge, qui évolue. D'autres batailles. D'autres guerres, d'autres combats. Et peut-être qu'à force de rester entre nous, on oublie trop qu'on est juste une toute petite part de l'humanité. En fait, pas grand chose. Je ne dis pas que ce n'est pas important de combattre les fléaux. Je dis juste que... On n'est pas plus différent des gens qui sont insensibles à l'énergie occulte. On a juste ce truc en plus, mais finalement on est libre de décider ce qu'on veut en faire. »

Elle n'était pas certaine en revanche de vouloir creuser sa dernière réplique à propos de Tengen. Elle pressentait qu'Hanzo avait un avis bien plus tranché et extrême encore, et qu'il ne désirait peut-être pas l'effrayer ? Dans tous les cas, elle comprenait à peu près ce qu'il avait voulu lui dire. Enfin, elle espérait que ce ne soit que ça, et pas le bout du nez de son fanatisme pour Tengen qui se pointait. Après tout, elle n'avait aucune idée de l'organisation pour laquelle il travaillait. Il n'avait pas dit être indépendant. Il avait juste dit qu'il ne bossait pas pour le gouvernement.

Le brun lui parla ensuite d'Asuma, et elle l'écouta attentivement. Son frère ne semblait pas aller bien. Il était en vie, c'était déjà ça. Mais à écouter Hanzo, rien n'allait depuis son départ du monastère après l'accident qu'il y avait eu. Elle n'était même pas certaine d'en avoir déjà discuté avec Daisuke. Peut-être que ça l'avait traumatisé. Peut-être qu'elle devrait ? Cela faisait plusieurs années, mais elle se rendait compte qu'elle ne s'était jamais penchée sur la question. Prise par le temps ? Son regard se perdit un instant dans un trouble d'inquiétude passager, qu'elle chassa en questionnant le mercenaire.

« Beaucoup disait qu'il était sûrement mort alors entendre qu'il respire encore, ça me fait déjà chaud au cœur. Mais si tu peux lui dire qu'on le cherche et qu'on serait content de le voir, Daisuke et moi, ça serait vraiment chouette. Tu m'aiderais beaucoup ! Merci, Hanzo. »

Hanabi lui sourit, sincèrement reconnaissante. Il n'était pas obligé, et il avait proposé lui-même cette gentillesse. C'était adorable. L'ombre pourtant du mal-être d'Asuma rappela à elle l'état global des membres du clan Sato, lorsqu'ils prenaient leur nom au bout du calvaire des années d'éducation dans les monastères. Ils étaient trop à être plus traumatisés en sortant de là, qu'en y rentrant. Hanako, Daisuke, Asuma, Okiku... Ils traînaient tous leurs casseroles, d'autres les acceptant plus ou moins, et encore. Même pour Daisuke, qui était censé être l'héritier et donc le plus à même d'accepter tout cela, Hanabi était persuadée qu'il portait plus dans son cœur que son grand sourire ne le laissait entendre. C'était sûrement déjà analysé, intégré et rangé, mais elle le savait pourtant extrêmement sensible à ce sujet, au point qu'il avait pour objectif de réformer le fonctionnement du clan Sato.

La question d'Hanzo à son sujet la fit revenir à elle, et elle le gratifia d'un sourire doux. Elle se raccrocha à leur conversation, chassant ses mauvaises pensées.

« Euh, eh bien, je... J'ai monté une entreprise a but éducatif pour les générations d'exorcistes à venir, mais aussi pour un plus grand public. » Elle rassemblait son esprit, pour tenter de structurer son discours. Son entreprise, c'était le projet de sa vie. Aussi, à mesure qu'elle parlait, son sourire devenait plus serein et les étoiles de ses yeux s'allumaient de passion. « Ca fait écho à ce que je te disais précédemment. Notre société occulte a la facheuse tendance à se renfermer sur elle-même alors j'aimerais proposer une passerelle entre notre petit monde et celui dans lequel on s'inscrit. Proposer des voyages, accompagner des exorcistes qui souhaitent raccrocher à s'intégrer au mieux dans leur nouvelle vie,... Ce genre de choses quoi. » Hanabi posa ses yeux dans les siens, puis enchaina. « Mais c'est aussi ma marque d'influence. J'essaye de toucher un public assez large et de sensibiliser à propos de pleins de sujets actuels qui me tiennent à coeur. Je participe donc souvent à des évènements de marque, des campagnes de sensibilisation, j'utilise mon image pour informer et faire passer un message. Ca occupe pas mal mon emploi du temps, déjà. Surtout en ce moment, j'essaye de récolter assez de fonds pour monter un dossier béton à présenter à mon chef de clan. Pour emmener des petits du monastère pour un premier voyage. »

Hanabi avait très hâte que tout cela devienne vraiment concret. Elle but une gorgée d'eau. Parler, ça donnait soif après tout. La nuit était finalement totalement tombée. Elle ne savait pas l'heure qu'il était, mais ça lui importait peu. Discuter avec Hanzo était stimulant et intéressant, et elle s'amusait bien dans l'ambiance festive qui les entourait.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Mar 25 Juin 2024 - 23:50
Hanzo ne peut s'empêcher de froncer des sourcils aux mots qu'elle emploie. Il peut mourir de tout et n'importe quoi, lui ? Hanzo est précautionneux. Il regarde deux fois avant de traverser la rue, il a le contrôle sur tout, même de sa nourriture, toujours. Et même comme ça ... Son sort le protège, justement. Jack est toujours là pour l'aider, même inconsciemment. Au final, même s'il se fait renverser par une bagnole, si un truc lui tombe dessus, s'il se casse la gueule et fait une mauvaise chute de quelques étages ... Il reste un putain de manieur d'énergie occulte. Même s'il a une plaie béante au milieu du bide après s'être pris une pluie de plomb lors de représailles, un exorciste accompli peut totalement utiliser le sort inversé. Il ne peut pas crever si facilement.

Le seul point où tout le monde est égaux, finalement, et c'est bien pour ça qu'il dispose d'un masque de peste et qu'il fait attention à absolument tout ce qu'il touche ... C'est la maladie. Il n'est pas certain que l'énergie positive soigne ce genre de maux, et contre ce genre de virus, chacun peut succomber. Mais l'argument comme quoi on fait parti du monde des malades et pas l'inverse ... aux yeux d'Hanzo, c'est ridicule. C'est avouer qu'il est légitime pour eux de faire tout ce qu'ils font seulement parce qu'ils sont plus nombreux. C'est légitimer les actions de la majorité sur les minorités, ça voudrait dire ... Qu'il faut se sacrifier pour eux ? La mort est quotidienne dans le monde de l'exorcisme, et chacun à pour devoir de l'accueillir comme une vieille amie. Mais ce n'est pas juste. C'est pas le monde voulu par Hanzo. Le monde qu'il veut, c'est un où le rêve de sa sœur peut s'accomplir. La fusion de deux mondes. Pas le sacrifice pour l'autre.

Il ne comprends pas où elle veut en venir, en fait. Bien sûr qu'idéalement, il faut supprimer tous les problèmes sociétaux. Mais il faut se concentrer sur un truc à la fois. Les fléaux, d'abord, le reste ensuite. Ce n'est pas parce qu'il s'occupe de régler le problème de l'énergie occulte pour tous ou pour personne que ce genre de soucis va s'évaporer, mais chaque chose en son temps. Il la regarde, interrogatif, développer sa pensée. Patient, concentré. Mais il a beau réfléchir, il ne comprend pas ses points. Ou ... Si.

Si. Peut-être que ce n'est pas ce qu'elle veut dire, mais il a un déclic. Dans l'ordre occulte, ils veulent tous éradiquer les non exorcistes. Parce qu'ils les oppressent, parce qu'un moment ou un autre, certains membres ont été heurtés par les malades, parce qu'ils ne les comprennent pas, et l'homme est toujours enclin à annihiler quelque chose qu'il ne parvient pas à saisir. Par jalousie, par colère, par peur, par envie. Mais ce que dit Hanabi, c'est que les hommes ont les mêmes sentiments entre eux et fonctionnent de la même manière, qu'ils disposent d'une certaine énergie ou non, qu'ils puissent voir des fléaux ou non. Est-ce qu'elle l'a devinée être au sein de l'ordre occulte ? Il n'est pas comme ça, il n'est pas comme eux. Il l'a juste rejoins parce qu'ils sont les seuls à se bouger pour trouver une solution à toute cette merde, contrairement aux hautes sphères. Il n'espère pas réellement détruire tout les non exorcistes. C'est la dernière solution. Mais ... Il faut bien que les choses changent. Il l'a promis. Sur sa tombe.


"Hmpf."

Il ne sait pas trop quoi dire. Il sait qu'au fond de lui, il n'adoptera jamais cette dernière option. Mais tout ce que l'ordre occulte peut croiser comme manière de résoudre le problème des fléaux une bonne fois pour toute, que ce soit une arme ou autre, peut sans doute être utilisé dans un autre but que de mettre fin à la vie des malades. C'est ce qu'il espère, en tout cas. Comme il l'a dit à Hanabi, si Tengen à pu réussir quelque chose, il peut en réussir une autre. Il suffit juste ... De persévérer. De continuer de chercher.

Il hocha la tête concernant ses remerciement, sur Asuma. Il n'est pas certain que ce dernier appréciera de l'avoir balancé ainsi. En fait, il n'a pas vraiment fait exprès, mais il ne se gênera pas pour lui demander s'il souhaite reprendre contact avec son ancienne famille. Il s'accroche ensuite à ce qu'elle dit pour son futur. Ses projets, ses rêves, son ambition. Quelque chose qui lui permet de penser à autre chose que le chemin obscur qu'il emprunte. Quelque chose qui lui permette de regarder le rayon de soleil, pour comprendre d'où il vient. Pour comprendre que là haut, tout est si meilleur. Pour oublier que pour chasser les nuages noirs et laisser l'astre inonder la planète de sa lumière, il doit chercher l'arme pour les faire disparaître, qui se trouve dans un endroit plus sombre encore que sur la terre ferme. Tout semble tellement plus chatoyant chez elle. Tout semble plus simple. "Tout ce que tu sera jamais, pauvre con" Il ferme les yeux. "Oh, elle mérite pas de vivre une vie comme ça cette conne. Mais toi ? Encore pire. Putain de bouffon. J'aurais dû vous laisser crever et vivre cette journée éternellement en vous faisant vivre les pires sévices tous les putains de jour. J'aurais dû ..."


"C'est intéressant. C'est cool, les exorcistes manquent d'accompagnement. Après, avec des idées noires sans savoir comment se retirer, ils meurent avant leur retraite pourtant anticipée. Y'en a qui manquent de vacances, aussi. J'te suivrait peut-être un de ces quatre, histoire de découvrir un endroit qui convient pour que j'me retire en paix."

Mais il le sait très bien. Il n'a pas besoin d'entendre les railleries de Jack pour savoir qu'il ne fera pas de vieux os. Le sentier ombrageux qu'il emprunte ne connaît pas de retour, surtout s'il le prend seul.  

"Ils sont pas rigides sur ce genre de propositions ? Les hauts gradés de ton clan, je veux dire. Du peu que j'en connais, ils ont pas l'air commode."

De ce qu'en a dit Asuma, il ne les a pas quittés dans la sympathie et la bonne humeur. Et vu qu'Hanabi le croyait mort, ça confirme bien ce qu'il a compris. Son regard se perd finalement sur les non exorcistes, qui discutent, mangent avec entrain. Mais son regard se porte finalement sur l'un d'eux qui joue d'un instrument, un peu plus loin, sous le regard de danseurs improvisés qui ont décidés de s'adonner à une nouvelle activité en cette heure tardive. Ils ont bien décidés de faire la fête, mais Hanzo n'est pas certain d'y participer toute la nuit. Il retourne son regard vers Hanabi. Elle, en revanche, semble du genre à festoyer jusqu'au petit matin, gravant dans son esprit tout ce qui se passe à une telle soirée pour que jamais ça ne quitte son bon souvenir.

"Tu comptes les accompagner jusqu'au bout de la nuit ?"
Hanabi Sato
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Hanabi Sato
Mer 26 Juin 2024 - 15:01
Et voilà, elle avait trop parlé. C'était sûr, elle le sentait. Quelque chose avait changé.

Il n'avait déjà plus le même comportement, et elle ne parvenait pas à savoir si c'était elle, sa présence ou ce qu'elle avait dit. Peut-être que dans son discours, elle l'avait vexé et que trop obnubilée par ce qu'elle disait, elle n'avait rien vu venir. Peut-être juste qu'il en avait marre, et qu'il voulait partir, qu'elle l'ennuyait finalement. Peut-être qu'il n'acceptait pas du tout qu'elle ne soit pas de son avis, et qu'il se renfermait pour cela.
Parce que c'était clair comme de l'eau de roche aux yeux de la jeune Sato : il venait drastiquement de se refermer sur lui-même. Ce n'était déjà plus pareil, de sa façon de la regarder, ou de regarder autour d'eux, à la façon dont il lui avait répondu. Et en fait, il ne lui avait rien répondu. C'était encore plus troublant tant il avait pris la parole auparavant, avec autant d'ardeur qu'elle l'avait fait.

Hanabi ne comprenait pas tellement, elle n'excluait pas du tout la possibilité qu'elle l'ait blessé ou troublé d'une quelconque façon. Un peu mal à l'aise dans les prémices d'une culpabilité à son égard, elle se mordit l'intérieur de la joue, coulant ses yeux blonds sur Hanzo. Oh, elle affichait toujours un sourire, il était juste quelque peu plus fade, comme elle ne parvenait pas vraiment à cacher son malaise.
Il n'ajouta rien non plus à propos d'Asuma, ne chercha pas à creuser au sujet de son lien avec lui, ni même à lui dire quoi que ce soit à propos de sa propre relation avec le frère Sato d'Hanabi. Elle détourna quelque peu son regard sur les gens alentours, cherchant à fuir inconsciemment la situation. Si bien qu'elle se rendait finalement compte de la proximité physique qu'elle avait instauré entre eux à force de se rapprocher, enthousiasmée par leur conversation précédente. Elle avait pourtant pensé qu'il était aussi à fond dedans et qu'il allait continuer, et qu'ils allaient pouvoir débattre longtemps et peut-être dériver sur d'autres sujets, toute la nuit. Mais non, il avait mis fin subitement à tout ça, et elle avait peur de s'être faite des idées soudain, et d'avoir été trop tournée vers elle-même, d'avoir loupé quelque chose.

Enfin, Hanzo finit par commenter ce qu'elle lui avait dévoilé de ses activités, et elle esquissa un sourire en haussant quelque peu les épaules.

« Quand tu veux. » et si elle comptait rajouter autre chose, elle retint les mots et les étouffa bien avant qu'ils ne sortent.

Les yeux de comète frémirent un instant sur le visage du brun, mais elle céda à les diriger ailleurs une nouvelle fois alors qu'elle se dandinait un peu sur sa chaise, en jouant avec le tissu de sa jupe distraitement. Il lui posa une question, une seule alors, sur ce qu'elle venait de dire. Elle le prit pour une marque de politesse mais y répondit quand même.

« Chez les Sato, on... » Elle se coupa, choisit une réponse plus courte et concise. « Enfin, mon projet est dans la veine de la mentalité du clan. Donc ça va. »

Elle devrait apprendre à faire ça plus souvent, des réponses courtes et concises. A arrêter de parler beaucoup, alors qu'elle pourrait dire la même chose avec moins de mots. Hanabi se questionnait à ce propos, évaluait même l'idée de prendre quelques cours à ce propos. Elle ne craignait pas de parler, mais le tout c'était de savoir comment et en cet instant, elle avait l'impression de pêcher énormément dans ses capacités d'oratrice. Peut-être l'avait-elle noyée dans ses paroles, comme cela arrivait parfois avec d'autres. Elle lui lança un regard, et un léger sourire un peu gênée. Mais Hanzo ne la regardait plus, il observait quelques personnes qui dansaient d'un pas de bourré joyeux plus loin. Hanabi y accrocha son regard, jusqu'à ce qu'elle l'entende s'adresser à elle de nouveau.

Le regard blond s'en retourna directement dans celui du mercenaire. Elle n'était pas certaine de comment interpréter sa question.

« Eh bien... Oui, je suppose que je vais faire ça. »

Mais du coup, elle présumait que lui non. Et c'était pour elle une nouvelle preuve accablante qu'il souhaitait s'échapper à sa présence, et qu'elle avait été peut-être encore une fois un peu "trop". Hanabi glissa son regard ailleurs, encore, pensive. Elle jouait nerveusement avec ses doigts, visiblement tracassée. Elle hésitait. Beaucoup. Mais finalement, au bout d'une petite minute d'un silence étrange et quelque peu pesant, elle se tourna vers lui vivement et craqua.

« J'ai dit quelque chose qui t'a dérangé ? Tu peux me le dire, si c'est le cas. » lui lança t-elle, sa tête penchée dans une mine concernée. « Je comprendrais si tu es fatigué et que tu veux aller te reposer, tu sais. Je... Je ne voudrais pas t'oppresser ou que tu te sentes obligé de rester si tu veux juste partir. Après tout, on n'a pas eu vraiment de répit ces derniers jours. »

Hanabi s'appuya sur ses bras tendus, entre ses jambes, les mains croisées l'une sur l'autre dans une position d'attente mais de visible inquiétude, légèrement penchée vers lui. Les orbes dorées lui servant d'yeux guettaient la moindre expression sur le visage d'Hanzo. Elle espérait juste qu'elle ne l'avait pas trop saoulé, il y avait bien assez d'alcool ici pour le faire à sa place.
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Mer 26 Juin 2024 - 23:05
Hanzo se perd dans les braises du feu de camp établit un peu plus loin, où dansent les villageois sous le son des instruments de musique les accompagnant. Et puis, au bout d'un moment, il sent que quelque chose cloche. Hanzo dit peu de chose, mais quand il en dit, c'est parce qu'il le pense sérieusement, et que la remarque a faire est importante. Alors quand il dit que la voix d'Hanabi est relaxante, et qu'elle pourrait le bercer toute la nuit, il n'en pense pas moins. Mais la voix d'Hanabi n'est plus tant présente que ça. Elle clôture ses réponses, abrège, répond distraitement. Il tourna sa tête vers elle, sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Elle se mord la joue. Elle joue avec sa robe. Elle est gênée. Elle est proche. Peut-être un peu trop. Jamais il n'aurait laissé d'autres personnes s'approcher de la sorte.

Hanabi était différente. C'est la passion qui l'anime. Mais elle sait respecter les autres, et prendre soin d'eux. En quatre jours, il lui a fait plus confiance qu'à tous ses collègues exorcistes et de l'ordre. En dehors d'Haru. Elle est naïve, mais pas idiote. Empathique. Elle n'est pas envahissante, mais sait être là au besoin. Elle est libre, et ça se ressent au quotidien, au combat, dans sa manière de parler, dans ses projets, dans sa manière de vivre. Elle est tout ce que doit représenter un exorciste dans l'après, et pourtant elle a réussi à être ainsi dans l'avant. C'est un exceptionnel palmarès, selon le livre du masqué. Hanabi parle beaucoup, mais elle est intéressante dans tout ce qu'elle dit. Pleine de vie, optimiste et utopiste, et même si ça peut sonner comme un défaut, Hanzo est d'avis qu'il en faut bien, dans la vie. Il est parti dans l'ordre occulte, et tous les gens les plus proches de lui en faisaient parti. Mais quelqu'un d'indépendant qui vit sa vie comme il l'entend en décrochant les missions qui lui plaît et le fait par principe ... C'est l'accomplissement d'une vie. Et pourtant elle n'a que 21 ans.

Il tourne sa tête vers elle lorsqu'elle lui fait part de ses inquiétudes. Il la regarde d'un air interrogateur. Qu'est-ce qu'il a dit comme connerie pour qu'elle se sente mal ainsi ?


"Non. J'aime bien ta compagnie."

Hanzo n'est pas très sociable. Il n'aime pas trop parler avec les gens, de toute façon. Avec elle, c'est différent. Surtout avec ce qu'ils ont partagés auparavant. Pourquoi est-ce qu'elle s'inquiète ? Pour lui, c'est parfaitement normal d'arrêter de parler. Chaque silence n'est pas mauvais. Et pour lui, c'est normal de lâcher l'affaire avant d'aller plus loin. Il continue ses dialogues en pensée, s'imagine la suite, où ça peut bien pouvoir mener, et surtout si ça peut mener quelque part. Il ne pense pas pouvoir obtenir une vie si paisible que la sienne. Même si elle semble mouvementée aussi. Dans le bon sens. Faire des tours du monde ... Voilà une optique sympathique. Même si ça doit demander de mettre les pieds dans la boue et les mains dans la terre. Sur ce point, il préfère le confort de la ville. Infestée par la pollution. Bah, charybde et scylla.

"C'est juste que je ne suis pas un grand bavard. Et je me perds dans mes pensées. Et les silence ne me dérange pas. A force de trop l'entendre là haut."

Il tapote sa tempe avec l'index. Et soudain, il réalise son erreur. Il lui a parlé comme il parle à Haru, ou un pote qui connaît sa condition. Sauf qu'elle n'en sait rien, et qu'il ne veut pas l'effrayer plus que de mesure. Pourquoi il en a quelque chose a foutre ? Sans doute parce qu'il a établit une bonne relation avec elle, et qu'il n'a aucune envie qu'elle le voit comme un gars toctoc. Comme un barje, un golmon avec une maladie.

"En fait c'est à cause de mon sort inné qui euh ..."

"Bah super, maintenant elle sait que t'as un meurtrier de masse qui te parle dans le crâne, en continue. Tu sais comment elle va te voir ? Bizarrement. Elle voudra plus s'approcher de toi. Elle va te fuir là. Ou te dire que tout va bien, puis se barrer sans plus jamais donner de nouvelles. Au moins t'es habitué hein ? Heureusement qu'Haru est là, vu que tu fais fuir tout le monde. Gros con. Si t'étais comme moi, on s'entendrait bien nous au moins." "Comme si t'étais le seul Jack" "Je suis le seul et l'unique. Mais les autres qui le prétendent t'aiment pas non plus, jte rassure. Les seuls qui te tolèrent sont des ersatz de toute façon." Petit blanc le temps de pouvoir s'exprimer et de formuler ses pensées avant que l'autre ne "Bah alors ? Mate comment elle te regarde alors que t'es en train de bégayer. Tu lui fais peur. Tu la gêne, elle en est à se demander si elle te fait chier avec ta gueule de con." Il s'accoude à sa chaise, pose sa main sur son front et sa tempe gauche, fait mine de masser alors qu'il serre, serre pour le faire dégager. Mais le moyen le plus efficace pour le faire partir c'est encore de se tirer une balle dans la gueule et ... Il reprend contenance et se redresse un peu.

"Il est dans ma tête, aussi. Constamment."

Au moins, c'est sorti. Elle fera ce qu'elle veux de l'information. Soit elle donne raison a Jack, et elle fuit, et elle aura sans doute raison. Soit ... Soit il ne sait pas ce qu'il espère. Ce n'est même pas une manière de se saboter et de s'autodétruire. Ou alors, c'est inconscient. Non, il ne veut pas qu'elle parte.

"Je suis pas un grand fêtard, et je parle pas beaucoup. C'est juste que je préfère les petits comités. Mais tu m'oppresse pas du tout. Merci de t'en inquiéter, cela dit. Si ça avait été le cas, je te l'aurais dis. Je mâche pas mes mots. Mais ta jovialité est contagieuse. Et j'aime t'écouter. Je réfléchissais juste à ce que tu me disais. En fait ce que je veux dire c'est que ... je pourrais rester là longtemps à vous regarder, tous. Et je m'en lasserai pas, et c'est pas parce que je participe pas que ... Que je me fais chier. Sinon je me serais barré. Je m'imprègne de l'ambiance et de l'atmosphère et ... Celle que tu instaure est plaisante et ..."

"Tu t'embourbes, gros con."

Alors plutôt que de s'enliser encore plus dans les sables mouvants, il plonge son regard dans ses yeux, en espérant qu'elle comprenne.
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Hanabi Sato
Jeu 27 Juin 2024 - 0:54
Il cilla légèrement, et elle crut d'abord lire une nuance d'incompréhension dans le fond de ses prunelles perçantes, du moins de ce qu'elle en voyait. Il y dansait gaiement les reflets du feu de joie, et si tout autour d'eux l'ambiance était à la fête, tout était tamisé dans leur bulle. Pour Hanabi, il n'y avait qu'eux deux.

Hanzo fendit le silence et elle s'accrocha aux quelques mots qu'il lui prononça. Il balaya toutes les suppositions qu'elle s'était faite, et elle se sentit quelque peu stupide. Dans le discret écarquillement de ses yeux blonds qu'elle baissa d'abord avant de les visser de nouveau dans ceux du mercenaire, elle y laissait s'exprimer tout ce qui la traversait. Elle aurait pu se contenter de ce qu'il venait de dire, le prendre pour acquis parce que de ce qu'il lui avait montré en quatre jours, il ne semblait pas être homme à trahir sa parole comme elle lui était si précieuse qu'il en était avare. Pour autant, il venait aussi de lui prouver le contraire, et il avait autant parlé ce soir qu'en quatre jours à ses côtés. Alors, elle attendait un "mais", elle attendait une suite, chancelante dans sa naïveté. Peut-être finalement, qu'elle n'était pas aussi mature qu'elle pensait l'être.

Elle plia ses petits doigts, et les frotta quelque peu entre eux, le regard dérivant sur le visage du brun. Il n'y aura pas de mais, il n'y a rien à ajouter et les mots qu'il venait de dire se suffisaient amplement. Elle ouvrait la bouche, aspirant un air qui lui servirait à prononcer les siens. Avant qu'il ne prononce son "mais".
Hanabi se tut, alors, et se retira pour lui laisser autant d'espace qu'il semblait en avoir besoin.

Il n'avait pas fini de parler. Il ponctuait ses pensées de silence, et c'était elle qui allait trop vite. Est-ce qu'elle était mal à l'aise dans le vide qui s'intallait entre eux ? Est-ce qu'elle cherchait à le remplir, inconsciemment ? Il avouait ne pas les trouver dérangeants ces silences, et elle se questionnait sur le pourquoi elle avait cherché à les fuir, au lieu de les écouter. Ces silences plein de bruits, finalement. Hanabi restait muette. Les yeux de comète s'accrochèrent à l'index tapotant la tempe, et le geste qui fut ensuite suspendu, le léger agrandissement de ses yeux au jaune électrisant, et le bégaiement qui s'ensuivit d'une justification qui peinait à venir.
Hanabi l'observait, cet introverti qui voulait lui communiquer dans le langage qu'elle parlait, les choses qu'il était. Elle prenait toute conscience aussi du poids des mots, et de leur sens. Elle ne passa pas à côté du fait qu'il avoua entendre des voix dans sa tête. Hanzo possédait un sort inné puissant qu'il avait déjà du enchaîner une première fois. Elle ne s'étonnait pas vraiment qu'il vienne avec une contrepartie. Mais déjà, elle imaginait sa vie, une nouvelle fois et ô combien ça avait du lui être difficile de parvenir jusqu'ici dans le monde dans lequel ils étaient nés tous les deux.

Elle le vit lutter, ne perdit rien des gestes, de sa posture, de la façon dont il chercha à masser son crâne. Elle eut instinctivement un mouvement vers lui, qu'elle retint, rangea cette main qui s'était voulue envahissante dans le creux de la paume de sa sœur, et se contenta de le regarder faire les yeux remplis d'un éclat de compassion. Hanzo se redressa alors, et elle comprit tout de suite qu'il parlait de Jack. Qui d'autre, ce "il".
Lentement, elle porta une main vers ses propres lèvres, et y colla quelques doigts alors que le souvenir frais du matin revenait à elle. Ce moment où elle avait cru avoir trop parlé encore, et été trop oppressante. Ce moment, où à ses yeux il l'avait envoyé balader, avant de s'excuser. Elle avait mis ça sur le dos de sa migraine, ou d'une colère. Elle comprenait à présent, que c'était tout à la fois, mais que ça n'avait rien eu à voir avec elle.

Hanabi esquissa un nouveau geste vers lui, mais il reprit la parole, la coupant. Elle ne chercha pas à s'imposer, et il débita. Elle avait tout à fait conscience à présent qu'il faisait un effort pour se faire comprendre et dans sa petite tête blonde elle l'en remerciait. Elle avait été trop tournée vers elle-même pour se rendre compte qu'elle était dans le faux. Elle avait pris les choses trop personnellement, comme si le monde tournait autour d'elle alors qu'elle s'était trompée sur toute la ligne. Elle accueillit ses mots d'un sourire doux et tendre, et dans le regard qu'il lui donna et le silence qui finit par prendre sa place, fit couler le miel du sien.
Hanabi le fixa quelques secondes. Elle avait compris.

Hanzo était une personne franche, qui préférait sa propre compagnie à celles des autres tant parce qu'il était ainsi tout simplement que parce que les stimuli sensoriels risquaient de réveiller de trop ce qui habitait dans sa tête depuis longtemps à présent. Hanzo était une personne qui préférait parfois, souvent, les silences de sa propre voix pour laisser celles des autres remplir ses oreilles et son crâne d'autres choses que de Jack. Hanzo était quelqu'un qui préférait largement devenir spectateur pour alléger tout ce qu'il avait dans sa tête, se perdre dans une contemplation de rien et de tout, parce que le vide et le silence avait pour lui la saveur de la paix.

Hanabi ouvrit la bouche un court instant, mais la referma aussitôt. Elle fit plutôt couler ses yeux blonds vers la poche de sa cuisse et en extirpa le petit flacon d'huile essentielle qu'ils cherchait le matin dans sa chambre. Elle le lui tendit, dans un sourire, glissant ses prunelles dans les siennes. Elle ne savait pas vraiment si c'était l'ambiance tamisée de la nuit tombée et de ce feu de joie, des gens qui dansaient et s'animaient autour de leur bulle à deux, mais elle crut avoir une discrète sensation de frémissement dans le creux de son être, perdue dans les perçantes iris.
La jeune Sato se leva de sa chaise.

« Viens, suis-moi ! » l'invita t-elle d'un mouvement de tête et de son fidèle sourire.

Quittant la tablée pour s'enfoncer dans l'obscurité du village, elle regagna d'une foulée tranquille l'auberge. Sans un mot, aucun, traversa l'accueil, ses talons carrés claquant doucement sur le parquet. Elle traversa la salle où ils avaient pris leur petit-déjeuner et où, depuis quatre jours, elle n'avait eu de cesse de s'inviter à sa table. Elle emprunta les escaliers qui menaient aux chambres, passa devant la sienne, devant celle qu'occupait le mercenaire. Au fond du couloir, elle s'arrêta et tira au-dessus de sa tête une trappe qui se déplia d'une échelle. Elle avait du se mettre sur la pointe des pieds pour en attraper la languette. Hanabi grimpa et poussa la seconde partie du toit pour se hisser dessus. A l'air libre, elle vint s'assoir en tailleur au milieu des tuiles, le dos reposé sur l'ossature solide de l'auberge et de cette grande poutre en bois qui en consolidait les combles. Elle avait découvert cette trappe le deuxième jour, et c'était d'ici que Hanzo avait joué au sniper une première fois.

Enfin tourna-t-elle la tête vers lui pour lui offrir un sourire de toutes ses dents. Elle l'observa un instant, s'il s'installait lui aussi, ou s'il restait debout, puis dirigea son regard vers la fête à leurs pieds au centre du village. Le toit de l'auberge offrait une vue panoramique, sur la forêt de pins qui l'entouraient et le paysage montagneux. Dans les ombres de la nuit, Hanabi pouvait en déceler les contours.

« Quand on était petits, mon petit frère et moi... » commença t-elle d'un ton calme, un léger sourire à ses lèvres comme elle se remémorait de doux souvenirs. « On se réfugiait sur le toit du monastère. On faisait ça quand on ne pouvait pas aller se cacher à l'extérieur, dans les bois, ou dans les champs. Le toit, c'était sacré. Même après quand Asuma est arrivé, on a continué de le faire. »

Elle perdit quelque peu son regard dans sa mémoire. Elle se souvenait avoir parfois pleuré sur ce toit, seule, ou parfois en compagnie de Daisuke. Ils étaient vraiment jeunes, alors, c'était les premières années où ils s'étaient trouvé au monastère. Elle avait beau être une personne très positive et joviale, très résiliente, à l'époque, elle n'en restait pas moins qu'une enfant. Daisuke avait toujours été là, dans les bons et les mauvais moments. Il était plus jeune de trois ans, et elle savait qu'il l'avait pris pour modèle. Ca ne l'avait pas empêché de pleurer parfois dans ses bras. Daisuke était un pilier de sa vie.
Elle releva quelque peu ses yeux vers le brun à ses côtés.

« Tu as des frères ou des sœurs, Hanzo ? »
Hanzo Sanada
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Jeu 27 Juin 2024 - 23:36
Elle n'arrête pas de sourire, d'un sourire qui ne veux jamais dire la même chose, mais qui est toujours bienveillant. Elle ne le prends pas en pitié, non plus, pourtant. Et tant mieux, parce que s'il sent la moindre once de ce sentiment émanant de l'être d'Hanabi, il aurait fuit, loin, car il n'a pas besoin qu'on s'apitoie sur son sort. Au contraire, chaque action est généreuse, chaque geste est doux, chaque tentative d'approche est respectueuse, et elle prend Jack comme une vraie personne, pas comme un simple sort comme il a pu lui expliquer, à elle ou a d'autres. Elle est unique en son genre, finalement.

Et pour toute réponse, elle lui offre le flacon qu'elle a cherchée toute la journée. S'il ne lui a pas été d'une grande utilité aujourd'hui, il s'en est déjà servi, pendant ces quatre jours. Et s'il n'a pas eu un effet énorme, tout simplement parce que les voix ne s'arrêtent jamais et que ce n'est pas ce genre de solution qui va l'apaiser plus que de mesure, ce simple geste tendu lui a réchauffé le coeur, et c'est à ce moment qu'il a décidé de lui faire confiance, et de la protéger à sa manière. Il n'en a rien a foutre, en soi, des villageois. Seul dans cette aventure, il les laisse à leur sort. Avec Hanabi, il les sauve, parce que les sauver signifie également la sauver, elle.

Il rangea le flacon dans sa poche et la suivi, bien sûr, a son invitation, attrapant son masque de peste par la même occasion. De tout le trajet, il garde les mains dans les poches, sans se douter d'où elle veut l'emmener. Une conversation en plus petit comité dans la chambre, peut-être. Il n'est pas contre. Mais non : elle les dépasse, et décide finalement d'opter pour un tête à tête sur le toit. S'il a du mal a se reconstituer les évènements des jours précédents tant tout est réapparut si subitement dans son esprit, il sait qu'il y a utilisé son fusil de précision pour surveiller les alentours sans avoir à se bouger et surveiller le moindre mouvement suspect. Il s'accroupit aux côtés d'Hanabi, regardant le paysage. L'air souffle sur son visage, et en croyant en respirer la fraicheur, il prend plutôt une bouffée d'herbes aromatiques. Le bruit de la nature et de l'activité festive plus bas est plaisante. Il pourrait rester là un moment, avec pour seule compagnie sa camarade. Jack ne parle plus. Il n'a plus rien à dire, de toute façon. Il a été vaincu, détruit pour ne pas avoir cru en la compréhension d'Hanabi, lui qui a osé croire qu'elle l'aurait abandonné.

Il l'écoute, continuant de fixer l'horizon, alors qu'elle continue encore de parler de ses frères. La famille à un sens profond pour Hanabi. Il en est de même pour le masqué. Ou du moins, seulement sa sœur, qui a le droit au meilleur traitement de faveur du monde : mise sur un piédestal, vénérée, son nom vivant encore dans son coeur, son nom vivant encore dans le coeur de tous une fois qu'il aura accompli son objectif.


"J'en avais une."

Sa disparition le pèse toujours autant, mais maintenant qu'elle est partie, c'est à lui de continuer les efforts qu'elle a effectuée pour atteindre un but qui semble inatteignable. Mais Hanzo trouvera bien la manière d'inscrire le nom de sa soeur dans l'histoire, parce qu'elle mérite qu'on se souvienne d'elle. Si de son vivant, elle n'a pas pu être reconnue, il continuera le combat après elle.

"Ume cherchait un moyen de guérir tout le monde. Un monde sans énergie occulte ou un monde avec une énergie occulte pour tous. Mais elle est tombée dans une mission banale pas si banale que ça."

Son regard blasé se perd dans l'horizon, une fois de plus, alors qu'il essaye de dessiner avec son regard la forêt, les chaînes de montagnes, les habitations. Il joue a un jeu imaginaire, faisant courir le petit bonhomme entre les plateformes naturelles qui se dessinent devant lui, pour échapper au fait qu'il révèle des informations trop personnelles. Pourquoi c'est simple, de lui révéler tout ? Ou la plupart, du moins. Le plus important, finalement.

"Tu en parles beaucoup, de ta fratrie. Je ne sais pas pourquoi Asuma vous a ... Enfin, pourquoi il ne vous a pas dit qu'il allait bien. Enfin ça m'étonnerait qu'il vous déteste personnellement. Genre pourquoi vous repousser, si vous étiez proches ?"

Même s'ils se ressemblent pas mal, il n'a que rarement compris Asuma tant il a l'impression de parler à une IA rebelle. Il n'est même pas sûr que son collègue se comprenne lui même. Probablement pas, s'il a fragmenté ses émotions en Shikigami. Mais véritablement intéressé pour creuser tout ça, il se tourne vers son ami pour essayer d'en apprendre plus de sa bouche.
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Hanabi Sato
Ven 28 Juin 2024 - 0:49
Il l'avait suivie sur ce toit, et docilement s'était installé à ses côtés, non loin. Elle coulait sur son visage de nouveau masqué les yeux de comète. La nuit les enveloppait d'une fraîcheur piquante dans son drap d'obscurité. La musique leur parvenait plus étouffée, comme les rires et les discussions des villageois, noyés dans la joie d'une liberté retrouvée. Hanzo avait perdu son regard sur la ligne d'horizon, et n'observait plus le manège des fêtards à leurs pieds. Dans la tranquillité de ce coin reculé, sur ce toit, ils profitaient d'un calme bienvenu après l'aventure qu'ils avaient vécu. Les derniers jours avaient été éreintants, et même si Hanabi croquait la vie à pleines dents, elle devait elle aussi parfois -eh oui- se reposer. Chez elle, elle se plongeait dans un livre ou dans un bain bien chaud. Ici, elle se contenterait de la montagne, de la nature sauvage d'Hokkaido, et de la présence placide du mercenaire.

Il ne la regarda pas quand elle lui parla de ses jeunes frères. Mais rassurée par les mots qu'il avait eu précédemment, cela ne la toucha pas. Il ne la regarda pas non plus, lorsqu'il lui répondit, sa voix ronde et basse ne présageant de rien.
Il l'informa qu'il avait eu une soeur, sur le ton d'une banalité. Hanabi pencha quelque peu sa tête de côté, son regard clignant légèrement. C'était trois mots puissants, dits avec une telle impassibilité qu'elle n'y crut pas un seul instant. Hanabi savait qu'on pouvait lâcher un traumatisme dans une conversation comme si de rien. Elle n'était pas certaine encore, mais dans tous les cas, perdre un proche était une épreuve terrible.

Hanzo continua, décida de lui parler un peu d'elle. Des rêves qu'elle poursuivait. De son jolie prénom. Dans son respectueux silence, le petit soleil connectait les points à l'intérieur de son crâne.

Il s'était montré très passionné, lorsqu'il avait donné son avis sur les non-exorcistes. Il avait évoqué cette idée que tous les japonais, et par extension, que tout le monde deviennent sensibles à l'énergie occulte comme ils l'étaient tous les deux. Il avait évoqué aussi la deuxième option : celle de supprimer complètement ce qui faisait d'eux des exorcistes.
L'évidence lui sauta aux yeux. Il avait pris la place de cette Ume. Il avait fait de ses rêves les siens, ou du moins, désirait-il les porter alors qu'elle n'était plus là. C'était facile à voir, pour Hanabi, et l'analyse se poursuivait dans son esprit. Elle imaginait ses raisons précises, faisait des suppositions. Etait-ce parce que c'était tout ce qu'il lui restait d'elle ? Etait-ce parce qu'il ne voulait pas l'oublier ? Etait-ce parce qu'il y croyait vraiment et sincèrement, à ces idées ? Etait-ce parce qu'elle le lui avait fait promettre ? Etait-ce... Oh, il y avait tant de choses qu'elle aurait voulu savoir.

Mais Hanabi connaissait la douleur de perdre quelqu'un. Alors, les questions seront pour plus tard.

« Je suis désolée pour toi. »

Et ce fut tout ce qu'elle lui dira à ce propos pour le moment. Elle lui était reconnaissante de lui avoir démontré assez de confiance pour lui en parler. C'était quelque chose de précieux que de pouvoir partager sa peine avec lui. Hanabi lui offrit un sourire doux et compatissant. Lui, préférait diriger la conversation sur elle de nouveau.
Peut-être était-ce un moyen pour lui d'éviter le sujet, après tout. Il la dirigea vers un chemin qu'elle avait mis longtemps à appréhender correctement. Hanabi détourna ses yeux blonds vers l'horizon alors, dans un geste évident que c'était aussi pour elle quelque chose de loin d'être anodin.

« Je ne sais pas. Il a sûrement ses raisons. » déclara t-elle d'abord, calmement. Elle rassembla ses jambes contre elle, et posa son menton sur ses genoux, sa jupe asymétrique glissant sur la peau de sa jambe. « Asuma était de ceux qui subissaient le plus, au monastère. Parce qu'il était plus sensible, il était une proie facile pour les éducateurs. Daisuke et moi, on a fait tout notre possible pour l'aider. » Elle laissa courir le silence, quelques secondes, en se remémorant quelques souvenirs. « Mais son cœur était rempli de colère. Alors peut-être que... » Elle se redressa, étendant une jambe en faisant une moue un peu dubitative. « Peut-être que maintenant, on lui rappelle trop tout ça, et que c'est pour ça qu'il préférerait qu'on le croit mort. »

Concernant Asuma, si elle était contente d'avoir qu'il était en vie, savoir qu'il n'avait pas cherché à la recontacter, elle ou Daisuke, ça voulait dire beaucoup de choses. Dans tous les cas, s'il ne désirait pas les revoir, elle se contenterait de le savoir vivant, et elle espérera pour lui les meilleures choses. Elle ne le forcerait pas à renouer les liens désunis, s'il n'en avait pas envie et s'il était plus heureux sans elle dans sa vie. De toute façon, quelque part, peut-être qu'elle s'était déjà préparée à faire son deuil.

Hanabi se rapprocha quelque peu de lui, et tourna la tête pour le voir. Elle avait très envie de le questionner encore, mais elle ne voulait pas se montrer insistante ou intrusive. Pour autant, comme ils en étaient à parler de choses plus personnelles, elle se lançait quand même.

« Hanzo... est-ce que t- » Une légère brise lui apporta des odeurs herbacées. Hanabi les renifla quelque peu. Thym. Lavande. Et, elle n'était pas certaine qu'elles poussaient dans la région. Son minois se fronça quelque peu, alors qu'elle en cherchait l'origine. Elle renifla de nouveau. « Mais c'est... » Elle renifla encore, se penchant quelque peu vers lui et les odeurs se mélangèrent à son parfum, avant de reprendre sa place et de se fendre d'un sourire. « Qu'est-ce que tu mets dans ton masque ? »

C'était curieux. Etait-ce pour ça qu'il ne le quittait jamais ? Accroc aux herbes aromatiques ? C'était une manie particulière, mais après tout pourquoi pas. Elle coula son regard sur lui. Ah oui, il y avait les gants aussi. Elle ne l'avait pas vu les retirer une seule fois. Masque, gants. Et puis, Hanzo sentait le propre. Littéralement. Il sentait le propre. Elle avait pu le capter au travers les odeurs des herbes que lui avait porté la brise.
La jeune femme vissa de nouveau son regard dans le sien. Elle le gratifia d'un sourire.

« Et pourquoi tu en portes un, tout le temps ? »

Ok, c'était peut-être de trop, cette question. Elle ne savait pas. Elle verrait bien. Elle était innocente et sans a priori, cette question. Mais quand même, elle avait peut-être un peu abusé. Hanabi eut une hésitation sur son visage, trahissant son trouble et ses pensées quant à une potentielle intrusion quelque part où il n'apprécierait pas. Mais bon, c'était lancé.
Elle avait encore parlé sans réfléchir. Sale manie, qu'elle apprenait à contrôler. La majorité du temps, elle y parvenait mais dans son enthousiasme... il y avait quelques glissades.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Lun 1 Juil 2024 - 18:43
"Ça arrive. C'est le monde dans lequel on vit, aussi malade puisse t-il être."

Les malades se font tués par les fléaux, les exorcistes se font tués de temps en temps en essayant de tuer les malades. C'était une excursion pour en éliminer un, une mission comme les autres, qui aura eu raison d'elle. C'est comme ça pour tout le monde, et ce n'est pas parce que c'est sa sœur que ça fait exception à la règle. On dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, mais ça fait bien longtemps qu'Hanzo est plus enclin a penser que ça arrive surtout à lui. Même s'il est injuste de penser une telle chose : après tout, sa sœur n'est pas morte lorsque Jack s'est manifesté la première fois, et elle est même parvenue à sauver ses parents. Une hécatombe à ce moment là aurait vraiment retourné la psyché et le mental du masqué. Mais le destin en a voulu autrement, et ses parents sont morts bien plus tard, une fois qu'il s'est fait à leur disparition imminente compte tenu de la société, et il a ainsi encaissé mieux que personne. Plus dur, en revanche, pour Ume, mais tout le monde à vécu un décès compliqué. Ce n'est pas propre qu'à lui. Alors, il n'a pas le droit de se plaindre : c'est dans l'ordre des choses. Mais s'il pouvait reprendre ce qu'elle portait sur ses épaules au moment où elle s'est arrêtée, sur le chemin, alors il le fera. C'est un remerciement ultime, à quelqu'un a qui il devait tout.

Il tourne enfin sa tête vers sa camarade, lorsqu'elle se met à parler de son frangin. Il le reconnaît, en effet, très bien dans la description qu'elle en fait. Le pauvre type n'est pas très athlétique, et de ce qu'il sait de son sort, il a complètement dégagé ses émotions pour ne garder qu'une forme vierge de tout sentiments qui, selon lui, l'entravent dans son développement personnel et dans sa maîtrise de l'exorcisme. Sa colère a fait de lui un robot dénué de tout cela. En revanche, il continue de se faire passer pour mort pour passer sous les radars. Il n'a aucune idée de s'il souhaite retrouver Hanabi ou non. Peut-être ne veut-il pas qu'elle découvre ce qu'il est devenu suite à toute la merde qui s'est passé dans leur monastère. Peut-être veut-il l'éloigner de tout ça. C'est ce qu'il ferait, lui, en tout cas. Du moins il le pense en son fort intérieur.

Elle se rapproche de lui. Il n'y voit pas d'inconvénients. Après tout, elle a déjà montré sa considération. Elle ne risque pas de se jeter sur lui, s'il n'est pas d'accord, en tout cas. Son regard coule sur elle, lorsqu'elle s'intéresse à ce qu'il dispose dans son masque. C'est vrai qu'elle ne lui en a pas parlé, de tous ces jours passés ensemble. Pourtant, c'est tape à l'oeil. Elle respecte son côté privé, et s'est contentée d'un mystère. Il peut bien répondre à quelques questions qui la titille.


"Des herbes aromatiques. Parce que ça sent bon. Et me protéger de l'air, et de toutes les maladies qui peuvent s'attraper comme ça."

Pour lui, les médecins de peste de l'époque avaient tout compris. Peut-être s'imposaient-ils trop de limites, mais en attendant, c'est ceux qui vivaient le plus vieux. Le masqué l'a bien intégré à son comportement. S'il ne touche pas les autres avec un bâton, il est d'accord pour ne pas réfuter la théorie des miasmes, c'est à dire que les microbes traînent dans l'air et peuvent rendre souffrant quelqu'un. Il montre ses gants, en regardant Hanabi dans les yeux.

"C'est pour ça que je met des gants, pour ne pas rentrer en contact avec des merdes. Je déteste la saleté, alors quand ça s'accroche sur moi ..."

Il repose ses mains sur ses genoux. Et regarde l'horizon, une fois de plus. Il aime bien s'y perdre. Dans l'horizon, et le silence. Puis, il retourne dans les yeux d'Hanabi. Il les aime bien.

"C'est pas ça qui t'arrête toi. Tu met les mains dans la terre, tu touches à tout. J'espère que tu te lave bien les mains. Souvent. C'est important."

Il ne sait pas d'où lui vient cette mysophobie. Parfois, il a la théorie que ça vient de Jack. Il ne sait pas d'où il tient cette suspicion. Mais il s'imagine que c'est probablement vrai, parce que ça lui crie parfois de tout son être. Peut-être que si Jack était un meurtrier sanguinaire, c'est parce qu'il trouvait tout simplement que la ville puait. Puait la corruption, la luxure, la pollution, la mort, la vie, quoi que ce soit qui fut une immondice à ses yeux.

"Je ne sais pas d'où ça me vient. Je sais juste que je serais en panique, si un truc dégueulasse venait à me toucher."
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Hanabi Sato
Lun 1 Juil 2024 - 23:04
Sa petite tête blonde se pencha délicatement de côté lorsqu'il évoqua les raisons de son port de ce masque indiscret. C'était assez extrême comme décision, et elle se demanda ce qui l'avait poussé à adopter cette hygiène de vie très stricte. Hanabi était curieuse, et elle n'avait assurément pas manqué de se poser des questions à propos de l'accessoire semblant fétiche du brun. Des questions qu'elle avait gardé pour elle, pour ne pas se montrer indiscrète. Tout le monde avait son jardin secret après tout, et sûrement que s'il ne avait refusé de lui répondre, elle aurait simplement changé de sujet sans se vexer. Il était parfois des choses dont on ne voulait pas parler, qu'on voulait garder pour soi, ou qu'on ne souhaitait pas partager, dépendamment de la personne, du moment, de ressenti. Elle savait tout cela, et elle ne le prenait pas personnellement lorsqu'une porte restait close devant elle.

Elle entrouvrit ses lèvres pour parler, mais il posa ses yeux dans les siens tout en lui parlant de ses gants. Elle ne leur accorda pas un coup d'œil. Aucun. Elle l'écouta parler, accrochée aux iris perçantes, détaillant leur teinte dans l'obscurité de la nuit où chantait quelques grillons, puis aux cils étonnamment longs pour un homme mais bien loin d'en retirer du charme, n'en déplaisent aux cernes qui longeaient les amandes de ses yeux.
Il se tourna vers l'horizon, et elle cilla quelque peu, se détournant à son tour, ses petites mains humides s'accrochant au tissu blanc cassé de sa jupe. Elle eut un moment de flottement, mais il jeta de nouveau ses yeux sur elle et lorsqu'il parla, elle fit de même. Un sourire étira les traits de son visage, couvrant son embarras.

Il s'agrandit d'autant plus à sa remarque, et Hanabi sursauta d'un rire ce qui la détendit quelque peu.

« Souvent oui, mais... » Elle lui décocha un air taquin. « Je suppose que ça ne serait jamais suffisant pour toi. »

Hanabi n'était pas dupe, et avec tout ce qu'il lui avait dit ainsi que ses habitudes strictes et sévères, elle avait aisément deviné qu'il souffrait de mysophobie. Au moins semblait-il assez lucide sur le sujet, conscient du problème alors qu'il déclarait ne pas en connaître l'origine pour autant. Et elle se garda bien de faire des suppositions, mais ne put s'empêcher de le piquer encore, du moins tenta t-elle de le faire.

« Je saurais à quoi m'en tenir si je te touche, alors. »

Les yeux de comète se plissèrent d'un sourire malicieux, avant qu'elle ne se rende compte des possibilités d'interprétation multiple à ce qu'elle venait de dire. Elle céda devant le regard d'Hanzo. Elle perdait contenance, à présent, se détourna une nouvelle fois d'une légère moue toujours souriante mais quelque peu gênée. Elle feintait l'assurance, mais il la troublait plus que de mesure. Elle n'avait pas l'habitude, Hanabi, de perdre ses moyens devant quelqu'un. Peut-être que c'était parce qu'il était plus âgé. Peut-être que c'était parce qu'il dégageait un je ne sais quoi d'intimidant, dans sa posture, dans la mesure de sa voix grave et roulante. Et ses yeux. Et puis, il faisait nuit. Et puis, il y avait l'ambiance qui jouait aussi, intimiste. Ca devait être ça, après tout. La fatigue devait sûrement jouer. Elle ne niait pas l'attirance, ça non, mais elle la jugeait malvenue dans le contexte actuel. Aussi relança t-elle la conversation, comme si de rien, les orbes dorées étant les siennes revenant s'apposer avec une pointe de timidité dans celles de l'homme à ses côtés.

« Si tu aimes bien les odeurs hespéridées, tu devrais essayer l'association de bergamote, lavande et fleur d'oranger. » Elle eut une légère inspiration, son sourire se déliant doucement alors qu'elle soutenait encore le regard d'Hanzo. « Plus floral, je pencherai pour l'hélianthème, l'impatience et feuilles de prunier. »

Elle coula son regard sur lui, avant de le jeter vers l'horizon. Inspire... Expire. Remplir ses poumons d'air frais lui fit le plus grand bien. Elle joua un peu de quelques doigts discrets avec sa jupe. Mais ne rajouta plus rien. Le silence c'était bien aussi, de temps en temps. Hanzo avait raison sur ça. Et puis, elle avait la gorge un peu sèche. A force de trop parler sûrement. Mais peut-être qu'en vrai, elle pouvait... Hanabi se tourna vers lui, ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt avant de s'en retourner à l'horizon.
Non, c'était pas sage du tout comme décision, et trop impulsif et trop... Enfin, c'était mieux qu'elle ne tente rien, et qu'elle ne dise rien à ce sujet. Mais c'était trop tard maintenant, il venait de la voir changer d'avis trois fois en deux secondes. Il fallait trouver quelque chose à dire ou faire maintenant, et se sortir de l'embarras. Et pourquoi elle se sentait embarrassée en fait ? Elle faisait toujours fi du regard des autres, depuis si longtemps. Mais il fallait dire aussi que lui, son regard, c'était autre chose.
Penses à autre chose. Dis quelque chose. Fais quelque chose.

« La nuit est bien avancée maintenant ! » déclara t-elle en se levant soudainement. « L'heure idéale pour le clou du spectacle ! » ajouta t-elle en sautant sur l'échelle, et en disparaissant. Avant de laisser reparaître sa tête blonde dans l'ouverture, d'un sourire, le gratifiant au passage d'un clin d'oeil. « Je reviens. »

Elle revint oui, quelques minutes plus tard. Avec son arc et ses flèches. Elle sautilla jusqu'à Hanzo, et elle avait visiblement du mal à contenir son excitation. Lui tournant le dos, Hanabi banda son arme de six flèches aux multiples couleurs, plia ses jambes et s'accroupit quelque peu, afin de pouvoir tirer le plus droit et haut possible. Elle visa, puis... arrêta son geste.

« Tu veux tirer avec moi, Hanzo ? »

La jeune Sato se fendit d'un sourire pour lui, l'œil brillant.
Hanzo Sanada
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Hanzo Sanada
Mar 2 Juil 2024 - 23:14
Il lâche un soupir d'amusement sur la réponse à sa remarque sur le fait qu'elle se lave les mains. On ne s'est jamais vraiment intéressé à lui. Pas à lui, à l'intérieur. Pas ce qu'il est vraiment. Et surtout, pas avec cette intensité. C'est ces yeux qui le faisait aller dans ses derniers retranchement. Non, c'était un tout. Son ouverture, sa liberté, son sourire, sa joie de vivre, ses projets, son insoumission, sa manière de se battre et de virevolter, sa démarche, ses yeux, sa voix, sa jovialité, son entrain, le tout sans être naïve sur le monde qui l'entoure, enfin jusqu'à une certaine mesure. Peut-être faut-il cette petite dose d'insouciance, ou d'utopisme, ou de positivité appelez ça comme vous voulez, pour rester ce qu'elle est. Peut-être que si elle voit le monde comme il le voit, ça signifierait qu'elle n'est plus Hanabi, mais une toute autre personne.

Hanzo a déjà eu des aventures. Avec des gens qui lui ressemblent, généralement. Généralement des histoires sans lendemain : après tout, avec le "kink" sur la propreté, il n'est pas vu d'un très bon oeil. Pas qu'on aime pas qu'il ai une bonne hygiène, mais dans le cas d'Hanzo, ça va toujours un peu à l'extrême. Il a également eu une relation plus sérieuse, au lycée, quand il faisait le gros dur à bully tout le monde. Morte en mission. C'est à peine s'il se souvient d'elle. Il n'en a pas envie. C'est quelque chose qui lui fait mal, lorsqu'il essaye de se rappeler. Alors il se dit que c'est simplement le monde dans lequel on vit : il n'a rien pu faire, il n'y a pas à se souvenir de l'inutile. Elle n'avait pas de rêve, comme Ume, qu'il aurait pu porter. Elle est une anonyme, comme tous les exorcistes tombés au combat pour des gens qui mourront d'un autre fléau, pour des hautes sphères qui perpétuent ce cycle. Son but, il venait d'Ume. Mais son aversion pour le monde entier et le gouvernement, il a peut-être commencé à cause d'elle. De sa mort. Comment elle s'appelait déjà ? Ka ... Kanae. C'est ... ça fait mal. Il n'a pas envie de se souvenir de ça. Il ne veux pas revivre ces moments là. Il ne veux pas retrouver la sensation qu'il a éprouvé à l'annonce et aux mois qui s'en sont suivi, à cacher ses émotions à tout le monde, même Haru. A s'énerver encore plus pendant un temps, en laissant déferler son pouvoir sur ceux qui le faisaient chier, le regardaient mal ou avaient juste une sale gueule. Il ne veux p ...

La remarque d'Hanabi l'arrête net dans ses réflexions, et il la regarde d'un air surpris. Il relie quelque peu sa gêne de tout à l'heure et la timidité qu'elle arbore sur le fait d'être sans doute à deux, ses piques, et ça commence à faire son petit bout de chemin chez Hanzo. Son ancienne copine est partie depuis longtemps, et il a eu quelques conquêtes, pour l'oublier. Ce n'est pas quelque chose qui l'arrêtera, que de se souvenir d'elle. Enfin, ça l'arrêterait sûrement s'il s'avouait qu'elle avait des points communs avec Hanabi. Tout comme sa sœur, en fait. Il l'analyse, attentivement. Peut-être plus que d'habitude. Son regard est perçant, sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit, pour la sonder. Il ne peut s'empêcher de la détailler. Ses iris, ses pupilles, ses cheveux, son visage. C'est vrai qu'elle est mignonne. C'est vrai qu'il voudrait bien ... Hm. En plus, elle semble attentionnée à des sujets qui l'intéresse. Ils ont ça en commun. Il l'écoute avec intérêt, note.


J'ai déjà essayé la première. Je fais pas mal de mélanges. C'est comme la cuisine, finalement. Il suffit d'accorder les bonnes odeurs comme les saveurs. S'il manque un peu de si ou ça. Et ensuite, on à le parfum toute la journée.

Il commençait a voir son embarras, et ses hésitations. Il n'était pas dupe, c'était le même regard qu'une jeune femme qui n'osait pas lui avouer quelque chose. Ce fut le cas avec Kan ... Avec les meufs qui tournent autour d'Haru. Et pour le coup, ça commence à l'amuser. Le côté taquin revient. Il se sent revenir comme avant. Dans ses jeunes années. Mais il sursaute presque quand elle se ressaisit et s'échappa du toit, et il est a deux doigts de la suivre avant qu'elle ne le stoppe en assurant qu'elle va revenir. Il n'en est pas bien sûr, Hanzo, qu'elle va revenir, et il se demande si l'atmosphère n'a pas été si insupportable pour elle, lui qui était à deux doigt de blaguer là dessus. Alors il patiente. Quelques secondes, au bout d'une minute pile il se demande s'il ne doit pas aller l'aider, ou se résigner sur le fait qu'il s'est fait lâcher. Mais elle revient, finalement, joyeuse et toute contente. Le masqué hausse un sourcil d'incompréhension, avant qu'elle ne clarifie finalement ses intentions. Il sourit alors, et se glisse derrière elle. Il est plus grand, et se colle presque a cette dernière. C'est lui qui s'approche lentement, laisse l'espace nécessaire. Il a le contrôle, no stress. Rien ne peut lui arriver.

Il place sous visage a quelques centimètres du sien. Il lui fait assez confiance pour ne pas le brusquer. Il place sa main à l'emplacement de la sienne, fait parcourir son pouce ganté sur le dos de celle-ci souffle légèrement à l'anticipation de l'effort ... Et tire avec elle.  Il attends son signal pour relâcher, et quand ce sera le cas, il espère voir un bouquet dont il se souviendra.
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